Prions pour le Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap.
Frère Jacques Bélanger
Chers amis lecteurs et lectrices
de mon blogue,
Je vous demande une grande
faveur. S’il vous plaît, priez pour le retour à la santé de mon confesseur, le
Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap. Ce
cher prêtre et ami a été victime d’un sévère ACV dimanche dernier alors qu’il
prêchait la retraite annuelle en notre paroisse.
Voici comment j’ai décrit l’événement
dans un courriel envoyé hier soir à ma sœur Marie:
« Quant à moi, c'est la tristesse psychologique et
spirituelle qui m'a frappée ces jours-ci. Dimanche, deux événements m'ont
profondément ébranlé. Nous commencions dimanche soir notre retraite paroissiale
annuelle. J'ai invité comme prédicateur pour le premier soir de la
retraite, mon confesseur, un cher Frère (nous, on dirait "Père")
Capucin, le Frère Jacques Bélanger (voir sa
photo dans la "pièce jointe"). Ce cher ami est âgé de 83 ans. Je
le trouve extraordinaire. Il me fait tellement de bien quand je vais recevoir par son entremise le sacrement de la réconciliation.
Le Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap. prêchant le début de la retraite, le 26 mars 2017
Le Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap. prêchant le début de la retraite, le 26 mars 2017
Récit de l'événement:
Après 40 minutes de prédication, le Frère Bélanger
devient confus, prononce des propos non cohérents et se met à arrêter
complètement de parler. La soirée se termine abruptement. Je fais asseoir ce
cher ami et nous faisons venir l'ambulance. Résultat: ACV sévère. Hier il était
encore à l'hôpital et ne pouvait pas reconnaître le confrère qui va le visiter. Je suis tellement triste de cela. Ce soir-là (dimanche soir dernier),
ce cher Père a commencé sa prédication en disant qu'il voulait nous léguer ce
qu'il y a de plus important pour lui; ce qu'il a appelé son "cri du coeur ", ce qu'il aimerait laisser comme dernier message. Et il a commenté le fameux épisode de la vie de Saint
François, intitulé " le loup de
Gubbio " (1). Il m'avait même
demandé, quelques semaines auparavant, de trouver trois personnes pour "jouer" cet épisode de la vie de
saint François. J'ai choisi comme " acteurs
", trois membres d'une même famille: la famille Deschênes qui habite notre
paroisse. Sylvie, l'épouse et la maman, faisait la narratrice, François (eh oui, c'est le nom de son mari) jouait
le rôle de saint François d'Assise vêtu de la bure franciscaine, et Olivier,
leur grand ado de 15 ans, faisait le loup, habillé d'une peau de fourrure
confectionnée le jour même par Sylvie. Cette petite "pièce de théâtre" fut très touchante et la façon dont le Frère
Bélanger a commenté cet épisode de la vie de saint François va me rester dans
la mémoire toute ma vie. Il a fait comprendre que pour que la paix existe, il
faut que les deux parties en cause, fassent un bout de chemin. Le loup de
Gubbio était féroce et très méchant pour une raison. La raison: il avait faim.
François lui promet, s'il arrête de tuer enfants, adultes et animaux, que les
habitants du village le nourriront tous les jours de sa vie. Marché conclus.
Les habitants de Gubbio nourrissent le loup; celui-ci devient même leur ami,
allant manger chez l'un et l'autre des habitants. Quel beau message de paix.
Tous doivent faire un effort pour la paix. »
Je viens de lire une phrase que le pape François a adressée aux diplomates accrédités auprès du Saint-Siège, le 9 janvier dernier. Cette phrase résume admirablement ce qu’a fait chez nous le Frère Bélanger. Voici les paroles du pape:
Un mot à ce cher Frère:
Cher Frère Jacques Bélanger, le dimanche 26 mars 2017, vous nous avez livré de façon anticipée votre "testament spirituel ". Vous nous avez montré le véritable chemin qui conduit à la paix. Quand je suis allé vous chercher chez vous, à 18h30, en vous voyant dans votre habit de Capucin, je vous ai dit que je vous trouvais beau dans cet habit. Vous m'avez répondu" Tel que promis " (vous m'aviez en effet annoncé quelques jours plus tôt, que vous porteriez votre habit de Capucin pour venir prêcher chez nous).
Nous étions alors au terme du dimanche appelé "LAETARE " ("RÉJOUISSEZ-VOUS"), le dimanche de la mi-Carême, dédié à la JOIE. J'ai dit à ce cher ami, alors que nous étions sur le point de partir en auto pour la retraite, que j'étais très joyeux à ce moment précis. Et lui de répondre: "J'y vais dans la JOIE". Quel digne disciple et enfant de saint François !!!
Représentation du " loup de Gubbio ", retraite paroissiale 2017
Je viens de lire une phrase que le pape François a adressée aux diplomates accrédités auprès du Saint-Siège, le 9 janvier dernier. Cette phrase résume admirablement ce qu’a fait chez nous le Frère Bélanger. Voici les paroles du pape:
« Je voudrais donc
consacrer la rencontre d’aujourd’hui au thème de la sécurité et de la paix,
puisque dans le climat d’appréhension générale pour le présent et d’incertitude
et d’angoisse pour l’avenir, dans lequel nous nous trouvons immergés, je pense
important d’adresser une parole d’espérance, qui indique aussi une perspective
de chemin. » (2)
Voilà exactement ce qu’a fait le Frère Jacques Bélanger
chez nous, dimanche soir dernier. Il a commencé par décrire l’atmosphère de
peur et d’angoisse que suscitent en particulier les attentats terroristes. Il a
mentionné en tout premier lieu l’attentat qui a eu lieu à Oklahoma City, en
1995, alors qu’une bombe de deux tonnes a fait exploser un immeuble fédéral,
causant la mort de 168 personnes dont 19 enfants et blessant plus de 800 autres
personnes. Il a bien sûr fait allusion à l’attentat survenu récemment à Québec
dans une mosquée. Le Frère Bélanger s’est demandé comment nous pouvions sortir
de ce climat de terreur et ouvrir un chemin d’espérance.
Il dit avoir été très touché par les paroles que l’imam
Hussein Guillet a prononcées à Québec lors de la cérémonie en mémoire des victimes de l'attentat meurtrier.
Alors qu’on répétait à chaque jour que le nombre des victimes de l’attentat
était de six, cet imam a osé affirmer que le nombre des victimes était de sept.
Car Alexandre Bissonnette, qui a commis l’attentat, est aussi décédé. Je viens
d’aller voir les propos de cet imam très clairvoyant et perspicace. Il a dit
ceci:
« Est-ce que la liste des victimes est exhaustive? Non, il y en a une autre, qui s'appelle Alexandre Bissonnette. Avant d'être assassin, il était victime. Avant qu'il ne tire sur nos frères, des mots plus dangereux que des balles ont été plantés en lui. »
« Est-ce que la liste des victimes est exhaustive? Non, il y en a une autre, qui s'appelle Alexandre Bissonnette. Avant d'être assassin, il était victime. Avant qu'il ne tire sur nos frères, des mots plus dangereux que des balles ont été plantés en lui. »
Le Frère Bélanger a voulu nous faire comprendre que même
les loups les plus violents et meurtriers, agissent pour une raison. Et il nous
faut chercher ces raisons, les découvrir et les comprendre, si nous voulons
construire un monde de paix.
J’ai beaucoup aimé que ce cher Frère Bélanger cite, à un
moment donné, une strophe d’une des hymnes que nous retrouvons dans le
bréviaire durant le temps du Carême:
Puisque Dieu
nous a choisis
Comme Peuple de
sa Paix,
Comment voir un
ennemi
Dans quelque
homme désormais
Pour lequel
Jésus est mort.
(Hymne intitulé: Puisque
Dieu nous aimés)
Cher Frère Jacques Bélanger, le dimanche 26 mars 2017, vous nous avez livré de façon anticipée votre "testament spirituel ". Vous nous avez montré le véritable chemin qui conduit à la paix. Quand je suis allé vous chercher chez vous, à 18h30, en vous voyant dans votre habit de Capucin, je vous ai dit que je vous trouvais beau dans cet habit. Vous m'avez répondu" Tel que promis " (vous m'aviez en effet annoncé quelques jours plus tôt, que vous porteriez votre habit de Capucin pour venir prêcher chez nous).
Nous étions alors au terme du dimanche appelé "LAETARE " ("RÉJOUISSEZ-VOUS"), le dimanche de la mi-Carême, dédié à la JOIE. J'ai dit à ce cher ami, alors que nous étions sur le point de partir en auto pour la retraite, que j'étais très joyeux à ce moment précis. Et lui de répondre: "J'y vais dans la JOIE". Quel digne disciple et enfant de saint François !!!
Quant à l’autre événement qui m’a grandement affecté, je
préfère ne pas en parler sur le web.
Post scriptum: Je vous écris en ce dernier jour du mois de mars (le 31 mars 2017). J'ai appris que mon bon ami, le Frère Jacques Bélanger, a quitté l'hôpital hier soir pour aller "finir ses jours" chez lui, dans sa communauté. Il fait une hémorragie cérébrale et la famille a jugé bon de ne pas avoir recours à l'acharnement thérapeutique; sage décision, selon moi. Ce cher Frère aurait pu être opéré au cerveau, mais avec le risque d'être paralysé jusqu'à la fin de ses jours. Il a donc été décidé de laisser la nature suivre son cours. J'avoue avoir pleuré en apprenant cette nouvelle. Savoir que mon bon ami n'avait plus que quelques jours ou quelques heures à vivre en ce monde, m'a beaucoup chagriné. Cela voulait aussi dire que je ne pourrais plus aller me faire remonter le moral auprès de ce ministre du Seigneur et que je devrai trouver un autre moyen pour nourrir et expérimenter l'espérance chrétienne. Mais tout cela est pur égoïsme de ma part. Je devrais me réjouir de savoir mon ami tout près de reposer dans les bras Miséricordieux de notre Père céleste. L'amour ne consiste-t-il pas à vouloir le bien de l'autre?
Je vous invite à continuer de faire monter des prières vers Dieu pour ce cher ami.
(1) Le loup | Fioretti - Saint Francois d'Assise et sainte Claire
Je vous invite à continuer de faire monter des prières vers Dieu pour ce cher ami.
(1) Le loup | Fioretti - Saint Francois d'Assise et sainte Claire
saintfrancoisdassise.com/fioretti/le-loup