Mon pèlerinage sur les pas de Pier
Giorgio
P. Guy Simard, omv, célébrant la messe à côté du lit sur lequel Pier Giorgio est mort
Chers amis, j’arrive d’un voyage
de dix jours en Italie. Ce voyage avait deux buts: participer au 27ème
séminaire sur les Cellules paroissiales d’évangélisation (CPÉ) qui a eu lieu à la
paroisse Saint Eustorgio à Milan du 19 au 22 mai, et faire un pèlerinage de
trois jours sur les pas de mon saint masculin préféré: Pier Giorgio Frassati.
Ce furent deux très belles expériences. Mais le pèlerinage sur les pas de Pier
Giorgio fut le sommet (clin d’œil ici à
Pier Giorgio qui escaladait les sommets de ses chères montagnes) de mon
périple en Italie.
Pendant de très nombreuses
années, j’avais deux saints préférés. Ma sainte féminine préférée est sainte
Thérèse de l’Enfant-Jésus, morte à 24 ans. Mon saint masculin préféré a été durant la plus grande partie de mon existence, saint Jean-Marie Vianney, le saint curé
d’Ars. Mais voilà que depuis deux ou trois ans, Pier Giorgio a détrôné en quelque sorte saint
Jean Marie Vianney dans mon cœur, et occupe désormais la première place dans ma vie, comme
modèle masculin de sainteté. Ce n’est pas peu dire et ce n’est pas chose
évidente pour moi d’avoir relégué le saint curé d’Ars au second rang dans mon cœur. Mes
deux saints préférés sont donc désormais tous les deux morts à 24 ans. Je sais que Pier
Giorgio n’est pas encore canonisé, mais il le sera sûrement. Plusieurs
personnes croient fermement que le pape François, lors des Journées Mondiales de la
Jeunesse qui auront lieu à Cracovie à la fin du mois de juillet, annoncera la
date de la canonisation de Pier Giorgio, en présence de la dépouille mortelle du
jeune Bienheureux qui sera transportée en Pologne spécialement pour les JMJ (Journées Mondiales
de la Jeunesse ). Je suis moi aussi personnellement persuadé que le pape posera ce geste lors des JMJ de cet été.
Avant mon récent voyage en
Italie, j’aimais beaucoup Pier Giorgio, mais je n’avais pas encore réalisé à
quel point cet homme est un grand saint; un
très grand saint. C’est ma visite à Pollone,
où Pier Giorgio passait ses vacances d’été, qui a été pour moi l’occasion de
découvrir à quel point le jeune bienheureux italien est un disciple de Jésus
EXTRAORDINAIRE. Madame Mira (91 ans), une amie de la famille Frassati qui vit à
Pollone, nous a fait visiter la
résidence Amétis, qui est la maison de campagne de la famille Amétis, la
famille de la mère de Pier Giorgio. Cette résidence est un véritable château à
mes yeux. Dès l’arrivée devant le portail de la maison, nous sommes impressionnés par
la majesté et la beauté des lieux. Cette immense résidence entourée de fleurs
et d’arbres tous plus beaux les uns que les autres, nous plonge dans
l’aristocratie du nord de l’Italie au début du siècle dernier. Voici selon moi, le premier miracle que l'on retrouve dans la vie de Pier Giorgio Frassati: comment un jeune d’une
vingtaine d’années qui se sait le seul héritier légitime (car il était le seul fils de ses parents) d’un père et d’une mère
très riches, a pu vivre aussi pauvrement et consacrer toute sa vie au service
des pauvres qu’il considérait comme ses maîtres? C’est Wanda, la nièce de Pier
Giorgio (la fille de Luciana qui était
l’unique sœur de Pier Giorgio) qui a le mieux décrit, selon moi, le miracle
qu’est Pier Giorgio:
« Dieu
a donné à Pier Giorgio tous les attributs extérieurs qui auraient pu le
conduire à faire les mauvais choix: une famille riche, une très belle
apparence, sa masculanité, la santé, et le fait d’être le seul
héritier d’une famille puissante. Mais Pier Giorgio a écouté l’invitation du
Christ: « Viens, suis-moi ».
Il a anticipé d’au moins 50 ans, la compréhension de l’Église et la nouvelle
direction du rôle des laïcs. » (1)
Un des
moments les plus touchants de ma visite à Pollone, fut la messe que j’ai
célébrée juste à côté du lit sur lequel Pier Giorgio est mort, au terme d’une
maladie foudroyante. Ce fut très impressionnant de tenir Jésus Eucharistie dans
mes mains en un lieu où un grand amant de l’eucharistie a vécu. L’évangile du
jour, que j’ai proclamé et commenté dans cette chambre bénie, m’a aussi
beaucoup impressionné. C’était le lundi 23 mai 2016. La liturgie du jour était
celle du lundi de la 8ème semaine du temps ordinaire pour les années
paires. L’évangile qui est proclamé ce jour-là, nous rapporte la rencontre de
Jésus avec le jeune homme riche en Marc 10, 17-27. Jésus demande à un jeune homme riche ((c’est l’évangile de Matthieu qui nous révèle que l’homme était jeune) de quitter toutes ses richesses, de les donner aux pauvres, et de se mettre à sa suite:
" « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit: « Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10, 21)
C’est cet évangile que le pape Jean-Paul II a commenté lors de l’année où il a inauguré les Journées Mondiales dela Jeunesse, en 1985. Cette année-là, le pape a écrit une lettre
magnifique à tous les jeunes du monde entier et il a commenté durant toute la
lettre, la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche, en Marc 10, 17-27 (2).
" « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. Il lui dit: « Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres; alors tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » (Mc 10, 21)
C’est cet évangile que le pape Jean-Paul II a commenté lors de l’année où il a inauguré les Journées Mondiales de
Madame
Mira Riba, alors que nous étions dans la résidence Amétis, a
étalé devant nous divers livres sur Pier Giorgio. J’en ai acheté trois, dont le
livre écrit par Luciana, la sœur du Bienheureux, intitulé: La charité de Pier Giorgio mon frère. C’est en lisant ce livre dans
l’avion lors de mon voyage de retour, que j’ai réalisé à quel point Pier
Giorgio est un grand saint. Ce livre est constitué de témoignages recueillis
par Luciana durant deux ans, durant les années 1950 et 1951. Ces témoignages,
tout à fait crédibles car le nom du témoin est toujours indiqué, prouvent hors
de tout doute à mes yeux que Pier Giorgio Frassati est un GRAND SAINT. Je ne
vous demande pas de me croire sur parole, mais je vous invite tous à vous
procurer ce livre. On peut se procurer le livre en ligne, chez eBay (3).
Guy Simard, signant le livre des visiteurs, aux côtés de Mme Mira Riba,
en la résidence Amétis à Pollone.
Comme
fruits attendus de mon pèlerinage, j’ai demandé à Pier Giorgio de m’obtenir de
Dieu trois grâces.
-
la grâce de la pureté
de cœur
-
la grâce d’aimer
davantage Jésus Eucharistie
-
la grâce d’aimer les
pauvres comme il les aimait
Qu’est-ce
que la pureté de cœur? La pureté de cœur est souvent associée à la chasteté, et
à juste titre. Pour moi, la pureté de cœur consiste à voir Dieu en tous et en
tout. Voilà une des caractéristiques de Pier Giorgio: il voyait Dieu en tous,
spécialement dans les pauvres:
« Jésus,
dans la Communion ,
me fait une visite chaque matin, et, moi, je la lui rends selon mes misérables
moyens: en visitant les pauvres. » (4)
J’ai lu quelque part, que quiconque rencontrait Pier Giorgio, pouvait deviner instinctivement que ce
jeune homme avait un cœur pur. Je le crois. Selon moi, Pier Giorgio a reçu de
Dieu le don d’un cœur pur et chaste. Mais cela ne veut pas dire que tout était
facile pour lui de ce côté, comme en témoigne la citation qui suit, dans laquelle
Pier Giorgio dit clairement que le fait de se dépenser pour le service et
l’amour des pauvres, « contribue à
refréner les passions ».
« Mais
je crois pouvoir ajouter que la
Confrérie de Saint-Vincent-de-Paul, grâce aux visites chez
les pauvres, contribue à refréner nos passions, et nous incite sans cesse
davantage à nous mettre dans la bonne voie, celle qui nous permettra d’arriver
à bon port. Le fait de prendre part tous les jours à ces manifestations de foi,
grâce auxquelles souvent les familles arrivent à supporter leurs maux, de
prendre part à leur sacrifice continuel et à tout ce qu’elles font pour l’amour
de Dieu, nous oblige bien souvent à nous poser cette question: « Moi qui ai reçu de Dieu tant de
choses, je suis resté si négligent, si méchant? Et eux qui n’ont pas été
privilégiés comme moi, sont, de ce fait, infiniment meilleurs que moi. » Et
c’est alors que nous nous proposons en conscience de suivre dorénavant toujours
davantage le Chemin de la Croix ,
le seul qui nous conduit au salut éternel. » (5)
« En
substance, n’oublions jamais que, si la maison est sordide, c’est vers le
Christ que nous allons. Rappelle-toi ce que dit Notre-Seigneur: « Le
bien que l’on fait aux pauvres, c’est à moi qu’on le fait. » Et il
poursuivit: « Autour des malades, autour des malheureux, je vois une
lumière particulière, une lumière que nous n’avons pas, nous. » (6)
Comme
le dit Wanda dans une vidéo que l’on peut visionner sur internet, toute la vie
de Pier Giorgio se résume en un mot ou un nom: JÉSUS. Ce jeune Bienheureux
aimait tellement Jésus et spécialement JÉSUS EUCHARISTIE! Il avait eu la
permission de son directeur spirituel, de communier à chaque jour, ce qui était
très rare à son époque. On dit qu’il demeurait quinze minutes en action de
grâce après avoir reçu la communion. Il recevait alors l’énergie nécessaire pour aller
joyeusement et allègrement à la rencontre de Jésus dans ses chers pauvres. Ce
jeune homme accomplissait tant de bien en une journée, visitait tant de
malades, qu’il est difficile pour nous, gens du 21ème siècle, ce
comprendre et de concevoir comment il pouvait abattre tant de besogne en
vingt-quatre heures. Il lui arrivait de passer des nuits en adoration devant le
Saint-Sacrement et de quitter l’église à cinq heures du matin, pour aller
escalader les montagnes.
Je veux
terminer ce court témoignage en indiquant un aspect très important de la vie et
de la spiritualité de Pier Giorgio Frassati. Pier Giorgio est réellement un
prophète pour notre temps car il ne s’est jamais considéré comme un ange.
Qu’est-ce que je veux dire par là? L’homme et la femme modernes, sans même s’en
apercevoir, vivent pour la plupart comme s’ils étaient des anges, c’est-à-dire
de purs esprits. Ils passent une grande partie de leurs journées sans bouger,
en personnes sédentaires, et ne faisant travailler que leur esprit. De là vient
qu’il y ait tant de dépressions nerveuses aujourd’hui. En oubliant que nous avons un
corps, et que ce corps est fait pour bouger, pour dépenser de l’énergie, nous
accumulons inutilement du stress et notre santé psychologique en souffre. Je le
sais par expérience. La plus grande épreuve de ma vie a eu lieu en 1997 et
1998. J’ai alors fait une dépression sévère qui a entraîné des idées
suicidaires et un séjour d’un mois dans un hôpital psychiatrique de Montréal.
Cette dépression a duré neuf mois. Ce fut l’enfer. Si vous le désirez, vous pourrez regarder une vidéo dans laquelle je témoigne de la façon dont j'ai été guéri de cette dépression, en cliquant sur le lien mis au bas de ce blogue (7). Je sais maintenant que si
j’avais fait bouger mon corps davantage, avant ma dépression, j’aurais
probablement évité cette maladie. Durant ma convalescence, j’ai fréquenté l’Institut de Formation Humaine Intégrale de Montréal (IFHIM). Durant cette année, j’ai appris que toutes
nos tensions se logeaient dans notre corps. Nous pensons instinctivement que
nos tensions se logent dans notre esprit. Nous ignorons ou nous feignons
d’ignorer que nos tensions se logent d’abord et avant tout dans nos muscles; et
que le meilleur moyen d’éviter une dépression nerveuse, consiste à faire de
l’exercice physique et ainsi « déloger »
les tensions qui se trouvent enfermées dans notre corps, dans nos muscles. Pier
Giorgio était un très grand sportif. Il a pratiqué le ski, le vélo, la natation,
l’équitation, mais surtout l’alpinisme. Ses chères montagnes étaient, après
Dieu, la joie de sa vie:
« J’ai laissé mon cœur sur ces monts,
avec l’espérance de le retrouver cet été, en faisant l’ascension du mont
Blanc. » (4 mars 1923) (8)
« Je
voudrais, si mes études me le permettaient, passer des journées
entières sur la montagne et y
admirer, dans cette atmosphère si pure, la magnificence du Créateur !
« Montagnes,
montagnes, montagnes, je vous aime ! » (Pier Giorgio)
Photo montrant Pier Giorgio escaladant une montagne.
Photo prise un mois avant sa mort et autographiée de sa main.
"Verso l'alto" signifie "Vers le haut".
En terminant, je veux remercier du fond du cœur les personnes qui ont
rendu possible ce pèlerinage sur les pas de mon saint préféré: Mme Annie
Gilbert qui m’a mis en contact avec Mme Germana Moro qui a organisé tout ce
pèlerinage pour nous, nous trouvant des guides et nous recevant dans les locaux
de l’Association Pier Giorgio Frassati à Turin, Mme Mira Riba qui nous a
attendus pendant des heures dans la résidence Amétis à Pollone, et qui m’a fait
un très beau cadeau: le coupe-vent qui lui appartenait, fait en l’honneur
de Pier Giorgio, avec l’indication de l’Association Pier Giorgio Frassati de Pollone sur
le devant du vêtement et une magnifique photo plastifiée du jeune Bienheureux à
l’endos du coupe-vent. Je vais ainsi pourvoir témoigner de mon amour pour Pier
Giorgio à toutes les personnes qui me demanderont: " Qui est ce Pier
Giorgio dont la photo apparaît sur votre coupe-vent? " Un grand merci aussi à nos
deux guides: Chiara e Matteo. Que Dieu vous bénisse! Que Pier Giorgio vous
protège et vous conduise vers les sommets de la sainteté.
Post scriptum: si vous n'avez jamais entendu le magnifique chant que Richard Vidal a composé en l'honneur de Pier Giorgio, je vous invite à le faire dès maintenant. Ce chant est intitulé: "Toujours plus haut ". Lors de notre rencontre avec Mme Germana Moro, la présidente de l'Association Pier Giorgio Frassati à Turin, cette charmante dame nous a dit à quel point elle aimait ce chant. Elle a dit ceci, qui est très beau: "On dirait un chant de montagne ". Quel beau compliment fait à l'auteur! Depuis que j'ai marché sur les pas de Pier Giorgio Frassati, je me rends compte encore plus à quel point M. Richard Vidal a été inspiré en composant ce chant; et je m'en émerveille. Pour entendre le chant, allez sur le lien suivant:
Dieu ma joie: Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"
Post scriptum: si vous n'avez jamais entendu le magnifique chant que Richard Vidal a composé en l'honneur de Pier Giorgio, je vous invite à le faire dès maintenant. Ce chant est intitulé: "Toujours plus haut ". Lors de notre rencontre avec Mme Germana Moro, la présidente de l'Association Pier Giorgio Frassati à Turin, cette charmante dame nous a dit à quel point elle aimait ce chant. Elle a dit ceci, qui est très beau: "On dirait un chant de montagne ". Quel beau compliment fait à l'auteur! Depuis que j'ai marché sur les pas de Pier Giorgio Frassati, je me rends compte encore plus à quel point M. Richard Vidal a été inspiré en composant ce chant; et je m'en émerveille. Pour entendre le chant, allez sur le lien suivant:
Dieu ma joie: Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"
dieumajoie.blogspot.com/2015/11/pier-giorgio-chant-toujours-plus-haut_25.html
(1) Luciana
Frassati, A Man of the Beatitudes Pier
Giorgio Frassati, Novalis, p. 7. La
traduction de la citation est mienne.
(2) Dilecti Amici (31 mars 1985) | Jean Paul II
https://w2.vatican.va/.../john-paul-ii/fr/.../1985/.../hf_jp-ii_apl_31031985_dilecti-amic...
31 mars 1985 - LETTRE APOSTOLIQUE DU PAPE JEAN-PAUL II À TOUS LES JEUNES DU MONDE À L'OCCASION DE L'ANNÉE INTERNATIONALE(3) LA Charité DE Pier Giorgio MON Frère Luciana Frassati 1953 | eBay
www.ebay.fr/itm/La-charite-de-Pier-Giorgio-mon-frere-Luciana-Frassati-1953-/3615.
(4) Luciana
Frassati, La charité de Pier Giorgio mon
frère, Éditions Conquistador, 1953, p. 21.
(5) Ibid,
p. 13.
(6) Ibid,
p. 41.
(7)
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24 avr. 2015 - Ajouté par Guy Simard, omv
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(8) Charles Desjobert, Prier 15 jours avec Pier Giorgio Frassati, Nouvelle Cité, p. 23.
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