Thérèse et la douleur due au péché
Je
vous ai dit plus d’une fois que la petite Thérèse (Thérèse de l’Enfant-Jésus)
est ma sainte préférée. Thérèse est la preuve sans appel de cette constance
dans l’agir divin: Dieu se
révèle aux humbles. Cette femme morte à vingt-quatre ans, avait une sagesse
et une perspicacité, qui ne pouvaient venir que de Dieu.
En
lisant la Revue Sainte Rita du
présent mois de juillet, revue publiée par mes confrères Oblats de la Vierge Marie à Nice, j’ai découvert une idée de génie de
Thérèse, que je ne connaissais pas jusqu’à maintenant. L’abbé Pierre
Descouvemont signe dans cette revue un troisième article d’affilée sur la spiritualité de
Thérèse. L’abbé Descouvemont est vraiment un spécialiste de Thérèse de l’Enfant-Jésus. Dans
cet article, l’abbé Descouvemont nous montre comment Thérèse vivait la
tristesse qu’un amoureux de Jésus ressent inévitablement après avoir commis un
péché. La façon dont Thérèse réagissait face à cette douleur, nous offre un
enseignement de grande importance. Voici comment s’exprime l’abbé Descouvemont:
« Avec une magnifique audace, Thérèse osait même offrir à
Dieu la peine qu’elle éprouvait suite à une faute. Elle savait que Dieu voulait
faire servir à la rédemption du monde toutes nos souffrances – y compris celles
qui ont pour cause l’une de nos négligences coupables: un mouvement de mauvaise
humeur, une parole un peu vive, une décision trop rapide.
Thérèse a magnifiquement exprimé sa pensée à ce sujet, un jour que
Mère Agnès confiait à sa jeune sœur (Thérèse et Agnès étaient sœurs de sang
et vivaient dans le même couvent) les pensées de tristesse et de
découragement qui l’accablaient après une faute.
« Vous ne faites pas comme moi, rétorqua Thérèse. Quand
j’ai commis une faute qui me rend triste, je sais bien que cette tristesse est
la conséquence de mon infidélité. Mais, croyez-vous que j’en reste là? Oh !
non, pas si sotte! Je m’empresse de dire au bon Dieu: Mon Dieu, je sais
que ce sentiment de tristesse, je l’ai mérité, mais laissez-moi vous l’offrir
tout de même, comme une épreuve que vous m’envoyez par amour. Je regrette mon
péché, mais je suis contente d’avoir cette souffrance à vous offrir. »
On remarquera la parfaite rectitude de cette attitude: Thérèse
appelle le péché par son nom, elle le reconnaît, elle en demande pardon à Dieu,
elle prend la résolution de ne plus recommencer, mais elle a ensuite l'audace -
proprement chrétienne - d'offrir à Dieu, comme un sacrifice qui lui est
agréable et qui sauve le monde, le sentiment de tristesse consécutif à cette
faute. » (Revue Sainte Rita, Nice, juillet 2015,
p. 20)
Je
suis convaincu que cette façon de faire de Thérèse, est très efficace pour
éloigner les démons de nous et les décourager. Si le démon sait par expérience
que nous emploierons la souffrance consécutive au péché, comme moyen de salut,
il sera probablement moins désireux de nous tenter.
La Revue Sainte Rita - Sainte Rita à Nice
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