Le 13 mai : Notre-Dame de Fatima
Aujourd’hui, en ce 12 mai 2013, je remercie notre Dieu d’avoir donné la vie au Père Bruno Lantéri, le fondateur de notre Congrégation religieuse : les Oblats de la Vierge Marie. Il est né à Cunéo, dans le nord de l’Italie, le 12 mai 1759. Demain, le 13 mai, nous fêterons la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame de Fatima. Notre Mère du ciel a daigné visiter notre terre au siècle dernier, en pleine première guerre mondiale. Elle est apparue à six reprises, du 13 mai au 13 octobre 1917, à trois enfants : Lucie, Jacinthe et François. Les deux derniers sont morts peu de temps après les apparitions et Lucie, devenue Carmélite, est décédée le 13 février 2005, à l’âge de 97 ans. Jacinthe et François ont été béatifiés par le pape Jean-Paul II en l'année du grand jubilé, le samedi 13 mai 2000.
Les apparitions de la Vierge Marie à Fatima figurent parmi les plus grandes faveurs que nous ait accordées notre Mère du ciel. Je vous encourage à lire le récit de ces apparitions. Le 13 juillet, la Vierge a dit aux enfants : « Continuez à venir ici tous les mois. En octobre, je vous dirai qui je suis, ce que je veux, et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire. »
De fait, le 13 octobre, la Vierge a fait un miracle grandiose auquel on a coutume de donner le nom de « miracle du soleil ». Voici le récit de ce miracle, tel que raconté sur le site internet suivant : Notre Dame de Fatima www.fatima.be/ :
« Ce 13 octobre, malgré la pluie, la foule était au nombre de 50 000 à 60 000 personnes !. Certains étaient venus de très loin pour assister à l'Apparition promise. Parmi cette masse, des incroyants étaient eux aussi là, prêts à intervenir dans le cas où il ne se passerait pas le miracle annoncé par Notre-Dame, les mois précédents.
Pour la première fois, la mère de Lucie pensa au drame qui pourrait survenir si le miracle du Ciel ne se produirait pas, tandis que les parents de François et de Jacinthe, eux, avaient une grande confiance en les promesses de la Sainte Vierge ; quant aux enfants, ils ne se troublaient pas du tout devant une si imposante foule.
Pendant que Notre-Dame s'élevait, le reflet de la lumière qui se dégageait d'Elle se projeta sur le soleil. C'est à ce moment que la foule put contempler la danse du soleil : la pluie cessa soudainement et les nuages se dispersèrent brusquement, laissant apparaître un ciel clair. La foule put alors regarder directement le soleil sans risque de se brûler les yeux ni sans être aucunement incommodé. Devant ce si grand miracle, défiant toutes les lois de la nature, il y avait un grand silence. L'astre se mit à trembler avec des mouvements brusques, puis il tourna sur lui-même à une vitesse vertigineuse, en lançant des gerbes de lumière de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Il semblait s'approcher de la terre, au point que la foule s'en inquiéta. En effet, le soleil, conservant son mouvement rapide de rotation, paraissait brusquement se détacher du ciel et avancer en zigzaguant sur la foule. Ce fut un instant si terrible que plusieurs personnes s'évanouirent, mais finalement il s’arrêta au grand soulagement de tous. À la stupéfaction générale, la foule put constater que leurs vêtements, trempés par la pluie quelques minutes auparavant, étaient complètement secs!
Ce phénomène qu'aucun observatoire astronomique n'a enregistré, et qui n'a pu être, par conséquent, un phénomène naturel, des personnes de toutes les conditions et de toutes classes sociales l'ont constaté, des incroyants comme des croyants. Les journalistes des principaux quotidiens du Portugal l'ont vu et raconté. Même des personnes qui se trouvaient à plusieurs kilomètres de Fatima en ont été témoins, ce qui détruit l'hypothèse d'une illusion d'optique ou de l'hallucination collective. »
Le 13 de mai, la Vierge Marie se plaît à continuer de prodiguer ses faveurs et à montrer sa bienveillance envers ses enfants; surtout les enfants qui ont le plus de confiance en Elle. Le miracle qui s’est produit sur la place Saint-Pierre de Rome, le 13 mai 1981 en est une preuve éclatante. Nous connaissons tous, je pense, la piété filiale et tendre que vouait le pape Jean-Paul II à la Mère de Dieu. Les armoiries de ce pape marial en témoignent éloquemment : le blason de couleur bleue est orné d’une grande croix couleur or et au pied de la croix, à droite, on peut voir un grand « M » symbolisant la Vierge Marie. La devise qui se trouve sous les armoiries, est adressée à la Mère de Dieu dans les termes mêmes de la consécration mariale de saint Louis Marie Grignion de Monfort, ce saint qui a eu une influence énorme sur le pape Jean-Paul II. On y lit les mots suivants : « Totus tuus », que l’on doit traduire par : « Tout à toi, Marie ». Sachant cela, nous ne sommes pas surpris d’apprendre que la Vierge Marie a littéralement sauvé la vie de ce cher pape alors qu’un meurtrier a tiré à bout portant sur lui lors de l’audience générale du 13 mai 1981. Le pape Jean-Paul II a toujours été convaincu d'avoir été sauvé miraculeusement ce jour-là. Voici ce qu'il a écrit une vingtaine d'années plus tard:
« Le jour du 13 mai 1981, le jour de l'attentat
contre le Pape au cours de l'Audience générale sur la Place Saint-Pierre, la
Divine Providence m'a sauvé de façon miraculeuse de la mort. Celui qui est
l'unique Seigneur de la vie et de la mort Lui-même a prolongé cette vie, d'une
certaine façon il me l'a donnée à nouveau. Depuis ce moment, elle appartient
encore davantage à Lui. J'espère qu'Il m'aidera à reconnaître jusqu'à quand je
dois continuer ce service, auquel il m'a appelé le 16 octobre 1978. Je lui
demande de vouloir me rappeler lorsqu'Il le voudra. » (Jean-Paul II, le 17 mars 2000)
La personne qui m’a fait voir le plus clairement à quel point la vie du pape a été sauvée de façon miraculeuse, c’est le journaliste français André Frossard. Ce journaliste, à la fin de son livre intitulé : « N’ayez pas peur, dialogue avec Jean-Paul II », consacre tout un chapitre à l’attentat du 13 mai 1981. Voici quelques extraits de ce chapitre; celui qui fait la narration, est Mgr Stanislas Dziwisz, le secrétaire personnel de Jean-Paul II :
" Le 13 mai, le Saint-Père avait déjeuné avec le Pr Lejeune, son épouse et un autre invité, puis il se rendit place Saint Pierre pour l'audience générale, dans la plus grande tranquillité. Alors qu'il faisait le tour de la place et approchait de la porte de bronze, le Turc Mehmet Ali Agça a tiré sur lui, le blessant au ventre, au coude droit et à l’index de la main gauche. Selon moi, deux balles ont été tirées, bien qu’il y ait sur ce point des opinions différentes. Une balle a touché l'index avant de traverser l'abdomen. J'étais assis comme d'habitude derrière le Saint-Père, et la balle, malgré sa force, est tombée entre nous, dans l'auto, à mes pieds. L'autre blessait le coude droit, brûlait la peau et allait blesser d'autres personnes. Qu'ai-je pensé? Personne ne croyait qu'une telle chose fût possible, et, bouleversé, je n’ai pas compris tout de suite.
Le bruit avait été assourdissant. Tous les pigeons se sont envolés. Quelqu'un avait tiré. Mais qui? Et j'ai vu que le Saint-Père était touché. Il vacillait mais on ne voyait sur lui ni sang ni blessure. Alors j'ai demandé: "Où?" Il m'a répondu: "Au ventre." J'ai encore demandé: "Est-ce douloureux?" Il a répondu: "Oui". Le Saint-Père était à demi assis, penché sur moi dans l'auto, et c'est ainsi que nous avons rejoint une ambulance. Le Saint-Père ne nous regardait pas. Les yeux fermés, il souffrait beaucoup et répétait de courtes prières. Si je me souviens bien, c'était surtout : « Marie, ma mère! Marie, ma mère! »
Le Dr Buzzonetti, un infirmier, frère Camille, étaient avec moi dans l'ambulance. Elle roulait très vite, sans aucun accompagnement de police. Sa sirène s'était détraquée après quelques centaines de mètres. Le trajet qui en temps ordinaire demande au moins une demi-heure a pris huit minutes, et dans la circulation romaine! Plus tard, le Saint-Père m'a dit qu'il état resté conscient jusqu'à l'hôpital, que là seulement, il avait perdu connaissance, et qu'il avait été tout le temps convaincu que ses blessures n'étaient pas mortelles.
L'opération a duré cinq heures et vingt minutes. Pendant les préparatifs, le docteur Buzzonetti avait dit que l’état du blessé était très grave. La tension avait terriblement baissé, et le pouls était presque insaisissable. Tous redoutaient le pire. Alors il fallait donner l’extrême-onction. J’ai administré le sacrement dans la salle, juste avant l’intervention. Mais le Saint-Père n’était plus conscient. L'espoir est revenu graduellement pendant l'opération. Au début, c'était l'angoisse. Puis il s'est révélé peu à peu qu'aucun organe vital n'était touché, et qu'il restait une possibilité de vie. Dans les conditions les plus difficiles, puisque l’on n’avait pu préparer le malade comme on le fait habituellement; il fallut épurer l’abdomen, couper cinquante-cinq centimètres d’intestin, coudre le côlon en plusieurs endroits et compenser l’hémorragie; le Saint-Père avait perdu les trois quarts de son sang. …
Il est extraordinaire que la balle n’ait détruit dans sa course aucun organe essentiel. Une balle de neuf millimètres est un projectile d’une brutalité inouïe. Pour qu’elle n’ait pas causé des ravages irréparables dans cette partie très complexe du corps, il a fallu qu’elle suive à travers l’organisme un trajet improbable. Elle est passée à quelques millimètres de l’aorte centrale. Si elle l’avait atteinte, c’était la mort instantanée. Elle n’a pas touché l’épine dorsale ni aucun point vital. Disons, entre nous, miraculeusement. Cinq jours après l'attentat, reprenant à son compte un proverbe polonais, le Saint-Père déclara : "Une main a tiré; une autre a dévié la balle."
Il avait demandé à l'évêque de Fatima qui était à Rome de venir lui parler sur son lit d'hôpital du message de la Vierge et dès l'angélus du dimanche suivant, dans un message enregistré depuis sa chambre d'hôpital, il confiait l'humanité au Coeur Immaculé de Marie. Un an plus tard, le 13 mai 1982, il ira remercier la Vierge à Fatima et une des balles sera sertie dans la couronne de la statue de la Vierge. Puis le 25 mars 1984, il fera enfin en union avec tous les évêques du monde, la consécration du monde au Coeur Immaculé de Marie demandée par la Vierge et la Russie sera libérée du communisme juste après, sans aucune effusion de sang.
Le 13 mai 2000, à Fatima, lors de la béatification des deux pastoureaux, Jacinta et Francisco, il révèlera le contenu de la dernière partie du message de Fatima, qui parlait des souffrances de l'Eglise et de "l'évêque vêtu de blanc", frappé par des "coups d'arme à feu" en indiquant qu'il y voyait une annonce de l'attentat du 13 mai 1981.
Et c'est encore devant cette statue de Fatima que, le 8 octobre 2000, lors du Jubilé des évêques, le Pape prononça, place Saint-Pierre le solennel Acte de confiance par lequel il confiait le III° millénaire à la protection de la Vierge Marie. " (D’après le témoignage de Mgr Stanislas Dziwisz, rapporté par André Frossard dans son livre « N’ayez pas peur, dialogue avec Jean-Paul II, Robert Laffont, Paris, 1982, pp. 333- 345)
Mercredi le 12 mai 2010, le pape Benoît XVI, en pèlerinage à Fatima, a fait la merveilleuse prière reproduite ci-dessous. Alors qu’aujourd’hui, au Canada, nous vivons la « fête des mères », il me fait grand plaisir d’honorer notre Mère du ciel en citant un de ses plus illustres enfants :
VISITE À LA CHAPELLE DES APPARITIONS
PRIÈRE À LA VIERGE
Esplanade du sanctuaire de Fátima
Mercredi 12 mai 2010
Saint-Père :
Notre-Dame
et Mère de tous les hommes et de toutes les femmes,
me voici comme un fils
qui rend visite à sa Mère
et le fait en compagnie
d’une multitude de frères et de sœurs.
En tant que Successeur de Pierre,
à qui fut confiée la mission
de présider au service
de la charité dans l’Église du Christ
et de confirmer chacun dans la foi
et dans l’espérance,
je veux présenter à ton
Cœur Immaculé
les joies et les espérances
ainsi que les problèmes et les souffrances
de chacun de tes fils et de tes filles
qui se trouvent ici, à la Cova di Iria,
ou qui, de loin, nous sont unis.
Mère très aimable,
tu connais chacun par son nom,
avec son visage et son histoire,
et, à tous, tu manifestes avec amour
ta bienveillance maternelle
qui jaillit du cœur même de Dieu Amour.
Tous, je te les confie et te les consacre,
Mère Très Sainte,
Mère de Dieu et notre Mère.
Chanteurs et assemblée :
Nous te chantons et t’acclamons, Marie (v. 1)
Saint-Père :
Le Vénérable Pape Jean-Paul II,
qui t’a rendu trois fois visite, ici à Fátima,
et qui a remercié cette « main invisible »
qui l’a délivré de la mort
lors de l’attentat du treize mai,
sur la Place Saint-Pierre, il y a presque trente ans,
a voulu offrir au Sanctuaire de Fátima
une balle qui l’avait blessé gravement
et qui fut placée dans ta couronne de Reine de la Paix.C’est une profonde consolation pour nous
de savoir que tu es couronnée
non seulement avec l’argent
et l’or de nos joies et de nos espérances,
mais aussi avec le ‘projectile’ qui symbolise
nos préoccupations et nos souffrances.
Je rends grâce, Mère bien-aimée,
pour les prières et les sacrifices
que les jeunes bergers
de Fátima faisaient pour le Pape,
guidés par les sentiments
que tu leur avais inspirés au cours des apparitions.
Je remercie aussi tous ceux qui,
chaque jour,
prient pour le Successeur de Pierre
et pour ses intentions
afin que le Pape soit fort dans la foi,
audacieux dans l’espérance et ardent dans l’amour.
Chanteurs et assemblée :
Nous te chantons et t’acclamons, Marie (v. 2)
Saint-Père :
Mère bien-aimée de nous tous,
je remets ici, dans ton Sanctuaire de Fátima,
la Rose d’Or
que j’ai apportée de Rome,
en hommage de gratitude de la part du Pape
pour les merveilles que le Tout-Puissant
a accomplies à travers toi
dans le cœur d’un grand nombre de pèlerins
qui viennent ici dans cette maison qui est à toi.
Je suis sûr que les bergers de Fátima
les Bienheureux François et Jacinthe
et la Servante de Dieu Lucie de Jésus
nous accompagnent en cette heure de supplication et de jubilation.
Chanteurs et assemblée :
Nous te chantons et t’acclamons, Marie (v. 5)