mercredi 22 avril 2020

" Dieu va nous avoir à l'usure "

« Dieu va nous avoir à l’usure »




Une des dernières fois où je suis allé me confesser, ou en d'autres mots "vivre le sacrement de la réconciliation", je disais au prêtre qui recevait ma confession, que j'étais toujours étonné de l'amour inconditionnel de Dieu pour moi. Malgré mes péchés, mes nombreux péchés à répétition, Dieu continue de m'aimer et agit envers moi comme si je ne péchais pas; Il me comble de ses lumières, comme si je lui étais toujours fidèle. En m'exprimant ainsi, je disais sans le dire que je souffre d'aimer si peu ce Dieu qui m'aime tant. À la messe que je célébrerai dans une trentaine de minutes, Jésus, dans l'évangile de ce mercredi de la deuxième semaine de Pâques, dira: " Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique " (Jn 3, 16) Et saint Paul nous dit dans sa Lettre aux Romains

"Accepter de mourir pour un homme juste, c'est déjà difficile; peut-être quelqu'un s'exposerait-il à mourir pou un homme de bien. Or la preuve que Dieu nous aime, c'est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs." (Rm 5, 7-8)


Le prêtre ce jour-là, a accueilli mes propos et il m'a dit qu'il était tout à fait d'accord avec moi. Il m'a dit que c'est cet amour extraordinaire et inconditionnel de Dieu envers nous qui viendra à bout de notre péché. Et il a dit cette phrase merveilleuse: "Dieu va nous avoir à l'usure". 

Cette phrase reçue de ce prêtre ce jour-là, je l'ai retrouvée en quelque sorte dans l'homélie que le pape François a prononcée lors de la messe qu'il a célébrée le 8 avril 2018 en la fête de la Miséricorde Divine, le deuxième dimanche de Pâques. C'est ce que je vais montrer dans un instant. 


À chaque année, lors de la messe du deuxième dimanche de Pâques, qui est désormais le Dimanche de la Miséricorde Divine, c’est le doute et l’acte de foi de Thomas, l’un des douze apôtres, qui sont racontés dans l’évangile. Les apôtres avaient vu le Seigneur Jésus ressuscité huit jours plus tôt alors que Thomas était absent. Thomas n’a pas cru ses amis qui lui disaient avoir vu le Ressuscité. Il alla même jusqu’à dire que s’il ne mettait pas son doigt dans la marque des clous et sa main dans le côté de Jésus, non, il ne croirait pas (Jn 20, 25). Huit jours plus tard, donc, les apôtres étaient de nouveau réunis et Thomas était avec eux. Jésus, dans sa Miséricorde, invite Thomas à venir mettre son doigt dans la marque des clous et sa main dans son côté. Thomas s’exclame alors : « MON SEIGNEUR ET MON DIEU ! » Jésus lui dit alors : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » (Jn 20, 29)

Dans son homélie, le pape nous fait comprendre que pour voir Jésus à notre tour et croire en Lui, il faut que nous aussi, nous contemplions ses plaies, la marque des clous et de la lance. On comprendra alors à quel point Jésus nous aime. Le pape dit qu’il faut aussi regarder nos propres blessures à nous, et surtout nos péchés. C’est en permettant à Dieu de nous libérer de nos péchés, que notre foi en Lui et notre amour envers Lui augmentera.

Le pape sait très bien que parfois nous avons l’impression que rien ne change en nous, même lorsqu’on se confesse souvent. Le pape a plus d’une fois dit depuis qu’il est pape, que DIEU NE SE LASSE JAMAIS DE NOUS PARDONNER, mais que c’est nous qui nous lassons de lui demander pardon.

Voici ce qu’il dit dans son homélie du 8 avril 2018 :

« Nous aussi nous pouvons penser : “Je suis chrétien depuis si longtemps, et pourtant rien ne change en moi, je commets toujours les mêmes péchés”. Alors, découragés, nous renonçons à la miséricorde. Mais le Seigneur nous interpelle : “Ne crois-tu pas que ma miséricorde est plus grande que ta misère ? Tu récidives en péchant ? Récidive en demandant la miséricorde, et nous verrons qui l’emportera ! »  (1)

« Tu récidives en péchant ? Récidive en demandant la miséricorde, et nous verrons qui l’emportera ! » En disant cela, le pape François dit exactement la même chose que le prêtre m’a dit lors de ma confession : « Dieu va nous avoir à l’usure. »

Et le pape nous montre que l’impression que nous avons de ne pas avancer, de ne pas changer, est fausse. On ne doit pas se laisser berner :

« Et puis – celui qui connaît le Sacrement du pardon le sait – il n’est pas vrai que tout reste comme avant. A chaque pardon nous sommes ragaillardis, encouragés, car nous nous sentons à chaque fois plus aimés, davantage embrassés par le Père. Et quand, aimés, nous retombons, nous éprouvons davantage de souffrance qu’avant. C’est une souffrance bénéfique qui lentement nous éloigne du péché. Nous découvrons alors que la force de la vie, c’est de recevoir le pardon de Dieu et d’aller de l’avant, de pardon en pardon. » (Ibid)

D’ailleurs, au terme de l’épisode évangélique de la femme pécheresse qui ose aller au repas que donne Simon le pharisien dans sa demeure, Jésus dit : « Celui à qui on pardonne peu, montre peu d’amour. » (Lc 7, 47)

(1)


    


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