Les Fraternités Béthanie
Chers amis,
Nous approchons à grands pas de la clôture de l’année liturgique 2012. C’est la Solennité du Christ Roi de l’univers qui met un terme à l’année liturgique. Cette solennité est vraiment grandiose. Son nom même m’impressionne : Jésus Roi de l’univers; pas seulement Roi de la planète terre, mais Roi de l’univers entier. Si un jour nous apprenions que d’autres êtres intelligents vivent en d’autres galaxies, nous aurions l’extraordinaire mission de leur annoncer l’heureuse nouvelle, la Bonne Nouvelle de ce Dieu qui s’est fait homme et qui est mort et ressuscité pour tous. Mais commençons par faire régner Jésus sur notre belle petite planète bleue. C’est le pape Pie XI qui a institué cette fête en 1925, dans le but que Jésus règne dans toutes les sphères de la société. Je vais aujourd’hui vous indiquer une voie assez extraordinaire pour atteindre ce but.
Dans les années 70, trois jeunes hommes se rencontraient de façon providentielle dans la ville de Québec, au Canada. Voici leurs noms : Michel Fauteux, Michel Fontaine et Guy Simard. Ils ont fait connaissance sur les bancs de l’Université Laval à Québec, à la faculté de philosophie. Deux d’entre eux, les deux Michel, étaient déjà fixés dans leur vocation. Michel Fauteux était déjà marié à France et Michel Fontaine à Louise. Guy pour sa part était célibataire mais allait bientôt découvrir sa vocation dans la vie. Au moment où Guy (vous avez sûrement deviné que ce Guy, c’est moi), a fait la connaissance des deux Michel, ces derniers étaient déjà amis. Notre amitié commune était surtout fondée sur notre foi. Nous aimions la philosophie, mais nous aimions encore bien plus Jésus Christ. Nous cherchions des moyens de devenir de meilleurs chrétiens, de meilleurs disciples de Jésus. C’est à cette époque que nous avons commencé à lire le journal français intitulé : L’Homme Nouveau. Le directeur de ce journal se nommait Marcel Clément. Un jour, cet homme a eu une idée de génie, selon moi tout au moins. Il a fait la suggestion suivante dans son journal : « pour « refaire le tissu social chrétien », je suggère que se forment un peu partout des petites Béthanies ». L’expression « refaire le tissu social chrétien » est très intéressante et appropriée. La vie chrétienne est essentiellement une affaire publique; c’est tout sauf une affaire privée. L’institution de la solennité du Christ Roi de l’univers avait précisément ce but : affirmer haut et fort que Jésus doit régner en particulier dans la cité. Pour cela, il faut « refaire un tissu social chrétien ». Et pour refaire un tissu social chrétien, il faut commencer petit; tout comme pour convertir le monde, il faut commencer par se convertir soi-même. Marcel Clément prônait alors la création de petits groupes (cinq personnes environ, selon moi) qui se rencontreraient régulièrement sous le nom de Béthanie.
Le nom de Béthanie donné à ces groupes, est vraiment bien choisi car il met l’accent sur la fraternité, sur la vie communautaire, sur l’amitié chrétienne. Si la dimension sociale est si importante pour la vie chrétienne, il faut bien commencer en quelque part. Commençons donc par créer des groupes de personnes qui se plaisent à être chrétiens ensemble. Béthanie était l’endroit privilégié où Jésus allait pour refaire ses forces. C’est à Béthanie, dans la maison de Lazare, Marthe et Marie que Jésus se plaisait à aller pour se reposer et se ressourcer. Comme Jésus aimait cette famille, ces trois personnes! Ces quatre personnes réunies avec Jésus parmi elles, sont le modèle de toute Béthanie : des gens réunis autour de Jésus et à cause de Jésus. Mais des gens « réunis »; pas isolés. Car le grand drame de nos sociétés post industrialisées, c’est l’isolement humain. Et le principal obstacle à la propagation de la foi catholique, est l’isolement des baptisés.
Ce message d’espérance proposé par monsieur Marcel Clément, n’est pas tombé dans des oreilles de sourds. Les trois comparses de la faculté de philosophie de Québec ont décidé de former une Béthanie. Nous nous sommes alors donné une spiritualité particulière et certaines règles. Nous voulions une spiritualité mariale, c'est-à-dire avoir la Vierge Marie comme modèle de vie chrétienne, une spiritualité fondée sur le Magistère vivant de l’Église, ce qui implique un grand amour du pape et de sa pensée, et une spiritualité eucharistique et sacramentelle. Ceci donna lieu à certaines règles. Le groupe Béthanie se réunirait une fois par semaine. Nous commencerions, si possible, par participer à l’eucharistie dans une église de la ville. Ensuite, nous irions prendre un repas chez un de nous trois, pour fraterniser un peu. Le repas serait suivi de la prière du chapelet et de l’étude d’un texte de la tradition catholique ou du Magistère de l’Église. Nous avions coutume de terminer la rencontre par un partage sur la façon dont nous avions vécu la règle de vie que nous nous étions fixée. Cette règle consistait essentiellement en ceci : prier le chapelet chaque jour, faire un examen de conscience quotidiennement, autant que possible le soir, et recevoir le sacrement de la réconciliation une fois par mois. À la fin de la réunion, nous essayions aussi de trouver un petit apostolat que nous pourrions faire durant la semaine. Par exemple, il nous arrivait de distribuer aux portes des églises, le dernier message du pape.
Peu de temps après la formation de la première Béthanie, un quatrième membre s’est joint au groupe : Jean Lortie. Grâce à Béthanie, Guy a découvert sa vocation à la vie religieuse et sacerdotale. Béthanie a fait des petits. D’autres Béthanies ont vu le jour au fil des ans et ont produit de merveilleux fruits pour le Royaume de Dieu. Plusieurs vocations sacerdotales et religieuses sont sorties de ces Béthanies. Plusieurs sont devenus Oblats de la Vierge Marie. Et tous ont grandi dans leur vie chrétienne. Michel Fauteux a fondé à lui seul quelques Béthanies. À deux reprises il a fondé des Béthanies constituées de deux membres seulement: lui et quelqu'un d'autre. Cela prouve qu'il ne faut pas attendre d'être un petit groupe pour fonder une Béthanie. Jésus n'a-t-il pas dit: " Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d'eux " (Mt 18, 20) ? (Voir à ce sujet, ci-dessous, la réponse que Michel a faite à une des lectrices de mon blogue).
Ce que je viens de raconter peut sembler relever de l’histoire et du passé. Or tel n’est pas le cas. De fait, si j’écris sur ce sujet aujourd’hui, c’est que Béthanie s’est mise à revivre depuis quelques semaines. Grâce à certaines circonstances particulières et providentielles, mon bon ami Michel Fauteux, un des membres fondateurs des Béthanies au Québec, vient tout juste de fonder une nouvelle Béthanie constituée de jeunes adultes. Et tout dernièrement Mme Ginette Lehoux a fondé une Béthanie avec des personnes d’âge mûr, aidée en cela par Michel. C’est une première dans les annales des Béthanies québécoises. Auparavant, seuls des jeunes avaient fait partie des Béthanies. Michel en a profité pour mettre sur papier les statuts de Béthanie. Béthanie devient en quelque sorte à partir de maintenant, quelque chose d’officiel. Vous pourrez prendre connaissance des statuts de Béthanie dans un instant, grâce aux liens que je mettrai au bas de cet article.
Je désire terminer ces considérations en laissant la place à Michel Fauteux qui m’a écrit ceci hier :
"Béthanie, j'en suis témoin, fait un très grand bien à tous ses membres, réguliers et associés. La Béthanie Notre-Dame des écoles compte maintenant 10 membres (dont 4 associés). Béthanie me fait beaucoup de bien personnellement, je me sens renouvelé sur le plan spirituel; je vois que les jeunes profitent aussi énormément de tout ce que Béthanie offre. Leur vie spirituelle et leur vie morale en bénéficient. Il y a aussi beaucoup de joie, d'amitié et de fraternité dans notre groupe.
Je trouve aussi merveilleux que nous ayons maintenant une Béthanie à Ste-Marie de Beauce, qui regroupe pour le moment quatre dames. Je suis témoin là aussi que Béthanie produit beaucoup de fruits. Cela me manifeste que Béthanie est une fraternité qui convient aussi très bien à des personnes moins jeunes. Évidemment, la couleur de la Béthanie Ste-Marie-de-Béthanie est différente de celle de la Béthanie N-D des Écoles, mais on y voit la même fraternité, la même piété, le même amour du Seigneur et de la Vierge, la même joie."
Jean Lortie qui s’est joint aux trois membres fondateurs de Béthanie et qui a donc fait partie de la première Béthanie au Québec, vient de créer un site internet pour faire connaître ce qu’il convient maintenant d’appeler : les Fraternités Béthanie. Jean travaille aux Services Diocésains du diocèse de Québec et il réalise de nombreux films et vidéos pour ECDQtv dont il est d’ailleurs le directeur. Si vous allez sur Google, vous trouverez divers liens sur les Fraternités Béthanie, dont les deux mentionnés ci-dessous. Vous n’aurez qu’à cliquer sur les liens pour y avoir accès.
J’encourage quiconque parmi vous qui, ayant lu le présent texte, se sent interpellé à fonder une Béthanie avec des amis, de le faire dans la joie et de sauter dans l’aventure. Vous verrez les fruits de vie que cela produira en vous et en ceux qui vous sont chers. Vous trouverez tout ce qu'il faut pour cela, en cliquant sur les sites suivants: