NAZARENA : la recluse de Rome
LA NAZARENA 1907-1990, recluse camaldule
Avant propos:
Voici comment le Père Louis-Albert Lassus termine sa biographie sur la NAZARENA. Nous sommes le 7 février 1990 et il est environ 22h:
"Sans bruit, Nazarena, la scandaleuse porteuse de myrrhe, franchit les portes royales du Paradis."
Dans un premier temps, j'ai été surpris par les paroles employées par le Père Lassus pour décrire le passage de Nazarena de cette terre à la véritable patrie. Mais dans un second temps, j'ai été ébloui par les mots: " scandaleuse porteuse de myrrhe ". Les mages qui sont venus adorer l'Enfant-Dieu, ont apporté comme présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. L'or pour le roi nouveau-né, l'encens pour l'Enfant-Dieu et la myrrhe en prévision de sa mort et de sa sépulture. Depuis des millénaires la myrrhe est utilisée pour les embaumements. NAZARENA s'est littéralement mise au tombeau avec le Christ durant 45 ans pour vivre un jour la RÉSURRECTION et attirer avec elle de nombreux enfants pour notre Dieu. Le mystère de la vie d'une recluse est le mystère du Samedi Saint." (Louis-Albert Lassus, o.p., NAZARENA, une recluse au coeur de Rome 1007-1990) (1)
La vie de cette chère recluse peut facilement être un "scandale" pour les gens qui ne croient pas en Dieu et même pour certains chrétiens.
Chers amis, vendredi le 15 novembre, je m’envolerai pour Rome en compagnie de madame Christiane Gagnon qui a été mon bras droit quand j’étais curé de la paroisse et qui est toujours très active dans l’implantation du Règne de Dieu ici, dans notre coin de pays. Christiane et moi avons répondu à un appel d’OÏKOS ÉVANGÉLISATION nous invitant à aller fêter avec le pape François les 30 ans d’existence des CPÉ (Cellules Paroissiales d’Évangélisation).
Mais j'ai maintenant une raison supplémentaire d'effectuer un voyage de six jours à Rome. Grâce à notre fameuse "recluse nationale" madame Jeanne Le Ber (2) qui a vécu à Montréal de 1662 à 1714, j'ai connu l'existence et la vie d'une autre recluse: NAZARENA, la recluse de Rome. En effet, c'est en lisant une biographie sur Jeanne Le Ber que j'ai connu l'existence de Nazarena.
Je suis fasciné par l'appel extraordinaire que ces deux femmes ont reçu de Dieu. Une recluse est une femme qui a senti l'appel de Dieu à une vie de prière et de solitude. Pour vivre cette vie de prière et d'intimité avec Dieu, les recluses vivent en un endroit exigu dont elles ne sortent jamais. De plus, elles ne voient pratiquement personne durant toute leur vie de recluse. Du moins ce fut le cas pour NAZARENA; personne n'a vu son visage durant 45 ans.
Julia Crotta est née le 15 octobre 1907 aux États-Unis à Glastonbury, dans le Connecticut. Elle était une belle jeune fille, enjouée, très intelligente qui excellait dans le sport (spécialement le ballon-panier car elle était très grande) et la musique (le piano). En 1934 (elle avait alors 27 ans), alors qu'elle faisait une retraite à Yale où elle étudiait au consevatoire de musique, elle vécut ce qu'elle appelle sa " nox béatissima " (sa "nuit très heureuse"). Écoutons-la :
"Dieu m'a accordé une immense grâce qui a transformé en un instant toute ma vie. Pensant quelques jours, j'ai été comme ravie, hors de moi-même. Je me suis sentie dans un univers tout nouveau. J'aurais voului fuir loin, très loin du monde, de tout son vide, pour aller me retirer pour toujours au désert, seule avec Dieu. C'est à partir de cette nuit que le désert est devenu pour moi une réalité mystérieuse qui m'attire et m'enchante avec une extraordinaire puissance... En même temps, Jésus commença à me séduire irrésistiblement." (Louis-Albert Lassus, op. cit., pp. 33-34)
Cela prendra plusieurs années avant que Julia puisse découvrir l'endroit exact où le Seigneur l'appelait. En 1937, son directeur spirituel l'a d'abord orienté ver l'Ordre du Carmel. Mais ce n'était pas là que le Seigneur l'appelait et l'attendait. Julia rêve d'aller ensevelir sa vie en Terre Sainte, dans le désert. Le Père Thomas Brady lui suggère plutôt d'aller à Rome et d'y rester jusqu'à ce qu'elle trouve sa véritable voie. À Rome, en 1938, le Père Édouard Coffy va essayer de diriger Julia à nouveau vers le Carmel mais on la refuse parce qu'on n'accepte jamais une personne ayant déjà fait un essai dans un autre Carmel. Le Père Coffy propose donc à Julia de faire une tentative auprès de la Mère abbesse du monastère Camaldule de l'Aventin. Julia n'y sera pas heureuse car la vie communautaire l'étouffe. Ce n'est pas à cela qu'elle est appelée.
Grâce à un Père Capucin, Julia sera étonnamment à nouveau acceptée dans un Carmel romain. Julia franchit les portes de ce Carmel le 4 février 1939 et y vivra cinq années de sécheresse et d'épreuves. Lorsqu'elle quitte ce Carmel en 1944, on nous dit que Julia n'est plus l'ombre d'elle-même. Mais elle comprit par la suite que l'Esprit Saint l'avait préparée durant ces cinq années à la dure vie à laquelle elle était vraiment destinée. Alors que tout semblait indiquer que le rêve de vie solitaire de Julia n'était de fait qu'un pieux rêve, voici que le même Père Capucin conseille à Julia de retourner auprès des moniales Camaldules qui l'avaient accueillies auparavant. Ces moniales, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, accueillirent Julia et lui offrirent la vie qu'elle désirait: elle ne serait pas soumise à la vie communautaire et "elle aurait sa cellule solitaire, en tant que recluse privée." (Louis-Albert Lassus, op. cit., p. 51).
C'est là que Julia deviendra Nazarena:
"Le 21 novembre (NDLR: de l'année 1945), en la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple, elle va inaugurer son aventure d'amour. Au matin de ce jour, accompagnée de son père spirituel, elle se rend en pèlerinage à la Basilique Saint-Pierre pour se prosterner devant la Confession de l'Apôtre. "J'ai compris, écrit-t-elle, que le père m'offrait à Dieu pour toute l'Église. Auparavant, (NDLR: le même jour) elle était reçue en audience privée par le pape Pie XII, à qui elle soumettait sa Règle de vie, écrite par le père et elle-même dans un accord parfait sur chaque point... "Le Saint Père la lut, nous dit le Père Jean, et la trouva un peu trop sévère." Julia lui répondit gentiment qu'à son goût elle l'aurait voulue plus exigeante encore. Pie XII alors lui sourit et lui dit: "Si vous le voulez comme ça, prenez-la comme ça !" Et il la bénit." (Nazarena, op. cit., pp 52 et 53)
Chers amis, nous sommes aujourd'hui le 13 novembre 2019. Je vais m'envoler pour Rome dans deux jours: le 15 novembre. Le 21 novembre, je serai le plus près que l'on puisse être de la tombe de l'Apôtre Saint-Pierre. Je participerai, en compagnie de madame Christiane Gagnon, à l'excursion qui existe depuis quelques années seulement et qui conduit les pèlerins plusieurs mètres sous terre à la tombe même de saint Pierre. On ne peut participer à une telle "excursion" qu'en réservant des billets environ un mois à l'avance. Je trouve EXTRAORDINAIRE le fait que je prierai, tout comme Julia sur le tombeau de saint Pierre le 21 NOVEMBRE. Quelle grâce !
Voici ce que nous dit Julia concernant ce jour grandiose du 21 novembre 1945:
"J'ai compris que Dieu avait un projet particulier sur ma vocation, et que pour cela il avait voulu que le début de ma vie solitaire de prière et de pénitence soit béni par son Vicaire sur terre, et que je sois offerte par son serviteur sur la tombe de Pierre. Plusieurs fois par la suite, j'ai saisi que je devais ma persévérance au désert durant presque quarante-trois ans à la grâce de l'Église reçue par le Saint-Père, le jour de mon entrée en réclusion." (op. cit, p. 53).
Nazarena vivra durant 45 ans dans une petite chambre de trois mètres par cinq mètres, sans voir le visage d'aucun visiteur, pas même le visage des deux papes qui sont allés la rencontrer et ont conversé avec elle au travers d'un rideau: saint Paul VI en 1966 et saint Jean-Paul II en 1979. Ces deux rencontres avec le vicaire du Christ ont certainement fait surgir dans la mémoire de la recluse sa rencontre avec le pape Pie XII le jour de son entrée en réclusion et ont sûrement confirmé son rôle et son désir missionnaire. C'est ce que nous fait comprendre le Père Lasssus dans son livre:
"Voilà donc deux événements d'Église dans la vie recluse de Nazarena, combien significatifs et capables de la confirmer, s'il en était besoin, dans son désir profond d'aider ses frères humains à réaliser leur chemin d'éternité. "Me voici, Père, moi et les enfants que tu m'as donnés." (He 2, 13)"(op. cit., p. 123)
Quant au pape François, il est allé visiter la cellule de la recluse en novembre 2013, année de son élection comme pape.
La chambre de la recluse:
" Pour table, Julia a une planche qu'elle peut mettre sur ses genoux. Le lit est une forte caisse de bois sur laquelle est clouée une grande croix. La caisse est ouverte sur les côtés et peut servir d'armoire. Sur une petite étagère, quelques livres et en premier la Bible, Lumière et Source de vie. Il n'y a point de prie-Dieu, mais le sol, recouvert en hiver d'une natte, accueille les prostrations et les métanies de la recluse. Un coin pour le travail des mains près de la fenêtre. Un coin aussi pour la toilette et les nécessités de la condition humaine.
La porte de la cellule restera toujours fermée, mais une petite fenêtre recouverte d'une étoffe épaisse permet les contacts indispensables avec le père spirituel, le confesseur, le prêtre qui porte le Saint Sacrement, la moniale chargée du ravitaillement de Julia, enfin l'infirmière, si besoin est. Julia ne sortira jamais de cette cellule sauf cas de nécessité, et personne ne pénétrera dans son désert sinon à l'heure de son agonie." (op. cit. pp58-59)
Nazarena dormira durant 45 ans sur la caisse de bois que vous voyez sur la photo ci-dessous, sans oreiller, sans matelas et sans draps. Du lundi au vendredi elle se nourrira seulement de pain et d'eau. Les fins de semaine elle ajoutera des légumes à sa pitance.
Voici comment le Père Louis-Albert Lassus termine sa biographie sur la NAZARENA. Nous sommes le 7 février 1990 et il est environ 22h:
"Sans bruit, Nazarena, la scandaleuse porteuse de myrrhe, franchit les portes royales du Paradis."
Dans un premier temps, j'ai été surpris par les paroles employées par le Père Lassus pour décrire le passage de Nazarena de cette terre à la véritable patrie. Mais dans un second temps, j'ai été ébloui par les mots: " scandaleuse porteuse de myrrhe ". Les mages qui sont venus adorer l'Enfant-Dieu, ont apporté comme présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe. L'or pour le roi nouveau-né, l'encens pour l'Enfant-Dieu et la myrrhe en prévision de sa mort et de sa sépulture. Depuis des millénaires la myrrhe est utilisée pour les embaumements. NAZARENA s'est littéralement mise au tombeau avec le Christ durant 45 ans pour vivre un jour la RÉSURRECTION et attirer avec elle de nombreux enfants pour notre Dieu. Le mystère de la vie d'une recluse est le mystère du Samedi Saint." (Louis-Albert Lassus, o.p., NAZARENA, une recluse au coeur de Rome 1007-1990) (1)
La vie de cette chère recluse peut facilement être un "scandale" pour les gens qui ne croient pas en Dieu et même pour certains chrétiens.
Chers amis, vendredi le 15 novembre, je m’envolerai pour Rome en compagnie de madame Christiane Gagnon qui a été mon bras droit quand j’étais curé de la paroisse et qui est toujours très active dans l’implantation du Règne de Dieu ici, dans notre coin de pays. Christiane et moi avons répondu à un appel d’OÏKOS ÉVANGÉLISATION nous invitant à aller fêter avec le pape François les 30 ans d’existence des CPÉ (Cellules Paroissiales d’Évangélisation).
Mais j'ai maintenant une raison supplémentaire d'effectuer un voyage de six jours à Rome. Grâce à notre fameuse "recluse nationale" madame Jeanne Le Ber (2) qui a vécu à Montréal de 1662 à 1714, j'ai connu l'existence et la vie d'une autre recluse: NAZARENA, la recluse de Rome. En effet, c'est en lisant une biographie sur Jeanne Le Ber que j'ai connu l'existence de Nazarena.
Je suis fasciné par l'appel extraordinaire que ces deux femmes ont reçu de Dieu. Une recluse est une femme qui a senti l'appel de Dieu à une vie de prière et de solitude. Pour vivre cette vie de prière et d'intimité avec Dieu, les recluses vivent en un endroit exigu dont elles ne sortent jamais. De plus, elles ne voient pratiquement personne durant toute leur vie de recluse. Du moins ce fut le cas pour NAZARENA; personne n'a vu son visage durant 45 ans.
Julia Crotta est née le 15 octobre 1907 aux États-Unis à Glastonbury, dans le Connecticut. Elle était une belle jeune fille, enjouée, très intelligente qui excellait dans le sport (spécialement le ballon-panier car elle était très grande) et la musique (le piano). En 1934 (elle avait alors 27 ans), alors qu'elle faisait une retraite à Yale où elle étudiait au consevatoire de musique, elle vécut ce qu'elle appelle sa " nox béatissima " (sa "nuit très heureuse"). Écoutons-la :
"Dieu m'a accordé une immense grâce qui a transformé en un instant toute ma vie. Pensant quelques jours, j'ai été comme ravie, hors de moi-même. Je me suis sentie dans un univers tout nouveau. J'aurais voului fuir loin, très loin du monde, de tout son vide, pour aller me retirer pour toujours au désert, seule avec Dieu. C'est à partir de cette nuit que le désert est devenu pour moi une réalité mystérieuse qui m'attire et m'enchante avec une extraordinaire puissance... En même temps, Jésus commença à me séduire irrésistiblement." (Louis-Albert Lassus, op. cit., pp. 33-34)
Cela prendra plusieurs années avant que Julia puisse découvrir l'endroit exact où le Seigneur l'appelait. En 1937, son directeur spirituel l'a d'abord orienté ver l'Ordre du Carmel. Mais ce n'était pas là que le Seigneur l'appelait et l'attendait. Julia rêve d'aller ensevelir sa vie en Terre Sainte, dans le désert. Le Père Thomas Brady lui suggère plutôt d'aller à Rome et d'y rester jusqu'à ce qu'elle trouve sa véritable voie. À Rome, en 1938, le Père Édouard Coffy va essayer de diriger Julia à nouveau vers le Carmel mais on la refuse parce qu'on n'accepte jamais une personne ayant déjà fait un essai dans un autre Carmel. Le Père Coffy propose donc à Julia de faire une tentative auprès de la Mère abbesse du monastère Camaldule de l'Aventin. Julia n'y sera pas heureuse car la vie communautaire l'étouffe. Ce n'est pas à cela qu'elle est appelée.
Grâce à un Père Capucin, Julia sera étonnamment à nouveau acceptée dans un Carmel romain. Julia franchit les portes de ce Carmel le 4 février 1939 et y vivra cinq années de sécheresse et d'épreuves. Lorsqu'elle quitte ce Carmel en 1944, on nous dit que Julia n'est plus l'ombre d'elle-même. Mais elle comprit par la suite que l'Esprit Saint l'avait préparée durant ces cinq années à la dure vie à laquelle elle était vraiment destinée. Alors que tout semblait indiquer que le rêve de vie solitaire de Julia n'était de fait qu'un pieux rêve, voici que le même Père Capucin conseille à Julia de retourner auprès des moniales Camaldules qui l'avaient accueillies auparavant. Ces moniales, sous l'inspiration de l'Esprit Saint, accueillirent Julia et lui offrirent la vie qu'elle désirait: elle ne serait pas soumise à la vie communautaire et "elle aurait sa cellule solitaire, en tant que recluse privée." (Louis-Albert Lassus, op. cit., p. 51).
C'est là que Julia deviendra Nazarena:
"Le 21 novembre (NDLR: de l'année 1945), en la fête de la Présentation de la Vierge Marie au Temple, elle va inaugurer son aventure d'amour. Au matin de ce jour, accompagnée de son père spirituel, elle se rend en pèlerinage à la Basilique Saint-Pierre pour se prosterner devant la Confession de l'Apôtre. "J'ai compris, écrit-t-elle, que le père m'offrait à Dieu pour toute l'Église. Auparavant, (NDLR: le même jour) elle était reçue en audience privée par le pape Pie XII, à qui elle soumettait sa Règle de vie, écrite par le père et elle-même dans un accord parfait sur chaque point... "Le Saint Père la lut, nous dit le Père Jean, et la trouva un peu trop sévère." Julia lui répondit gentiment qu'à son goût elle l'aurait voulue plus exigeante encore. Pie XII alors lui sourit et lui dit: "Si vous le voulez comme ça, prenez-la comme ça !" Et il la bénit." (Nazarena, op. cit., pp 52 et 53)
Chers amis, nous sommes aujourd'hui le 13 novembre 2019. Je vais m'envoler pour Rome dans deux jours: le 15 novembre. Le 21 novembre, je serai le plus près que l'on puisse être de la tombe de l'Apôtre Saint-Pierre. Je participerai, en compagnie de madame Christiane Gagnon, à l'excursion qui existe depuis quelques années seulement et qui conduit les pèlerins plusieurs mètres sous terre à la tombe même de saint Pierre. On ne peut participer à une telle "excursion" qu'en réservant des billets environ un mois à l'avance. Je trouve EXTRAORDINAIRE le fait que je prierai, tout comme Julia sur le tombeau de saint Pierre le 21 NOVEMBRE. Quelle grâce !
Voici ce que nous dit Julia concernant ce jour grandiose du 21 novembre 1945:
"J'ai compris que Dieu avait un projet particulier sur ma vocation, et que pour cela il avait voulu que le début de ma vie solitaire de prière et de pénitence soit béni par son Vicaire sur terre, et que je sois offerte par son serviteur sur la tombe de Pierre. Plusieurs fois par la suite, j'ai saisi que je devais ma persévérance au désert durant presque quarante-trois ans à la grâce de l'Église reçue par le Saint-Père, le jour de mon entrée en réclusion." (op. cit, p. 53).
Nazarena vivra durant 45 ans dans une petite chambre de trois mètres par cinq mètres, sans voir le visage d'aucun visiteur, pas même le visage des deux papes qui sont allés la rencontrer et ont conversé avec elle au travers d'un rideau: saint Paul VI en 1966 et saint Jean-Paul II en 1979. Ces deux rencontres avec le vicaire du Christ ont certainement fait surgir dans la mémoire de la recluse sa rencontre avec le pape Pie XII le jour de son entrée en réclusion et ont sûrement confirmé son rôle et son désir missionnaire. C'est ce que nous fait comprendre le Père Lasssus dans son livre:
"Voilà donc deux événements d'Église dans la vie recluse de Nazarena, combien significatifs et capables de la confirmer, s'il en était besoin, dans son désir profond d'aider ses frères humains à réaliser leur chemin d'éternité. "Me voici, Père, moi et les enfants que tu m'as donnés." (He 2, 13)"(op. cit., p. 123)
Quant au pape François, il est allé visiter la cellule de la recluse en novembre 2013, année de son élection comme pape.
La chambre de la recluse:
" Pour table, Julia a une planche qu'elle peut mettre sur ses genoux. Le lit est une forte caisse de bois sur laquelle est clouée une grande croix. La caisse est ouverte sur les côtés et peut servir d'armoire. Sur une petite étagère, quelques livres et en premier la Bible, Lumière et Source de vie. Il n'y a point de prie-Dieu, mais le sol, recouvert en hiver d'une natte, accueille les prostrations et les métanies de la recluse. Un coin pour le travail des mains près de la fenêtre. Un coin aussi pour la toilette et les nécessités de la condition humaine.
La porte de la cellule restera toujours fermée, mais une petite fenêtre recouverte d'une étoffe épaisse permet les contacts indispensables avec le père spirituel, le confesseur, le prêtre qui porte le Saint Sacrement, la moniale chargée du ravitaillement de Julia, enfin l'infirmière, si besoin est. Julia ne sortira jamais de cette cellule sauf cas de nécessité, et personne ne pénétrera dans son désert sinon à l'heure de son agonie." (op. cit. pp58-59)
Nazarena dormira durant 45 ans sur la caisse de bois que vous voyez sur la photo ci-dessous, sans oreiller, sans matelas et sans draps. Du lundi au vendredi elle se nourrira seulement de pain et d'eau. Les fins de semaine elle ajoutera des légumes à sa pitance.
Photo: Le Père Guy Simard, omv, assis sur le lit de Nazarena, dimanche le 17 novembre 2019; photo mise sur sur mon blogue au retour de mon voyage de Rome.
Photo: Madame Christiane Gagnon qui a été mon bras droit durant sept années alors que j'étais curé à la paroisse. Christiane a fait le pèlerinage à Rome avec moi. Elle est assise sur le petit meuble qui servait de chaise à Nazarena. C'est sur ce petit tabouret de bois que Nazarena priait, travaillait et mageait. Le jeune dame debout au centre est madame Daniela d'Angelo, qui visitait elle aussi la cellule quand nous avons visité ce lieu béni, le dimanche 17 novembre 2019. L'avantage de cette photo est de mettre les choses en perspectives: nous pouvons deviné la petitesse de la chambre. Pour avoir une idée de la grandeur de la chambre, voici une autre photo prise ce jour-là:
Photo: La porte ouverte au fond de la chambre, donnait sur un petit local situé au dessus de la chapelle du monastère. C'est de là que Nazarena pouvait suivre l'eucharistie. Voir la photo ci-dessous.
Voici ce qu'a écrit Nazarena vers la fin de sa vie:
"Au cours de tant d'années, je n'ai jamais connu la tentation de vouloir sortir de mon reclusoir. Pa même une fois ! J'ai toujours éprouvé joie et action de grâces pour ce lieu que Dieu m'a choisi. Aucun sacrifice n'a été trop coûteux. Cachée pour toujours dans le secret du Père, du Fils et de l'Esprit, avec la Sainte Vierge Marie qui m'a été d'un si grand secours en toutes ces années ! Je vis uniquement la grande paix de Dieu. La solitude silencieuse n'a nullement perdu la mystérieux attrait de la jeunesse éternelle. C'est Dieu qui la vivifie. Je suis ici comme un poisson dans le lac qui a été créé pour lui depuis toujours." (op. cit. p. 112)
Je conclus ces rappels de la vie de Nazarena avec ses mots chargés d'amour et de mort à soi-même:
"J'approche du soir de ma vie; le soleil a certainement dû dépasser le zénith. Son déclin a commencé. Que l'amour pour Jésus et pour mes frères dévore mon coeur en un martyre d'amour ignoré de tous et de moi-même.
Que Jésus, en me consumant, me rende insensible, pour que je meure d'amour sans jamais avoir goûté la très douce consolation de "sentir" que je l'aime au point de quitter tout et tous afin de vivre seule avec lui au désert...
Mourir d'amour ! Cette pensée me ravit." (op. cit., p. 124)
Je conclus ces rappels de la vie de Nazarena avec ses mots chargés d'amour et de mort à soi-même:
"J'approche du soir de ma vie; le soleil a certainement dû dépasser le zénith. Son déclin a commencé. Que l'amour pour Jésus et pour mes frères dévore mon coeur en un martyre d'amour ignoré de tous et de moi-même.
Que Jésus, en me consumant, me rende insensible, pour que je meure d'amour sans jamais avoir goûté la très douce consolation de "sentir" que je l'aime au point de quitter tout et tous afin de vivre seule avec lui au désert...
Mourir d'amour ! Cette pensée me ravit." (op. cit., p. 124)
Chère Nazarena, dans quelques jours, je serai agenouillé dans la cellule où vous avez passé 45 ans de votre vie sans jamais en sortir. Je bénis le Seigneur de m'accorder cette insigne grâce. Je vous demanderai alors de me brancher sur notre Dieu Trinitaire. Je vous demanderai de m'obtenir le don de l'oraison et l'amour de la mortification. Ces dons, je suis conscient de ne pouvoir les recevoir que de Dieu; mais j'ai une énorme confiance en votre intercession, chère recluse.
NAZARENA, PRIEZ POUR MOI !
7 févr. 2017 - Téléversé par Tv2000it
Le telecamere di Tv2000 entrano nella cella di Suor Nazarena, nel monastero di Sant'Antonio abate ...
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15 mai 2019 - Jeanne Le Ber et la Vierge Marie (1) ... (2 Ch 20, 20-24) Aucune arme n'a été employée par le peuple de Dieu pour se défaire de ses ennemis.
Pourquoi ce prêtre (Guy Simard), parle de Nazarena en disant "LA Nazarena" ?
RépondreSupprimerC'est un manque de respect que de dire "LA".
C'est Nazarena, tout simplement, c'est son nom de religion.
C'est comme si on vous nommait "LE" Guy Simart...
Ca vous plairait qu'on vous désigne par "LE" ?
Cher monsieur ou chère madame, je vous remercie d'avoir attiré mon attention sur le fait que j'aie utilisé les mots: la Nazarena. Vous avez raison, ce n'est pas convenable. Vous avez votre façon de juger ce qui est respectueux ou non. Moi aussi j'ai mes idées là-dessus. Je considère qu'il est irrespectueux d'écrire des commentaires anonymes.
SupprimerAvant de publier un article sur le net, il faudrait faire vérifier l'orthographe...
RépondreSupprimerEt je ne vois pas l'intérêt de s'asseoir sur le lit de Nazarena, encore une fois, un manque de respect.
C'est désolant de voir que des prêtres ne soient pas capables de comprendre ce qu'est le mot "respect" et se permettent des choses sans y avoir réfléchi au préalable.
Cher auteur ou auteure anonyme, vous ne voyez pas l'intérêt de s'asseoir sur le lit de Nazarena. Personnellement, j'y vois un grand intérêt. Et d'après les témoignages que j'ai entendu des moniales qui vivent a Rome dans sa communauté, je suis sûr que Nazarena ne s'offusque pas du tout du haut du ciel, du fait que je me sois assis sur son lit. Cette chère Nazarena était de toute évidence beaucoup moins scrupuleuse que vous.
SupprimerJe m'excucse pour la faute de français. J'aurais dû écrire ENTENDUS,au pluriel.
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