Je me nomme Guy Simard. Je suis un Père Oblat de la Vierge Marie, Congrégation religieuse fondée en Italie par le Père Bruno Lantéri en 1826. J'exerce mon ministère presbytéral dans le diocèse de Montréal. Si un thème vous intéresse et que vous désirez savoir si je l'ai traité, allez sur Google et écrivez Dieu ma joie et le thème désiré. Exemples : Dieu ma joie Eucharistie ;Dieu ma joie adoration eucharistique; Dieu ma joie Vierge Marie; Dieu ma joie La joie de Marie; Dieu ma joie sainteté.
Si vous lisez le blogue précédent, vous comprendrez pourquoi
je me sens redevable à deux des apôtres que Jésus a choisis: saint Simon et
saint Jude appelé aussi Thaddée. Je juge avoir reçu une grande faveur de ces deux saints. En effet, il y a deux jours, le 28 octobre, l'Église entière fêtait la mémoire de ces deux apôtres. Or ce même jour, après des mois d'attente et d'écueils, deux de nos confrères du Nigéria qui désirent venir exercer leur ministère presbytéral dans notre diocèse, ont finalement reçu leurs visas (voir le blogue précédent). Et chose étonnante, ces deux confrères habiteront dans le presbytère de la paroisse et de l'église Saints Simon et Jude à Charlemagne. Étonnant n'est-ce pas ? Et ce n'est pas tout.
J'ai parfois l'impression que mes confrères rient un peu de moi et trouvent que je vois un peu trop de signes de l'action de Dieu dans ma vie. Il est vrai qu'il m'arrive des événements que je juge surprenants et que je ne peux m'expliquer que par la bonté de Dieu qui se plaît à me faire des cadeaux. Voici, à titre d'exemple, ce qui s'est passé hier dans ma chambre. Sur la table de chevet qui se trouve à côté de mon lit, il y a plusieurs reliques. Je ne suis pas la personne qui croit le plus aux reliques, mais il se trouve que j'en ai reçues quelques unes en cadeau. Hier soir, mes yeux se sont posés sur ces reliques que je ne regarde pratiquement jamais; à tel point que la poussière s'accumule malheureusement sur les reliquaires. J'ai remarqué qu'une relique était comme déplacée et ne cadrait pas avec les autres par sa diposition. Je l'ai donc prise dans me mains pour la mettre en ligne avec les autres. Par curiosité, j'ai regardé de quel saint était cette relique. Quelle ne fut pas ma surprise de constater que c'était une relique de l'apôtre saint Jude. Je ne savais même pas que j'avais une relique de ce saint. Ou, si je l'ai déjà su, je l'avais oublié.
Il est sûr que cela prend beaucoup de foi pour croire que la relique de saint Jude qui est sur ma table de chevet est reliée directement à un apôtre qui a vécu il y a deux mille ans. Mais peu importe. Ce qui est le plus surprenant, c'est la façon dont saint Jude se plaît ces jours-ci à me montrer sa bienveillance. C'est du moins ainsi que j'interprète les faits qui se sont passés depuis deux jours.
Relique de saint Jude appartenant à Guy Simard, omv
Le 7
juin dernier, je vous annonçais une grande et heureuse nouvelle concernant la
Délégation canadienne des Oblats de la Vierge Marie dont je
fais partie (1). Je vous apprenais que deux de nos confrères OMV
originaires du Nigéria dont les prénoms sont Aloysius et Stanley, viendraient
vivre avec nous à Montréal.
Cette grande joie s'est envolée lorsque vers la fin du mois d'août, nous avons
appris que l'ambassade du Canada avait refusé d'octroyer un visa à nos deux
chers confères.
Aloysius
et Stanley ont fait une seconde demande pour l'obtention de leurs visas. Ils
ont reçu leurs visas aujourd'hui même, le 28 octobre, jour de la fête des apôtres saint Simon et saint Jude. Or Aloysius
et Stanley habiteront à Charlemagne dans la paroisse Saints Simon et Jude. Comment ne pas voir en cela un cadeau de la
Providence? Quand on dit que c'est Dieu qui mène notre barque, c'est bien vrai.
On ne peut plus douter que la venue d'Aloysius et de Stanley au Canada ait été
préparée de longue date par l'Esprit Saint. Et les méandres et les obstacles
causés par les humains ne sauraient empêcher Dieu d'exécuter son plan d'amour
sur nous. Merci Seigneur pour ta bienveillance et ta Providence dans ce
dossier. "Votre peine se changera en joie" (Jn 16, 20) a dit
Jésus à la veille de sa mort.
Église Saints Simon et
Jude, Charlemagne, diocèse de Montréal
Je trouve aussi très
beau que Stanley et Aloysius reçoivent leurs visas durant le MOIS MISSIONNAIRE
EXTRAORDINAIRE décrété par le pape François. Et notre cher pape a voulu que la
dernière semaine (semaine que nous vivons en ce moment) du mois
missionnaire extraordinaire ait comme thème: la charité missionnaire
comme engagement à aider l'activité missionnaire de l'Église et les communautés
trop pauvres pour subsister par elles-mêmes, et cela, grâce à la mission.
C'est précisément ce que
feront Stanley et Aloysius en venant chez nous. La venue de nos deux confrères
permettront à des paroisses du diocèse de Montréal d'avoir des pasteurs qui les
servent.
SAINT SIMON ET SAINT
JUDE, PRIEZ POUR ALOYSIUS ET STANLEY AFIN QU'ILS SOIENT HEUREUX PARMI NOUS ET
QU'ILS EXERCENT UN APOSTOLAT FRUCTUEUX EN TERRE CANADIENNE.
Le 7 juin 2019 restera un jour mémorable pour notre petite délégation du Canada; un GRAND JOUR DE JOIE. Durant l’heure d’adoration vécue en paroisse aujourd’hui de 15h à 16h, j’éprouvais envers le Seigneur un grand sentiment de gratitude.
Le site web Aleteia est une véritable mine d'or pour tout chrétien. Vous connaissez sûrement ce site. Il vous est sûrement impossible de lire tous les articles qui se trouvent sur ce site. De même en est-il pour moi. Voici un article que je viens de lire et qui me semble très important.
Le mot " autorité " vient du mot latin "augeo" qui signifie "augmenter, élargir, enrichir ". Il est souvent très important de connaître l'origine d'un mot. Malheureusement le mot "autorité" n'a pas bonne presse de nos jours. On perçoit souvent l'autorité comme un moyen de limiter la liberté des gens et même de les écraser et ainsi de nuire à leur épanouissement. La racine latine du mot nous met plutôt sur une tout autre piste: l'autorité est ce qui doit favoriser la croissance de la personne et être par conséquent une source d'épanouissement et d'encouragement.
Voici ci-dessous, un article d'Aleteia qui nous fait très bien comprendre cela.
Si vous voulez que votre compliment porte du fruit, prenez le temps, en quelques mots, de décrire les faits qui forcent votre admiration plutôt que de vous contenter d’un simple « bravo ».
« L’encouragement est à l’enfant ce que l’eau est à la plante », écrivaient Rudolf Dreikurs et Vicky Soltz dans Le Défi de l’enfant. Encourager son enfant, ou son adolescent, l’aide à grandir : cela engendre chez lui confiance en soi et motivation. Un cercle vertueux valable aussi chez les adultes, au sein du couple ou dans la vie professionnelle. Pour rendre un compliment vraiment efficace, pour valoriser au mieux une réussite, partez des faits, usez de ce que Nathalie de Boisgrollier, auteur d’Élever son ado sans baisser les bras, appelle le « compliment descriptif ».
« Je te vois concentré, super ! », « Quel progrès ce dernier trimestre, bravo ! » « Tu as tenu ta parole, c’est important pour moi », « Excellente initiative, merci ! », sont autant d’exemples qui s’attachent à décrire l’objet du compliment. Le souligner, au lieu de juste dire merci ou bravo, renforce la valeur du compliment. L’enfant comprend que ce n’est pas une parole en l’air, qu’il s’agit d’un compliment juste et objectif. « Le compliment est une projection de notre pensée et de nos émotions sur notre ado. En ce sens, il risque de rendre notre ado dépendant de notre regard, de notre parole. Mais quand on utilise un compliment descriptif, en partant des faits, on libère l’ado de cet attachement émotionnel, on lui laisse le loisir de s’approprier ou non le compliment », explique la coach en parentalité.
En revanche, inutile d’en faire trop ! Les encouragements doivent être mesurés, sans quoi ils ne seront plus crédibles. Ils doivent aussi être proportionnels à la réussite. « Si vous encouragez trop votre ado, si vous le faites sans motif précis et concret, vous risquez de passer totalement à côté de l’effet recherché. Votre enfant ne sera pas dupe. Il comprendra qu’il y a un manque de sincérité ou de profondeur dans vos mots ou dans votre démarche », souligne Nathalie de Boisgrollier.
Les faux compliments
« Beau travail, mais je suis sûr que tu peux mieux faire » en est l’exemple type. On cherche à encourager mais en réalité on diminue le mérite de l’enfant. L’auteur invite plutôt à réagir en deux temps : féliciter, puis, le lendemain, voire plusieurs jours plus tard, envisager les progrès à venir. « Cela crée une pression inutile, une exigence de toujours plus. Il vaut mieux commencer par souligner ce qui est déjà atteint. Une fois qu’on aura fêté dignement la réussite, il sera toujours temps de se projeter à nouveau vers l’avenir », précise-t-elle. (1)
La plupart d’entre nous connaîssent, je pense, les béatitudes
proclamées par Jésus dans le "sermon sur la montagne" au chapitre 5, versets 3 à
12 de l’évangile selon saint Matthieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS-CHRIST SELON
SAINT MATTHIEU
01 Voyant
les foules, Jésus gravit la montagne. Il s’assit, et ses disciples
s’approchèrent de lui.
02 Alors,
ouvrant la bouche, il les enseignait. Il disait :
03 « Heureux
les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.
04 Heureux
ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
05 Heureux
les doux, car ils recevront la terre en héritage.
06 Heureux
ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.
07 Heureux
les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.
08 Heureux
les cœurs purs, car ils verront Dieu.
09 Heureux
les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.
10 Heureux
ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.
11 Heureux
êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit
faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.
12 Réjouissez-vous,
soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux !
C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. (Mt 5, 1-12)
Mais il existe beaucoup d’autres béatitudes dans la Bible.
La plupart de ces béatitudes commencent par l’adjectif « HEUREUX ». Les
béatitudes sont des chemins de bonheur ou des causes de bonheur. Hier, en
priant le bréviaire, mes yeux et mon cœur se sont posés sur une béatitude que
je ne connaissais pas ou qui ne m’avait jamais séduit. Or cette béatitude m’a
séduit hier. Je la trouve très belle et très vraie. Elle se trouve au chapitre
4 du livre de Baruch :
« Heureux
sommes-nous, Israël ! Car ce qui plaît à Dieu, nous le connaissons ».(Ba
4, 4)
Oui, quel bonheur nous avons de
connaître ce qui plaît à Dieu; car ce qui plaît à Dieu, c’est cela qui nous
rendra véritablement heureux.
Il y a une erreur qui circule dans le monde de la
politique. Il semble que certains politiciens croient qu’il est de leur devoir
de suivre la volonté du peuple plutôt que d’obéir à leur conscience. Certains hommes et femmes députés ou ministres semblent croire que parce qu’ils ont été élus par une majorité d’électeurs
dans leur circonscription, ils doivent représenter cette majorité d'électeurs et respecter leur volonté quand ils votent sur un projet de loi. C’est ainsi que j’ai compris la
pensée de M. Jean Chrétien lorsqu’il a été interviewé un jour à la télévision.
Mais cette façon de voir n’est pas catholique et
constitue une erreur selon la pensée de l’Église catholique. Tout député ou tout
ministre devrait voter selon sa conscience quand il s’agit de voter sur un
projet de loi. On ne doit jamais agir contre sa conscience, en opposition à sa
conscience. Et la conscience d’une personne catholique devrait être en accord
avec la pensée de l’Église catholique.
Voici certains extraits d’un article de M. Michel C. Auger, journaliste à Radio-Canada :
Analyse
Andrew Scheer, entre religion et politique
Michel C. Auger
La
conciliation entre les convictions personnelles, morales ou religieuses et la
politique est aussi vieille que le monde. Mais, depuis un demi-siècle au moins,
un principe s’est imposé : les politiciens ne doivent pas gouverner en
fonction de leurs croyances morales ou religieuses, si sincères peuvent-elles
être, mais en fonction de l’intérêt de tous les citoyens.
L’intérêt national
Celui qui a sans doute le mieux résumé la situation fut John F.
Kennedy, catholique et candidat à la présidence des États-Unis — c’était
une grosse controverse à l’époque — dans un fameux discours à Houston,
devant une assemblée de ministres protestants, en 1960 : "Je ne
parle pas au nom de l’Église sur les questions d’intérêt public, et l’Église ne
parle pas pour moi. Quelles que soient les questions que j’aurai à trancher
comme président […] je le ferai selon ce que ma conscience me dit être
l’intérêt national, sans égard aux pressions ou convictions religieuses."
Depuis,
c’est pratiquement devenu la norme. Quand des politiciens ont eu à s’expliquer
sur ces questions dans des sociétés démocratiques, ils ont tenu des discours
similaires.(1)
J'ai été voir, grâce à l'internet, ce que John F. Kennedy a dit le 12 septembre 1960 à Houston, alors qu'il était candidat à la présidence des États-Unis. J'ai reproduit ci-dessous certains passages de ce discours prononcé en septembre 1960.
" I believe in an America where the separation of church and state is absolute, ... "Je crois en une Amérique où la séparation entre Église et État est absolue. I
believe in an America that is officially neither Catholic, Protestant nor
Jewish; where no public official either requests or accepts instructions on
public policy from the Pope, the National Council of Churches or any other
ecclesiastical source; … Je crois en une Amérique qui est officiellement ni catholique, ni protestante ni juive; où aucun responsable public demande ou accepte des instructions du pape, du conseil national ou des Églises concernant des politiques publiques.
I believe in a president whose religious views are his own private
affair, neither imposed by him upon the nation, or imposed by the nation upon
him as a condition to holding that office. … Je crois en un président dont les vues religieuses sont une question tout à fait privée, ni imposées par lui à la nation, ni imposées à lui par la nation comme une condition pour exercer son rôle.
I want a chief executive whose public acts are
responsible to all groups and obligated to none; … and whose fulfillment of his presidential
oath is not limited or conditioned by any religious oath, ritual or obligation.
… Je veux un chef exécutif dont les actes publics sont responsables envers tous les groupes et redevable à aucun; ...et dont l'accomplissement de son serment politique n'est pas limité ou conditionné par un quelconque serment religieux, rituel ou quelque obligation que ce soit.
I do not speak for my church on public matters,
and the church does not speak for me. Je ne parle pas pour mon Église en ce qui concerne les affaires publiques, et l'Église ne parle pas pour moi.
Whatever issue may come
before me as president — on birth control, divorce, censorship, gambling or any
other subject — I will make my decision in accordance with these views, in
accordance with what my conscience tells me to be the national interest, and
without regard to outside religious pressures or dictates. And no power or
threat of punishment could cause me to decide otherwise. Quelle que soit la situation qui se présente à moi comme président - concernant le contrôle des naissances, le divorce, la censure, les jeux à l'argent ou toute autre question - je vais prendre ma décision en accord avec les principes mentionnés ci-dessus, en accord avec ce que ma conscience m'indique comme étant l''intérêt national, et sans tenir compte de pressions religieuses ou de dictas venant de l'extérieur Et aucun pouvoir ou menace d'être puni pourra faire en sorte que je décide autrement.
But
if the time should ever come — and I do not concede any conflict to be even
remotely possible — when my office would require me to either violate my
conscience or violate the national interest, then I would resign the office;
and I hope any conscientious public servant would do the same. " Mais si jamais il arrivait que sous ma gouverne, il se présente un cas (ou un conflit) où je devrais aller contre ma conscience ou contre l'intérêt national, alors je démissionnerais de mon poste; et j'espère que tout serviteur public qui est consciencieux ferait de même."(2) Il me semble clair, d'après les propos qu'a tenus le président John F. Kennedy le 12 septembre 1960, que cet homme politique ne savait pas comment doit gouverner un homme politique qui se dit catholique. Nous sommes en 1960. Durant les années soixante, on a vu apparaître un fléau qui est aujourd'hui à son paroxysme: la religion à la carte. La religion, pour plusieurs, est bonne pour eux dans la mesure où les idées proposées par Dieu ou par l'Église, correspondent à leurs propres idées. Autrement dit, c'est chaque personne humaine qui est la mesure de ce qui est bon pour soi et de ce qui est bon pour " l'intérêt national ". Pourtant, la personne qui se dit catholique doit adhérer à toute la vision et la doctrine de l'Église catholique; cela est vrai pour la gouvernance de sa propre vie et pour la gouvernance de la vie des autres. Il est vrai que le principe ultime du jugement moral est la conscience individuelle. Mais cette conscience doit être éclairée par la Parole de Dieu et par les enseignements de l'Église. Un dirigeant politique qui n'adhérerait qu'à certains enseignements de l'Église catholique et pas à d'autres, ne devrait pas se considérer comme un dirigeant catholique. En ce sens, je ne dirais pas pour ma part que le président John F. Kennedy était un dirigeant catholique.
De plus, le comportement moral de ce président n'a pas toujours été digne d'un chef d'état qui se dit catholique. Parfois on entend dire que la vie personnelle et morale d'une personne ne regarde qu'elle. C'est vrai oui et non. Quand une personne est un chef d'État, elle doit tout faire pour que sa conduite en tout domaine soit irréprochable. Lisez ce que dit saint Paul à propos des personnes qui sont appelées à être responsable des églises: voir 1 Timothée 3, 2-10. Je sais très bien que ce n'est pas toujours le cas dans la réalité; mais il faut viser cet idéal. Je pense qu'une des personnes les plus qualifiées pour nous éclairer sur ce sujet, est saint Jean-Paul II. Voici quelques extraits de la lettre apostolique que Jean-Paul II a écrite dans le but de faire de saint Thomas Moore le patron des responsables de gouvernement et des hommes politiques:
LETTRE
APOSTOLIQUE
EN FORME DE MOTU PROPRIO POUR LA PROCLAMATION DE SAINT THOMAS
MORE
COMME PATRON DES RESPONSABLES DE GOUVERNEMENT
ET DES HOMMES POLITIQUES
JEAN-PAUL II
EN PERPÉTUELLE MÉMOIRE
Cette harmonie entre le
naturel et le surnaturel est l’élément qui décrit peut-être plus que tout autre
la personnalité du grand homme d’État anglais : il vécut son intense vie
publique avec une humilité toute simple, marquée par son humour bien connu, même
aux portes de la mort.
Tel est le but où le
conduisit sa passion pour la vérité. On ne peut séparer l’homme de Dieu, ni la
politique de la morale; telle est la lumière qui éclaira sa conscience. Comme
j’ai déjà eu l’occasion de le dire, «l’homme est une créature de Dieu, et c’est
pourquoi les droits de l’homme ont en Dieu leur origine, ils reposent dans le
dessein de la création et ils entrent dans le plan de la rédemption. On
pourrait presque dire, d’une façon audacieuse, que les droits de l’homme sont aussi
les droits de Dieu» (Discours du 7 avril 1998 aux participants à la
Rencontre universitaire internationale UNIV’98).
Et c’est précisément
dans la défense des droits de la conscience que l’exemple de Thomas More brilla
d’une lumière intense. On peut dire qu’il vécut d’une manière singulière la
valeur d’une conscience morale qui est «témoignage de Dieu lui-même, dont la
voix et le jugement pénètrent l'intime de l'homme jusqu'aux racines de son âme»
(Encyclique Veritatis splendor, n. 58), même si, en ce
qui concerne l’action contre les hérétiques, il fut tributaire des limites de
la culture de son temps.
Le Concile œcuménique
Vatican II, dans la constitution Gaudium et spes, remarque que, dans le
monde contemporain, grandit «la conscience de l’éminente dignité qui revient à
la personne humaine, du fait qu’elle l’emporte sur toute chose et que ses
droits et devoirs sont universels et inviolables» (n. 26). L’histoire de saint
Thomas More illustre clairement une vérité fondamentale de l’éthique politique.
En effet, la défense de la liberté de l’Église contre des ingérences indues de
l’État est en même temps défense, au nom de la primauté de la conscience, de la
liberté de la personne par rapport au pouvoir politique. C’est là le principe
fondamental de tout ordre civil, conforme à la nature de l’homme.
5 Je suis donc certain
que l’élévation de l’éminente figure de saint Thomas More au rang de Patron des
Responsables de gouvernement et des hommes politiques pourvoira au bien de la
société. C’est là d’ailleurs une initiative qui est en pleine syntonie avec
l’esprit du grand Jubilé, qui conduit au troisième millénaire chrétien.
En conséquence, après
mûre considération, accueillant volontiers les demandes qui m’ont été
adressées, j’établis et je déclare Patron céleste des Responsables de
gouvernement et des hommes politiques saint Thomas More, et je décide que
doivent lui être attribués tous les honneurs et les privilèges liturgiques qui
reviennent, selon le droit, aux Patrons de catégories de personnes.
Béni et glorifié soit
Jésus Christ, Rédempteur de l’homme, hier, aujourd’hui, à jamais.
Donné à Rome, près de
Saint-Pierre, le 31 octobre 2000, en la vingt-troisième année de mon
Pontificat. Il a existé des hommes et des femmes politiques qui ont eu la vraie vision de ce que signifie gouverner en tant que personnes catholiques. Un de ces hommes fut le roi Baudouin de Belgique. Le
4 avril 1990, le roi Baudouin, le roi des Belges, a refusé, au nom de sa
conscience, de signer la loi sur l’avortement qui avait été approuvée par le
Parlement, ce qui a causé une grave crise politique. Le roi Baudouin a confié ceci au
Père Daniel Ange, dans la revue « Feu et Lumière »: « Me
connaissant, je n’aurais jamais cru que j’aurais pu avoir une telle audace. Je
n’ai pu le faire que par la force de l’Esprit-Saint. » Pour lire la magnifique lettre que le roi Baudouin a écrite au premier ministre Wilfried Martens pour expliquer pourquoi il ne signait pas la loi sur l'avortement, veuillez cliquer sur le lien suivant:http://www.histoire-des-belges.be/au-fil-du-temps/epoque-contemporaine/regne-de-baudouin-1er/la-conscience-du-roi. Un autre de ces hommes est Alcide De Gasperi. le fondateur de la Démocratie chrétienne en Italie. Il a été président du Conseil des ministres d'Italie de 1945 à 1953. Il est considéré comme l'un des Pères de l'Europe. Le pape Jean-Paul II, à l'occasion du centenaire de la naissance de De Gasperi, a prononcé un discours pour souligner la grandeur de cet homme politique. Voici un extrait de ce discours: "C’est une commémoration si importante et opportune, car elle concerne un catholique d’une grande stature spirituelle et d’un grand prestige politique qui a laissé un noble témoignage dans l’histoire de l’Italie et de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, grâce à une conscience chrétienne éclairée. ... Je voudrais ici rendre hommage avant tout à la physionomie spirituelle de l'homme et de l'homme d'État qui, en vertu de sa foi constante, a rempli une mission qui est digne d'exemple. En lui, la foi fut le centre de son inspiration, une force de cohésion, un critère des valeurs, la raison qui motivait ses choix, ... Sa foi s'est développée dans sa famille et a maturé dans le milieu ecclésiastique du Trentin du siècle dernier, rempli de convictions et de dynamisme chrétien; nourrie de culture, non sans des élans de finesse ascétique et mystique; témoignée en public et en privé sans hésitation, gagnant même l'estime et le respect de plusieurs non-croyants. (4)
Aux laudes, ce matin, la prière de conclusion était la suivante:
ORAISON
Seigneur, tu demandes à ton Église d’être le lieu où l’Évangile est annoncé en contradiction avec l’esprit du monde. Donne à tes enfants assez de foi pour ne pas déserter mais témoigner de toi devant les hommes en prenant appui sur ta parole. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, qui règne avec toi et le Saint-Esprit, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen. (Laudes, vendredi de la première semaine)