Pier Giorgio, chant:
« TOUJOURS PLUS HAUT »
La photo ci-dessus est assez exceptionnelle: on y voit
Pier Giorgio escaladant une montagne, les yeux tournés vers le ciel. Les mots
écrits de sa main, ont été mis sur la photo un mois, presque jour pour jour,
avant sa mort. Les mots " Verso l'alto " veulent
dire: " Vers le haut ".
Chers amis, je désire aujourd’hui vous partager une
expérience extraordinaire dont j’ai été le témoin et l’acteur. J’ai écrit un
blogue sur le Bienheureux Pier Giorgio Frassati, le 4 juillet dernier, jour de
la mort du jeune Bienheureux, décédé le 4 juillet 1925 (1). Depuis ce jour, des événements que je considère comme
étant vraiment extraordinaires, se sont produits. Une dame de Trois-Rivières, nommée Annie
Gilbert, me téléphone après être tombée un peu par hasard sur le blogue que
j’avais écrit à propos du jeune italien béatifié par Jean-Paul II. Cette dame
est une véritable passionnée de Pier Giorgio. Elle vient me rencontrer à Montréal, le dimanche 13
septembre dernier. Nous dînons ensemble et Annie réussit à me faire aimer
davantage le jeune italien. Une personne passionnée trouve facilement et
instinctivement le moyen de communiquer aux autres sa passion.
Durant le repas, Annie me partage le fait qu’elle aimerait
tellement avoir un chant en français sur Pier Giorgio. Ce désir s’est
immédiatement inscrit dans mon cœur. Le jour même, j’envoyais un courriel à
monsieur Richard Vidal, auteur-compositeur-interprète québécois, que je
connaissais un peu puisque je l’avais invité à donner un récital en ma paroisse,
le 30 mai dernier. Dans mon courriel, je suggérais à Richard de composer un
chant en l’honneur de Pier Giorgio. Deux jours plus tard, le 15 septembre, je
téléphone à Richard pour lui préciser ma pensée et mon souhait. Richard Vidal
me dit sur le champ qu’il ne connaît pas du tout ce jeune Bienheureux. Enflammé
comme je l’étais, suite à ma rencontre avec Annie, je partage à Richard
quelques éléments que je trouve magnifiques dans la vie de Pier Giorgio.
Richard me dit qu’il accepte de voir ce qui va se passer en lui dans les
semaines à venir; il accepte de laisser à l’Esprit Saint l’occasion
de lui manifester si ce chant doit ou non voir le jour. Si quelque chose monte
en lui, tant mieux, sinon on laissera tomber. Je m’arrange alors pour que
Richard et Annie puissent entrer en contact. Le 16 septembre, Annie téléphone à
Richard pour fixer une date de rencontre et pour l’assurer qu’elle lui fournira
toute la documentation dont il aura besoin pour composer le chant. Le 22
septembre, Annie se rend à Québec et rencontre Richard dans son studio. Une
fois que l’on sait ce qui s’est passé par la suite, on comprend aisément
qu’Annie a réussi à semer l’amour et l’estime de Pier Giorgio dans le cœur de
Richard, lors de leur première rencontre. Annie reçoit ce jour-là une réponse
de la part de Richard, semblable à celle que j’avais reçue: « on verra
ce qui se passera; on verra dans quelle direction souffle l’Esprit ».
Le 13 octobre, Richard Vidal envoie un courriel à Annie
pour lui dire que la composition des paroles du chant avance bien, qu’il est en
ce moment au Michigan et qu’à son retour à Québec, il
verrait à faire les arrangements musicaux.
Le 15 novembre, Richard nous invite, Annie et moi, au
« lancement » du chant, chez lui, à Charlesbourg.
Le premier jour disponible pour moi, était le 22 novembre, le jour de la
solennité du Christ Roi de l’univers. Il y a trois jours, Annie et
moi, nous nous sommes rendus chez Richard pour vivre un moment de joie intense.
J’étais déjà très joyeux ce jour-là, car la solennité du Christ Roi de
l’univers, est une de mes fêtes préférées, dans l’année liturgique. Sur la
route qui conduit à Québec, Annie et moi étions fébriles car nous ne savions
pas trop à quoi nous attendre. Pour ma part, je m’attendais à entendre quelque
chose de très beau car les quelques mots qu’avait employés Richard pour parler
de son chant, me laissaient clairement deviner que l’œuvre était belle; très
belle.
Arrivés chez Richard et Donna, son épouse, après les
salutations d’usage, Richard nous fait descendre au sous-sol, dans son studio,
pour écouter le chant. Richard nous dit que nous allions l’écouter deux fois de
suite, pour avoir une meilleure idée. Dès les premières mesures du chant, mon
cœur est touché et remué profondément; et dès les premières paroles du chant,
je me mets à pleurer. Ces pleurs, que j’ai essayé tant bien que mal à contenir
et à réprimer, ne cessaient de mouiller mes yeux et mes joues. Richard était là
devant moi, les yeux fermés. Annie, assise un peu derrière moi, était tout aussi
émue que moi, je le sentais. Quand Richard a ouvert les yeux après les deux
auditions, il avait devant lui deux amis et admirateurs en pleurs. Donna,
l’épouse de Richard, avait décidé de ne pas se joindre à nous pour le « lancement
du chant ». J’ai trouvé cela très délicat et très respectueux de sa
part. Nous avons écouté à nouveau le chant une ou deux fois, nous avons partagé
nos impressions et trente minutes plus tard, nous montions à l’étage pour
partager un excellent repas. Une fois arrivé en haut, je me suis placé devant
Donna et je lui ai demandé si j’avais les yeux rouges. Elle m’a dit que oui. Je
connaissais évidemment la réponse avant de lui poser la question. J’ai eu les
yeux rouges pendant environ une heure, après l’audition du chant. Quelques heures
après avoir entendu le chant, Annie me confiait ceci:
« Ma
joie était si intense qu'elle prenait plus d'espace que mon coeur pouvait en
loger. Je vivais une sensation de plénitude difficile à décrire.
Je crois que mon coeur aurait éclaté s'il y avait eu un 4e couplet!
Cette joie, c'était de réaliser combien Richard avait saisi de l'intérieur la
spiritualité de Pier Giorgio qui m'est si cher et que cet artiste avait su
harmoniser sa vie de manière profonde, vivante, touchante et grandiose! »
À ce moment-ci, je sais que
l’unique chose que vous désirez, c’est entendre le chant. Pour cela, veuillez cliquer sur le lien suivant:
Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!
Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!
piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2
Pier Giorgio est un modèle extraordinaire à présenter à
la jeunesse. C’est un jeune homme bien dans sa peau, toujours joyeux, amant des
pauvres, affamé du Christ, spécialement dans l’Eucharistie et dévot de la Vierge Marie. Quand
je pense à lui, je pense instinctivement au pape François. Les derniers papes
ont tous aimé Pier Giorgio et l’on présenté comme un modèle pour la jeunesse
d’aujourd’hui. Ce jeune Bienheureux est en quelque sorte devenu au fil des ans,
le patron des JMJ (Journées Mondiales
de la Jeunesse). Il est mort en 1925. Il a été exhumé en
1981 et trouvé intact. Son corps a été transporté en 2008 à Sidney en
Australie, pour les JMJ et il sera en Pologne pour les prochaines JMJ.
M. Richard Vidal a mis par écrit les inspirations qui
l’ont conduit à écrire tels ou tels mots, ou telles ou telles phrases. Voici
les paroles du chant, suivies des commentaires de Richard:
Toujours plus haut
– Chant sur le Bienheureux
Pier Giorgio Frassati. –
1. Avec lui, les pauvres ont touché la main de Dieu,
Avec lui, bien d'autres ont goûté le Pain des cieux.
Il était un saint, jeune au cœur de feu,
Homme de prière, homme de lumière, un vrai fou de Dieu.
REFRAIN
Toujours plus haut, vers la montagne éternelle,
Toujours plus haut, les yeux levés vers le ciel.
Il a vêtu d'amour, des gens dans le besoin.
Il a laissé sa joie, tomber sur les chemins.
2. Ange de tendresse, il prenait son énergie
Dans le Pain céleste savouré chaque aujourd'hui.
Il partait donner, en tournée d'amour,
Un peu de bonté et de charité, sans aucun détour.
Si Pier Giorgio était près de nous, il nous dirait :
3. Vis comme un apôtre, dans le don et dans la joie,
Vis pour tous les autres et secoue un peu ta foi.
Prie le jour, la nuit dans la solitude
Et pour les petits, les plus démunis, sois Béatitude.
Richard Vidal
Octobre 2015
Quelques mots d’explication sur le chant:
1. La foi de Pier Giorgio.
Dans le chant, le mot foi n’apparaît pas.
Cependant sa vie de foi se retrouve dans l’expression : «Avec
lui bien d’autres… ». Malgré le fait que, dans son entourage, on se
moquait de la religion, Pier Giorgio n’avait pas peur non seulement de dire sa
foi mais d’en entrainer d’autres dans son sillage. Plusieurs ont découvert
le Pain des cieux et le dialogue avec Dieu, à
cause de lui, l’homme de prière.
2. Un saint.
Pourquoi écrire : « Il était un saint »
alors qu’il n’est pas encore canonisé ? Quand
quelqu’un est nommé patron des JMJ, quand on ouvre sa tombe
et que son corps est conservé et qu’il répand un doux parfum, et quand on va
même apporter sa châsse à Cracovie en juillet 2016 pour les JMJ, on peut dire
que PGF est un saint. Alors qu’il était en train de mourir, la femme
de chambre Ester Pignata écrivit sur le calendrier de la cuisine : «Sept
heure – malheur irréparable. Pauvre saint Pier Giorgio. C’était un saint et
Dieu l’a voulu à ses côtés. » Un pauvre qui lui demandait son nom, il a répondu :
« Je suis Saint-Vincent de Paul. » Certes il le disait, avec un grand sens de
l’humour, pour éviter qu’on devine qu’il est le fils d’un riche
Sénateur et fondateur du journal local,; il était vraiment au autre Vincent de
Paul. Espérons qu’un jour, il sera canonisé.
3. Un fou de Dieu.
Une autre expression mise dans le premier couplet peut
paraitre forte et même un peu radicale : « Un vrai fou de Dieu. »
C’est ce qu’il était dans son cœur : un amant de Dieu. Son entourage et
surtout ses parents ne le comprenaient pas et l’estimaient «un peu fou
»; ils étaient très déçus de ses choix. Certes PG aurait pu vivre
une vie exceptionnelle dans les hautes sphères de la société bourgeoise; il
aurait pu succéder à son père à la tête du Journal La Stampa. Il a
tout laissé : vie mondaine, soirées dansantes avec de grandes et belles
dames, souper d’honneur avec des dignitaires d’Italie et d’Allemagne,
automobile de luxe, la vie de château quoi ! Il a tout laissé… pour Dieu. C’est
fou ? Plusieurs de ses amis le croyaient.
4. Sa devise.
«Toujours plus haut» fait
allusion aux mots « Verso alto » écrits sur une photo. Pour lui, il
fallait toujours se dépasser, aller plus loin. Son amour pour la montagne et
ses passages difficiles était pour lui l’image de la vie où il faut aller plus
loin, plus haut. Il disait : « J’ai besoin de montagne. » « Les
yeux levés vers le ciel. » C’était là où il regardait, vers la vraie
lumière pour être lui-même homme de lumière pour
les autres. Jamais il ne pensait à sa personne parce qu’il voyait
Dieu partout.
5. Son amour de l’eucharistie.
Dieu avait la première
place dans sa vie. Il allait à la messe chaque matin, d’où l’expression dans le
premier couplet : « Il prenant son énergie dans le Pain céleste
savouré chaque aujourd’hui.» Il demandait au jardinier de le réveiller le
matin pour aller à l’église. Il a écrit cette phrase merveilleuse : «Jésus
me rend visite chaque jour par la communion, et moi, je le lui rends bien
modestement en visitant les pauvres. » Cette idée se reflète dans
les mots : « Il partait donner, en tournée d’amour, un peu de
bonté et de charité.» Dieu était son
« énergie.»
6. Ses pauvres.
Il les a « vêtu d’amour » il les aimait
sans condition. Il notait même leurs noms dans un carnet pour ne pas les
oublier. Il ne les choisissait pas; c’est ce que j’ai voulu dire dans
l’expression : « sans aucun détour ». Même
quelqu’un lui dit un jour, alors qu’il trouvait insupportable l’odeur des
pauvres dont s’occupait PG : «Comment fais-tu pour rester ici ? » Il lui a
répondu : « N’oublie jamais que même dans un taudis sordide, c’est le
Christ que tu viens trouver. » Il allait voir la détresse là où elle se
trouvait sans rien choisir sauf le fait de la changer en espoir. C’est
tellement vrai d’écrire : « Avec lui les pauvres ont touché la
main de Dieu. »
7. Sa joie.
Quand il arrivait à quelque part, on le savait. PG
répandait la joie là où il passait d’où les mots du refrain : « Il
a laissé sa joie tomber sur les chemins. » On aurait dit que sa joie
était matérielle, qu’on pouvait la toucher tellement elle était palpable. C’est
comme laisser un panier de fruits sur la table du démuni. Pour lui, jouer des
tours, fonder La société des types louches, prendre une bière
entre amis et avoir des fous rires, c’était la vie. Il disait :
« Un chrétien doit toujours être joyeux. »
8. Un ange de tendresse
C’est ainsi que commence le second couplet. De la
tendresse, il en avait beaucoup pour les autres. Cette tendresse se
transformait en action sociale pour ses pauvres. Autant il était affable et doux,
autant il devenait ardent défenseur de la justice pour les délaissés du système
politique. Il rugissait comme un lion passionné. Il a même fait une nuit en
prison parce que trop bruyant dans une manifestation où il portait un drapeau
défendu. Si sa fougue était intense pour les injustices faites aux
autres, elle disparaissait quand l’injustice lui était faite personnellement.
Il ne disait rien quand son père le traitait d’incompétent.
Il s’excusait quand ses parents, rigides et intolérants
face à la ponctualité lui faisaient des reproches sur ses retards aux repas ne
sachant pas qu’il arrivait de nourrir des pauvres. Une des dernières scènes de
sa vie est dramatiquement irréelle. Sa grand-mère venait de mourir et lui ne
pouvait assister aux funérailles à cause du mal terrible qui le torturait de
douleur; il ne pouvait plus marcher. Même si sa sœur Luciana en
avait parlé à sa mère, cette dernière n’y a pas porté attention. Plus encore,
elle dit à PG cette phrase terrible : « Ce n’est pas possible, chaque fois
qu’on a besoin de toi, tu n’es jamais là ». Il n’a rien répondu, garda le
silence en supportant comme toujours la nervosité de sa mère. Il est mort trois
jours plus tard. Quel « ange de tendresse » et de bonté !
L’image même du Christ qui lui aussi a gardé le silence devant Pilate.
9. Le message de Pier Giorgio
Dans le couplet 3, j’ai pensé l’écrire comme si PG nous
parlait. Je suis certain aussi qu’il nous aurait un peu «brassé » avec sourire
sans doute, d’où l’expression « et secoue un peu ta foi. »
Après l’avoir écrite, j’étais moi-même surpris de ces mots que je trouvais
tellement d’actualité. Il est vrai que parfois il faut se secouer un
peu pour aller plus haut. Le message est clair : dépasse-toi et ne pense
pas seulement à ta petite personne. Pier Giorgio dérangeait il y a 100 ans; il
dérange encore aujourd’hui.
10. L’homme des 8 Béatitudes.
C’est Jean-Paul II qui lui a donné ce titre. PG vivait à
plein régime les 8 béatitudes. C’est ce que j’ai voulu remémorer dans le chant
par l’expression «sois Béatitude ». En d’autres mots, c’est à nous
d’être, comme disent les Béatitudes, des amants de la justice, de la pauvreté,
de la miséricorde, de la pureté et de la paix.
Merci à toi, Pier Giorgio Frassati, le Bienheureux.
Je t’ai écris un chant et je te l’ai donné.
Toi, tu m’as vêtu d’amour et tu as laissé ta joie tomber
dans mon cœur.
Richard Vidal
Commentaire sur le no. 8, intitulé: « Un ange de tendresse »
Voici comment, pour ma part, je comprends ce paragraphe
écrit par Richard Vidal: un ange, selon la conception que j’ai de ce pur
esprit, ne pense jamais à lui. L’ange est soit entièrement tourné vers Dieu,
pour le louer et l’adorer, soit entièrement tourné vers l’être humain auquel
Dieu lui demande de porter secours. Voilà pourquoi, selon moi, M. Richard Vidal
qualifie Pier Giorgio d’ange. Car Pier Giorgio pense toujours à défendre les
plus faibles, avec courage et détermination. Mais quand il s’agit de se
défendre lui-même d’attaques fausses et blessantes, il préfère ne rien dire et
se laisser faire. Tout comme les anges, il n’est pas du tout centré sur
lui-même, mais uniquement sur les autres et sur Dieu. Pour ceux et celles
J’espère de tout cœur que le chant de M. Richard Vidal soit
connu de plus en plus, surtout en cette année qualifiée d’année Pier Giorgio
Frassati. Comme il serait beau que ce chant soit chanté aux JMJ en Pologne
l’été prochain, par les jeunes de langue française! Invoquons Pier Giorgio dès
maintenant et régulièrement. Faisons-le connaître à tous, spécialement aux
jeunes. Et qui sait, peut-être qu’ainsi, il sera canonisé en 2016, avant la
clôture de l’année qui lui est dédiée.
Ce Bienheureux est capable de toucher le coeur des personnes de tous âges. J'ai personnellement 64 ans. Richard et Annie ont tous deux quelques cheveux blancs. Tous les trois, nous avons été conquis par la personnalité, la fougue, la charité et l'originalité de ce futur saint. C'est signe que Pier Giorgio a été donné à la terre entière en ces temps de morosité mondiale. Puisse Pier Giorgio nous remettre sur le chemin de l'Espérance, de la Charité active et de la Foi secouée.
Voici un site internet québécois sur Pier Giorgio: www.piergiorgio.ca
Voici un site internet québécois sur Pier Giorgio: www.piergiorgio.ca
(1)
Dieu ma joie: Pier Giorgio Frassati, modèle pour la jeunesse
dieumajoie.blogspot.com/2015/07/pier-giorgio-frassati-modele-pour.html
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