lundi 29 septembre 2014

Connaissez-vous votre valeur ?

Connaissez-vous votre valeur ?

La Bible nous dit :

« Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa. » (Gn 1, 27)

« Je reconnais le prodige, l’être étonnant que je suis. » (Ps 138, 14)

« Parce que tu as du prix à mes yeux, que tu as de la valeur et que je t’aime. » (Is 43, 4)


Comment se fait-il que nous accordions tant d’importance à ce que les autres pensent de nous? La raison en est bien simple : nous accordons de l’importance à ce que les autres pensent de nous, parce que nous n’avons pas suffisamment d’estime de nous-mêmes. Nous n’avons pas encore découvert la merveille que nous sommes. Le jour où nous reconnaîtrons notre valeur, personne ne pourra nous l’enlever car nous la reconnaîtrons comme étant intrinsèquement nôtre. Et ce jour-là, l’opinion que les autres auront de nous, ne nous fera ni chaud ni froid. Heureux jour !

Voici une petite histoire qui va en ce sens : 

Quelle est votre valeur ?

Un conférencier bien connu, commence son séminaire en tenant bien haut un billet de $20.00. Il demande aux gens : « Qui aimerait avoir ce billet? » Les mains commencent à se lever. Alors il dit : « Je vais donner ce billet de $20.00 à quelqu’un d’entre vous, mais auparavant, laissez-moi faire quelque chose avec. » 

Il chiffonne alors le billet avec force et demande : « Est-ce que vous voulez toujours de ce billet? » Les mains continuent à se lever. Le conférencier dit alors : « Bon, d’accord, mais que se passera-t-il si je fais ceci? » Il jette le billet froissé par terre, saute à pieds joints dessus et l’écrase autant que possible, en le recouvrant de la poussière du sol. Ensuite il demande : « Qui veut encore avoir ce billet? » Évidemment, les mains continuent de se lever.

Il leur dit alors : « Mes amis, vous venez d’apprendre une leçon. Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours, parce que sa valeur n’a pas changée. Il vaut toujours $20.00. Plusieurs fois dans votre vie, vous serez froissés, rejetés, souillés par des gens ou par des événements. Vous pourriez alors être tentés de croire que vous ne valez rien. Mais ce ne sera pas le cas si vous êtes conscients de votre valeur. Car votre valeur est bien réelle, et elle ne changera jamais. Vous serez toujours une merveille aux yeux de Dieu, aux yeux de plusieurs, et à vos propres yeux. » (Auteur inconnu; et je me suis permis de changer quelques mots de cette histoire trouvée sur internet)





dimanche 28 septembre 2014

" Un homme avait deux fils " (Jésus)

« Un homme avait deux fils » (Jésus)

 
Si je vous demande quelle parabole de Jésus commence par ces mots : « Un homme avait deux fils », vous me répondrez probablement que c’est la parabole du Père Miséricordieux, appelée aussi parabole du fils prodigue, que l’on retrouve en saint Luc, au chapitre 15. Mais j’ai plutôt à l’esprit la parabole que nous entendons aujourd’hui en Église, en ce 26ème dimanche du temps ordinaire. La parabole d’aujourd’hui, Jésus l’adresse aux chefs de prêtres et aux anciens. On la retrouve vers la fin de l’évangile de Matthieu :
Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens : « Que pensez-vous de ceci ? Un homme avait deux fils. Il vint trouver le premier et lui dit : ’Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne.’ Celui-ci répondit : ’Je ne veux pas.’ Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : ’Oui, Seigneur !’ et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? » Ils lui répondent : « Le premier ». Jésus leur dit : "Amen, je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. Mais vous, même après avoir vu cela, vous ne vous êtes pas repentis pour croire à sa parole." (Mt 21, 2832)

La parabole du Père Miséricordieux était adressée aux pharisiens et aux maîtres de la Loi. Par conséquent, les paraboles des deux fils avaient pour but de toucher les cœurs les plus endurcis, les cœurs des personnes les plus hostiles à Jésus et à son message. Je trouve très belle cette préoccupation de Jésus envers les personnes les plus récalcitrantes, les plus fermées à l’évangile. Jésus a tout fait pour « réveiller » ces gens-là. En ce sens, il est vraiment le Bon Pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la brebis qui risque le plus de se perdre. Et le Bon Pasteur qu’est Jésus risque sa vie pour sauver la brebis qui se perd ou qui est en danger de se perdre. C’est la raison pour laquelle j’ai mis comme image, au début du présent blogue, Jésus qui risque sa vie pour sauver la brebis en danger. Aujourd’hui Jésus risque vraiment sa vie pour sauver les chefs des prêtres. Et Il le sait. Cela ne l’empêchera pas de tout faire pour sauver ces gens. Et il fera encore plus dans ce but, si vous lisez en saint Matthieu les paroles de Jésus qui suivent immédiatement l’évangile que nous entendons aujourd’hui.

Jésus, comme d’habitude, est très habile. Il commence par décrire une situation qui semble anodine et il pose une question dont la réponse semble évidente. Mais une fois que les grands prêtres ont donné la bonne réponse à la question, Jésus leur montre que ce sont eux qui sont dans la situation du fils qui dit oui au Père, mais qui par la suite ne fait pas la volonté du Père. Les grands prêtres et les anciens ont dit oui à la parole de Dieu transmise au cours des âges par les prophètes et les envoyés de Dieu. Mais quand arrive la révélation suprême de Dieu, à l’aube des temps nouveaux, les grands prêtres se ferment à la Parole et ne se convertissent pas.

Une des erreurs que semblent avoir faite les chefs des prêtres et les anciens, c’est de croire qu’ils n’avaient rien à changer dans leur vie. Malheureux sommes-nous si nous nous croyons irréprochables et sans péché. Et Jésus leur donne en exemple les prostituées et les publicains. Ces derniers avaient commencé par dire "non" à Dieu; ils avaient fait la sourde oreille jusqu’à maintenant, aux envoyés de Dieu. Mais quand Jean le Baptiste a prêché la conversion, ces gens ont été remués au fond d’eux-mêmes, et ont changé de vie. Cela, les chefs des prêtres l’ont vu de leurs yeux. Et devant un tel exemple, ils ont fermé leur cœur.

Jésus à la fin de sa vie, fait tout pour toucher les gens les plus éloignés de Lui. Et nous, avons-nous le souci de ceux qui, de nos jours, refusent Jésus et se moquent de son message.

Et sommes-nous comme les publicains et les prostituées qui entendent le message de l’Évangile, et qui changent de vie.

Le temps presse pour ceux qui refusent Dieu en Jésus Christ, mais le temps presse aussi pour ceux qui croient en Jésus. Le temps qui nous est donné pour devenir des saints, est compté ; ce temps est limité et un jour il finira. Et nous n’y pourrons rien. Que Dieu nous aide à accueillir à chaque jour le message urgent de la conversion.

Que la Vierge Marie nous obtienne de Dieu un cœur attentif à sa Parole !  






mercredi 24 septembre 2014

24 septembre: Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin

24 septembre : Bienheureuse
Émilie Tavernier-Gamelin


Bonjour à vous ! 

Je ne saurais passer sous silence la mémoire de la Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin, que nous célébrons aujourd’hui au Canada. Cette femme est tellement extraordinaire et nous, Canadiens, avons été tellement choyés par Dieu en matière de sainteté, qu’il faut absolument faire quelque chose pour que nos saintes et saints, bienheureux et bienheureuses, soient davantage connus. Au Canada, pour une population de 35 millions d’habitants, nous avons une trentaine de saints, bienheureux ou vénérables.

Voici quelques détails de la vie de la bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin :

« Émilie Tavernier est née à Montréal le 19 février 1800 sur une terre nommée « Terre Providence », appartenant aux Hospitalières de l’Hôtel-Dieu. Elle est la dernière des quinze enfants d’Antoine Tavernier et de Marie-Josephte Maurice. À quatre ans, Émilie perd sa mère et est confiée à sa tante paternelle Marie-Anne. Elle a quinze ans à la mort de son père, et elle est confiée à la tutelle de son frère François. Lorsque ce dernier devient veuf, trois ans plus tard, elle se porte à son secours.

En 1823, Émilie épouse Jean-Baptiste Gamelin, un pomiculteur dont elle partage les travaux, les aspirations et l’amour des pauvres. Trois enfants naissent, mais ce bonheur est vite assombri par le décès de deux enfants, de son époux et de son dernier enfant. Sur son lit de mort, Jean-Baptiste lui lègue, en souvenir de leur amour, le soin d’un déficient mental dont il s’était occupé depuis qu’il lui avait sauvé la vie.

Seule, à vingt-huit ans, loin de se replier sur sa souffrance, Émilie se met à accueillir les pauvres sans ressources qu’elle rencontre ou qui viennent à elle. Sa maison devient la leur, et elle multiplie les refuges pour abriter leur indigence. Femmes âgées, orphelins, prisonniers, immigrés, sans-travail, sourds-muets, aveugles, jeunes ou couples en difficultés, handicapés physiques ou intellectuels connaissent bien sa résidence. Partout dans la ville, on la nomme spontanément « La Providence des pauvres ».

Elle participe aussi aux corvées annuelles et aux bazars organisés dans la ville pour aider les pauvres durant l’hiver. Durant les troubles de 1837-1838, elle sera la seule autorisée à visiter chaque semaine les prisonniers incarcérés au Pied-du-Courant. Elle prie avec eux, leur apporte des vivres, du tabac et la correspondance qu’on lui a confiée. Cette activité lui vaut d’être appelée « l’ange des prisonniers politiques ».

Elle fondera les Sœurs de la Providence et succombera en vingt-quatre heures au choléra, le 23 septembre 1851. »  (Tiré du Recueil de célébrations des saints et saintes, bienheureux et bienheureuses du Canada, Concacan inc, 2002, approuvé par la Conférence des évêques catholiques du Canada).

On comprend maintenant pourquoi l’évangile qui a été choisi pour honorer la mémoire de Mère Gamelin, soit le suivant :

«  Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi. » (Mt 25, 34-36)





mardi 23 septembre 2014

GRAND MERCI !!!


Grand Merci !!!
Peinture d'Anne-Marie Forest, 2014

Chers lecteurs et lectrices de ce blogue, le vendredi 11 juillet dernier, j’écrivais ceci :

« Tout passe par le regard. Si vous suivez mon blogue depuis ses débuts, c’est-à-dire depuis trois ans, vous savez que je suis fasciné par les regards. Ce n’est pas pour rien que mon testament spirituel se nomme : Les Yeux de l’Amour (1). Dans mon testament spirituel, je dis dès le début que la scène évangélique qui m’impressionne le plus, c’est le regard que Jésus posa sur Pierre, immédiatement après que ce dernier l’eut renié trois fois (voir l’évangile de Luc, chapitre 22, verset 61). Je dis aussi que si j’étais peintre, c’est la scène biblique que j’aimerais peindre. Or, en ce moment même (ces jours-ci), une amie et paroissienne, madame Anne Marie Forest est en train de faire cette peinture pour moi. Quelle grâce! Anne Marie est très talentueuse et très spirituelle. Je ne pouvais trouver meilleure artiste pour exécuter un des rêves de ma vie. Et le Seigneur a conduit Anne Marie à moi, comme ça, sans bruit et dans la plus entière discrétion. À pareille époque, l’an dernier, je devais trouver une remplaçante pour coordonner la catéchèse des enfants de notre paroisse. Je n’ai fait qu’une seule entrevue à cet effet : celle d’Anne Marie qui désirait l’emploi. Depuis ce temps, Anne Marie est devenue paroissienne et voici qu’elle met son grand talent au service des Yeux de l’Amour, au service du regard de Jésus. Si jamais en lisant ces lignes, vous aviez l’inspiration de faire une prière pour que l’Esprit Saint guide le cœur, les mains et les yeux d’Anne Marie, qui peint pour moi ces jours-ci, je vous en serais éternellement reconnaissant. »  

(Pour accéder à ce texte, veuillez cliquer sur les mots suivants: Dieu ma joie: Le regard. Au bas du texte, vous trouverez le lien conduisant à mon « testament spirituel », intitulé : « Les Yeux de l’Amour »).

Le temps est venu de remercier chaleureusement toutes les personnes qui ont répondu à cet appel. Je dis du fond du cœur un « GRAND MERCI ! » à toutes les personnes qui ont prié Dieu pour l’exécution de cette peinture.

La peinture est désormais suspendue à un des murs de ma chambre, juste au dessus de mon lit. Elle est magnifique, comme vous pouvez le constater par vous-mêmes en contemplant la photo mise au début du présent article.

Cette peinture a dépassé mes attentes et a déjà commencé à transformer ma vie d’être humain et de prêtre.

Merci tout spécialement aux personnes qui ne me connaissent pas personnellement, qui ne m’ont jamais rencontré, et qui ont bien voulu prier pour la peinture désirée.

Un « GRAND MERCI ! » aussi et surtout à Anne-Marie Forest, d’avoir répondu à mon désir, et d’avoir mis tant d’heures, d’efforts et de talent, à la réalisation d’un de mes rêves les plus chers et les plus fous. Il y a une folie qui plaît à Dieu; à preuve, saint Paul qui nous dit : « Nous sommes fous à cause du Christ » (1 Cor 4, 10).

La peinture qu’Anne Marie m’a faite, est très « johannique », en ce sens qu’elle représente très bien le Jésus que saint Jean l’évangéliste nous décrit dans la Passion: un Jésus majestueux; le Roi des rois. La posture et le regard à la fois doux et grandiose du Jésus tel qu’imaginé par Anne Marie, nous montrent à merveille la majesté de Jésus, Roi de l’univers. Cette peinture est aussi très « lucanienne », car tout en nous présentant Jésus au début de sa Passion,  elle nous renvoie par un procédé mystérieux, au terme de la Passion, à Jésus sur la croix. Saint Luc nous dit qu’aux côtés de Jésus, ont été crucifiés deux larrons, deux bandits. L’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Un de ces deux condamnés étaient hostile à Jésus et l’autre était ouvert à la grâce. Ce dernier est même désormais connu et vénéré comme étant le « bon larron ». Anne Marie, sans y penser, à ce qu’elle m’a confié, a su représenter à sa façon et comme anticiper cette scène de l’évangile selon saint Luc. À la gauche de Jésus, lorsqu'on regarde la peinture, le soldat semble dédaigner Jésus et ne veut même pas le regarder. Son visage est dur et fermé. Il symbolise très bien le mauvais larron de l’évangile. De l’autre côté de Jésus, se trouve un soldat qui semble touché par Jésus et bien disposé à son égard. D’ailleurs, ce soldat ose regarder Jésus. Quiconque ose regarder Jésus, risque de se laisser toucher par sa Personne, ses attitudes et ses comportements. C’est ce qu’a vécu le « bon larron » de l’évangile. Il a été touché par le comportement de Jésus et l’a reconnu comme étant Roi. Voir à ce sujet le texte suivant, mis sur mon blogue: Dieu ma joie: Les sept paroles de Jésus en croix: (deuxième parole).

Je suis convaincu que la meilleure et la plus sûre façon de convertir notre cœur à l’amour de Jésus, est d’imaginer notre doux Sauveur en train de nous regarder, de poser son regard sur nous. Simon-Pierre a vécu une conversion profonde, grâce à ce regard de Jésus.

Depuis que la peinture d’Anne Marie Forest est terminée, je désirais vous la faire contempler. La peinture a été réalisée selon le procédé que l’on nomme en peinture : le « clair obscur ». Cette technique fut utilisée par des artistes telsLe Caravage, Rembrandt, etc. Anne Marie Forest, pour exécuter cette peinture à l’huile, a eu recours à une technique qui n'est pratiquement jamais utilisée de nos jours: le « glacis ». La technique du glacis, était spécialement employée par les artistes peignant en « clair obscur », tels Rembrandt, Le Caravage, etc. Je remercie Dieu d’avoir mis sur ma route une artiste qui a étudié et qui connaît cette technique. C’est un cadeau de plus que m’a fait notre Dieu, dans son infinie bonté.

Anne Marie a écrit dernièrement un texte sur l’art et la spiritualité. Dans ce texte, elle témoigne de ce qu’elle a vécu en peignant la toile que je lui ai demandée. Voici ses réflexions :

« J’ai passé mon été à la réalisation d’une œuvre qui m’a été commandée par le Père Guy Simard, omv, et dont le thème est le regard du Christ sur Pierre, lors du reniement.

Sujet difficile avec cette ambiguïté de peindre un regard d’amour venant d’un homme allant vers la mort mais qui est aussi celui de Notre Seigneur miséricordieux qui se donne.

J’ai vécu ce travail sur la toile, en même temps que me tenant au courant d’une actualité lourde de nouvelles terribles : Gaza, Irak, Ukraine, Syrie…
Ce qui passe de bouleversant dans le monde avec tant d’atrocités, de souffrance, me faisait aussi sentir ma grande impuissance et la petitesse de ma compassion.

Cette peinture où le Christ a les mains attachées, m’a reliée par une forme de prière à ceux qui vivent la persécution. Peindre a été une façon de rester éveillée, de rester avec Lui, présent dans tous ceux qui souffrent. Je pourrais intituler cette peinture ; « Stay with me » comme le beau chant nous venant de Taizé. Un appel intérieur à ne pas trahir son amour dans une attitude d’indifférence ou de tiédeur en face de la souffrance du monde.
.
Entrer dans une démarche de création, c’est donc rester avec Lui, chercher à Le voir, vouloir  Sa compagnie avec vigilance de l’âme, les yeux du cœur ouverts, en attente de se laisser surprendre. C’est Lui, Christ ressuscité, qui vient et me précède sur ce chemin. Mais c’est aussi Lui qui regarde, me regarde dans ce temps de contemplation. Contempler c’est aussi se livrer, et permettre à la lumière d’éclairer les zones d’ombre qui ont besoin de purification. »

Un de mes confrères Oblats de la Vierge Marie, nommé John Wykes, qui vit à Boston et qui est arrivé ce soir chez nous, a fait un commentaire similaire à celui d’Anne Marie en voyant pour la première fois la peinture: « Il est très difficile de peindre le visage de quelqu’un qui aime et qui souffre en même temps. Réussir à montrer de la douceur et de la souffrance sur un même visage, est un tour de force. »

Si jamais vous n'aviez jamais visionné mon testament spirituel mis sur You Tube il y a deux ans, je vous conseille fortement de prendre le temps de le regarder. Je dis, à la fin de la vidéo, que mon testament intitulé " Les Yeux de l'Amour ", est ce que je laisserai de plus précieux de mon passage sur notre chère planète bleue. Pour voir et entendre ce testament, veuillez cliquer sur la vidéo c-dessous, mise sur YouTube. Cette vidéo a été réalisée avant qu'Anne-Marie fasse la peinture que je lui ai demandée. J'ai refait mon testament spirituel en enlevant certaines images et en y intégrant la merveilleuse peitnure d'Anne-Marie. 

    (1)
  1. Les Yeux de l'Amour - YouTube

  2. www.youtube.com/watch?v=C4hTSQkji7o
    8 nov. 2012 - Ajouté par Guy Simard
    Ma seule raison de vivre est que j'ai un jour rencontré les Yeux de l'Amour, comme dans un miroir et non ...

dimanche 21 septembre 2014

21 septembre 1953: Le pape François et saint Matthieu

21 septembre 1953 : Le pape François et saint Matthieu



En ce 21 septembre 2014, je vous propose une méditation sur un des événements les plus importants de la vie de notre pape actuel. Le pape François a vécu une conversion grâce au regard que Jésus a posé sur lui un jour. Le Saint-Père nous a parlé souvent du moment le plus important de sa vie, en tant que croyant. Cela s’est passé le 21 septembre 1953, alors que le jeune Jorge Mario Bergoglio avait dix-sept ans. Le 21 septembre, nous fêtons en Église l’apôtre saint Matthieu. Un jour, Jésus vit un homme nommé Lévi (qui deviendra « Matthieu »), assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il le vit et l’appela à sa suite, pour en faire un apôtre (Mt 9, 9). Or ce même jour où nous fêtons l’apôtre saint Matthieu, le 21 septembre, Jésus a posé son regard sur le jeune Jorge Mario et l’a appelé à devenir prêtre. J’ai mis sur mon blogue quelques textes qui se rapportent à cette expérience fondatrice dans la vie de Jorge Mario Bergoglio. 

Quelques mois après son élection comme pape, le Père Antonio Spadaro, jésuite, a demandé à son confrère devenu pape : « Qui est Jorge Mario Bergoglio? » Et voici ce que le pape a répondu :

« Je ne sais pas quelle est la définition la plus juste …  Je suis un pécheur. C’est la définition la plus juste … Ce n’est pas une manière de parler, un genre littéraire. Je suis un pécheur.   …  La meilleure synthèse, celle qui est la plus intérieure et que je ressens comme étant la plus vraie est bien celle-ci : Je suis un pécheur sur lequel le Seigneur a posé son regard. Je suis un homme qui est regardé par le Seigneur. Ma devise, Miserando atque eligendo, je l’ai toujours ressentie comme pour moi profondément vraie (1). Le gérondif latin miserando me semble intraduisible tant en italien qu’en espagnol. Il me plaît de le traduire avec un autre gérondif qui n’existe pas: misericordiando (« en faisant miséricorde »).   …  Je ne connais pas Rome. Je connais peu de choses (à Rome). Je connais Sainte-Marie-Majeure, Saint-Pierre … mais, venant à Rome, j’ai toujours habité Via delle Scrofa. De là, je visitais souvent l’église Saint-Louis-des-Français, et j’allais contempler le tableau du Caravage, intitulé: La Vocation de saint Matthieu. Ce doigt de Jésus … vers Matthieu. C’est comme cela que je suis, moi. C’est ainsi que je me sens, comme Matthieu. C’est le geste de Matthieu qui me frappe : il attrape son argent comme pour dire : « Non, pas moi !   Non, ces sous m’appartiennent! » Voilà, c’est cela que je suis : un pécheur sur lequel le Seigneur a posé les yeux. » C’est ce que j’ai dit quand on m’a demandé si j’acceptais mon élection au pontificat : « Peccator sum, sed super misericordia et infinita patientia Domini nostri Jesu Christi confisus et in spiritu penitentiae accepto. »  (« Je suis pécheur, mais par la miséricorde et l’infinie patience de Notre Seigneur Jésus-Christ, je suis confiant et  j’accepte en esprit de pénitence ».

(1) La devise du pape François est tirée des homélies de saint Bède le Vénérable, qui, commentant l’épisode évangélique de la vocation de saint Matthieu, écrit : « Jésus vit un homme et, le regardant avec amour et le choisissant, lui dit : Suis-moi. » (NDLR : nous lisons d’ailleurs à chaque année ce commentaire de saint Bède le Vénérable, dans l’office des lectures du 21 septembre).

(Cette longue citation, est tirée de: Le Pape François, L’Église que j’espère, Flammarion/ ÉTUDES, 2013, pp. 32- 33).

Je suis impressionné du fait que notre pape ait été touché par la grâce et appelé à devenir prêtre, un 21 septembre, en la fête de saint Matthieu. Et je suis ébloui d'apprendre que Jose Mario Bergoglio, avant de devenir pape, avait l'habitude de résider sur la Via della Scrofa lors de ses séjours à Rome. Il était ainsi à quelques pas de l'église Saint-Louis-des-Français, où se trouve l'original de la peinture du Caravage, intitulée: La vocation de saint Matthieu. Jose Bergoglio a donc pu contempler à plusieurs reprises cette oeuvre d'art. Comme le Seigneur est bon, en sa Providence! Voici cette peinture du Caravage:  


La vocation de saint Matthieu  par  Le Caravage - 1599


Les premières fois que j’ai vu ce tableau du Caravage, je croyais que Matthieu était l’homme barbu qui semble se pointer du doigt. Mais j’opte maintenant pour une autre interprétation : cet homme barbu pointe plutôt en direction du jeune homme assis à sa droite, au bout de la table, et qui compte minutieusement son argent. C’est ce jeune homme qui est Matthieu, selon moi. C’est d’ailleurs ce que croient certains historiens de l’art :

« ROME, le 19 juillet 2012 – Le tableau reproduit ci-dessus est l’un des plus célèbres et des plus admirés du monde. C’est la "Vocation de saint Matthieu" du Caravage, 1599-1600, qui se trouve sur le mur de gauche, à côté de l’autel, dans une chapelle de l’église Saint-Louis-des-Français, à Rome.   

Sur le tableau, qui est saint Matthieu? Selon l’interprétation courante – c’est également celle qui, à Saint-Louis-des-Français, est indiquée aux visiteurs – il s’agit de l’homme barbu placé au centre du groupe.

Mais, samedi 14 juillet, présentant ce tableau lors de l’une de ses émissions les plus suivies, la chaîne de l’épiscopat italien, TV 2000, en a donné une lecture tout à fait différente. Que beaucoup de gens auront trouvé nouvelle et surprenante.

Selon cette lecture, le Matthieu que Jésus appelle n’est pas le personnage barbu, mais le jeune homme assis au bout de la table, tête baissée, qui est occupé à ramasser des pièces de monnaie.

Cette identification surprendra peut-être. Mais, une fois qu’on l’a comprise, elle apparaît beaucoup plus convaincante que l’autre. Plus "caravagesque". Et même plus proche de l’Évangile.

Mais revenons-en au saint Matthieu du Caravage et donnons la parole à Sara Magister, l’historienne d’art qui en a fait le commentaire sur TV 2000 :

« La scène se déroule dans la pénombre, celle d’une cour ou peut-être d’un intérieur. Autour d’une table sur laquelle Matthieu est en train de percevoir les impôts impériaux se trouvent des gens qui sont venus payer ce qu’ils doivent.

Mais voici que Jésus entre en scène, avec Pierre. Il tend le bras devant lui, désignant quelqu’un de la main. C’est l’appel. L’un des personnages s’en rend compte, mais ce n’est pas le jeune Matthieu. Celui-ci est encore concentré sur l’argent qu’il compte avec avidité, mais la lumière commence à éclairer son visage. Bientôt il va lever les yeux et accueillir l’appel de son nouveau maître.

Beaucoup d’historiens d’art pensent que Matthieu est le personnage barbu qui paraît se désigner lui-même de la main, en regardant Jésus. Mais de récentes analyses du tableau, plus approfondies, ont mis en évidence le fait que le barbu est l’un de ceux qui sont venus payer leur dû – de son autre main il est en train de donner des pièces de monnaie à un personnage qui les ramasse – et qu’il fait un geste scandalisé en direction du jeune homme assis à côté de lui. Comme s’il disait : 'Vraiment lui, ce pécheur, cet immonde individu ?'.    …

Comme toujours dans les œuvres religieuses du Caravage, cette lumière indique la grâce de Dieu qui entre à l’improviste dans la vie des hommes et qui est capable de la transformer contre toute logique humaine.

La main du Christ, empruntée à l’œuvre de Michel-Ange, indique que l’appel est une nouvelle création: d’un vieil homme naît littéralement un homme nouveau. Et Pierre, qui imite le geste du Christ, symbolise l’Église qui fait écho à la volonté de Jésus".

(Tiré de l’article de Sandro Magister, sur le site internet suivant: L'Évangile selon le Caravage - Chiesachiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350290?fr=y)

Voici ce qu’a dit le pape, le 1er décembre 2013, dans l’homélie qu’il a prononcée à la paroisse romaine Saint-Cyrille d’Alexandrie :

« C’est le propre du chrétien de rencontrer toujours Jésus, de le regarder, de se laisser regarder par Jésus, parce que Jésus nous regarde avec amour, il nous aime tant, il a tant d’affection pour nous et il nous regarde toujours. Rencontrer Jésus signifie également se laisser regarder par Lui.  …  Et nous poursuivons notre vie ainsi, comme le dit le prophète, sur la montagne, jusqu’au jour de la rencontre définitive, où nous pourrons croiser le regard si beau de Jésus, si beau. »


Voici maintenant un extrait de l’homélie de saint Bède le Vénérable, que nous lisons à chaque année à l’office des lectures du 21 septembre, en la fête liturgique de saint Matthieu:
« Jésus vit un homme assis au bureau de la douane; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui dit-il. Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu'avec le regard intérieur de sa miséricorde. Il vit le publicain, et parce qu'il le vit d'un regard qui prend pitié et qui choisit (1), il lui dit : «Suis-moi», c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il invitait moins à marcher derrière lui qu'à vivre comme lui; car celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché.
Matthieu se leva et le suivit.
Rien d'étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, négligeant les biens temporels, il ait adhéré à celui qu'il voyait dépourvu de toute richesse. C'est que le Seigneur qui l'appelait de l'extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l'appelait à quitter les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un trésor incorruptible. Comme Jésus était à table à la maison, voilà que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent s'attabler avec lui et ses disciples. La conversion d'un seul publicain ouvrit la voie de la pénitence et du pardon à beaucoup de publicains et de pécheurs. Beau présage en vérité : celui qui devait être plus tard Apôtre et docteur parmi les païens entraîne à sa suite, lors de sa conversion, tout un groupe de pécheurs sur le chemin du salut; et ce ministère de l'Évangile qu'il allait accomplir après avoir progressé dans la vertu, il l'entreprend dès les premiers débuts de sa foi. » (Saint Bède le Vénérable, Homélie sur saint Matthieu)
 (1)  « D’un regard qui prend pitié et qui choisit »: c’est ainsi que dans le bréviaire, on traduit les mots latins de saint Bède le Vénérable : « Miserando atque eligendo », qui sont les mots que nous retrouvons sur le blason du pape François. Voici d’ailleurs le blason du pape :


Pour connaître la signification des symboles mis sur le blason ou les armoiries du pape François, veuillez cliquer sur les mots suivants: Le blason du Pape François - L'Osservatore Romano







dimanche 14 septembre 2014

14 septembre: la " Croix glorieuse "

14 septembre : la « Croix glorieuse »

JP-Good-Friday-cropped

En ce dimanche 14 septembre, l’Église universelle célèbre la Croix glorieuse de Notre Seigneur Jésus Christ. Il est assez rare que la liturgie dominicale cède le pas à une autre liturgie, car le dimanche a pour les catholiques une importance capitale. Tous les dimanches de l’année revêtent un caractère exceptionnel. Cependant, lorsqu’une fête liturgique qui concerne le Seigneur Jésus, a lieu un dimanche (comme c’est le cas aujourd’hui), cette fête du Seigneur a préséance sur la liturgie dominicale.

Il me semble que la fête de la Croix glorieuse revêt une importance particulière cette année, en raison des grands débats de société qui ont cours en ce moment dans le monde occidental, et en particulier au Québec. Nous ne vivons plus dans une société christianisée. La grande majorité de nos concitoyens ne partagent pas notre foi en Dieu Père, Fils et Esprit-Saint. Mais nous vivons tous ensemble, dans la société. La question est de savoir qui influence qui? Est-ce que les chrétiens réussissent à jouer leur rôle, qui est de porter la lumière du Christ autour d’eux, ou bien se laissent-ils peu à peu influencer par une vision du monde sans Dieu? Un de mes versets préférés de la Bible, est tiré du psaume 119: « Ta Parole est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route » (Ps 119, 105). Oui, la Parole de Dieu est une lumière sur notre route de tous les jours. Et cette lumière devrait éclairer toute notre vie.

La fête d’aujourd’hui nous invite à méditer sur le mystère de la croix, de la « croix glorieuse ». Pourquoi les chrétiens considèrent-ils la croix comme étant glorieuse ? Principalement parce que c’est la croix de Jésus qui nous a ouvert le paradis et qui nous donne la possibilité d’atteindre un jour la gloire qui nous est promise. Voilà la raison principale de la fête d’aujourd’hui : la croix est l’instrument, le moyen du salut. Et cela n’est pas rien. C’est ce que la Parole de Dieu nous dit dans l’office des Laudes d’aujourd’hui : « Puisque le créateur et maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire, il était normal qu’il mène à sa perfection, par la souffrance, celui qui est à l’origine du salut de tous. » (He 2, 10)

Il y a de nos jours, une façon dangereuse et erronée de voir le monde et sa perspective de salut. Plusieurs personnes croient fermement que tous les êtres humains iront un jour au ciel. Nous devons tous espérer cela, bien sûr, mais le « salut automatique » n’a jamais fait partie du Credo de l’Église, des vérités à croire dans le christianisme. Au contraire, le salut de l’être humain n’a rien d’automatique. Chaque homme et chaque femme ayant vécu sur cette planète, devra dire oui à Dieu, pour être sauvé; et devra dire oui à la croix du Christ. Chaque être humain, pour entrer dans la gloire qui lui est promise, devra accepter que Dieu l’ait aimé à mort, que Dieu l’ait aimé jusqu’à mourir pour lui. L’évangile d’aujourd’hui nous présente cette phrase magnifique de saint Jean : « Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle. » (Jn 3, 16)

Pour ceux et celles qui croient que Dieu est trop bon pour permettre que ses enfants ou ses créatures, soient éternellement séparés de Lui, je les invite à considérer le sort des démons. L’enfer existe; et il est peuplé de démons qui ne souhaitent qu’une chose: nous attirer dans leur lieu de perdition. C’est même par bonté que l’enfer existe; car Dieu est tellement bon, qu’il respecte la liberté de ses créatures. Si un de ses enfants ne veut rien savoir du salut qui lui est offert et refuse catégoriquement l’amour de son Dieu, notre Père du ciel respectera ce choix.

Une fois que nous croyons cela, et que nous savons que par notre vie et par notre mort, nous pouvons contribuer nous aussi au salut du genre humain, comment ne pas désirer tout faire pour que chaque personne dise oui à Dieu, tout au moins à l’heure de sa mort? Et parlant de mort, je crois personnellement, que la mort est le plus grand et le plus précieux moment de notre vie. La mort est le couronnement d’une vie humaine. Personne n’a le droit de nous voler notre mort. J’espère de tout cœur vivre la mort qui m’est destinée, la mort que Dieu a préparée pour moi dans sa divine Providence et dans son immense amour. C’est surtout par l’acceptation amoureuse de notre mort, que nous porterons du fruit pour le salut de nos frères et sœurs humains.

Dieu a daigné mettre devant nos yeux, à l’aube du troisième millénaire, un exemple extraordinaire de foi en la « Croix glorieuse ». Le pape Jean-Paul II, désormais proclamé saint, a donné à tous l’exemple de quelqu’un qui croyait en la force et la puissance de la souffrance. Voici, ci-dessous, l’acte d’abandon à la Miséricorde, que le pape a composé le 18 mai 1985, alors qu’il fêtait ses soixante-cinq ans. Jean-Paul II était alors en voyage apostolique aux Pays-Bas. Ce texte est très impressionnant, pour nous qui savons comment notre cher pape Jean-Paul II a terminé sa vie. Mais lorsqu’il a composé cette prière, il était relativement en forme.  
L’acte d’abandon à la Miséricorde
de Jean-Paul II
« Seigneur, voilà plus de soixante-cinq ans que Tu m’as fait le don inestimable de la vie, et depuis ma naissance, Tu n’as cessé de me combler de tes grâces et de ton amour infini. Au cours de toutes ces années se sont entremêlés de grandes joies, des épreuves, des succès, des échecs, des revers de santé, des deuils, comme cela arrive à tout le monde. Avec ta grâce et ton secours, j’ai pu triompher de ces obstacles et avancer vers Toi. Aujourd’hui, je me sens riche de mon expérience et de la grande consolation d’avoir été l’objet de ton amour. Mon âme te chante sa reconnaissance.
Mais je rencontre quotidiennement dans mon entourage des personnes âgées que Tu éprouves fortement : elles sont paralysées, handicapées, impotentes et souvent n’ont plus la force de Te prier, d’autres ont perdu l’usage de leurs facultés mentales et ne peuvent plus T’atteindre à travers leur monde irréel. Je vois agir ces gens et je me dis : « Si c’était moi ? »
Alors, Seigneur, aujourd’hui même, tandis que je jouis de la possession de toutes mes facultés motrices et mentales, je T’offre à l’avance mon acceptation à ta sainte volonté, et dès maintenant je veux que si l’une ou l’autres de ces épreuves m’arrivait, elle puisse servir à ta gloire et au salut des âmes. Dès maintenant aussi, je Te demande de soutenir de ta grâce les personnes qui auraient la tâche ingrate de me venir en aide. » (Pays-Bas, 18 mai 1985)
Si, un jour, la maladie devait envahir mon cerveau et anéantir ma lucidité, déjà, Seigneur, ma soumission est devant Toi et se poursuivra en une silencieuse adoration.
Si, un jour, un état d’inconscience prolongée devait me terrasser, je veux que chacune de ces heures que j’aurai à vivre soit une suite ininterrompue d’actions de grâce et que mon dernier soupir soit aussi un soupir d’amour. Mon âme, guidée à cet instant par la main de Marie, se présentera devant Toi pour chanter tes louanges éternellement. » (Pays-Bas, 18 mai 1985)

Le Père Thomas Rosica, csb, a écrit un merveilleux article sur le pape Jean-Paul II, le 15 avril dernier, en l’honneur du Vendredi Saint. Voici quelques extraits de ce texte :
« À la suite de l’apôtre Paul et de toute la tradition catholique, l’ancien pape a soutenu toute sa vie que c’est précisément par la souffrance que le Christ a montré sa solidarité avec l’humanité et que c’est par elle que nous pouvons grandir en solidarité avec le Christ qui est notre vie.
En 1981, alors qu’il se remettait d’un attentat, place Saint-Pierre, qui avait failli lui coûter la vie, Jean-Paul II avait déclaré que la souffrance, en tant que telle, est l’un des messages les plus puissants du christianisme.
En 1994, quand l’âge et les infirmités commencèrent à lui imposer des handicaps, il annonça à ses collaborateurs qu’il avait entendu le message de Dieu et qu’il allait modifier sa façon de gouverner l’Église. « Il me faut la gouverner par la souffrance, dit-il. Le pape doit souffrir pour que chaque famille et le monde entier voient bien qu’il y a, pourrais-je dire, un évangile supérieur : l’évangile de la souffrance, grâce auquel on doit préparer l’avenir. »
En 1999, en préparation pour le Grand Jubilé, le pape Jean-Paul II fait paraître sa « Lettre aux personnes âgées ».
La souffrance publique
Si pénible qu’ait pu devenir pour lui sa propre vie, le pape Jean-Paul II nous a enseigné que la vie est sacrée. Plutôt que de cacher ses infirmités, comme le font la plupart des personnalités choyées du public, le pape Jean-Paul II a laissé le monde entier voir ce qui lui arrivait. Au dernier acte de sa vie, l’athlète était immobilisé; la voix vibrante et vigoureuse était réduite au silence et la main qui avait rédigé de volumineuses encycliques ne pouvait plus écrire. La dernière homélie de Jean-Paul II s’inspirait des derniers mots du Galiléen son Maître à Simon Pierre : « En vérité, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller… Puis [Jésus] lui dit : Suis-moi. » (Jean 21, 18-19)
Nombre de catholiques et de non-chrétiens ont vu dans la souffrance du pape une épreuve analogue à l’agonie de Jésus lui-même; et de fait, ni Jean-Paul II ni son entourage n’ont désavoué ce genre de comparaisons. Quand on lui avait demandé, quelques années auparavant, s’il pourrait envisager de démissionner, Jean-Paul II aurait répondu par une question : « Le Christ est-il descendu de la croix? » Ses proches collaborateurs disent que le débat sur la question de savoir s’il était en mesure d’administrer l’Église, comme s’il était le p.-d.-g. d’une grande société commerciale, passe à côté de la question. Le pape n’occupe pas un emploi, il remplit une mission divine, et la souffrance est au cœur de cette mission.
La soirée du dernier Vendredi saint
Un des souvenirs les plus forts que je conserve de la dernière semaine de vie de Jean-Paul II, c’est le Chemin de croix au Colisée, le soir du Vendredi saint 2005, auquel il a participé en suivant la cérémonie à la télévision dans sa chapelle privée. La caméra de télé installée dans sa chapelle était placée derrière lui pour qu’il puisse se concentrer sur la célébration à laquelle il avait toujours participé en personne. Pour la télédiffusion en anglais, Monseigneur John Foley assurait de Rome le commentaire et donnait lecture des méditations interpellantes préparées par un certain cardinal Joseph Ratzinger.
À un certain moment, vers la fin du Chemin de croix, quelqu’un a placé un assez grand crucifix sur les genoux du Saint Père; celui-ci regardait amoureusement la figure de Jésus. Quand furent prononcés les mots « Jésus meurt sur la croix », le pape Jean-Paul se saisit du crucifix, le pressa sur son cœur et l’embrassa. Je n’oublierai jamais la scène. Une homélie d’une telle puissance sans un seul mot! Comme Jésus, le pape Jean-Paul II embrassait la croix; en fait, il embrassait Jésus Christ crucifié dans la nuit du Vendredi saint. 
La mort d’un patriarche
Plusieurs heures avant sa mort, les dernières paroles audibles prononcées par le pape Jean-Paul furent : « Laissez-moi aller à la maison du Père ». Dans un climat de prière, pendant qu’une messe était célébrée au pied de son lit et qu’une foule de fidèles chantait sur la place Saint-Pierre, il mourut à 21h37, le 2 avril. Par sa passion, sa souffrance et sa mort publiques, ce saint prêtre, successeur des apôtres et Serviteur de Dieu, nous a fait voir le visage souffrant de Jésus d’une façon absolument remarquable. (Tiré du site internet suivant: Souffrance et mort d'un berger - Télévision Sel + Lumière) 



dimanche 7 septembre 2014

« Si ton frère a commis un péché … » (Jésus)

« Si ton frère a commis un péché … »  (Jésus)

Dans l’évangile du présent dimanche (23ème dimanche du temps ordinaire, année A) Jésus nous dit : 
" Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu auras gagné ton frère. S'il ne t'écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes, afin que toute l'affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à la communauté de l'Église; s'il refuse encore d'écouter l'Église, considère-le comme un païen et un publicain. " (Mathieu 18, 15-17) 
Il y a une tendance très répandue dans les sociétés occidentales, qui consiste à croire que la religion est une affaire privée. Plusieurs personnes, en particulier celles qui ne croient ni à Dieu ni à diable, font souvent cette remarque aux personnes croyantes : « Ta religion ne regarde que toi; tu as le droit de croire en une religion, mais n’oublie pas que la religion est une affaire privée. » Je comprends très bien que l’on soit parvenu à cette façon de considérer la religion en Occident. Pourquoi? Parce que depuis des décennies, on met en valeur l’individu. C’est l’individu, la personne individuelle, l’individualisme, qui a la cote. Nous avons développé un individualisme à outrance. Je crois que le christianisme est le plus sûr moyen de contrer et de combattre l’individualisme ambiant. Jésus, Dieu fait homme, nous a montré par ses faits et gestes, le genre de société qu’Il désire. Je ne veux pas dire par là que Jésus nous invite à vivre selon tel ou tel modèle de vie politique, mais Il nous a clairement dit que nous sommes des êtres sociables, faits pour vivre en société. L’être humain est fait pour vivre au contact des autres. Et le fait de vivre avec d’autres personnes, suppose certaines attitudes, certaines façons de faire.

Jésus a fondé une communauté. C’est la première chose qu’Il a faite quand Il a commencé sa vie publique : Il a formé une communauté. Il a commencé par réunir autour de lui les apôtres. Il vivait toujours en communauté : jour et nuit. Petit à petit, le groupe s’est élargi, constitué d’hommes et de femmes qui sont devenus ses disciples et qui l’ont suivi sur la route, partout où Il allait.

Il est donc normal que Jésus, dans les évangiles, nous donne tout un bloc d’enseignements sur le « vivre ensemble ». Nous avons entendu aujourd’hui un des textes qui se trouvent en saint Mathieu dans la section qui traite de la vie communautaire.

Jésus nous dit : « Si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul et montre-lui sa faute. »

Wow !!!  Ça fait du bien d’entendre ça. Ça fait du bien, mais ça peut aussi faire peur. Dans notre société individualiste, on n’aime pas entendre cela. On aurait probablement préféré entendre Jésus nous dire: « Si ton frère a commis une faute, prie pour lui; mais ne va surtout pas le reprendre. Ne va pas te mêler de ses affaires; ses affaires ne regardent que lui et Moi. Ses affaires ne te regardent pas. Elles ne regardent que lui et Moi. » Mais ce n’est pas cela que Jésus dit. Ce n’est pas cela du tout; Il nous dit qu’il faut faire quelque chose, qu’il faut aller trouver notre frère (notons ce mot) et lui parler seul à seul.

Cela me fait penser à un des tous premiers passages de la Bible, où on nous raconte  le premier meurtre: Caïn tue son frère Abel, par jalousie. Quand Dieu demande à Caïn : « Où est ton frère?, Caïn répond : « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère? » (Genèse 4, 9). Voilà la grande erreur de Caïn : il ne savait pas et ne croyait pas qu’il était le gardien de son frère. Et cela d’autant plus qu’Abel était son frère de sang. Mais Jésus nous dit aujourd’hui, que chaque personne que je rencontre, est mon frère et ma sœur. Et si mon frère commet un péché, je me dois, par amour, d’aller le trouver en privé, et lui « montrer sa faute ». Pourquoi agir ainsi? Pour que mon frère vive mieux, pour que mon frère s’améliore et devienne une meilleure personne. N’est-ce pas ce que toute personne humaine devrait vouloir: devenir meilleure, être sainte comme notre Père céleste, est saint : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48). Et si j’aime mon frère, je voudrai l’aider à devenir meilleur. C’est uniquement une question d’amour. La démarche que nous appelons la « correction fraternelle », doit être uniquement motivée par l’amour.

De plus, il est possible que mon frère ne se soit pas même pas rendu compte d’avoir fait quelque chose de mal. Raison de plus pour l’éclairer, en lui montrant sa faute, pour qu’il ne commette pas deux fois la même erreur.

Mais tout cela ne va pas de soi. Nous préférerions tous, je pense, ne pas avoir à faire une telle démarche. Reprendre quelqu’un, montrer à un autre son erreur, n’est pas du tout plaisant. Et normalement on ne fait pas cela « spontanément », ni de gaieté de cœur. Mais nous devons le faire parce que Dieu nous le demande, par la bouche de son Fils bien-aimé Jésus. Le principal motif qui doit nous inciter à agir ainsi, c’est que Jésus nous le demande. Comment refuser de répondre à une volonté aussi explicite de Jésus?

L’Évangile n’est pas facile à vivre; Il va très souvent contre nos tendances naturelles et pécheresses. Si l’évangile ne nous dérange pas, ne nous bouscule pas, c’est que nous nous fermons à ses appels. Ce que Jésus nous demande est souvent exigeant, mais c’est la route à suivre pour atteindre la véritable liberté et le vrai bonheur. À l’eucharistie, nous entendons Jésus nous demander certaines choses et nous Le voyons ensuite nous donner la force de le faire, grâce à son « Pain de vie », qui n’est autre que Lui-Même se donnant en nourriture.

Nous savons bien à quoi nous nous exposons, en révélant à notre frère son péché. Nous risquons de nous entendre dire: « Qui es-tu pour me reprendre? Te penses-tu meilleur que moi? Commence par améliorer ta conduite, et ensuite, tu pourras venir me faire des remontrances et me donner des conseils ou des leçons ! ». Qui de nous aime entendre de telles remarques? Et pourtant, Jésus nous demande de nous exposer, par amour du prochain, à recevoir de telles boutades.

Et Jésus va même plus loin, dans l’amour fraternel. Il nous dit que si le frère à qui on révèle une faute, ne nous écoute pas, on ne doit pas s’arrêter là. On doit aller le trouver de nouveau, avec deux ou trois autres témoins, pour montrer à notre frère que ce n’est pas seulement notre idée à nous, notre façon de voir à nous; mais que d’autres personnes sont d’accord avec notre point de vue.

Demandons à Jésus de comprendre à quel point il est important pour Lui, que nous nous corrigions les uns les autres. Et demandons-Lui, surtout, de nous donner la force de mettre sa Parole en pratique.

Que la Vierge Marie nous guide sur le chemin ardu de la « correction fraternelle ».