L’Église et la famille
Aujourd’hui et demain, l’Église
célèbre et honore la Sainte Famille:
Jésus Marie et Joseph. Je désire profiter de l’occasion pour parler de l’Église
et de la famille. J’imagine que vous savez tous qu’il y a eu cet automne un
synode important à Rome sur la famille; et que ce synode se terminera dans un
an. D’ici à l’automne prochain, moment où le synode sera reconduit, nous sommes
tous invités à poursuivre nos réflexions sur le thème essentiel de la famille.
Voici où en est ma réflexion en
ce moment: beaucoup de gens, même parmi les catholiques, ont espéré que
le synode précipite les choses et aide à faire en sorte que la hiérarchie de
l’Église change sa théologie en matière de mariage, ou, à tout le moins, sa
pastorale. Personnellement, je pense que ce n’est pas à la hiérarchie de
l’Église de changer sa conception du mariage, mais à une très grande partie du
peuple de Dieu, de faire cette démarche. Car l’Église hiérarchique, en la matière, a fait
son devoir, et l’a très bien fait. L’Église hiérarchique que je connais depuis
que j’existe (environ soixante ans),
ne cesse de réfléchir sur le mariage et d’émettre des documents extraordinaires
que personne ou presque, dans le peuple de Dieu, se permet de consulter. Voilà
pour ma part, ce qui me scandalise le plus et ce qui doit absolument changer.
Avant de critiquer quoi que ce soit, il faut d’abord l’avoir étudié et compris.
C’est la raison pour laquelle j’ai toujours été impressionné par un homme tel
que monsieur Claude Ryan. Claude Ryan, alors qu’il était rédacteur en chef du
journal Le Devoir, ou alors qu’il était ministre ou premier ministre du
gouvernement, faisait son devoir: il lisait ses dossiers. Jamais cet
homme n’a parlé au travers de son chapeau, comme on dit. Toujours il étudiait les
questions et les dossiers, avant de se prononcer, même si pour cela, il devait
rester debout tard dans la nuit. Quel exemple pour tous les chrétiens! Et, soit dit en passant, M. Ryan était un très bon catholique. Il aimait aller partager sa foi avec les étudiants du Centre Newman de l'Université McGill, à Montréal.
Dernièrement, j’ai rencontré deux
frères de sang qui venaient de perdre leur mère. Ces deux hommes ont mon àge,
et j’ai été agréablement surpris d’apprendre que tous les deux étaient des
chrétiens pratiquants. Au cours de la conversation que j’ai eue avec eux, un
des deux s’est mis à critiquer le pape Paul VI et sa lettre encyclique Humanae vitae (1). Avant que cet homme aille
trop loin dans sa critique, je lui ai demandé s’il avait lu l’encyclique. Il
m’a répondu que non. Et pourtant, ce texte est un des écrits les plus beaux et
les plus importants qui soient sortis du cœur d’un pape. J’ai encouragé
fortement cet homme à lire Humanae vitae;
en ajoutant qu’après, on en reparlerait. Il est triste de constater que
plusieurs journalistes athées ou agnostiques, se permettent de critiquer à
pleines pages l’Église catholique
sans jamais lire l’original de ses textes. Mais il est encore plus désolant de
prendre conscience du fait que la grande majorité des catholiques pratiquants
ne jettent jamais les yeux sur les documents provenant de la papauté. C’est là, à mon humble avis, que le bât
blesse; c’est là que les choses doivent commencer par changer. Pour
apprécier la doctrine de l’Église, pour la juger à sa juste valeur, l’aimer et
la faire aimer, il faut d’abord la connaître. Je pense que c’est à cela que
sont appelés tout spécialement les laïcs, en ce 21ème siècle.
L’immense richesse doctrinale de l’Église ne peut pas rester lettre morte et
inerte, alors qu’on peut y accéder par un simple « clic » de souris. Mettons les priorités à la bonne place, et
tout ira mieux. On me dira que je rêve en couleurs. Peu m’importe. Si une seule
personne prend la résolution aujourd’hui de lire davantage les documents
principaux issus de la papauté, ce sera cela de gagné.
Je sais très bien que les gens
n’ont supposément plus de temps pour rien; surtout pour les choses sérieuses.
Mais du temps, on en trouve pour faire ce qui nous plaît vraiment. Il est plus
facile que jamais de lire les documents de l’Église. En un « clic », vous pouvez avoir accès à l’encyclique Humanae vitae, et la lire sur votre
ordinateur, ou l’imprimer pour une lecture plus agréable.
Plusieurs catholiques pratiquants
sont sous l’impression qu’une personne divorcée ne peut pas recevoir la
communion. Comme c’est triste de constater cela! Comme c’est triste de voir que la pensée de
l’Église ne rejoint même pas les personnes qui fréquentent l’église à chaque
dimanche! Le curé de la paroisse a une responsabilité dans cela, mais chaque
baptisé a la responsabilité de former sa conscience de chrétien catholique. Et
former implique souvent s’informer. Le pape Benoît XVI, s’adressant un jour aux
jeunes du monde entier, leur a dit qu’ils devaient connaître leur religion
beaucoup mieux que leurs parents, pour pouvoir faire face aux défis du monde
moderne.
Une personne divorcée qui vit
seule et s’efforce de suivre le Christ et ses commandements, peut recevoir
Jésus eucharistie. Les personnes qui ne devraient pas recevoir la communion,
d’après l’enseignement de l’Église, sont les personnes qui vivent « en situation de péché ». Cela veut
dire les personnes qui vivent sous un même toit, comme maris et femmes, sans
être mariés aux yeux de l’Église. C’est le cas, entre autres, des personnes qui vivent en concubinage, c’est
le cas aussi des divorcés remariés. Par divorcés remariés, l’Église entend les
personnes qui ont été mariées validement à l’Église catholique, ont vécu un
divorce, et ont contracté par la suite un mariage civil. Ces personnes vivent
comme maris et femmes, sans être mariés aux yeux de Dieu et de l’Église. L’Église
respecte les décisions prises par ces gens; les graves décisions prises par ces
gens; mais l’Église s’attend à ce que les baptisés respectent aussi ses
décisions. L’Église sait très bien que certaines personnes posent parfois des
gestes importants sans trop y penser, ou encore regrettent des gestes posés
alors qu’elles avaient une autre façon de voir. Mais tout adulte doit porter la
responsabilité de ses actes, et vivre avec leurs conséquences.
Supposons qu’un homme et une
femme se marient validement à l’Église catholique, se séparent et divorcent.
Après un certain temps, la femme rencontre un autre homme, dont elle devient
amoureuse. Elle marie cet homme au civil. Tous les deux fondent une famille,
ont des enfants, etc. Soudain, cette femme qui s’était éloignée de Dieu et de
l’Église pendant un certain temps, retrouve en quelque sorte la foi, et
s’approche de Dieu. Qu’est-ce que l’Église lui demande? L’Église lui demande d’approfondir sa foi en
Dieu, de pratiquer sa religion en participant avec ses frères et sœurs
chrétiens à la messe dominicale, mais en s’abstenant de recevoir la communion. Voici un texte important de l'Église, qui traite de cette question:
e)
Les divorcés remariés
84. L'expérience quotidienne montre,
malheureusement, que ceux qui ont recours au divorce envisagent presque toujours
de passer à une nouvelle union, évidemment sans cérémonie religieuse
catholique. Et comme il s'agit là d'un fléau qui, comme les autres, s'attaque
de plus en plus largement aux milieux catholiques eux-mêmes, il faut d'urgence
affronter ce problème avec la plus grande sollicitude. Les Pères du Synode
l'ont expressément étudié. L'Église, en effet, instituée pour mener au salut
tous les hommes, et en particulier les baptisés, ne peut pas abandonner à
eux-mêmes ceux qui - déjà unis dans les liens du sacrement de mariage - ont
voulu passer à d'autres noces. Elle doit donc s'efforcer, sans se lasser, de
mettre à leur disposition les moyens de salut qui sont les siens.
Les
pasteurs doivent savoir que, par amour de la vérité, ils ont l'obligation de
bien discerner les diverses situations. Il y a en effet une différence entre
ceux qui se sont efforcés avec sincérité de sauver un premier mariage et ont
été injustement abandonnés, et ceux qui par une faute grave ont détruit un
mariage canoniquement valide. Il y a enfin le cas de ceux qui ont contracté une
seconde union en vue de l'éducation de leurs enfants, et qui ont parfois, en
conscience, la certitude subjective que le mariage précédent, irrémédiablement
détruit, n'avait jamais été valide.
Avec
le Synode, j'exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles
dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous
feront en sorte qu'ils ne se sentent pas séparés de l'Église, car ils peuvent
et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à
écouter la Parole
de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à
apporter leur contribution aux oeuvres de charité et aux initiatives de la
communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi
chrétienne, à cultiver l'esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin
d'implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l'Église prie pour eux,
qu'elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et
qu'ainsi elle les maintienne dans la foi et l'espérance!
L'Église,
cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l'Écriture Sainte, selon
laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés
remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d'y être admis car leur état
et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d'amour
entre le Christ et l'Église, telle qu'elle s'exprime et est rendue présente
dans l'Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier: si
l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en
erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Église concernant
l'indissolubilité du mariage.
La
réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au
sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui se sont
repentis d'avoir violé le signe de l'Alliance et de la fidélité au Christ, et
sont sincèrement disposés à une forme de vie qui ne soit plus en contradiction
avec l'indissolubilité du mariage. Cela implique concrètement que, lorsque
l'homme et la femme ne peuvent pas, pour de graves motifs - par l'exemple
l'éducation des enfants -, remplir l'obligation de la séparation, «ils prennent
l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des
actes réservés aux époux»(180).
De la
même manière, le respect dû au sacrement de mariage, aux conjoints eux-mêmes et
à leurs proches, et aussi à la communauté des fidèles, interdit à tous les
pasteurs, pour quelque motif ou sous quelque prétexte que ce soit, même d'ordre
pastoral, de célébrer, en faveur de divorcés qui se remarient, des cérémonies
d'aucune sorte. Elles donneraient en effet l'impression d'une célébration
sacramentelle de nouvelles noces valides, et induiraient donc en erreur à
propos de l'indissolubilité du mariage contracté validement.
En
agissant ainsi, l'Église professe sa propre fidélité au Christ et à sa vérité;
et en même temps elle se penche avec un cœur maternel vers ses enfants, en
particulier vers ceux qui, sans faute de leur part, ont été abandonnés par leur
conjoint légitime.
Et
avec une ferme confiance, elle croit que même ceux qui se sont éloignés du
commandement du Seigneur et continuent de vivre dans cet état pourront obtenir
de Dieu la grâce de la conversion et du salut, s'ils persévèrent dans la
prière, la pénitence et la charité. (Jean-Paul II, Famililaris
consortio, no. 84). (2)
Je ne sais pas comment vous recevez ces paroles venant de notre
Mère l’Église. Je pense personnellement, qu’elles sont pleines de tendresse, de
sollicitude et d’espérance. L’Église, qui est Mère, sait très bien que le cœur
humain est « compliqué et malade », comme le dit si justement le
prophète Jérémie (Jr 17, 9); elle sait que
tout ne peut pas se vivre ou se faire du jour au lendemain. Mais l’Église, tout
comme Marie, le modèle de toutes les mères, croit surtout en la parole de
l’ange Gabriel, au jour de l’Annonciation : « Rien n’est impossible à
Dieu » (Lc 1, 37) . Il pourra sembler à un homme et une femme divorcés remariés, qu’il
ne pourront jamais réussir à vivre comme « frère et sœur », sans relations sexuelles. Mais je suis
convaincu, que si ces personnes sont fidèles à ce que l’Église demande d’elles;
si elles suivent les conseils et les recommandations que leur propose notre
Mère l’Église, il y a de fortes chances pour que l’impossible devienne
possible, par la grâce de Dieu.
Les lectures de la messe d’aujourd’hui, en l’honneur de la Sainte Famille, sont
particulièrement éloquentes pour le thème que j’aborde aujourd’hui avec vous.
Les deux premières lectures nous présentent la figure d’Abraham, notre « père dans la foi ». Nous sommes ici
au tout début de notre religion, au tout début de la vraie religion. L’acte de
foi qui est demandé à notre père Abraham dans la première lecture, regarde sa
progéniture. Dieu promet à Abraham et Sara, un couple âgé et infertile, qu’ils
auront une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel. « Abraham eut foi dans le Seigneur, et le
Seigneur estima qu’il était juste. » (Gn 15, 6). À notre père Abraham,
il est demandé non seulement d’avoir une confiance inébranlable en la vie, mais
aussi en la toute puissance de Dieu. Il appartient vraiment à la foi de
déplacer des montagnes. Tout, finalement, dans notre religion, est une question
de foi. La question qui demeurera toujours est celle-ci: « Avons-nous assez la foi? Avons-nous
suffisamment la foi? ». Tout est là. Dans la deuxième lecture, Dieu
demande à Abraham de lui sacrifier son fils unique, le fils de la promesse.
Abraham est prêt à accorder à Dieu ce sacrifice, car il croyait que Dieu est
assez puissant pour ressusciter Isaac (He 11, 19). Quelle foi !
En 2008, à l’occasion du 40ème
anniversaire de la parution de l’encyclique Humanae
Vitae, l’archevêque d’Avignon, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, a écrit un très
beau texte, dont voici quelques extraits :
Les trois
"non à la vie" qui ont
marqué notre histoire depuis quarante ans:
L'Europe a dit "non à la vie" une première fois il y a quarante ans
en refusant l'encyclique "Humanae
Vitae". Elle s'est fermée à la vie une deuxième fois en 1975 avec les
lois sur l'avortement. Elle s'apprête à dire un troisième non à la vie avec les
menaces qui pèsent sur la famille. Le Cardinal Christoph Schönborn déclarait
récemment à la télévision autrichienne «L'Europe
a dit trois fois non à son propre futur» et il ajoutait : « Ceci n'est pas d'abord une chose morale;
c'est une question de faits: l'Europe meurt pour avoir dit "non à la vie
».
Nous avons dit non à l’encyclique « Humanae
Vitae » il y a quarante ans, dans la tourmente de mai 68, nous n'avons
pas eu le courage de dire "oui" à "Humanae Vitae", une encyclique qui, à de rares exceptions, a
été jugée décevante, inadmissible, irrecevable, insupportable et pratiquement
inacceptable.
Or Paul VI nous invitait à avoir confiance, à croire à la vie et il nous
rappelait la grandeur de l'amour humain et du don de la vie. L'union d'amour
qui unit deux personnes est inséparable de l'ouverture au don de la vie.
L'amour comme tel ne saurait trouver sa finalité en lui-même, il a besoin de se
donner, de se communiquer. Un amour qui exclurait l'ouverture à la vie, au don
de soi, est contraire à la réalité même de l'amour et porte en lui un germe de
mort. Dès lors, Paul VI écartait l'utilisation de toute méthode artificielle de
régulation des naissances comme contraire à la grandeur même de l'amour qui
unit l'homme et la femme jusqu'à ne faire plus qu'un, car de telles méthodes
excluaient l’ouverture au don de la vie. Paul VI invitait les hommes et les
femmes de notre temps à ne pas se laisser prendre par les mirages qu'offrent la
technique et la culture hédoniste environnante, mais à vivre un amour véritable
qui tout à la fois unit deux êtres dans un don total l'un à l'autre et s'ouvre
au don de la vie qui est toujours reçu comme un don de Dieu.
Jean-Paul II et Benoît XVI à la suite de Paul VI auront le courage de rappeler
cette vision merveilleuse de l'amour humain dans sa grandeur et sa beauté.
Certes, une telle conception de l'amour et de l'acte sexuel est à des années
lumière de l'ambiance dans laquelle nous vivons, de la vision de l'amour que
nos écrans de télévision ou nos ordinateurs nous renvoient continuellement.
Paul VI a eu l'audace des prophètes en affirmant la grandeur de l'amour humain
et en refusant toute division entre l'amour qui unit deux êtres et l'ouverture
au don de la vie, écartant par avance toute marchandisation du corps humain et
toute dérive bioéthique. Paul VI a eu l'audace du visionnaire pour refuser au
nom de la grandeur de l'amour humain toute utilisation des pilules et des
préservatifs qui ouvriraient la voie à un véritable tsunami du consumérisme des
corps pour un plaisir éphémère sans lien avec la grandeur et la beauté de
l'amour.
Aujourd'hui,
n'ayons pas peur de dire un oui vrai à "Humanae Vitae", ayons le courage de dire oui à l'amour humain
et au don de la vie. Ayons confiance, croyons à la vie.
… Je voudrais
remercier toutes les familles qui disent oui à la vie, leur témoignage est sans
prix et portera du fruit. Quelle joie de rencontrer de telles familles où les
enfants sont autant de dons de Dieu accueillis comme fruits de l'amour qui unit
les parents. Sans la famille, sans le "oui à la vie", il n'y a de
futur ni pour la société, ni pour l'Église.
N'ayons pas
peur de demander pardon pour tous nos manques de courage, pour tous nos manques
de confiance dans la vie. Que le Seigneur nous donne à tous de nous convertir
et de croire à l'Évangile de la
Vie ! Qu'il nous donne à tous le courage de dire "oui à
la vie".
Avignon, le
24 juin 2008, en la fête de Saint Jean Baptiste (3)
Le pape Jean-Paul II a aussi été un grand défenseur de la vie sous
toutes ses formes. Il a lui aussi écrit une magnifique encyclique pour défendre
la vie: Evangelium vitae (L’Évangile de la vie). Voici deux
extraits de cette encyclique:
«Revendiquer
le droit à l'avortement, à l'infanticide, à l'euthanasie, et le reconnaître
légalement, cela revient à attribuer à la liberté humaine un sens pervers et
injuste, celui d'un pouvoir absolu sur les autres et contre les autres. Mais
c'est la mort de la vraie liberté : « En
vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du
péché » (Jn 8, 34). (Evangelium vitae, nº 20).
«L'éclipse du sens de Dieu et de l'homme conduit
inévitablement au matérialisme pratique qui fait se répandre l'individualisme,
l'utilitarisme et l'hédonisme [...]. C'est ainsi que les valeurs de l'être sont
remplacées par celles de l'avoir. La seule fin qui compte est la recherche du
bien-être matériel personnel. La prétendue "Qualité de la vie" se
comprend essentiellement ou exclusivement comme l'efficacité économique, la
consommation désordonnée, la beauté et la jouissance de la vie physique, en
oubliant les dimensions les plus profondes de l'existence, d'ordre relationnel,
spirituel et religieux». (Evangelium vitae, nº 23).
Au
lendemain de Noël, il fait bon se rappeler les mots que le pape François a
prononcés à Bethléem, lors de son voyage en Terre Sainte en mai dernier :
Place de la Mangeoire (Bethléem)
Dimanche 25 mai 2014
« Et voici le signe qui vous est donné: vous trouverez
un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire » (Lc 2, 12).
Aujourd’hui également les
enfants sont un signe. Signe d’espérance, signe de vie, mais aussi signe
“diagnostic” pour comprendre l’état de santé d’une famille, d’une société, du
monde entier. Quand les enfants sont accueillis, aimés, défendus, protégés dans
leurs droits, la famille est saine, la société est meilleure, le monde est plus
humain. Pensons à l’œuvre que réalise l’Institut Effetà Paolo VI en faveur des enfants palestiniens
sourds-muets: c’est un signe concret de la bonté de Dieu. C’est un signe
concret que la société s’améliore.
Dieu, aujourd’hui, nous répète à nous aussi, hommes et
femmes du XXIème siècle:
« Voici le signe qui vous est donné », cherchez l’enfant…
Et nous nous demandons: qui
sommes-nous devant l’Enfant Jésus? Qui sommes-nous devant les enfants
d’aujourd’hui? Sommes-nous comme Marie et Joseph, qui accueillent Jésus et en
prennent soin avec amour maternel et paternel? Ou bien sommes-nous comme Hérode,
qui veut l’éliminer? … Sommes-nous capables de nous tenir à côté
d’eux, de « perdre du temps » avec eux? Savons-nous les écouter, les
défendre, prier pour eux et avec eux? Ou bien les négligeons-nous, pour nous
occuper de nos intérêts?
(1) Lien pour Humanae vitae:
(2) Lien pour Familiaris consortio:
www.zenit.org/.../culture-de-la-vie-aurons-nous-le-courage-par-mgr-catt...