"Les Yeux", de Sully Prudhomme
Je désire vous partager un poème que ma mère m’a appris alors que j’étais adolescent et que j’essuyais la vaisselle en sa compagnie. Ce poème s’intitule « Les Yeux » et a été écrit par un auteur français nommé Sully Prudhomme. Ce poème est très beau. Il y est question d’éternité, de vie éternelle. Ce poème est encore plus beau, comme tous les poèmes d’ailleurs, lorsqu’il est lu ou proclamé à haute voix.
J’ai récité ce poème en compagnie de ma mère à plusieurs reprises. Le jour des funérailles de ma chère maman, le 1er novembre 2005, j’ai terminé mon homélie en récitant de mémoire ce doux poème. Je suis sûr que ma mère, une fois de plus, le récitait avec moi, de là-haut.
Les Yeux,
(de René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Post scriptum : Une amie m'a envoyé le commentaire ci-dessous, que vous pouvez lire aussi au bas du présent blogue.
Il y a 1 heure
Je remercie Gwénola de m'avoir envoyé cette belle phrase tirée de l'office des défunts, aux vêpres. Je crois n'avoir jamais prié cette hymne. C'est vraiment incroyable de voir qu'on se prive, sans le savoir, de mots qui pourraient nous consoler et jeter de la lumière à nos yeux quand ceux-ci sont noyés de larmes suite au décès d'une personne aimée. Voici donc cette hymne du bréviaire, que je dédie à toutes les personnes endeuillées :
C'est très beau comme l'hymne pour l'office des défunts "...béni sois-tu pour les yeux qui s'ouvrent aujourd'hui dans la terre nouvelle: Ils te rencontrent Dieu vivant.."
RépondreSupprimerMerci Gwénola ! J'ai ajouté ton commenaire au bas de mon blogue, et j'ai reproduit l'hymne du bréviaire auquel tu as fait allusion.
RépondreSupprimerAllelluia.On devrait le lire à tous les enterrements
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