Liturgie du 3 juillet appliquée à Pier
Giorgio
Pier Giorgio Frassati
Si vous fréquentez régulièrement
mon blogue, vous avez sûrement constaté que depuis quelque temps, je multiplie
les blogues sur mon saint préféré: Pier Giorgio Frassati. Aujourd'hui, dimanche le 3
juillet, se termine la neuvaine de préparation à la journée où à travers le monde,
nous fêterons particulièrement la mémoire du jeune Bienheureux, mort le 4
juillet 1925. J’ai l’impression que j’ai été guidé un peu malgré moi, si je
puis m’exprimer ainsi, à honorer d’une façon spéciale Pier Giorgio durant cette
neuvaine, d’autant plus que nous sommes sur le point de conclure une année
spéciale dédiée à lui: l’année Pier Giorgio Frassati, en l’honneur du 25ème
anniversaire de sa béatification et du 90ème anniversaire de sa naissance.
Cette année, débutée le 4 juillet dernier, se terminera le 31 juillet
2016, date de clôture des Journées Mondiales de la Jeunesse à Cracovie. (1)
Aujourd’hui, après les messes en
paroisse, j’irai célébrer ce grand jour avec des jeunes qui aiment
particulièrement Pier Giorgio et qui seront réunis au Couvent des Dominicains à
Montréal. Une messe en l’honneur du jeune Bienheureux, est prévue pour
16h. J’invite tous les jeunes qui aiment Pier Giorgio, à se retrouver au 2715 rue de la Côte Sainte-Catherine à Montréal, cet après-midi à 16h.
En ce dernier jour de la neuvaine
préparatoire au 4 juillet, date de l’entrée au ciel de Pier Giorgio, je veux en
quelques mots appliquer chacune des Paroles
de Dieu proclamées aujourd’hui en Église à la messe, au jeune Bienheureux.
PREMIERE LECTURE – Livre du prophète Isaïe 66, 10-14
« Réjouissez-vous avec Jérusalem!
Exultez en elle, vous tous qui l’aimez! Avec elle, soyez pleins
d’allégresse. »
Cette invitation à la joie, dès les premiers
mots de la Liturgie de la Parole à la messe de ce quatorzième dimanche du temps ordinaire, ne
saurait mieux convenir à Pier Giorgio Frassati. Ce jeune Bienheureux rayonnait
la joie partout où il était et prodiguait la joie partout où il allait. C’était
vraiment une de ses marques de commerce, une de ses qualités principales. Il y
a une phrase de Pier Giorgio qui m’impressionne énormément: « La tristesse doit être bannie des
cœurs animés par la foi. La douleur n’est pas la tristesse, qui est la pire des
afflictions. » Cette phrase est très forte et très vraie. La douleur,
ce n’est pas la tristesse. La tristesse est la pire des afflictions. Comment
interpréter ces propos? Je pense qu’on peut en dire ceci: la tristesse est
normalement due au fait de se sentir seul. Or le chrétien n’est jamais seul. Si
nous parvenons à être convaincus que nous ne sommes jamais seuls, que Dieu est
toujours avec nous, je pense que nous ne serons jamais tristes. Nous pourrons
souffrir, mais en notre âme et en notre cœur, nous ne serons pas tristes.
Pier Giorgio conservera le sourire jusqu’à sa
mort, même au milieu d’horribles souffrances physiques.
« Comme un enfant que sa mère console, ainsi je vous
consolerai. Oui, dans Jérusalem, vous serez consolés. »
Pier Giorgio a été un grand consolateur des affligés. Très
tôt il a été ému par la souffrance des pauvres et toute sa vie, il a essayé de
l’alléger. Ce grand attrait d’un fils de famille riche pour les plus pauvres
dans la société, est pour moi une source d’émerveillement. C’est clairement un
don de l’Esprit Saint. Pier Giorgio avait dans ses poches une multitude de
petits papiers portant les noms des personnes qu’il devait secourir. Je me
demande comment il a fait pour secourir tant de gens, en une vie aussi courte. Jésus,
la veille de sa mort, a dit: « Je prierai le Père et Il vous vous enverra un autre Défenseur (ou Consolateur) qui sera pour toujours avec vous » (Jn 14, 16) Pier Giorgio a été ce défenseur des pauvres
qui était toujours « avec eux ».
Pier Giorgio ne faisait pas que porter des médicaments aux pauvres, ou de la
nourriture, il aimait surtout « être avec eux », leur parler,
s’informer de leur situation, les inviter à la prière et à la confiance.
Essayons nous aussi d’être ces « autres consolateurs » des pauvres que
Jésus envoie dans notre monde. Et de même que sans Jérusalem, les malheureux
furent consolés, de même qu’à Turin les pauvres furent consolés, qu’il en soit ainsi aussi à Montréal, grâce à l’œuvre de Dieu en nous.
DEUXIEME
LECTURE – Lettre de Saint Paul apôtre aux Galates 6, 14-18
« Frères, pour moi, que la croix de notre
Seigneur Jésus Christ reste ma seule fierté. Par elle, le monde est crucifié
pour moi, et moi pour le monde. »
Toute la vie de Pier Giorgio s’est déroulée sous le signe de la croix.
C’est certainement la preuve qu’on peut vivre joyeux sous le doux joug de la Croix. Pier Giorgio ne l’a pas
eu facile, comme on dit. Il était l’unique fils (non pas « fils unique » car il avait une sœur nommée Luciana)
de parents pour qui la religion ne comptait pas pour grand-chose, qui étaient
autoritaires et très exigeants envers leurs enfants, surtout envers leur fils
qui devait normalement hériter du journal La Stampa ,
fondé par son père. Ce couple exigeant ne s’entendait pas du tout entre eux;
ils continuaient de vivre ensemble, mais se chamaillaient régulièrement,
surtout vers la fin de la vie de Pier Giorgio. Comme Pier Giorgio n’était pas du
tout porté à l’étude et avait des difficultés dans ses études, il était la
proie des sarcasmes et des désappointements de ses parents.
« Dès lors, que personne ne vienne me tourmenter, car je porte
dans mon corps les marques des souffrances de Jésus. »
Pier Giorgio était d’une santé de fer. Très robuste de constitution, il
mourra foudroyé en six jours par une poliomyélite fulgurante. Lors des derniers
jours de sa vie, il verra tout son corps le lâcher. Il ne pourra même plus se tenir
debout sur ses pieds. Il mourra en quelque sorte paralysé, immobile et cloué
sur son lit, comme Jésus le fut sur la croix. « Le disciple n’est pas plus grand que son Maître » (Mt 10, 24)
EVANGILE – selon Saint Luc 10, 1… 20
« En ce temps-là, parmi les disciples,le Seigneur en
désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville
et localité où lui-même allait se rendre. »
Cet envoi en mission de
soixante-douze disciples, tombe pile pour quiconque désire parler de Pier
Giorgio Frassati. Ces envoyés ne faisaient pas partie des apôtres, mais ils
étaient des disciples et, comme le dit si bien le pape François, des
disciples-missionnaires. Le pape François a même inventé un mot pour nous
montrer qu’on ne peut pas se dire disciple, si on n’est pas en même temps « missionnaire ». Pier Giorgio
est l’exemple parfait du « disciple-missionnaire »,
qui se sait envoyé par Dieu auprès de ses frères et sœurs dans le besoin. Mais
Pier Giorgio n’est pas du tout un « loner »
(un « solitaire »), quelqu’un
qui travaille seul et de façon isolé. Pier Giorgio a un très grand sens de
l’amitié nécessaire à tout apostolat. « Il les envoya deux par deux » dit l’évangile. Pier Giorgio
avait un très bon cercle d’amis. Quand ces joyeux lurons allaient servir les
pauvres, ils commençaient par se donner rendez-vous devant le « baptistère » de l’église de la Consolata à Turin, et là, tous ensemble, ils
invoquaient la Vierge
pour qu’Elle les accompagne auprès des malheureux.
« Les soixante-douze
disciples revinrent tout joyeux, en disant:« Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » Jésus leur dit: « Voici que je
vous ai donné le pouvoir d’écraser
serpents et scorpions, et sur toute la
puissance de l’Ennemi: absolument rien ne pourra vous
nuire.Toutefois, ne vous réjouissez pas parce
que les esprits vous sont soumis; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les
cieux. »
Jésus ici, nous invite à
la « pureté d’intention »,
à faire le bien pour la bonne raison; pas pour se faire voir, pas pour avoir du
succès, et même du succès missionnaire, pas pour notre gloire personnelle. Pier
Giorgio est pour moi un très grand modèle d’être humain qui a toujours
travaillé dans la vigne du Seigneur avec une grande pureté d’intention. Je suis
en train de lire le livre de sa sœur Luciana sur les derniers jours de la vie
de Pier Giorgio. Lors de la dernière semaine de sa vie, alors qu’il est à table
à la maison avec sa famille, un invité dit à la famille qu’on a parlé de Pier
Giogio dans une église à Turin, en le présentant comme un modèle. En entendant
cela Pier Giorgio s’est exclamé à deux reprises: « Ce sont des niaiseries » (« sono sciocchezze »).
Durant cette même semaine, Pier Giorgio marche sur la rue en compagnie d’un ami
et dit à cet ami: « J’ai placé tout mon avoir dans une banque qui
donne du mille pour un ». Son ami a sûrement compris ce que voulait dire
Pier Giorgio. Ce dernier n’avait pas un sou non seulement en banque, mais aussi
en poche. Mais ce qu’il faisait, il le faisait pour le Royaume des cieux:
« Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers
les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des
trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas
de voleurs qui percent les murs pour voler. (Mt 6, 19-20).
(1) Une Année bienheureux Pier Giorgio Frassati – ZENIT – Francais
https://fr.zenit.org/articles/une-annee-bienheureux-pier-giorgio-frassati/
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