Prions pour Don PiGi
Don Pier Giorgio Perini
J’ai reçu aujourd'hui des nouvelles de
Don PiGi. Don PiGi (abréviation de Pier
Giorgio Perini), est le prêtre qui depuis trente ans consacre sa vie à
faire connaître les Cellules Paroissiales d’Évangélisation (CPÉ). De Milan, il fait connaître au monde
entier le système des CPÉ. Tout
dernièrement, il a accepté de venir à Montréal au début du mois de mai 2017,
pour parler des Cellules paroissiales
d’évangélisation. Or voici que je viens d’apprendre qu’il a fait une
hémorragie cérébrale jeudi soir dernier, à l’âge de 87 ans.
Je profite de l’occasion pour
vous dire que dans trois jours, samedi prochain le 26 novembre, en notre paroisse, il y aura une journée de
formation sur les Cellules Paroissiales d’Évangélisation. Cette journée aura
lieu à l’église Saint-Marcel, située
au 1630, boulevard St-Jean-Baptiste, à la Pointe-aux-Trembles, H1B 4A4, de 9h30 à 15h. Cette journée sera donnée
par M. Luc Labrecque, promoteur des CPÉ au Canada. Le tout est gratuit. Pour le
repas, il sera facile de vous procurer à manger à cinq minutes de marche ou de
faire venir du poulet. BIENVENUE À TOUS !
Voici le message reçu aujourd’hui
de la secrétaire de Don PiGi:
Jeudi soir dernier, Don Pigi a eu un a.c.v. (hémorragie
cérébrale) et il est actuellement hospitalisé. Son état de santé, aggravé
par une bronchopneumonie, s'améliore lentement. Les paramètres sont stables et
il n'a pas plus de fièvre. Il reconnaît les personnes et a commencé à
parler. Il a demandé à boire.
Les prières montent de partout dans le monde pour son
rétablissement. La prise en charge des médecins et sa force intérieure favorisent
son rétablissement.
Continuons à prier tous ensemble et avec une grande
confiance.
Merci.
Paoletta
Prions Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, de guérir ce cher prêtre au cœur
d’apôtre. Un peu égoïstement, j’espère vraiment que Don PiGi puisse venir à Montréal en mai prochain et enflammer
mon cœur.
Je viens d’écouter une entrevue
de Don PiGi qui nous raconte des moments importants de sa vie. Voici un résumé
de l’entrevue.
« À
huit ans, j’ai eu une vision. Je me voyais dans la peau de Don Bosco (le saint italien qui a tellement fait pour
la jeunesse). Autour de moi, il y avait de très nombreux enfants. Don Bosco
me dit: « Je te les confie ».
Une fois devenu prêtre, on confie à Don PiGi la paroisse milanaise de
Sant’Eustorgio. Mais son église
n’était pas tellement fréquentée; elle était à moitié vide lors des
célébrations. La vision de tant d'enfants que j'avais eue à huit ans , s'était beaucoup réduite. J’étais très triste de cela. J'ai eu par la suite, quand j'étais curé, une autre vision: une nuit, alors que je ne dormais pas, j'ai vu mon église qui est une grande église du 4ème siècle, remplie de gens. à tel point que je devais sortir sur la place publique devant l'église et prêcher à partir de cette place. Telle était la vision, mais la réalité était tout autre: il y avait trois cents ou quatre cents personnes, pas plus. La tentation d’un curé de paroisse,
c’est de continuer à soigner ceux qui sont là. Dans mon cœur, il y avait une
voix qui disait avec force: « Allez
dans le monde entier ». Et moi je voyais une église à moitié vide. Et
cela décourage; cela met en crise le prêtre. Et alors que j’étais dans cette
situation de mécontentement, j’ai rencontré un saint prêtre Canadien, du nom de
Valérien Gaudet (1). Faisant un jeu de
mots avec son prénom, il disait qu’il « ne valait rien ». (2)
Un peu fatigué d’écouter
l’enregistrement de l’entrevue, que j’interromps à tout instant pour le mettre
sur papier, je tape les mots Don Pigi et P. Valérien Gaudet. Je
« tombe » alors sur l’article suivant, qui me facilite grandement la
tâche:
« J’étais à table avec un prêtre canadien, que
peut-être vous connaissez, l’abbé Valérien Godet (je pense qu’il faudrait plutôt
écrire « Gaudet »). "Val
rien Godet". Il disait: "Je val rien ." C’était un prêtre
bien, très bien qui avait alors 85 ans. Il m’a fait lire un article d’un
magazine américain dont le titre était "une paroisse enflammée."
J’ai lu cet article tout de suite, comme on boit un verre d’eau ou de vin. J’ai
regardé le père Valérien et j’ai dit : "peut-être que c’est
vrai." Il m’a alors regardé avec ses yeux très intelligents et m’a
dit: "Allons voir." Nous sommes allés voir, lui, 85 ans, moi,
bien plus jeune ! Nous sommes allés à Miami (lire plutôt "Floride"), ce n’est pas très proche,
dans la paroisse Saint-Boniface, en Pennsylvanie (lire plutôt "Pembroke Pines" ). Avant tout, il y avait une
situation particulière: six personnes nous attendaient à l’aéroport. J’ai
pensé: six personnes, nous sommes deux, alors, ils sont venus avec un
gros, gros camion ! Ce n’était pas vrai. Ils étaient venus avec deux
voitures. Trois personnes dans l’une, trois dans l’autre, moi dans une voiture,
le père Valérien dans l’autre. Quand je me suis assis à ma place, celui qui
était à côté de moi m’a dit : "Don Pigi, veux-tu écouter l’histoire
de ma conversion ?" J’ai écouté, bien sûr, avec plaisir. C’était une
histoire très intéressante. Puis, celui qui était devant m’a dit:
"Veux- tu écouter l’histoire de ma conversion?" L’idée de
conversion était une chose nouvelle pour moi. Pendant qu’il relatait son
histoire, je sentais que l’intérêt que je portais n’était pas tant pour ce
qu’il disait que pour moi-même. Pourquoi deux personnes parlent-elles de leur
conversion? Quand il a eu terminé, le 3ème a dit: "Et moi,
veux-tu que je te raconte l’histoire de ma conversion ?" Alors, j’ai
pensé: "mama mia c’est la fin." Après cela, il va me
demander l’histoire de conversion, et je n’avais pas d’histoire de
conversion ! Je ne
me rappelle rien de ce qu’il a dit. Tout le temps, je pensais:
"Qu’est-ce que je vais pouvoir dire?" Et, ponctuel comme la
mort, il a dit: "Et toi, quelle est l’histoire de ta
conversion?" Avez-vous vu une mouche sur un verre? C’était ma
situation. Je ne savais pas quoi dire. Peut-être qu’ils se sont aperçus de ma
situation. Je n’ai pas compris.
Ma
conversion était en train de démarrer à ce moment-là
Pourquoi?
Parce que j’ai vu une
paroisse engagée totalement dans l’évangélisation. Tout le monde était
très accueillant, très gentil, tous avaient un grand sourire. Il y avait une douceur
envers moi, un plaisir de me rencontrer, une grande patience pour m’écouter, un
grand désir d’écouter mon histoire, et pas seulement les trois qui m’avaient
accueilli, mais tout le monde dans la paroisse. J’ai vu une paroisse engagée
dans le service: un professeur d’école travaillait à la réfection de
l’église en faisant de la peinture, d’autres faisaient l’électricité, tous dans
un engagement volontaire fait avec joie. Une femme, dans sa maison, allait et
venait avec son téléphone posé sur l’épaule, et parlait. De quoi, avec
qui? Avec les amis qu’elle avait pris en charge dans l’évangélisation.
C’est une chose étonnante. Je n’avais jamais vu une chose pareille! Une
chose étonnante! Le prêtre m’a confié qu’à la base de tout, il y avait un
temps très important d’adoration, la connaissance des enseignements de l’Eglise
à travers surtout un document l’exhortation
apostolique de Paul VI Evangeili Nuntiandi. Alors, j’ai pris ce document.
Je l’ai lu une 2ème fois. J’étais très très ami de Paul VI, j’ai eu en charge
des parents à lui. J’avais lu ce document il y a 7 ans, mais je n’en avais pas
compris le secret.
J’ai trouvé
des propositions qui m’ont touché profondément, qui m’ont touché le cœur
Je me suis aperçu qu’au cours de ma vie sacerdotale
j’avais perdu beaucoup de temps en regard de l’évangélisation. Revenu à Milan,
ceux qui m’ont rencontré m’ont dit: "Tu es différent, tu n’es plus
le même! Ton sourire, tes yeux sont changés!" Ils
murmuraient: "don Pigi est devenu fou!" Mais comme ils
m’aimaient beaucoup, ils m’ont suivi. La
première chose que nous avons faite, c’était l’adoration deux jours par semaine.
Et je me suis aperçu que, de nombreuses fois, je pouvais trouver l’occasion de
parler de l’évangélisation. Le dimanche, dans une homélie, ou dans un
enseignement. Je
saisissais toutes les occasions pour parler d’évangélisation. Lentement, doucement, mon cœur était
en train de s’ouvrir à la proposition de l’évangélisation. J’ai compris que
ceux qui m’intéressaient n’étaient pas ceux qui sont présents à la messe mais
ceux qui sont au dehors, une multitude. Je respecte ceux qui sont présents à
l’Eglise, mais je me suis aperçu que Dieu m’a voulu prêtre pour ceux-là, que
mon devoir était d’engager ceux qui sont présents pour prendre en charge ceux qui
ne sont pas présents dans l’Eglise. Je ne pouvais pas aller dans les officines,
dans les bureaux, dans les stades de foot, dans les salles de cinéma, je ne
pouvais pas! Les laïcs étaient les personnes que je devais envoyer pour
être présents comme chrétiens dans ces endroits. Comme chrétiens!
Pourquoi comme chrétiens? Parce que la tâche d’être évangélisateur est
une tâche pour les chrétiens.
Si le
chrétien n’est pas évangélisateur, il n’est pas chrétien.
Un chrétien qui n’évangélise pas est un chrétien retraité
qui ne fait plus ce qu’il doit faire dans sa vie. Doucement, doucement, ces
choses sont passées dans le cœur de ceux qui m’écoutaient. Alors, nous avons
fait une catéchèse pour la communauté, comme nous le faisions tous les ans.
Cette année-là, nous avons choisi Evangelli
nuntiandi. Six chapitres, un chapitre par semaine. Et nous avons
expliqué, je dis nous parce qu’il y avait un autre prêtre avec moi qui n’était
pas trop convaincu mais qui, dans l’obéissance, a fait un très bon travail. A
la fin de la période du carême, tous étaient convaincus qu’être évangélisateur
n’est pas une tâche qui regarde seulement les prêtres, les sœurs, les
religieux, mais une tâche pour eux.
Un peu après, il y a eu un autre document
fondamental: Christi fideles laïci qui dit : "La tâche
d’être évangélisateur, c’est une tâche pour tous les chrétiens".
Pour accomplir cette tâche, les chrétiens ont les sacrements de l’initiation
chrétienne et les dons du St Esprit. Pas un doctorat de théologie !
Peut-être que le doctorat de théologie est un bon moyen pour évangéliser, mais Christi fideles laïci ne parle
pas du doctorat de théologie. Sacrements de l’initiation chrétienne, dons du St
Esprit, c’est touchant parce que la multitude disait: « je ne suis
pas prêt à être évangélisateur. » As-tu reçu le baptême ? Oui. As-tu
reçu la confirmation ? Oui. Alors, si tu prends conscience de ton baptême
et de la confirmation, tu peux et dois être évangélisateur. Si tu ne fais pas
ton devoir d’être évangélisateur, tu n’es pas chrétien. Tu es chrétien parce
que ton nom est écrit dans le livre, mais tu n’es pas chrétien selon
l’enseignement de l’Eglise et de Jésus Christ. Doucement, les choses ont
changé. Au cours d’une nuit de prière dans la chapelle, j’ai choisi 42
personnes parmi celles qui avaient participé à la catéchèse sur Evangelli nuntiandi.
Habituellement, quand 60 personnes participaient au départ, à la fin il en
restait 10-12. C’est normal. Mais, cette fois-là, les 42 sont restées jusqu’au
bout parce que les laïcs ont un grand désir d’être évangélisateurs. Et c’est un
manque que les laïcs ne puissent exprimer leur désir profond. Mea culpa comme prêtre!
Avec une
petite allumette, on peut faire naître, un grand flambeau, une très grande
flamme
Les laïcs m’ont dit: "C’est juste, nous devons
être évangélisateurs, mais comment faire? Que pouvons-nous
faire?" "Attendez un moment, j’ai une réponse!" Et la réponse était: les cellules paroissiales
d’évangélisation. Ceux
qui s’étaient préparés pendant les 6 semaines ont pu participer à 24 cellules
provisoires. Nous sommes arrivés au mois de février et nous avons ouvert à la
communauté la proposition de participer aux cellules, à ceux qui participaient
normalement à la messe. Un petit feuillet sur lequel était écrit : je
désire participer deux fois à une rencontre des cellules, nom, prénom, âge,
adresse. Nous avons recueilli plus de 200 adhésions. Alors, nous avons invité
l’évêque du diocèse de Milan, cet évêque de Novara, une très sainte personne
qui a dit: "c’est le commencement d’une chose qui doit être
un exemple pour l’Eglise entière." C’est fou comme moi! Les
choses se sont mises en marche. Treize cellules sont nées. Tout de suite, une
cellule s’est multipliée. Une cellule de jeunes s’est multipliée. Et, de mois
en mois, nous sommes arrivés à la situation actuelle de 137 cellules. C’est
bas, trop bas! 137, ce n’est rien!
Mais le Seigneur a voulu me donner une nouvelle flamme à
travers le Président du Conseil Pontifical pour les laïcs. Il s’agit de Mgr
Rylko, archevêque. Je ne veux pas répéter l’histoire que j’ai relatée ce matin
à beaucoup d’entre vous. C’est son initiative. Je n’ai rien fait et n’ai jamais
pensé à demander une reconnaissance officielle. Jamais! Il m’a écouté
quand j’ai parlé dans une assemblée générale du Conseil Pontifical pour les
laïcs. Il m’a dit: "Viens me trouver" et il m’a proposé… Il ne
m’a pas proposé, il m’a obligé – c’est différent -, il m’a obligé à faire
la requête d’une reconnaissance officielle par l’Eglise. Et nous avons présenté une
demande officielle que nous avons mise dans les mains de Mgr Rylko... (3)
Depuis la
parution de cet article, les CPÉ ont reçu la reconnaissance officielle de
l’Église catholique.
Il est
très intéressant de savoir que c’est un prêtre Canadien qui est à l’origine de
l’implication de Don PiGi dans les CPÉ. Prions le Père Valérien Gaudet, qui est probablement au ciel, pour son cher ami qui est malade. Je prie aussi mon saint préféré, Pier Giorgio Frassati, qui a les mêmes prénoms que Don PiGi, de secourir son homonyme.
(1)
D’après mes recherches, le Père Valérien Gaudet était un Oblat de Marie Immaculée.
(2)
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(3)
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