Doute sur la bonté de Dieu
Chers amis,
Je suis prêtre
depuis plus de trente ans et je me surprends toujours de douter de la bonté de
Dieu. Je ne suis pas fier de moi, lorsque je réalise que je doute de la bonté
de Dieu, mais je dois avouer bien sincèrement que cela m’arrive parfois. Je
considère comme étant une grâce les moments où je prends conscience de ce
« doute fondamental ». Je
l’appelle « doute fondamental »,
car je suis sûr qu’il est le lot de chaque personne humaine. Je suis convaincu
que chaque être humain sur cette terre, a douté un jour de la bonté de Dieu.
La dernière fois
que j’ai pris conscience du fait que je doute de la bonté de Dieu, ce n’est pas
plus tard que ce matin, en ce lundi 17 février 2014. Comme vous le savez
peut-être, je prends mon déjeuner (le
petit déjeuner européen) en lisant. Je mets une sorte de chevalet devant
moi et j’y pose un livre, qui me permet de réfléchir tout en mangeant. Le livre
que je lis en ce moment, s’intitule : « J’ai tant douté de toi ». Il a été écrit par un prêtre
diocésain français, l’abbé Éric Venot-Eiffel. J’ai regardé une interview sur ce
prêtre, sur la chaîne Ktotv, et j’ai été acheter son livre. Je reviendrai sur
le témoignage de ce prêtre dans un futur assez rapproché, quand j’aurai terminé
la lecture de son livre. Ce prêtre a vécu les « ténèbres de la foi » durant dix-sept ans. Grâce à lui, je
réalise que cette « perte apparente
de la foi », est beaucoup plus fréquente qu’on ne peut le penser. Et
surtout, je réalise que cette épreuve est précisément une épreuve. Ce n’est pas
un état définitif, et surtout pas un châtiment. Je reviendrai là-dessus dans un
écrit futur.
Or, l’abbé
Venot-Eiffel, ne parle pas seulement dans son livre, de l’épreuve qui a été
« l’épreuve de sa vie ». Il
aborde aussi d’autres sujets qui lui sont chers. C’est en lisant sur un de ces
sujets, que je suis tombé sur les lignes qui suivent :
« Une amie, en responsabilité
depuis longtemps dans les aumôneries de prison, me disait récemment combien les
détenus ont une sensibilité exacerbée qui les rend, plus que d’autres,
attentifs aux marques de non-authenticité chez les chrétiens qui viennent à
eux. Alors, eux qui avec d’autres sont les petits du Royaume instauré par le
Christ, comment les avons-nous visités?
« J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36),
nous dit Jésus qui s’identifie aux petits dans cet admirable passage
d’Évangile. »
(Éric Venot-Eiffel, J’ai tant
douté de toi, Médiaspaul, 2012, pp. 94-95)
Jésus nous dit
bel et bien cela en saint Matthieu : « J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir ». Je me
suis alors rappelé la réflexion que j’ai eu, il n’y a pas si longtemps, devant
ce passage de l’Évangile. Je me suis demandé ce que Jésus voulait bien dire par
là. Et j’en suis arrivé à la conclusion que Jésus parlait ici des personnes
« injustement condamnées ».
D’après moi, Jésus, en s’identifiant aux prisonniers, pensaient aux prisonniers
qui, comme Lui, ont été accusés faussement. Autrement dit, Jésus parlait dans
ce passage, des justes, des personnes innocentes. Évidemment, je me trouve
ridicule, en ce moment, d’avoir pensé cela. Il est clair pour moi, aujourd’hui,
en ce 17 février 2014, que Jésus, en prononçant ces paroles, s’identifiait (et s'identifie) aux
pires des mécréants. Et c’est sûrement aux pires des malfaiteurs que l’abbé
Venot-Eiffel pensait, lorsqu’il les appelait « les petits du Royaume ».
Comment ne pas
penser ainsi, alors que Jésus s’est invité à la table d’un mécréant public,
nommé Zachée, et alors que notre maître s’assoyait à chaque jour à la table des
pécheurs? Nous sommes tous pécheurs; il n’y a entre nous que des différences de
degrés.
À la fin de
l’évangile de Matthieu, Jésus s’identifie aux prisonniers, aux malfaiteurs. Et au
début de sa vie publique, en saint Luc, Jésus nous donne son programme
pastoral :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par
l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux
prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière,
apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée
par le Seigneur. » (Lc 4, 18-19)
« J’étais prisonnier, et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 36), nous dit Jésus qui s’identifie aux petits dans cet admirable passage d’Évangile. » (Éric Venot-Eiffel, J’ai tant douté de toi, Médiaspaul, 2012, pp. 94-95).
RépondreSupprimerQui n'est pas un tant soit peu prisonnier de ses doutes... sans être derrière les barreaux d'une prison... surveillé par les gardiens de la prison?
Nous le sommes tous pécheurs-pécheresses comme vous le dites, toutes-tous autant que nous sommes. Alors que Dieu, Lui, est toujours prêt à nous accepter avec nos faiblesses, manquements, nous reprendre sous son aile, et avec sa miséricorde.
Comment pouvons-nous douter ?.. si ce n'est que de notre nature bien humaine... qui doute souvent de Lui. Je crois bien que si personne ne doutait... comment pourrait-Il nous démontrer sa grandeur divine. Voilà mon bien petit commentaire sur ce sujet.
Merci.