L'appel universel à la sainteté
LUMEN GENTIUM
La vocation universelle à la sainteté dans l’Église
Le pape Jean-Paul II
"Une fois le Jubilé terminé (NDLR : le jubilé de l'an 2000), la route ordinaire reprend, mais présenter la sainteté reste plus que jamais une urgence de la pastorale.
Il faut alors redécouvrir, dans toute sa valeur de programme, le chapitre V de la constitution dogmatique sur l'Église Lumen gentium, consacré à l'« appel universel à la sainteté ». ...
Ce don de sainteté, pour ainsi dire objective, est offert à chaque baptisé. Mais le don se traduit à son tour en une tâche, qui doit gouverner toute l'existence chrétienne: « La volonté de Dieu, c'est que vous viviez dans la sainteté » (1 Th 4,3). C'est un engagement qui ne concerne pas seulement certains chrétiens: « Tous les fidèles du Christ, quel que soit leur état ou leur rang, sont appelés à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité ».
En réalité, placer la programmation pastorale sous le signe de la sainteté est un choix lourd de conséquences. Cela signifie exprimer la conviction que, si le Baptême fait vraiment entrer dans la sainteté de Dieu au moyen de l'insertion dans le Christ et de l'inhabitation de son Esprit, ce serait un contresens que de se contenter d'une vie médiocre, vécue sous le signe d'une éthique minimaliste et d'une religiosité superficielle. Demander à un catéchumène: « Veux-tu recevoir le Baptême? » signifie lui demander en même temps: « Veux-tu devenir saint? » Cela veut dire mettre sur sa route le caractère radical du discours sur la Montagne: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5,48). (1)
Le pape Benoît XVI
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 17 février 2010
Le premier appel est à la conversion, un mot qu'il faut prendre dans son extraordinaire gravité, en saisissant la surprenante nouveauté qu'elle libère. L'appel à la conversion, en effet, met à nu et dénonce la superficialité facile qui caractérise très souvent notre façon de vivre. Se convertir signifie changer de direction sur le chemin de la vie: non pas à travers un simple ajustement, mais à travers une véritable inversion de marche. La conversion signifie aller à contre-courant, le « courant » étant le style de vie superficiel, incohérent et illusoire, qui nous entraîne souvent, nous domine et nous rend esclaves du mal, ou tout au moins prisonniers d'une médiocrité morale. Avec la conversion, au contraire, on vise le haut degré de la vie chrétienne, on se confie à l'Evangile vivant et personnel, qui est le Christ Jésus. Sa personne est l'objectif final et le sens profond de la conversion, Il est le chemin sur lequel tous sont appelés à marcher dans la vie, se laissant éclairer par sa lumière et soutenir par sa force qui fait avancer nos pas. De cette façon, la conversion manifeste son visage le plus splendide et fascinant: il ne s'agit pas d'une simple décision morale, qui rectifie notre conduite de vie, mais d'un choix de foi, qui nous touche entièrement dans la communion intime avec la personne vivante et concrète de Jésus. Se convertir et croire à l'Evangile ne sont pas deux choses différentes, ou d'une certaine façon uniquement placées l'une à côté de l'autre, mais elles expriment la même réalité. La conversion est le « oui » total de celui qui remet son existence à l'Evangile, en répondant librement au Christ qui s'offre en premier à l'homme comme chemin, vérité et vie, comme celui qui seul le libère et le sauve. C'est précisément là le sens des premières paroles avec lesquelles, selon l'évangéliste Marc, Jésus ouvre la prédication de l'« Évangile de Dieu »: « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche: repentez-vous et croyez à l'Evangile » (Mc 1, 15). (2)
Le pape François
Ta mission dans le Christ
Pour un chrétien, il n’est pas possible de penser à sa propre mission sur terre sans la concevoir comme un chemin de sainteté, car « voici quelle est la volonté de Dieu : c’est votre sanctification » (1 Th 4, 3). Chaque saint est une mission ; il est un projet du Père pour refléter et incarner, à un moment déterminé de l’histoire, un aspect de l’Évangile. ...
Cette mission trouve son sens plénier dans le Christ et ne se comprend qu’à partir de lui. Au fond, la sainteté, c’est vivre les mystères de sa vie en union avec lui. Elle consiste à s’associer à la mort et à la résurrection du Seigneur d’une manière unique et personnelle, à mourir et à ressusciter constamment avec lui. Mais cela peut impliquer également de reproduire dans l’existence personnelle divers aspects de la vie terrestre de Jésus : sa vie cachée, sa vie communautaire, sa proximité avec les derniers, sa pauvreté et d’autres manifestations du don de lui-même par amour. ...
Le dessein du Père, c’est le Christ, et nous en lui. En dernière analyse, c’est le Christ aimant en nous, car « la sainteté n’est rien d’autre que la charité pleinement vécue »[24]. C’est pourquoi, « la mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l’Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne »[25]. Ainsi, chaque saint est un message que l’Esprit Saint puise dans la richesse de Jésus-Christ et offre à son peuple. ...
Puisses-tu reconnaître quelle est cette parole, ce message de Jésus que Dieu veut délivrer au monde par ta vie ! (3)
(1)https://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/apost_letters/2001/documents/hf_jp-ii_apl_20010106_novo-millennio-ineunte.html nos. 30 et 31
(2)https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100217.html
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