Récitation du poème "Les Yeux"
Nous approchons de la conclusion du mois de novembre souvent appelé le "mois des morts". Ce mois est souvent déprimant pour les gens qui, comme moi, vivent dans l'hémisphère nord. Les arbres n'ont plus de feuilles, les journées sont plus courtes, plus froides, souvent grises et lorqu'il n'y a pas de neige au sol pour mettre un peu de blanc dans la nature, on comprend facilement que la déprime puisse s'installer dans les coeurs. Nous avons alors particulièrement besoin de la beauté. La beauté, nous pouvons la trouver dans la musique, dans la peinture, dans la poésie.
Je veux vous partager aujourd'hui un poème que ma mère m’a appris alors que j’étais adolescent. Ce poème s’intitule « Les Yeux » et a été écrit par un auteur français nommé Sully Prudhomme. Ce poème est très beau et très approprié au mois de novembre que nous vivons présentement. Il y est question d’éternité, de vie éternelle. Ce poème est encore plus beau, comme tous les poèmes d'ailleurs, lorsqu'il est lu ou récité à haute voix. J'ai récité ce poème en compagnie de ma chère maman à plusieurs reprises. Le jour des funérailles de ma mère, le premier novembre 2005, j'ai terminé mon homélie en récitant de mémoire ce doux poème. Je suis sûr que ma mère, une fois de plus, le récitait avec moi du haut du ciel. Je suis heureux de le réciter pour vous. Qui sait ? Peut-être aurez-vous le goût de le mémoriser vous aussi.
Les Yeux,
(de René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Bravo pour ce beaux poème ,les yeux .
RépondreSupprimermerci Père Guy
Richard Bertrand