Des conversions étonnantes
S’il existe un sujet qui touche les gens, c’est bien l’histoire des conversions. Il y a « l’histoire des religions »; mais il y a aussi « l’histoire des conversions ». La conversion d’un être humain par Dieu, est, selon moi, un des miracles les plus éclatants que Dieu puisse faire. Pourquoi? Parce que la liberté de l’être humain est le terrain le plus sacré que Dieu veut respecter. J’ai commencé, en paroisse, ce que j’ai appelé : « les soirées cinéma ». À tous les quinze jours, je présente un film à mes paroissiens. Étant un cinéphile, je choisis bien sûr les films qui m’ont touché et qui comportent des valeurs évidentes à mes yeux. Dans deux jours, je présenterai le film « Bruce the Almighty » (« Bruce le Tout-Puissant »). C’est une comédie mettant en vedette Jim Carrey. C’est l’histoire d’un homme pour qui tout va mal dans la vie : sa conjointe l’a laissé; il perd son emploi, etc. Il se lamente à Dieu et Dieu (joué par Morgan Freeman, un acteur noir, vêtu d’un admirable complet blanc) lui apparaît. Dieu donne ses pouvoirs à cet homme, pour une période d’environ trois semaines, mais avec certaines recommandations et restrictions; par exemple, il ne pourra pas jouer avec la liberté humaine. Cela, c’est sacré. Autrement dit, il ne pourra pas forcer sa petite amie à revenir vivre avec lui. Or les conversions sont des miracles étonnants précisément pour cela : dans certains cas, il semble que Dieu veuille tellement se manifester à ses enfants, qu’Il semble presque forcer ses enfants à croire en Lui. La lumière qu’il répand sur eux et en eux, est tellement fulgurante, que les gens ne peuvent presque pas faire autrement que de croire. Nous aimerions tous, je pense, que cela nous arrive. Mais c’est impossible. Dieu respecte trop la liberté des gens pour faire ce genre de miracle à grande échelle. D’ailleurs, en un sens, si un être humain se convertit à Dieu, sans que Dieu ait usé de moyens extraordinaires (si je puis m’exprimer ainsi) pour l’attirer à Lui, cela aussi est un miracle, et un grand miracle. Comme le disait si bien le pape saint Grégoire le Grand, « la conversion d’un pécheur invétéré coûte plus à Dieu, et en ce sens est plus miraculeuse, que la résurrection d’un mort ».
Les « revues catholiques » sont un des endroits où l’on retrouve régulièrement des témoignages de conversions. Notre Congrégation religieuse, les Oblats de la Vierge Marie , édite une de ces revues : La revue Sainte Rita. Cette revue est sous la responsabilité du Père Alain Vaillancourt, omv, qui habite à Nice. En ce mois de mars, nous trouvons dans la Revue Sainte Rita, un témoignage assez bouleversant de conversion. Il me fait plaisir de vous le partager aujourd’hui. Il s’agit de la conversion de madame Christine Roy.
« Des ténèbres à la Lumière :
une expérience fulgurante »
« À la demande d’une entrevue pour recueillir son témoignage, Christine Roy répond le plus naturellement du monde : « Si c’est la volonté du Seigneur, c’est d’accord ». Car, pour ce professeur des écoles, la foi est comme une respiration. Tous ses faits et gestes sont réalisés en référence et en lien avec Dieu. »
« Vingt ans sans Dieu »
Issue d’une famille catholique pratiquante et ayant vécu ainsi jusque-là, Christine Roy s’est éloignée de Dieu vers l’âge de vingt ans. Des souffrances vécues pendant son enfance ont alors refait surface : « Je pleurais beaucoup et j’éprouvais souvent des désirs de suicide ». Ses études l’ont amenée à prendre contact avec des auteurs et des professeurs qui niaient l’existence de Dieu, ce qui la déboussolait et la révoltait, au point de se dire : « Dieu n’existe pas, on m’a menti ». Elle s’est alors mise à chercher la vérité. Cette question la hantait : qu’est-ce que la vérité ? Sac au dos, elle a voyagé, passé un mois et demi en Inde et au Népal, deux ans en Amérique latine… Elle y a vu beaucoup de misère et de souffrance, des hommes et des femmes mal nourris, des enfants exploités, des dirigeants utilisant leur pouvoir pour écraser ceux dont ils étaient censés assurer la vie et la sécurité, ce qui a creusé en elle un sillon de compassion qui guide aujourd’hui sa prière d’intercession pour le monde. Ella a vécu une quinzaine d’années, sans être mariée, avec le père de ses enfants. Elle résume cette période de sa vie en disant : « Je ne croyais plus ni en Dieu, ni en l’homme et j’étais fière de moi. Ni Dieu, ni maître ! Je faisais ce que je voulais et j’étais libre de toute contrainte ».
« La nuit lumineuse »
Vers l’âge de quarante ans, la « prof de gym » qu’elle était s’est vu forcer de marcher avec des béquilles, aux prises, pendant deux ans, avec un grave problème aux genoux. Au même moment, elle a découvert l’infidélité de son conjoint, alors que, pour elle, la fidélité était « une valeur sacrée ». Habitée par le découragement, la désespérance et l’idée du suicide, elle s’est retrouvée, une nuit, dans un champ, près de la déchetterie de son village, se sentant elle-même « un déchet ». « Je me suis roulée par terre, j’ai hurlé ma souffrance, je voulais mourir et je me demandais : « qui peut bien m’aider ? ». J’avais beau penser aux membres de ma famille, à des amis ; je ne voyais personne. Et tout à coup, j’ai senti mon cœur se déchirer en deux. Accroupie, les poings fermés, le visage tourné vers le sol, j’ai crié : « Dieu ! ». Instantanément, j’ai vu un rayon de lumière descendre du ciel, comme celui d’un puissant projecteur. En un instant, je ne souffrais plus, je n’avais plus froid. Rien. Aucune pensée ! J’ai ressenti que ce rayon de lumière, dans lequel je baignais, était Quelqu’un, une personne : l’Amour dans toute sa pureté et sa puissance et, intérieurement, je me suis exclamée : « Alors, tu existes ! ». Dieu était là pour moi, et j’ai compris qu’il était en même temps partout dans l’univers. Je suis restée là, enveloppée de cette magnifique lumière silencieuse et j’ai également eu la certitude que Dieu ne me retirait rien de ma personnalité. Puis, je me suis mise à marcher lentement sans savoir où j’allais, mais en me laissant guider, car j’avais confiance. Je suis sortie des champs, traversé le village et me suis arrêtée devant l’église. Sur le portail, il y avait une affiche avec l’horaire des messes. Je me suis alors rappelé mon enfance et mon adolescence de pratiquante et je me suis senti invitée à retourner à l’église, à la messe, à la prière… Puis, ce rayon de lumière – j’ai su par la suite que c’était l’Esprit Saint – m’a conduite jusqu’au cimetière où j’ai compris qu’il me fallait prier pour les âmes du purgatoire, ce que j’ai fait sur place. Le lendemain matin, je me suis réveillée avec une joie immense et le goût de crier au monde entier : « Dieu existe et il nous aime tous infiniment ! ».
« Les Sacrements, l’Adoration, la Prière… »
À la suite de cette expérience fulgurante, Christine a senti le besoin de trouver un accompagnateur spirituel, un prêtre qui ait « des réponses justes par rapport à ma vie passée ». Tout d’abord, elle a rompu avec son conjoint ; ensuite, contre toute attente, elle a réussi le concours de professeur des écoles et, un an après, elle a été guérie des genoux, lors d’un pèlerinage à Lisieux. Puis, au bout de deux mois et demi, dans une église, elle s’est senti poussée vers un homme, un moine, à qui elle s’est confessée pour la première fois depuis vingt ans. Ce dernier lui a dit : « Croyez que Dieu vous pardonne tous vos péchés et qu’il vous redonne votre âme de baptisée nouveau-né. Comme pénitence, vous allez faire de l’adoration, là-bas, dans la chapelle. Le Christ est vraiment présent dans cette hostie. Ouvrez-lui votre cœur et laissez entrer sa lumière ». Elle poursuit : « Arrivée devant l’ostensoir, j’ai dit : Dieu, si tu es là, je t’ouvre mon cœur, viens. Alors, de l’hostie, est sorti un rayon de lumière qui m’a enveloppé le cœur de tendresse ».
Quelques années plus tard, lors d’une retraite dans une maison de la Communauté des Béatitudes, elle a vécu une nuit complète d’adoration, durant laquelle «le Christ m’a montré son beau visage de Ressuscité».
Aujourd’hui, elle consacre une heure par jour à l’adoration, en plus d’assister quotidiennement à la messe. Elle a une vie de prière intense marquée par la récitation du chapelet et des psaumes, trois fois par jour, en union avec les Fraternités monastiques de Jérusalem. Elle a une dévotion particulière envers l’Esprit Saint, le Sacré-Cœur de Jésus et la Sainte Famille. Depuis ses séjours dans des pays en difficulté, elle se sent appelée à intercéder pour tous ces humains dans la misère et pour ceux qui en sont responsables. Avant de commencer son récit, elle a tenu à dire une dizaine de chapelets et à faire une prière à l’Esprit Saint, lui demandant de la guider dans tout ce qu’elle allait partager aux lecteurs de la Revue Sainte-Rita. Elle connaissait d’ailleurs la revue, dont ses parents sont de fidèles lecteurs. Elle exprime la conviction que, quand Dieu donne des grâces, il veut qu’elles soient partagées, ajoutant : « Que la gloire de Dieu resplendisse sur ceux qui liront ce témoignage, pour qu’il porte les fruits que Lui désire. »
Enfin, elle conclut par cette profession de foi : « Le Christ est vraiment présent dans l’Eucharistie et nous le recevons dans notre cœur lorsque nous communions. Il nous désire et nous attend avec un amour et une tendresse infinis, pour chacun de nous, à la messe, à l’adoration, dans la lecture de sa Parole et dans tous les sacrements de son Église, qui est vraiment son Corps. C’est ce qu’il me fait vivre et ressentir de plus en plus profondément dans mon cœur, car Dieu est mon Amour ! ». (Source : © Revue Sainte Rita n° 634, mars 2014, pages 7-9. Propos recueillis par Michel Lemay )
En complément de ce témoignage, M. Michel Lemay, qui a recueilli les propos de Mme Roy, montre les similitudes qui existent entre la conversion de Mme Roy et la conversion d’un journaliste français très connu : André Frossard, l'auteur du livre « Dieu existe, je L'ai rencontré », qui fut reçu comme une bombe en France, en 1969 :
« Dieu existe, je l’ai rencontré »
Le témoignage de Christine Roy n’est pas sans rappeler celui d’André Frossard. Contrairement à celle-ci, ce journaliste, conférencier et membre de l’Académie française a été élevé dans un milieu complètement athée, « celui où l’existence de Dieu ne se pose même plus » et dans « le seul village de France où il y eût une synagogue, et pas d’église ». Un jour, dans la chapelle des religieuses de l’Adoration réparatrice, rue Gay-Lussac, à Paris, il a rencontré le Christ « dans une silencieuse et douce explosion de lumière ». Il en a fait le récit dans « Dieu existe, je l’ai rencontré », paru en 1969. Christine Roy a fait la rencontre du Christ venu vers elle dans le silence de la nuit et dans un splendide « rayon de lumière », dans un champ et au cœur d’un immense désarroi. Elle s’est alors exclamée : « Alors, tu existes ! ». Celui qui est, qui était et qui vient était là pour André Frossard, en 1935, au beau milieu de la cité. Une soixantaine d’années plus tard, il était là aussi pour Christine Roy, en pleine campagne ! M. L.
André Frossard "Dieu existe je l'ai rencontré" - Vidéo Ina.fr | |
www.ina.fr/video/CPF1000561127 Feb 2013 - 7
min Entretien avec André FROSSARD à l'occasion de la sortie de son livre "Dieu existe je l'ai ... |
Une autre conversion spectaculaire est celle de Didier Decoin. Didier Decoin n’était pas croyant. Alors qu’il s’apprêtait à écrire sur papier les pensées qui venaient de lui arriver à l’esprit et qui semblaient constituer des arguments probants concernant la non existence de Dieu, il fut touché par la grâce qui l’a persuadé en un instant de l’existence de Dieu:
" Ma conversion est arrivée de manière très inattendue. Je ne la demandais pas, je ne la souhaitais pas. J'étais jeune et bien dans ma peau. Pas besoin de savoir qui faisait tourner le monde. J'étais heureux, tout me réussissait : la vie professionnelle et les filles. Mon expérience de conversion est arrivée de façon brutale, un soir, vers 22 heures.
En un instant, j'ai eu la certitude, formidable, de la non-existence de Dieu. Le temps d'aller noter cette découverte sur mon carnet, j'en suis arrivé à l'illumination contraire. J'ai expérimenté la visite, "le frôlement" de quelqu'un que j'ai appelé Dieu par manque de vocabulaire et qui me manifestait son existence, sa présence, son amour, sa miséricorde. J'ai passé la nuit entière dans une prière sans mots...
La faim inouïe de Dieu envers l'homme
Cette "illumination" a provoqué une telle plénitude, une telle sensation de bien-être, de toucher à un bonheur apaisant que cela ne pouvait venir que de Dieu. Je ne vois pas comment on peut fabriquer soi-même une joie aussi pure. J'ai donc fait place à cet être infini et proche. Le Christ ne s'est pas imposé d'emblée. Je me suis d'abord tourné vers les autres religions monothéistes. J'étais attiré par le judaïsme et l'islam. Puis j'ai progressivement découvert la Trinité. Les Evangiles sont alors devenus mes protéines quotidiennes.
C'est par la messe que je me suis rapproché du Christ. La présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie ne m'étonne pas de la part du "visiteur du soir" qui m'a cherché alors que je ne le cherchais pas. Cet être immense veut, à l'invocation du prêtre, se donner à l'homme dans le pain ! On reconnaît la faim inouïe de Dieu envers l'homme.
Et puis la Résurrection m'a bouleversé. C'est la plus grande nouvelle de l'histoire de l'humanité et nous sommes détenteurs de ce message fou et foudroyant : "la mort n'existe pas". Vous imaginez cette dépêche au journal de 20 heures ? Voilà ce qu'a annoncé Marie de Magdala un dimanche matin. Quelle joie ! l'Evangile est rempli de cette joie. Et c'est pour moi devenu une attitude fondamentale. " (Tiré de: Conversion de Didier Decoin : un retournement total et joyeux - Croire )
Didier Decoin raconte en divers mots cette expérience fondamentale:
" Ce type d’expérience relève de l’indicible. On ne voit rien, on n’entend rien. Mais un choc se produit. Le souvenir est resté dans ma mémoire plus précis qu’une photo. C’était un 8 septembre. Il était 11 heures du soir. J’avais une chambre avec un petit lavabo dans notre maison de campagne. Je me suis brossé les dents et, soudain, j’ai eu l’intuition que Dieu n’existait pas. C’était tout le contraire d’une conversion. Je suis allé vers ma table de nuit pour noter cette idée. Le temps d’arriver jusqu’à mon stylo, un renversement complet, indescriptible, s’est opéré en moi. Toujours sans rien voir ni rien entendre, me vint la soudaine conviction, non par réflexion, mais par évidence, aveuglante évidence, que ce Dieu dont je croyais pouvoir démontrer la non-existence une minute plus tôt existait. Plus, qu’il était vivant et créait entre Lui et moi une relation d’amour. " (Tiré de: Didier Decoin : Depuis que j'ai la foi, je sais | Psychologies.com )
Pour ceux et celles que cela intéresse, voir aussi le texte que j'ai mis sur mon blogue: Dieu ma joie: Didier Decoin: à contre-courant
Sur mon blogue, j’ai déjà parlé de d’autres conversions fulgurantes. Une d’elles est celle d’Éric-Emmanuel Schmitt, l’auteur francophone le plus lu sur la planète. Voir à ce sujet, mon blogue intitulé « Sens ou non- sens » (Dieu ma joie: Sens ou non-sens)
Sur mon blogue, j’ai déjà parlé de d’autres conversions fulgurantes. Une d’elles est celle d’Éric-Emmanuel Schmitt, l’auteur francophone le plus lu sur la planète. Voir à ce sujet, mon blogue intitulé « Sens ou non- sens » (Dieu ma joie: Sens ou non-sens)
Étonnantes et fort parlantes !!
RépondreSupprimerdites moi donc ou est Dieu quand un enfant de 12 ans se suicide? ou qu'un auy=tre de 4 ans meurt sous les coups de son père? ou est donc le rayon de lumiere?
RépondreSupprimerChère Maelyne,
SupprimerJe pense que la meilleure réponse que l'on puisse donner à tes interrogations, c'est le juif Élie Wiesel qui l'a formulée:
Sans aucun doute l’expérience la plus tragique de toutes pour Elie Wiesel fut de devoir assister au calvaire d’un jeune prisonnier. Il le décrit ainsi:
« Les gardiens avaient d’abord torturé leur victime avant de le pendre. “C’était un enfant au visage fin et beau…. Le visage d’un ange malheureux, un ange au regard triste.” »
Peu avant que l’enfant ne soit pendu, Elie entendit quelqu’un murmurer derrière lui : « Où est le bon Dieu? Où est-il ? » Des milliers de prisonniers durent assister à l’agonie de cet enfant. Une agonie qui dura une demi-heure. Puis chaque prisonnier devait défiler devant le supplicié et le regarder attentivement. Derrière moi, raconte Elie Wiesel, j’entendais le même homme demander : « Où donc est Dieu? » Et je sentais en moi une voix qui lui répondait : « Le voici, il est pendu ici à cette potence [2] ».