Sagesse divine
Je me nomme Guy Simard. Je suis un Père Oblat de la Vierge Marie, Congrégation religieuse fondée en Italie par le Père Bruno Lantéri en 1826. J'exerce mon ministère presbytéral dans le diocèse de Montréal. Si un thème vous intéresse et que vous désirez savoir si je l'ai traité, allez sur Google et écrivez Dieu ma joie et le thème désiré. Exemples : Dieu ma joie Eucharistie ;Dieu ma joie adoration eucharistique; Dieu ma joie Vierge Marie; Dieu ma joie La joie de Marie; Dieu ma joie sainteté.
dimanche 30 juin 2024
samedi 29 juin 2024
L'entretien des églises
L'entretien des églises
Au Québec la plupart de nos églises nécessitent de sérieuses réparations.
Dans le pays de nos ancêtres, ces problèmes existent depuis longtemps.
Thérèse de Lisieux : "Mes armes"
Thérèse de Lisieux : "Mes armes"
À l'approche ces Jeux Olympiques qui se tiendront à Paris dans quelques jours, il est bon de laisser la parole à une des saintes françaises les plus aimées : sainte Thérèse de l'Enfant- Jésus et de la Sainte-Face. Comme les athlètes, elle a su combattre jusqu'au bout pour atteindre la palme du vainqueur que lui a décernée Jésus son Maître et son modèle :
Dans le poème "Mes Armes", Thèrèse énonce les armes qui l'ont menée à la victoire.
Mes armes
Dans un même mouvement vers Dieu et vers les autres, il s’agit de donner sa vie. Cela ne va pas sans combats car nous résistons à l’œuvre de Dieu en nous ; et puis, nous ne sommes pas si sûrs que ces combats valent la peine d’être menés… Et pourtant, Jésus nous a dit : « Si le grain de blé ne meurt… » Regardons Thérèse se battre de toute la force de sa volonté et de sa Foi. Elle a su imiter les athlètes pour
"Du Tout-Puissant j’ai revêtu les armesSa main divine a daigné me parerRien désormais ne me cause d’alarmesDe son amour qui peut me séparer ?A ses côtés, m’élançant dans l’arèneJe ne craindrai ni le fer ni le feuMes ennemis sauront que je suis reineQue je suis l’épouse d’un Dieu !O mon Jésus, je garderai l’armure.Que je revêts sous tes yeux adorésJusqu’au soir de la vie, ma plus belle parureSeront mes Voeux sacrés !O Pauvreté, mon premier sacrificeJusqu’à la mort tu me suivras partoutCar je le sais, pour courir dans la liceL’Athlète doit se détacher de toutGoûtez, mondains, le remords et la peineCes fruits amers de votre vanité.Joyeusement, moi je cueille en l’arèneLes palmes de la Pauvreté.Jésus a dit : " C’est par la violenceQue l’on ravit le royaume des Cieux. "Eh bien ! la Pauvreté me servira de LanceDe Casque glorieux.La Chasteté me rend la soeur des angesDe ces Esprits purs et victorieux.J’espère un jour voler en leurs phalangesMais dans l’exil je dois lutter comme eux.Je dois lutter sans repos et sans trêvePour mon Epoux le Seigneur des seigneursLa Chasteté c’est le céleste GlaiveQui peut lui conquérir les cœursLa Chasteté c’est mon arme invincibleMes ennemis par elle sont vaincusPar elle je deviens, ô bonheur indicible !L’Epouse de Jésus.L’ange orgueilleux au sein de la lumière« S’est écrié : » Je n’obéirai pas !« Moi je m’écrie dans la nuit de la terre »Je veux toujours obéir ici-bas"Je sens en moi naître une sainte audaceDe tout l’enfer je brave la fureurL’Obéissance est ma forte CuirasseEt le Bouclier de mon cœurDieu des armées, je ne veux d’autres gloiresQue de soumettre en tout ma volontéPuisque l’Obéissant redira ses victoiresToute l’Eternité.Si du Guerrier j’ai les armes puissantesSi je l’imite et lutte vaillammentComme la Vierge aux grâces ravissantesJe veux aussi chanter en combattantTu fais vibrer de ta lyre les cordesEt cette lyre, ô Jésus, c’est mon cœurAlors je puis de tes MiséricordesChanter la force et la douceurEn souriant je brave la mitrailleEt dans tes bras, ô mon Epoux DivinEn chantant je mourrai sur le champ de batailleLes Armes à la main !… " (PN 48)
Elle a vécu ce combat dès son enfance à travers de nombreuses épreuves et Jésus intervient pour lui donner d’avancer sur le chemin.
Pour marcher, Thérèse ne se contente pas de souffrir, elle regarde vers Celui qui est pour elle le chemin de la Vie, Jésus.
Jésus donne à Thérèse de partager le combat des incroyants en l’invitant à « s’asseoir à la table des pécheurs ». Et elle ne se dérobe pas.
vendredi 28 juin 2024
La frayeur religieuse
La frayeur religieuse
ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON SAINT LUC (chapitre 5, versets 1 à 11)
"Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. » Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent."
J'ai vécu dernièrement une expérience de Dieu, une expérience du divin, qui m'a bouleversé. J'ai partagé cette expérience avec une paroissienne qui, après m'avoir entendu, m'a envoyé un courriel dans lequel elle faisait un parallèle entre ce que j'ai vécu et ce que l'apôtre Pierre a vécu au début de sa vocation. Voici les mots que cette chère dame a employée pour décrire ce que j'ai vécu :
«Je suis bouleversé» :
Le Christ ne te laisse
pas seul. Il te redit comme il l’a dit à Pierre : «La frayeur en effet
l’avait envahi, … Sois sans crainte , désormais ce sont des humains que tu
prendras» (Luc 5, 8-10)
Et encore : «Il
me dit : «Fils d’homme, ce que tu trouves, mange-le; mange ce rouleau,
puis va parler à la maison d’Israël» (Ezéchiel, 3, 1).
Le Seigneur est ton Guide et ton Maître. La vie te le rappellera dans le quotidien.
Nous sommes entrés dans la solennité des apôtres Pierre et Paul. Le 29 juin est la solennité de Saint Pierre et Saint Paul. Les solennités commencent toujours à la tombée du jour précédent. Providentiellement, avant de souper (dîner en France) mes yeux se sont posés sur un livre que j'ai dans ma chambre. Il s'agit d'un livre écrit par le Père Jésuite Albert Vanhoye et intitulé : "Pietro et Paolo" (1). J'ai acheté ce livre à Rome où j'ai vécu durant neuf ans. J'ai déjà participé à une retraite portant sur la Lettre aux Hébreux, prêchée par le Père Vanhoye. Ce Père Jésuite, décédé en 2021, est le grand spécialiste de la Lettre aux Hébreux dans la Bible. J'ai commencé à lire le livre Pietro e Paolo de retour dans ma chambre après le souper et j'ai été dans l'admiration en lisant les lignes que le Père Vanhoye a écrites pour décrire la sensation que l'apôtre Pierre a vécue le jour de la pêche miraculeuse. C'est une sensation du même genre que j'ai vécu le 10 avril dernier quand j'ai été touché de façon inattendue et bouleversante par le Seigneur.
Je suis heureux de vous partager ces lignes car je suis sûr que plusieurs d'entre vous pourront s'identifier à ce genre d'expérience ou s'y identifieront un jour. Voici ma traduction de ces lignes admirables du Père Vanhoye :
" Pierre est impressionné, on le comprend. Luc parle, à ce sujet de thambos (Lc 5, 8). Cette parole grecque ne désigne pas une simple "stupeur", comme dit la traduction, mais une frayeur religieuse (NDLR : "spavento religioso" en italien) (2), la frayeur que l'homme éprouve au contact du sacré, au contact du divin. C'est n'est pas n'importe quelle peur, mais un sentiment spécifique, un frisson religieux, comme celui de Moïse dans l'épisode du buisson ardent. Moïse se voila la face (Ex 3, 6) pour ne pas voir. Ou, encore mieux, comme Isaïe, quand il eut la vision de Dieu et des séraphins dans le temple (Is 6). Pierre a justement une réaction semblable a celle d'Isaïe, en ce sens qu'il se sent indigne, qu'il se sent pécheur face à la sainteté divine manifestée par le prodige : " Malheur à moi, s'écrie Isaïe, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures !" (Is 6, 5). D'une façon analogue, Pierre dit: " Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ! " (Lc 5, 8). L'authenticité du contact personnel avec Dieu et avec le Christ se manifeste par cette réaction, c'est-à-dire par la vive perception de sa propre indignité, de sa propre impureté.
Nous devons nous demander si nous avons cette perception, ou si nous sommes devenus trop familiers, dans un sens péjoratif, en présence des réalités divines, c'est-à-dire si nous avons perdu le respect profond de Dieu, car c'est un danger dans la vie religieuse : les choses habituelles perdent du relief, assueta vilescunt (NDLR : les choses habituelles engendrent le mépris), et alors elles se reçoivent quasiment avec indifférence. Chaque jour le Seigneur nous offre son corps et son sang, et, puisqu'il le fait à chaque jour, nous ne sommes plus impressionnés car c'est une chose quotidienne. Nous riquons d'être insensibles au contact avec le Seigneur et, par conséquent, d'être incapables d'une relation profonde avec lui. Il me semble que nous devrions réfléchir beaucoup sur cette parole de Pierre : "Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur." L'Église nous éduque en ce sens, parce qu'avant la communion elle nous fait toujours dire : "Seigneur, je ne suis pas digne." Pourtant même cette expression devient une formule habituelle qui passe comme tant d'autres choses, sans laisser de trace.
Cette perception de sa propre indignité, de sa propre impureté, était en même temps une condition pour que Pierre puisse recevoir vraiment la grâce de la vocation, sans être tenté de l'attribuer à ses qualités personnelles, ou à ses propres mérites, mais en reconnaissant qu'elle était un pur don de la grâce, une manifestation de la générosité gratuite du Seigneur.
Seule une parole divine peut mettre fin à la frayeur religieuse. Jésus dit à Pierre : " Sois sans crainte" (Lc 5, 10) justement pour mettre fin à cette frayeur, comme l'archange Gabriel a dit: " Sois sans crainte" (Lc 1, 13) à Zacharie, qui éprouvait le même sentiment, et ensuite aussi à Marie, qui était troublée par la salutation de l'ange : " Sois sans crainte, Marie " (Lc 1, 30). Lorsque nous avons cette impression profonde d'un contact avec Dieu, nous devons attendre l'intervention du Seigneur pour reprendre confiance et poursuivre notre cheminement spirituel. Et ensuite, Jésus définit la vocation de Pierre : "Dorénavant , tu seras un pêcheur d'hommes " (Lc 5, 10) (Albert Vanhoye, Pietro e Paolo, Paoline Editoriale Libri, Torino, 2008, pp. 11 et 12)
L'expérience que j'ai vécue le 10 avril dernier m'a aussi fait découvrir la beauté du blogue que j'ai écrit en date du 22 janvier 2016. (3)
Post scriptum : Une amie qui a aussi vécu une expérience du divin a très bien exprimé ce qu'elle ressent et je dois dire qu'elle a mis des mots sur ce que je vis moi aussi :
"Je vous avoue que quelque chose de sacré, indélébile et inoubliable , qui ne se définit pas avec des mots , comme une empreinte divine, sa Présence, a pris davantage d'espace en moi et me fait désirer marcher le plus fidèlement possible à la suite du Maître."
(1)
(2)
spavento :
tps://context.reverso.net/traduction/italien-francais/spaventoht
(3) https://dieumajoie.blogspot.com/2016/01/hesed-et-rahamim.html
lundi 24 juin 2024
Jésus dormait dans la barque
Jésus dormait dans la barque
9:15 En cours de lecture À regarder plus tard Ajouter à la file d'attente
Homélie du Dimanche 23 juin 2024
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 4, 35-41)
Toute la journée,
Jésus avait parlé à la foule.
Le soir venu, Jésus dit à ses disciples :
« Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était,
dans la barque,
et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête.
Les vagues se jetaient sur la barque,
si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent :
« Maître, nous sommes perdus ;
cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer :
« Silence, tais-toi ! »
Le vent tomba,
et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous si craintifs ?
N’avez-vous pas encore la foi ? »
Saisis d’une grande crainte,
ils se disaient entre eux :
« Qui est-il donc, celui-ci,
pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
– Acclamons la Parole de Dieu.
Cet évangile est étonnant à plusieurs points de vue.
Je me suis souvent demandé si Jésus dormait vraiment dans la barque. Je sais que certaines personnes disent que ce n'est pas important de savoir cela car ce qui compte, c'est de saisir le message que l'évangéliste veut nous transmettre. Mais je ne suis pas tellement d'accord avec cela. D'autres personnes disent : "Voyons donc Guy, c'est impossible que quelqu'un dorme dans une barque pendant une tempête alors que les vagues entrent dans le bateau."
Eh bien je crois, personnellement, que Jésus dormait dans la barque. Si je pense cela, c'est pour deux raisons. Premièrement, c'est à cause des mots de l'évangile que j'ai mis ci-dessus en caractères gras. L'évangéliste nous dit que durant toute la journée Jésus avait parlé à la foule. Et on devine qu'il pouvait faire noir quand Jésus a laissé la foule retourner chez elle car l'évangéliste nous dit : "le soir venu, Jésus dit à ses disciples : "Passons à l'autre rive." J'imagine que Jésus était très fatigué. En plus de cela, l'évangéliste Marc emploie des mots très étonnants pour nous dire ce qui s'est passé après que Jésus ait dit de passer à l'autre rive. Saint Marc écrit : "Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque." Depuis quand Jésus était-il incapable de marcher tout seul ? Pourquoi les disciples ont-ils dû "emmener Jésus" et l'emmener "comme il était" ? Comment Jésus était-il ? Je pense que Jésus était épuisé au point d'avoir de la difficulté à marcher.
Deuxièmement, grâce à la magnifique série The Chosen, je peux imaginer à quel point les journées de Jésus pouvaient être épuisantes. Regardez la vidéo ci-dessous qui est très impressionnante. Jésus revient au campement alors que le soleil est couché, en marchant péniblement et en respirant avec difficulté. Il a du sang sur les mains probablement à cause des nombreux malades qu'il a guéris. Jésus dans cette scène, est littéralement MORT DE FATIGUE. Je pense qu'il n'était pas rare que Jésus éprouve une fatigue extrême au terme de ses journées.
Dans cet épisode, le troisième de la deuxième saison, juste avant que Jéaus revienne au campement, Simon et d'autres disciples s'en prennent à Matthieu. C'est une scène qui n'est vraiment pas jolie à voir. Quand Jésus arrive, un grand silence se fait, un peu comme dans l'évangile d'aujourd'hui et les disciples éprouvent un réel malaise. En voyant Jésus qui venaient de se donner corps et âme pour les autres, ils éprouvaient une grande honte devant tant de générosité de la part de leur Maître et tant de mesquinerie de leur part.
Voilà les raisons qui me font croire que Jésus, oui, dormait dans la barque.