Une confidence du pape François

Une confidence du pape François

Chers amis,

Vous avez sûrement remarqué, tout comme moi, que les paroles des papes qui souvent nous touchent le plus, sont des paroles que nous ne retrouvons pas dans leurs textes écrits, mais qui ont été prononcées alors que le Saint Père laissait pour un moment son texte et improvisait en quelque sorte sous l’impulsion du Saint-Esprit.

Nous avons eu un exemple de cela hier lors de l’audience générale donnée par le pape François via l’internet. Le thème de son enseignement était la cinquième béatitude prononcée par Jésus dans l’évangile selon saint Matthieu: « HEUREUX LES MISÉRICORDIEUX CAR ILS OBTIENDRONT MISÉRICORDE ».

Si vous regardez et écoutez la vidéo qui reproduit intégralement les paroles du pape (1), vous remarquerez que le pape François dit ceci à la quatorzième minute et seizième seconde (14 :16) :

« Je me souviens que ce thème a été choisi lors du premier Angelus que j’ai dû dire comme pape: LA MISÉRICORDE. Et cela a été très imprégné en moi comme un message que comme pape, je devrais toujours donner, un message qui doit être de tous les jours: LA MISÉRICORDE. Je me rappelle que ce jour-là, je le dis un peu avec honte, j’ai dû faire de la publicité pour un livre sur la Miséricorde du cardinal Kasper qui venait de sortir (2). Pause: le pape a fait à ce moment-là une pause et fouillant dans ses souvenirs, il a dit :  Ce jour-là, j’ai senti de façon tellement forte, que ce message, je dois le donner comme évêque de Rome: MISÉRICORDE, MISÉRICORDE, s’il vous plaît; et PARDON. »

Je remercie le Seigneur d’avoir permis que je puisse connaître l’italien. C’est grâce à ce don de Dieu que je puis savourer de tels moments et en faire profiter mes frères et sœurs dans la foi et mes frères et sœurs du monde entier.   

Voici le texte de l’Angelus (le premier Angelus que le pape François a livré au monde entier) dont parle le pape dans le message ci-dessus :

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 17 mars 2013

Vidéo

Frères et sœurs, bonjour !

Après la première rencontre de mercredi dernier, aujourd’hui je peux adresser à nouveau mes salutations à tous ! Et je suis heureux de le faire un dimanche, le jour du Seigneur ! Cela est beau, c’est important pour nous chrétiens : nous rencontrer le dimanche, nous saluer, nous parler comme à présent ici, sur la place. Une place qui, grâce aux médias, a les dimensions du monde.

En ce cinquième dimanche de Carême, l’Évangile nous présente l’épisode de la femme adultère (cf. Jn 8, 1-11), que Jésus sauve de la condamnation à mort. On est frappé par l’attitude de Jésus : nous n’entendons pas des paroles de mépris, nous n’entendons pas des paroles de condamnation, mais seulement des paroles d’amour, de miséricorde, qui invitent à la conversion. « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, désormais ne pèche plus ! » (v. 11). Eh !, frères et sœurs, le visage de Dieu est celui d’un père miséricordieux, qui a toujours de la patience. Avez-vous pensé, vous, à la patience de Dieu, la patience qu’il a avec chacun de nous ? Telle est sa miséricorde. Il a toujours de la patience, de la patience avec nous, il nous comprend, nous attend, il ne se fatigue pas de nous pardonner si nous savons revenir à lui avec le cœur contrit. « Grande est la miséricorde du Seigneur », dit le Psaume.

Ces derniers jours, j’ai pu lire le livre d’un cardinal — le Cardinal Kasper, un théologien de valeur, un bon théologien — sur la miséricorde. Et ce livre m’a fait beaucoup de bien, mais ne croyez pas que je fais de la publicité pour les livres de mes cardinaux ! Il n’en est pas ainsi ! Mais il m’a fait beaucoup de bien, beaucoup de bien... Le Cardinal Kasper disait que ressentir la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une telle patience... Souvenons-nous du prophète Isaïe, qui affirme que même si nos péchés étaient rouges écarlates, l’amour de Dieu les rendra blancs comme neige. C’est beau, la miséricorde ! Je me souviens, à peine devenu évêque, en l’année 1992, est arrivée à Buenos Aires la Vierge de Fatima et l’on a fait une grande messe pour les malades. Je suis allé confesser, lors de cette messe. Et presque à la fin de la messe, je me suis levé, je devais administrer une confirmation. Est venue à moi une femme âgée, humble, très humble, elle avait plus de quatre-vingts ans. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Grand-mère — parce que chez nous, nous appelons ainsi les personnes âgées : grand-mère — vous voulez vous confesser ? ». « Oui !», m’a-t-elle dit. « Mais si vous n’avez pas péché... ». Et elle m’a dit : « Nous avons tous péché... ! ». « Mais peut-être le Seigneur ne les pardonne pas... ». « Le Seigneur pardonne tout !», m’a-t-elle dit : sûre d’elle. « Mais comment le savez-vous, vous, Madame ? ». « Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas ». Il m’est venue l’envie de lui demander : « Dites-moi, Madame, vous avez étudié à la Grégorienne ? », parce que cela est la sagesse que donne l’Esprit Saint ; la sagesse intérieure vers la miséricorde de Dieu. N’oublions pas cette parole : Dieu ne se fatigue jamais de nous pardonner, jamais ! « Eh, mon père, quel est le problème ? ». Eh, le problème est que nous, nous nous fatiguons ! Nous ne voulons pas ! Nous nous fatiguons de demander pardon ! Lui ne se fatigue pas de pardonner, mais nous, parfois, nous nous fatiguons de demander pardon. Ne nous fatiguons jamais, ne nous fatiguons jamais ! Lui est le Père plein d’amour qui toujours pardonne, qui a ce cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi apprenons à être miséricordieux avec tous. Invoquons l’intercession de la Vierge qui a eu entre ses bras la Miséricorde de Dieu fait homme. À présent prions tous ensemble l’Angélus :

[prière de l’Angélus]

Oui, le pape François est d’abord et avant tout le PAPE DE LA MISÉRICORDE DIVINE.

(1)   

«En pardonnant on est pardonné, c'est le secret de la miséricorde»

Vatican News·Il y a 1 jour

(2) Je suis sûr que le pape n’a pas honte d’avoir fait connaître le magnifique livre de son ami le cardinal Kasper. Je pense qu’il veut dire qu’il a un peu honte de faire de la publicité un point c’est tout.