Les mains sur le Saint-Suaire
Aujourd’hui, en ce 11 avril 2020, toute l’Église est
recueillie en mémoire de son Seigneur qui repose au tombeau. En ce Samedi
Saint, l’archevêque de Turin et évêque de Suse, Mgr Cesare Nosiglia a
dirigé un moment de prière devant le Saint-Suaire. Quelle belle façon de célébrer
le Samedi Saint ! Le but de cette exposition extraordinaire du Saint-Suaire, était de prier tout spécialement pour le moment si dramatique que nous vivons à cause de la pandémie due au COVID-19. Le pape François a félicité Mgr Nosiglia pour cette initiative qui est merveilleusement accueillie par le peuple de Dieu.
Mgr Cesare Nosiglia, devant le Saint-Suaire, Samedi Saint 2020
Je veux m'arrêter à une des images que nous avons contemplé aujourd'hui via la télévision. Nous avons plusieurs fois vu les mains qui sont sur le Saint-Suaire. Une lectrice a lu un texte qui m'a beaucoup touché. Le voici:
« Nous contemplons tes mains, Seigneur. Ces mains
grandes et habiles au travail rendues fortes dans les années à Nazareth. Ces
mains délicates et attentives, rendues tendres grâce à l’amour de ta Mère. Tes
mains qui ont oint les yeux de l’aveugle, pour qu’il puisse récupérer la vue.
Tes mains qui ont rompu le pain et ont tenu le vin à la dernière Cène, pour que
les disciples puissent communier au don de ta vie. Maintenant, elles sont réunies
sur le corps et elles semblent dire comme il est écrit dans l’évangile de Jean :
« Tout est accompli. » (Jn 19, 30) Aux disciples, elles
parlent de la vérité éternelle de ton Amour qui n’a pas serré les poings pour
se défendre et condamner; mail il les a tenues ouvertes ainsi que les bras, pour
tous et pour toujours. »
J'ai pris connaissance assez récemment d'un détail que je juge assez important concernant la position des mains de l'homme qui figure sur le Saint-Suaire. On remarque que la main gauche est placée au-dessus de la main droite. Quand on connaît les coutumes qui prévalaient à l'époque de Jésus, cela est étonnant. Madame Barbara Frale, qui est une spécialiste du Saint-Suaire, nous dit qu'à l'époque de Jésus c'était la coutume de placer la main droite du défunt sur la main gauche. Cette coutume s'est perpétuée durant des siècles:
« L'habitude de déposer les cadavres les mains jointes su le pubis se retrouve parfois dans les tombes de Juifs d'Europe au Moyen-Âge: la main droite embrasse et recouvre la gauche. Selon le rabbin Abraham de Danzig, les Juifs abandonnèrent cet usage, fortement symbolique, parce qu'il était devenu une pratique typique des sépultures chrétiennes.» (1)
Voici l'explication de la position des mains sur le cadavre:
« L'habitude de déposer les cadavres les mains jointes su le pubis se retrouve parfois dans les tombes de Juifs d'Europe au Moyen-Âge: la main droite embrasse et recouvre la gauche. Selon le rabbin Abraham de Danzig, les Juifs abandonnèrent cet usage, fortement symbolique, parce qu'il était devenu une pratique typique des sépultures chrétiennes.» (1)
Voici l'explication de la position des mains sur le cadavre:
« Certaines traditions rabbiniques, même si elles sont
beaucoup plus tardives, prescrivaient le contraire: la main droite était
symboliquement posée sur la gauche pour demander à Dieu d’user d’abord de
Miséricorde, représentée dans la tradition judaïque par la main droite, e d’user
ensuite de la Justice, représentée par la main gauche. Le fait de disposer les
mains de l’Homme du Suaire dans un ordre inverse, pourrait peut-être provenir du
fait que celui qui a enseveli ce défunt particulier qui était à ses yeux
parfaitement juste, croyait qu’il n’avait pas besoin de Miséricorde. Jésus de
fait, est et sera toujours la Miséricorde même. » (2)
(1) Barbara Frale, Le Suaire de Jésus de Nazareth, Novalis, 2011, pp. 279-280
(1) Barbara Frale, Le Suaire de Jésus de Nazareth, Novalis, 2011, pp. 279-280
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