Dieu ma joie

Je me nomme Guy Simard. Je suis un Père Oblat de la Vierge Marie, Congrégation religieuse fondée en Italie par le Père Bruno Lantéri en 1826. J'exerce mon ministère presbytéral dans le diocèse de Montréal. Si un thème vous intéresse et que vous désirez savoir si je l'ai traité, allez sur Google et écrivez Dieu ma joie et le thème désiré. Exemples : Dieu ma joie Eucharistie ;Dieu ma joie adoration eucharistique; Dieu ma joie Vierge Marie; Dieu ma joie La joie de Marie; Dieu ma joie sainteté.

dimanche 30 décembre 2012

La Sainte Famille

La Sainte Famille

Aujourd’hui, l’Église célèbre la Sainte Famille : Jésus, Marie et Joseph. Dans mon homélie, ce matin, je disais à mes paroissiens qu’il est facile de se faire une idée erronée de la Sainte Famille. On peut facilement imaginer une Sainte Famille où ne peut régner l’incompréhension et la difficulté de communiquer. Or je crois pour ma part que l’incompréhension était au cœur de la vie quotidienne de la Sainte Famille. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque l’enfant de cette famille est Dieu. Dieu ne nous dépasse-t-il pas infiniment ? Comment l’être humain, simplement humain, peut-il être au diapason de Dieu ? Dieu est tellement au-dessus de nous : « Vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies, oracle du Seigneur » (Is 55, 8). À preuve : l’évangile proclamé aujourd’hui en Église, qui nous rapporte l’épisode de Jésus demeuré au Temple à l’âge de douze ans, alors que ses parents, angoissés, le cherchaient. La Vierge Marie a demandé des explications à son fils, mais elle n’a pas su comprendre la réponse que son enfant lui donna ce jour-là.

Un des plus beaux textes que j’aie lus jusqu’à maintenant sur la Sainte Famille, a été écrit par une personne athée, et athée militant: Jean-Paul Sartre, le fondateur de l’existentialisme français. Nous sommes en 1940, en Allemagne, dans un camp de prisonniers français. Sartre a trente-cinq ans. Des prêtres demandent à Sartre qui est prisonnier avec eux depuis quelques mois et qui a un réel talent d'écrivain, de rédiger une petite méditation pour la veillée de Noël. Sartre, l'athée, accepte et leur fait cadeau des merveilleuses lignes que voici :

« Mais comme c’est aujourd’hui Noël, vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la Crèche. La voici. Voici la Vierge, voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. L’artiste a mis tout son amour dans ce dessin, vous le trouverez peut-être naïf, mais écoutez. Vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi.

La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage, c’est un émerveillement anxieux, qui n’apparut qu’une seule fois sur une figure humaine, car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois. Elle lui donna le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : « Mon petit » !
Mais à d’autres moments, elle demeure toute interdite et elle pense : « Dieu est là », et elle se sent prise d’une crainte religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant, parce que toute les mères sont ainsi arrêtées par moment, par ce fragment de leur chair qu’est leur enfant, et elles se sentent en exil devant cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent les pensées étrangères. Mais aucun n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa mère, car Il est Dieu et Il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer. Et c’est une rude épreuve pour une mère d’avoir crainte de soi et de sa condition humaine devant son fils. Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments rapides et glissants où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant ! Cette chair divine est ma chair, Il est fait de moi, Il a mes yeux et cette forme de bouche, c’est la forme de la mienne. Il me ressemble, Il est Dieu et Il me ressemble ».

Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit, et c’est dans ces moments là que je peindrais Marie si j’étais peintre, et j’essaierais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant Dieu dont elle sent sur les genoux le poids tiède, et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.


Et Joseph. Joseph ? Je ne le peindrais pas. Je ne montrerais qu’une ombre au fond de la grange et aux yeux brillants, car je ne sais que dire de Joseph. Et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer. Il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu. Combien déjà elle est du côté de Dieu. Car Dieu a éclaté comme une bombe dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté. Et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera d’apprendre à accepter. Joseph ne sait que dire de lui-même : il adore et il est heureux d’adorer. »

Ce texte est tellement beau et en même temps tellement déconcertant lorsqu’on en connaît l’auteur, que même la conjointe de Sartre, Simone de Beauvoir a essayé de réfuter l’origine de cet écrit. Mais Sartre lui-même, en 1962, confirmera qu’il en est bel et bien l’auteur :

"Si j'ai pris mon sujet dans la mythologie du Christianisme, cela ne signifie pas que la direction de ma pensée ait changé, fût-ce un moment pendant la captivité. Il s'agissait simplement, d'accord avec les prêtres prisonniers, de trouver un sujet qui pût réaliser, ce soir de Noël, l'union la plus large des chrétiens et des incroyants." (Extrait de "Baronia ou le Fils du tonnerre", le texte se trouve intégralement dans le livre "Les écrits de Sartre" de M Contat et M Rybalka, NRF 1970 )

Lorsque j’ai lu ce texte merveilleux de Sartre, il y a de cela quelques années, je me suis dit : « La Vierge Marie a dû l’attendre dans le détour ». Je voulais dire par là qu’un jour, probablement au moment de la mort de l’écrivain, la Vierge Marie, pour remercier Jean-Paul son enfant d’avoir si merveilleusement parlé d’Elle (ou écrit à son sujet) allait tout mettre en œuvre pour qu’il reçoive le don de la foi. Quelque temps plus tard, j'ai entendu dire par un prêtre que Jean-Paul Sartre s’était converti avant de mourir. J’ai toujours désiré avoir la confirmation de cela. Or d’après ce qu’on peut lire sur internet, il semble bien que ce soit vrai : Jean-Paul Sartre semble avoir cru en Dieu avant de mourir.

Au printemps de 1980, un mois avant la mort de Sartre, Le Nouvel Observateur publie une série d’interviews de Sartre avec un de ses amis : Pierre Victor (Benny Levy) Sartre y dit ceci : « Je ne pense pas être le résultat d’un pur hasard de simple poussière de l’univers, mais plutôt quelqu’un qui était attendu, préparé, en bref, un être que seulement un créateur aurait pu créer et cette idée d’une main créatrice se réfère à Dieu. »  Là encore, les amis et les proches de l’écrivain ont cherché à nier que ce soit le véritable Sartre qui ait tenu de tels propos. Ils ont prétendu que c’était son ami et secrétaire Pierre Victor, un juif convaincu, qui l’avait influencé et poussé en quelque sorte à croire. Mais Sartre a confirmé que les propos qu'il a tenus étaient bel et bien vrais. Un des endroits où la conversion de Jean-Paul Sartre est mentionnée, se trouve sur le site internet mentionné ci-dessous (1). Sur ce site, il est question des philosophes qui sont devenus croyants. Si vous descendez votre curseur au 13/01/2014, vous trouverez un texte qui raconte la conversion de Sartre. J'ose croire, pour ma part, que Jean-Paul Sartre a reçu des mains de Dieu, avant de quitter ce monde, le don de la foi, grâce à l’intercession et l’intervention de notre Mère Immaculée. Libre à vous de croire ce que vous voulez sur ce point. Peu de gens ont écrit sur ce sujet. Il semble que le philosophe Jean Guitton ait cru lui aussi en la conversion de Jean-Paul Sartre peu avant de mourir. Une chose est certaine, s’il était prouvé que le père de l’existentialisme athée français se soit converti peu de temps avant sa mort, cela provoquerait toute une onde de choc dans l’intelligentsia française. Ce n’est pas pour rien que vous entendez peut-être pour la première fois de votre vie, une telle interprétation.

En 1964, Jean-Paul Sartre a refusé le prix Nobel de littérature. La justification qu’il a donnée ce jour-là, me semble assez prophétique :

Florian Bernadat : Pourquoi avez-vous refusé le prix Nobel de littérature en 1964?
          
Jean-Paul Sartre :

Bonjour,


J'ai refusé le Prix Nobel de littérature parce que je refusais que l'on consacre Sartre avant sa mort. Aucun artiste, aucun écrivain, aucun homme ne mérite d'être consacré de son vivant, parce qu'il a le pouvoir et la liberté de tout changer. Le Prix Nobel m'aurait élevé sur un piédestal alors que je n'avais pas fini d'accomplir des choses, de prendre ma liberté et d'agir, de m'engager. Tout acte aurait été futile après, puisque déjà reconnu de façon rétrospective. Imaginez: un écrivain pourrait recevoir ce prix et se laisser aller à la déchéance, tandis qu'un autre pourrait devenir encore meilleur. Lequel des deux méritait son prix? Celui qui était au sommet et qui a redescendu la pente ou celui qui fut consacré avant d'atteindre le sommet? J'aurais pu être l'un des deux, et jamais personne n'aurait pu prédire ce que je ferais. On est ce que l'on fait. Je ne serai jamais récipiendaire du Prix Nobel, tant et aussi longtemps que je pourrai encore agir en le refusant. 
(Tiré du site internet suivant: Dialogus - Jean-Paul Sartre - Le prix Nobel de littérature).



(1)  TESTIMONIANZE DI PERSONE SPECIALI [3] - CREDENTI

autre site, en anglais cette fois: Sartre: atheist or believer in God? did he change his mind ...
atheismexposed.tripod.com/sartre.htm.

Publié par Guy Simard à 16:03 3 commentaires:
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lundi 24 décembre 2012

JOYEUX NOËL !

JOYEUX NOËL !

 

Joyeux Noël à vous, chers lecteurs et lectrices; et merci pour votre fidélité à lire mon blogue. C’est pour moi une grande joie que de communiquer avec vous par internet et vous partager mes pensées et mes intuitions. Hier, à vingt-quatre heures de Noël, j’ai écrit un texte que j’ai intitulé : « Méditation sur le mystère de Noël ». J’avais commencé par donner à ce texte le titre suivant : « Méditation déconcertante sur le mystère de Noël ». Ce texte, quoique très vrai selon moi, n’est pas le texte que je veux laisser dans votre esprit maintenant que la solennité de Noël est arrivée.

 

Ce que j’aime de notre religion catholique, c’est qu’elle relie admirablement l’intelligence et le cœur. Madame Georgette Blaquière, qui est décédée le mois dernier et à qui j’ai consacré dernièrement un article sur mon blogue, a raconté un jour cette merveilleuse petite histoire. Une jeune fille d’une dizaine d’années environ entendait parler pour la première fois de Dieu. On lui a dit que Dieu est à l’origine de tout ce qui existe, de toutes les beautés de la nature : les montagnes, les océans, les astres, les planètes et les galaxies. Immédiatement elle a cru à ce Dieu tout puissant et si grand. Tout cela faisait sens pour elle. Quelques mois plus tard, aux environs de Noël, elle entre dans une église et quelqu’un lui dit que le petit bébé qui est couché dans une mangeoire d’animaux, est Dieu. En entendant cela, la petite fille s’exclame : « C’est ridicule ! » Madame Blaquière a été très impressionnée par cette petite fille qui avait très bien compris et saisi un aspect de Dieu : son infinie majesté et sa toute-puissance. Mais elle n’avait pas encore saisi ou rencontré le Dieu Amour. Un jour, elle y arrivera peut-être; du moins, espérons-le.

 

La raison ultime de l’Incarnation de Dieu, c’est l’amour. De même que la raison ultime de l’institution de l’eucharistie, selon saint Thomas d’Aquin, c’est l’amour. Ce qui relève de l’amour, relève souvent du non probable, du prodige, du miraculeux. Savez-vous comment mes parents se sont rencontrés? Mon père habitait la ville de Québec et était commis voyageur. De passage dans la ville de Drummondville, il y séjourne quelques jours et commence à fréquenter une jeune femme du nom d’Anne-Marie Guévremont. Ils sortent ensemble quelques fois. Un jour, mon père sonne à la porte de la maison d’Anne-Marie et c’est la sœur de celle-ci qui lui répond. Dès que mon père croise le regard de cette femme, il se dit en lui-même : « Voici mon épouse, ma future épouse. » Et de fait, la sœur d’Anne-Marie, nommée Carmen, est ma mère. Mon père et ma mère demeurèrent ensemble jusqu’à leur mort. Quelle était la probabilité que les choses se passent ainsi? La probabilité était presque nulle. Il en est souvent ainsi dans les choses de l’amour. Quelle était la probabilité que Dieu prenne un jour une nature humaine? La probabilité était presque nulle. En tout cas, aucun être humain n’aurait pu imaginer cela; pas même Jules Verne.

 

Voilà ce que j’aime de notre religion : elle s’adresse autant à l’intelligence qu’au cœur. Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » ? Un de nos chanteurs populaires du Québec, a écrit une chanson intitulée : « Les yeux du cœur », dans laquelle il dit :

 

REFRAIN:
Aujourd'hui je vois la vie
Avec les yeux du coeur
Je suis plus sensible à l'invisible
À tout ce qu'il y a à l'intérieur
Aujourd'hui je vois la vie
Avec les yeux du coeur
Les yeux du coeur

(Gerry Boulet, Les Yeux du cœur )

C’est aussi ce que le renard dit dans Le Petit Prince de Saint-Exupéry : « On ne voit bien qu’avec le cœur ; l’essentiel est invisible pour les yeux ».

Remercions Dieu notre Père, de nous avoir donné son Fils, preuve suprême de son Amour.

JOYEUX NOËL à tous !

                                                                                                                          

Publié par Guy Simard à 21:50 1 commentaire:
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dimanche 23 décembre 2012

Méditation sur le mystère de Noël


Méditation sur le mystère de Noël
Noël est le mystère de l’amour, le mystère de la Paix proclamée par les anges à tout l’univers. Et pourtant la croix est bel et bien plantée dans la crèche. L’Église ne semble pas vouloir s’attarder longuement à la beauté du petit enfant qui vient de naître. Noël n’est pas un conte de fée pour adoucir nos nuits. Dans une hymne du temps de l’Avent, intitulée « La Paix de Dieu », il est dit ceci :
« La paix de Dieu n’est pas un cri lancé des quatre vents de l’univers,
   la paix c’est Dieu risquant sa vie, Enfant des hommes,  la nuit de Noël. »

Dieu ne s’est pas incarné dans un monde idéal. Il s’est incarné dans notre monde. Et le monde dans lequel nous vivons, le monde dont nous parle saint Jean, est un monde où règnent souvent le mépris, la haine, la violence et la mort. Jésus a dit : « Courage, j’ai vaincu le monde. » (Jn 16, 33)  Et aussi : « Si le monde vous hait, sachez que moi, il m’a pris en haine avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait son bien; mais parce que vous n’êtes pas du monde, puisque mon choix vous a tirés du monde, pour cette raison, le monde vous hait. » (Jn 15, 18-19)
Pour bien montrer que la croix est plantée dans la crèche, l’Église a volontairement mis la fête de saint Étienne au lendemain de Noël; saint Étienne, le premier des martyrs, le premier à avoir donné sa vie pour le Christ. Et deux jours plus tard, l’Église célèbre la « fête » des Saints Innocents, ces nombreux enfants à peine nés qu’Hérode, dans sa fureur et sa soif de pouvoir, a fait assassiner dans le but de tuer le Roi des Juifs. Cette façon de faire de la part de l’Église, peut paraître étrange et même morbide. Je juge au contraire, pour ma part, que ce message est très fort et très puissant. Ce petit enfant nu déposé dans une mangeoire d’animaux, va sauver le monde de toutes ses atrocités, de toutes ses calamités. Le nom même de Jésus ne signifie-t-il pas « Dieu sauve »? Mais de quoi, dites-moi, nous sauve-t-il? Quelqu’un a dit un jour : « Petite misère, petit Sauveur, grande misère, grand Sauveur! » Je considère que notre monde a besoin d’un grand Sauveur, vu sa grande misère.
J’ai été frappé ce matin par la deuxième lecture que l’Église nous a présentée, en ce quatrième et dernier dimanche de l’Avent. On nous présentait un extrait de la Lettre aux Hébreux :
« Frères, en entrant dans le monde, le Christ dit, d'après le Psaume : Tu n'as pas voulu de sacrifices ni d'offrandes, mais tu m'as fait un corps. Tu n'as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché alors je t'ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c'est bien de moi que parle l'Écriture. …  Et c’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus a faite de son corps, une fois pour toutes. » (Heb 10, 5-7; 10)
Le sacrifice de Jésus pour le salut du monde, ne pouvait pas être mieux décrit. Comme vous tous, j’en suis sûr, j’ai été touché par la tuerie qui a eu lieu ces jours-ci au Connecticut : douze fillettes et huit garçons ont été tués par un tireur fou. Et ce, à la veille de Noël. Je n’ai pu m’empêcher de penser à la tuerie qui a eu lieu il y a deux mille ans, à l’occasion du premier Noël. L’histoire se répète. Cet après-midi, je me suis rendu à l’église et j’ai syntonisé Radio-Canada. Il y était question du massacre de 1913 au Michigan à la veille de Noël, alors que cinquante-neuf enfants ont péri. Je n’avais jamais entendu parler de cette autre tuerie. C’est grâce à un artiste, un « folk-singer », que la mémoire collective a retenu ce douloureux événement. Après avoir lu l’autobiographie de Mère Bloor, intitulée : « We are many », Woody Guthrie composa la chanson : « 1913 Massacre ». Cette chanson raconte la terrible tragédie qui a eu lieu la veille de Noël, le 24 décembre 1913 à Calumet, au Michigan. Une grève des mineurs de l’endroit avait commencé cinq mois plus tôt. Les mineurs et leurs familles avaient décidé de fêter Noël dans le « Italian Hall ». On croit qu’il y avait plus de cinq cents personnes qui fêtaient Noël à cet endroit ce soir-là. Soudain, quelqu’un cria : « Au feu ! », dans le but de créer la panique. Une dame nommée Annie Clemenc a tout de suite voulu calmer la foule en disant que c’était faux, que c’était une fausse alarme. Mais en vain. La panique eu lieu et les gens ont déboulé l’escalier qui les conduisait du deuxième étage où avait lieu la fête, à la sortie. Bilan : soixante-treize morts, dont cinquante-neuf enfants. Mother Bloor, un témoin oculaire de cette tragédie, aidée de Mme Annie Clemenc, a écrit un chapitre sur le sujet, intitulé : « Le Massacre des Innocents » (« Massacre of the Innocents »).  On croit que la personne qui a crié « Au feu » est une personne amie des dirigeants de la compagnie minière, qui voulait mettre fin à la fête. On croit aussi que le responsable de la tragédie a bloqué la porte d’entrée (et de sortie), pour que les gens ne puissent pas sortir.
Ne dit-on pas: " Plus ça change, plus c'est pareil ? ". L'histoire, malheureusement se répète. Heureux êtes-vous si vous croyez que notre Dieu est venu sauver tout cela! Me vient à l’esprit une des scènes le plus puissantes du cinéma québécois. Dans le film de Denys Arcand, intitulé, Les Invasions barbares, un professeur d’histoire athée (ou à tout le moins incroyant) et épicurien, est sur le point de mourir du cancer. Durant son dernier séjour à l’hôpital, il fait la connaissance de la religieuse qui porte la communion aux malades. Leur relation est cordiale, mais sans plus. Un jour cependant, l’homme d’histoire se met à cracher son venin sur la religion catholique et la croyance en Dieu. Il se met à décrire les millions de morts qui sont dus à la colonisation de l’Amérique du Sud par les Espagnols et les Portugais : « Au XVIe siècle les Espagnols et les Portugais, sans bombes et sans chambres à gaz, ont réussi à faire disparaître cent cinquante millions d'Indiens d'Amérique latine. C'est du beau travail, ça, ma soeur, cent cinquante millions de personnes à la hache ! Vous me direz qu'ils avaient la bénédiction de votre Église, mais c'est quand même du beau travail. À la fin de son plaidoyer anti chrétien, il demande à la religieuse : « Et vous croyez à ce Dieu-là, vous? » La religieuse accueille tout cela avec sérénité et répond tout doucement : « Il faut bien qu’il ait un Dieu pour pardonner tout cela! » Quelle réponse inspirée! Quelle lumière jetée en un instant sur une des pages les plus sombres de l’histoire de l’humanité! À vingt-quatre heures du Noël 2012, chantons de tout notre cœur : « Venez divin Messie, nous rendre espoir et nous sauver,   …  Venez divin Messie, sauver nos jours infortunés, venez source de vie, venez, venez et venez. »

Vous trouverez ci-dessous, les paroles de la chanson de Woody Guthrie, suivies de la vidéo où on peut l’entendre chanter. 

1913 Massacre
by Woody Guthrie
 
Take a trip with me in nineteen thirteen
To Calumet, Michigan in the copper country
I'll take you to a place called Italian Hall
And the miners are having their big Christmas ball
 
I'll take you in a door and up a high stairs
Singing and dancing is heard ev'rywhere
I'll let you shake hands with the people you see
And watch the kids dance 'round the big Christmas tree.
 
There's talking and laughing and songs in the air
And the spirit of Christmas is there ev'rywhere
Before you know it you're friends with us all
And you're dancing around and around in the hall
 
You ask about work and you ask about pay
They'll tell you they make less than a dollar a day
Working their copper claims, risking their lives
So it's fun to spend Christmas with children and wives.
 
A little girl sits down by the Christmas tree lights
To play the piano so you gotta keep quiet
To hear all this fun; you would not realize
That the copper boss thug men are milling outside
 
The copper boss thugs stuck their heads in the door
One of them yelled and he screamed, "There's a fire"
A lady she hollered, "There's no such a thing;
Keep on with your party, there's no such a thing."
 
A few people rushed and there's only a few
"It's just the thugs and the scabs fooling you."
A man grabbed his daughter and he carried her down
But the thugs held the door and he could not get out.
 
And then others followed, about a hundred or more
But most everybody remained on the floor
The gun thugs, they laughed at their murderous joke
And the children were smothered on the stairs by the door.
 
Such a terrible sight I never did see
We carried our children back up to their tree
The scabs outside still laughed at their spree
And the children that died there was seventy-three
 
The piano played a slow funeral tune,
And the town was lit up by a cold Christmas moon
The parents, they cried and the men, they moaned,
"See what your greed for money has done?"
 
©1961 (Renewed) by Fall River Music Inc.
All Rights Reserved.
 
Woody Guthrie semble faire erreur; les enfants tués n'étaient pas au nombre de 73, mais de 59. Le total des victimes était de 73. Si vous regardez la vidéo ci-dessous, vous devrez supporter dix secondes de publicité avant d'entendre la chanson.

Woody Guthrie - 1913 Massacre - YouTube

► 3:39► 3:39
www.youtube.com/watch?v=oz7oguguIZEPartager
Standard YouTube License. Buy "1913 Massacre" on. Google PlayiTunes AmazonMP3eMusic; Artist Woody
Publié par Guy Simard à 17:14 3 commentaires:
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mardi 18 décembre 2012

Science et religion

Science et religion

Depuis quelques décennies il est à la mode d'opposer science et religion. Nous avons trop tendance à oublier que de très nombreux hommes de science n'avaient aucune difficulté à croire en la religion, et en particulier à la religion catholique. L'homme et la femme de science devraient être les personnes les plus susceptibles de croire en un Créateur qui a pensé et voulu les lois de la nature.

On a toujours affirmé que " qui dit ordre, dit intelligence ". Or qui plus que l'homme (ou la femme) de science est le mieux placé pour percevoir l'ordre de l'univers, l'ordre dans la nature?

Voici une vidéo qui trace le portrait d'hommes de science illustres qui sont fiers de témoigner de leur foi en Dieu. Veuillez cliquer sur le lien, pour voir la vidéo.
  1. Des savants parlent de Dieu - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=ig5rjCk_HWIP   Des
savants parlent de Dieu : — Johannes KEPLER (1571-1630), un des plus grands astronomes, — Nico
Publié par Guy Simard à 18:28 1 commentaire:
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Deux amours ont bâti deux cités

Deux amours ont bâti deux cités

Saint Augustin a dit un jour : « Deux amours ont bâti deux cités : l’amour de soi, jusqu’au mépris de Dieu et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi ». Un peu dans la même ligne, le début du psaume 127 (ou 126) dans la Bible dit ceci : « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes. Dieu comble son bien-aimé quand il dort » (Ps 127, 1)

Chers amis, c’est de cela qu’il est question tous les jours dans nos vies : quelle sorte de cité, quelle sorte de ville nous voulons nous donner? Quels sont les gens qui essaient de nous influencer en ce sens ? Quels sont les gens les plus compétents pour le faire?  Nous voyons bien ces jours-ci que ceux qui dirigent nos cités ne sont pas toujours aptes à le faire. Et ceux qui dans nos villes actuellement, ont la capacité d’influencer le plus les gens, ne sont pas toujours les plus compétents en la matière. La société civile, ici à Montréal, mais aussi à Québec et ailleurs, essaie de plus en plus de s’édifier sans Dieu, sans le recours à Dieu. Je suis personnellement pour la séparation entre l’Église et l’État. Le concile Vatican II a écrit des choses merveilleuses à cet égard. Je mettrai très bientôt un texte sur mon blogue sur ce sujet. Mais encore faut-il bien comprendre ce que signifie cette séparation entre l’Église et l’État. Le chrétien, où qu’il soit et quoi qu’il fasse, doit toujours diriger sa vie et la vie des autres selon sa conscience de chrétien. Il ne peut jamais faire fi du fait qu’il appartient à Dieu.

Je vous ai parlé sur mon blogue dernièrement de mes meilleurs amis, dans le texte intitulé : Les Fraternités Béthanie. C’est une joie pour moi de parler d’eux à nouveau aujourd’hui. Je suis tellement heureux d’avoir Michel Fauteux, Michel Fontaine et Jean Lortie comme amis. Ces amis sont de vrais amis, qui ne se gênent pas pour dire ce qu’ils pensent. Eux et moi, avons à cœur de défendre les intérêts de Dieu, de l’Église et de notre monde. À cette fin, lorsque nous lisons des choses assez abominables dans les journaux, spécialement dans nos grands quotidiens, nous ne nous gênons pas pour réagir. Et c’est très bien ainsi. Nous ne sommes pas assez conscients du pouvoir que nous avons sur les choses, nous, les simples citoyens. J’ai eu il y a deux ans une preuve assez forte de l’influence que nous pouvons avoir. Dans un des plus grands journaux quotidiens de Montréal, un article très insultant envers la religion catholique a été écrit. J’ai immédiatement réagi pour manifester mon mécontentement en écrivant à l’auteur de l’article et à la direction du journal. Et je ne me suis pas limité à cela. En pleine église, durant une célébration dominicale, j’ai exprimé mon dégoût face à un tel article. J’ai dit aux gens que je venais d’annuler mon abonnement à ce « quotidien » (j’étais abonné depuis de nombreuses années à ce journal) et j’ai même encouragé mes paroissiens à faire de même : à écrire aux autorités de ce journal pour leur faire savoir leur mécontentement face à l’article en question et leur décision d’annuler leur abonnement. Or, toutes ces démarches ont porté de beaux et bons fruits. Ne négligeons pas ce genre d’intervention.
 

Je ne dis pas que tout le monde devrait annuler son abonnement à un journal à cause de  la parution d’un seul article, car comment réagir à certains écrits, si nous ne les avons pas lus? Mais une chose est certaine, nous devons réagir en quelque manière lorsque les choses vont trop mal. Mes trois amis vivent dans la région de Québec. Ces jours-ci, un article de Jean-Simon Gagné dans le journal Le Soleil, a fait réagir mes amis. L’article en question avait pour titre : « Si Dieu existe ». Il y était question de la terrible fusillade de ces jours-ci au Connecticut. Je vais citer certains passages de cet article. Non par complaisance, bien sûr, mais pour montrer où conduit la logique de ceux qui nient Dieu ou qui veulent à tout le moins ébranler la croyance en un Dieu bon. Le premier de mes amis à avoir réagi à l’article en envoyant un message au journal Le Soleil, fut Jean Lortie. C’est donc grâce à Jean que j’en suis venu à prendre connaissance de cet article. J’ai alors découvert que le journaliste en question ne se gênait pas pour utiliser le journal qui l’embauche pour dénigrer la religion; il a agi ainsi à quelques reprises. L’article reproduit aujourd’hui ci-dessous est donc en quelque sorte la goutte qui a fait déborder le vase (entendre : le cœur) de Jean Lortie. J’ai reçu hier le message que Michel Fontaine a envoyé au journal Le Soleil à ce sujet. Je vais reproduire en son entier ce message car il est tellement éclairant. Michel a été professeur de philosophie au CEGEP de Sainte-Foy durant trente années environ. En lisant son texte, vous verrez à quel point une bonne formation en philosophie peut être précieuse pour décortiquer les propos de quelqu’un et mettre en lumière les embûches que peuvent cacher de tels propos. C’est en lisant un texte comme celui de Michel, que monte en moi une immense gratitude envers Dieu d’avoir mis sur ma route mes grands amis de la région de Québec.

Si Dieu existe
par Jean-Simon Gagné, samedi le 15 décembre 2012
« Ça y est. C'est reparti
 À chaque fusillade, on répète qu'il s'agit d'un acte «insensé», «inexplicable». Sans jamais pouvoir s'empêcher de suggérer une explication.
Quand il s'agit des États-Unis, on pointe l'abondance des armes à feu. Après tout, 80 % des assassinats par balle dans les 23 pays les plus riches du monde seraient commis aux États-Unis.
Mais les armes à feu n'expliquent pas tout. Pas plus tard que vendredi, un homme a poignardé 22 enfants dans une école en... Chine.
Pas grave. Très vite, on cherche ailleurs. Au fil des ans, on a accusé les jeux vidéo.
La solitude de la société moderne. La dislocation des familles. La culture gothique. L'animal qui sommeille en nous. Et bla-bla-bla.
On jurerait que chacun voit d'abord dans la tragédie la confirmation de ses préjugés.  …
En général, le malheur des autres est vite oublié. Cela relève presque de l'hygiène mentale. Impossible de vivre en pensant continuellement à l'horreur et au danger.
«Il y a 4700 astéroïdes qui se dirigent vers la Terre, est-ce que vous passez votre temps à penser à une collision?» ont résumé des astronomes de la NASA.     …
On souhaite seulement qu'ils s'en tirent mieux que ceux de la petite ville de Beslan, dans le sud de la Russie. En septembre 2004, un commando tchétchène y avait pris 1100 personnes en otages, dans une école. Au bout de trois jours, les forces russes avaient donné l'assaut dans des circonstances nébuleuses. Trois cent trente et un morts, dont 186 enfants.   …

Que voulez-vous ajouter? Le plus inexplicable, si Dieu existe, c'est que personne ne l'ait accusé de «non-assistance à personne en danger». Ou mieux, de crime contre l'humanité. »

Voilà la conclusion à laquelle arrive ce journaliste : si Dieu existe, comment se fait-il qu’on ne l’ait jamais traduit en justice pour crimes contre l’humanité? Édifiant, n'est-ce pas? Et voici la réponse de mon ami Michel Fontaine à cet article :    
Réponse de Michel Fontaine à Jean-Simon Gagné

"Que veut dire Jean-Simon Gagné dans cette chronique intitulée Si Dieu existe… ? Voici ce que j’ai compris de ce qu’il dit et ce que j’en pense.

Tout le monde cherche des explications mais il n’y a pas vraiment d’explication satisfaisante. “Shit happens”. La nature est comme ça. On n’y peut pas grand chose. Que voulez-vous que l’on attende d’un monde mal fichu qui n’a pas Dieu pour auteur ? “Il y a 4700 astéroïdes qui se dirigent vers la Terre…” On ne peut vaincre le mal parce qu’on ne peut créer un monde meilleur. Si Dieu existait, on pourrait au moins le rendre responsable, lui montrer le poing, l’accuser de crime contre l’humanité. “Chacun voit d’abord dans la tragédie la confirmation de ses préjugés”, nous dit Jean-Simon Gagné. On devine son préjugé. “Notre situation est désespérée, Dieu n’existe pas; et s’il existe c’est un méchant malade. Dans les deux cas, on n’y peut pas grand chose. Et le blabla ne résout rien. Donc, “On ferme sa yeule, on serre les dents, pis on passe à autre chose.” Très profond. Très utile.

Mais il n’y a pas que du mal dans le monde. Il y a du bien. Bien plus, s’il y a du mal c’est parce qu’il y a du bien. La cécité suppose la vue comme la maladie la santé. S’il n’y avait pas de vue, il n’y aurait pas de cécité. S’il n’y avait pas de santé, il n’y aurait pas non plus de maladie. Simone Weil disait : Si le monde était tout à fait mauvais de quel bien serait-il la privation ? Le bien demande une explication. Le bien est difficile et le mal facile, disait Aristote. Tout le monde conviendra qu’il est plus facile d’écraser un œil que d’en construire un. C’est pourquoi S. Thomas d’Aquin disait que le mal ne prouve pas du tout que Dieu n’existe pas, ni qu’il est un méchant malade. Le mal prouve le bien et le bien prouve Dieu.

Cela dit, il est vrai que notre monde déchu n’est pas absolument bon. Il est vrai aussi qu’on ne peut le guérir. S’il était si bon, il n’aurait pas besoin d’être sauvé. Si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes nous n’aurions pas besoin d’un Rédempteur.

Ça tombe bien, il y en a un et on le fêtera bientôt."

Michel Fontaine

 

 

 

Publié par Guy Simard à 03:54 3 commentaires:
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mercredi 12 décembre 2012

Heureux les coeurs purs

Heureux les cœurs purs

 


Notre Seigneur Jésus Christ, dans l’évangile de Matthieu, commence sa prédication en proclamant les béatitudes; les huit béatitudes. De nos jours, nous ne sommes plus portés à apprendre par cœur des passages de la Bible, comme cela se faisait assez régulièrement par le passé. Or, s’il existe des versets de la Bible, et en particulier du Nouveau Testament, que les chrétiens devraient savoir par cœur, ce sont bien ceux que l’on retrouve au début du chapitre cinq de l’évangile de Matthieu. J’aime beaucoup me rappeler les béatitudes et l’ordre dans lequel elles ont été proclamées. Et parmi tous les textes bibliques que je proclame en Église, ce sont les béatitudes que je suis le plus fier de proclamer. Lorsque je proclame au moment de l’évangile, dans une assemblée, « Heureux les pauvres de cœur,  heureux ceux qui pleurent, heureux les doux, etc », je suis tellement impressionné ! Les béatitudes sont un pur chef d’œuvre. Mais, comme toute parole de Jésus, elles sont revêtues de mystère et donc pleines de sens à l’infini. On ne finira jamais de comprendre les béatitudes. Que veut dire, par exemple : « Heureux les cœurs purs »?  

 

Selon moi, la personne qui a un cœur pur, est celle qui voit Dieu en toutes choses. Il est d'ailleurs intéressant de constater que la récompense attachée au fait d'avoir un coeur pur est précisément de " voir Dieu ": "Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu" (Mt 5,8). Le saint dans l’histoire de l’Église qui semble avoir le mieux compris et pratiqué ce qu’est un cœur pur, est François d’Assise: frère François. Pour lui, tout rayonnait de la beauté de Dieu car il voyait toute chose en Dieu. C’est pour cela qu’il louait Dieu pour notre frère soleil, notre sœur la lune, notre sœur la pluie, notre frère le feu, etc. Selon moi, l'homme ou la femme au coeur pur voit Dieu en toutes choses et toute chose en Dieu. " Heureux les coeurs purs, car ils verront Dieu en toute chose ". 

 

Mais laissons frère François nous dire lui-même ce qu’est un cœur pur : 

 

Dialogue de saint François avec frère Léon

 

- Sais-tu, frère ce qu’est la pureté du cœur?

 

- C’est de ne pas avoir de faute à se reprocher, répondit Léon sans hésiter.

 

- Alors je comprends ta tristesse, dit François. Car on a toujours quelque chose à se reprocher. 

- Oui, dit Léon, et c’est précisément cela qui me fait désespérer d’arriver un jour à la pureté du cœur 

- Ah ! Frère Léon, crois-moi, repartit François, ne te préoccupe pas tant de la pureté de ton âme. Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu’Il est, Lui, toute sainteté. Rends-lui grâce à cause de lui-même. C’est cela même, petit frère, avoir le cœur pur. Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton regard plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, l’immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d’adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l’éternelle innocence et à l’éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois comblé et dépouillé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui-même est alors toute sa sainteté.

 

- Dieu cependant réclame notre effort et notre fidélité, fit observer Léon.

 

- Oui, sans doute, répondit François. Mais la sainteté n’est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l’on se donne. Elle est d’abord un vide que l’on se découvre et que l’on accepte, et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à sa plénitude.

 

Ce texte magnifique est extrait de l'ouvrage "Sagesse d'un pauvre", d’Éloi LECLERC, o.f.m. La première édition parut dans les années 50. Nous sommes rendus à la 21e édition d'un texte qui reste toujours aussi riche et porteur d'une fraîcheur toute évangélique.

 

Pour quiconque désire connaître saint François d’Assise, je conseille aussi fortement le livre de Julien Green intitulé: Frère François. Ce livre est malheureusement épuisé en librairie mais il est assez facile de se le procurer en faisant affaire « en ligne », via internet et en ayant recours à une carte de crédit.

 

Je viens de regarder sur internet et j’ai vu qu’aux éditions du Seuil, on présente ce livre à un prix ridiculement bas: 8 euros. Quel beau cadeau de Noël vous pourriez vous faire !

 

Frère François (2050) - Julien Green | Seuil

www.seuil.com/livre-9782020914383.htm - France

Consultez la fiche du livre Frère François , écrit par Julien Green

 

  


 

 

 



Publié par Guy Simard à 03:58 2 commentaires:
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