mercredi 29 juin 2016

La dépouille mortelle de Pier Giorgio exhumée

La dépouille mortelle de Pier Giorgio exhumée  

Photo prise par Luca Ramello, aujourd'hui même en la cathédrale de Turin

Reliques de Pier Giorgio, aux JMJ de Sidney, en Australie en 2008

Aujourd’hui, en la fête patronale de Pier Giorgio Frassati (Pierre est son premier prénom), la dépouille mortelle de Pier Giorgio a été exhumée et placée à côté de l'autel principal dans la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, en attente du 4 juillet et de son départ pour les JMJ de Cracovie.  

Nous pouvons voir sur le cercueil, les mots: Verso l'alto, mots écrits par Pier Giorgio un mois avant sa mort. 

Je trouve très symbolique le fait que l'on ait exhumé les reliques de Pier Giorgio, le jour où nous commémorons son entrée en agonie. Cette agonie, comme je le disais dans le blog précédent, a duré six jours: du 29 au 4 juillet 1925. Il s'agit toujours du symbolisme chrétien par excellence de MORT et RÉSURRECTION (l'agonie du corps et de l'âme, et l'exhumation du corps qui symbolise la résurrection).

Sydney (la couleur de la tombe est ici un peu trop sombre)





Jas, neveu de Pier Giorgio, raconte

Jas, neveu de Pier Giorgio, raconte
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Jas Gawronski

Pier Giorgio Frassati avait une sœur nommée Luciana; elle était seize mois plus jeune que lui. Ils étaient de très grands amis. Luciana a écrit d’excellents livres sur son frère. Elle épousa Jan Gawronski et le couple eut six enfants dont Jas et Wanda. Jas est un journaliste politique et est membre du Parlement Européen. Wanda est très occupée à faire connaître son neveu à travers le monde. Elle donne de nombreuses entrevues et est même venue au Canada. Le Père Thomas Rosica fondateur de la chaîne télévisée Sel et Lumière, en a profité un jour pour l’interviewer (1).   

Un des livres les plus impressionnants qu’ait écrits Luciana à propos de son frère, raconte les derniers jours de sa vie. Pier Giorgio est mort en six jours: son agonie a duré du lundi 29 juin au samedi 4 juillet. Ce cher Bienheureux était né un Samedi Saint et il est mort un samedi, jour dédié à la Vierge Marie, cette Mère qu’il aimait tant. Aujourd’hui, 29 juin 2016, en la Solennité des apôtres Pierre et Paul, nous pouvons penser à l’agonie qu’a commencée à vivre Pier Giorgio le 29 juin 1925. Le livre de Luciana commence ainsi :

« Le matin de Saint Pierre, fête de son premier prénom, la mort a frappé à la porte de sa chambre. Durant des mois et des mois, il avait fait l’exhortation suivante : « La mort peut arriver d’un moment à l’autre. La vertu du chrétien est de toujours être prêt à la recevoir, à chaque jour. » (Traduction : Guy Simard, omv(2)

Dans l’édition italienne de ce livre, M. Jas Gawronski, le fils de Luciana et le neveu de Pier Giorgio, a écrit une préface. Je l’ai traduite pour vous. La voici:

 

 « Il n’est pas facile d’être le neveu d’un homme qui est saint, de l’avoir au sein de la famille, de sentir sa présence qui exalte et qui nous conditionne. Conditionnant (3) a été pour moi Pier Giorgio lors de mes années d’enfance et d’adolescence, quand j’entendais souvent parler de lui à la maison et que je ne le comprenais pas. De fait, je n’ai pas été tout de suite attiré par sa personnalité que je connaissais peu et que je refusais d’approfondir peut-être bien parce que j’avais la sensation qu’on me l’imposait. Ma curiosité envers lui est née et s’est développée quand j’ai commencé à voyager à travers le monde et à rencontrer des personnes qui le connaissaient et qui me parlaient de Pier Giorgio avec curiosité et enthousiasme. Un jour, en Haïti, dans une précaire petite salle VIP de l’aéroport, nous n’étions plus que deux personnes à attendre un avion qui était en retard: moi et un énorme prêtre noir que j’ai su par la suite être l’évêque de ce pays. Ne sachant plus de quoi parler, je lui ai dit que j’étais le neveu d’un Bienheureux, de Pier Giorgio Frassati. En entendant ce nom, il bondit sur ses pieds avec un élan qui semblait incompatible avec sa stature, il m’embrassa en me soulevant de terre, et il commença à me poser des questions qui révélaient sa connaissance étendue de la vie et de l’œuvre de mon oncle. Des épisodes comme celui-là m’ont fait penser que si dans tout le monde catholique on connaît et apprécie la figure de Pier Giorgio, il devait y avoir une raison que moi aussi j’aurais dû découvrir. Et les échos entendus à la maison, les souvenirs des récits que j’écoutais récalcitrant à l’époque, ont alors pris un ton différent, compréhensible et apte à être partagé.

J’ai commencé à m’informer, à lire les nombreux livres qui lui sont dédiés, surtout ceux de ma mère, dont celui-ci, qui parcourt les heures de son agonie et de sa mort, et qui est peut-être le plus touchant. J’ai cherché à parler avec des prêtres et des laïcs attirés par sa personnalité. Et j’ai rapidement compris que sa sainteté est différente de celle des autres, qu’elle est plus normale, plus simple, plus laïque, plus « extraordinairement ordinaire », comme quelqu’un l’a dit. Une sainteté que je sentais toujours plus proche. J’ai été particulièrement attiré par le fait qu’il soit un saint actif, avec une vision laïque de la religion, non enfermée dans les monastères ou dans les corridors de la Curie, mais pleine de lumière, capable de se répandre dans la société, dans le monde de l’école, de l’université, du travail, de la politique, et surtout des pauvres. Depuis ce temps, j’ai toujours pensé à Pier Giorgio comme étant un homme qui, s’il avait eu à choisir entre l’église et les pauvres, malgré son immense foi et son désir de prière, aurait toujours choisi d’aider et de fréquenter les malades et les nécessiteux, plutôt que de fréquenter les oratoires (ici, l’auteur fait allusion à ce que Don Bosco avait fondé. Don Bosco avait fondé des « oratoires », c’est-à-dire des lieux où les jeunes pouvaient se divertir et apprendre à devenir chrétiens, en particulier par un enseignement religieux).

C’est peut-être ce trait qui le rapproche le plus de Jean-Paul II, avec lequel il partageait aussi l’amour de la montagne. J’ai eu plusieurs fois l’occasion de parler de Pier Giorgio avec le pape Wojtyla, et à chaque fois, ses yeux s’illuminaient avec une nouvelle énergie et un enthousiasme de jeune. Je me souviens du jour où ma famille et moi-même, avons reçu le pape à Pollone, dans la province de Biella, où il vint pour « rendre hommage », comme il le dit alors, à la tombe de Pier Giorgio. Il a atterri en hélicoptère sur le terrain voisin de notre maison, et dans le petit village, ce fut une grande fête. En saluant ma mère, il lui a fait une caresse sur la joue, et à ce moment, une pensée inconvenante me traversa l’esprit: je pensai que le pape était jaloux de qui avait connu Pier Giorgio aussi bien et avait partagé sa brève vie; que par cette caresse à la sœur de Pier Giorgio, il voulait effleurer le visage de ce saint qu’il avait aimé et béatifié.

Il m’est difficile de parler de Pier Giorgio, peut-être parce que sa vie a été si brève, peut-être parce qu’elle a été si simple, simplement dédiée à la charité qui l’animait jour et nuit. Maintenant il est pour moi comme une ancre à qui je confie mes problèmes, mes désirs et mes aspirations. Je voudrais qu’il le soit aussi pour mes enfants, pour leur laisser cet extraordinaire plaisir de découvrir graduellement son exceptionnelle normalité, comme l’ont fait et continueront de le faire tant de gens à travers le monde, et comme ce livre extraordinaire de ma mère nous aide à le comprendre.  

                                                          Jas Gawronski  (4)


Dans la vidéo ci-dessous, l’animatrice énumère les titres de M. Gawronski et les fonctions importantes qu’il a occupées durant sa vie; mais dès que l’énumération est terminée, M. Gawronski mentionne que la chose la plus importante dans tout cela, est le fait d’être le neveu de Pier Giorgio. À la deuxième minute et vingt-troisième seconde (2: 23), il dit ceci : 

« Mais la chose la plus importante, c’est mon oncle qui était le frère de ma mère et qui est béatifié, pas saint encore mais béatifié. C’est le frère de ma mère et c’est donc très très près de moi. Il est mort à 24 ans, il y a de cela 90 ans. Il continue à être connu parce que c’était un homme d’une nouveauté et d’une … (je suis incapable de savoir quel mot il prononce à ce moment-là) énormes. »

Alain Besançon et Jas Gawronski à l'Institut culturel italien de Paris ...

https://www.youtube.com/watch?v=n59Kp_9mFMc

7 janv. 2016 - Ajouté par iicparigi
Vidéo de la rencontre du 10 décembre 2015. Alain Besançon et Jas Gawronskidiscutent au sujet de "L'Église de ...


(1) 

Wanda Gawronska - Witness - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=a3jSME96II0

20 déc. 2011 - Ajouté par Salt and Light
Pier Giorgio Frassati was born into a prominent Italian family in 1901. Yet instead of enjoying a comfortable life of ...

(2) Luciana Frassati, Mio fratello Pier Giorgio una vita mai spenta, Aragano, 2010, p. 7.

(3) Jas emploie le mot « condizionante » à la fin de la phrase précédente et au début de la présente phrase. Ce mot est très difficile à traduire. Il évoque selon moi ce qu’en psychologie, nous appelons « l’inhibition ». Étant donné qu’il est très difficile de traduire ce mot, je l’ai gardé tel quel.

Inhibition: Selon que l'on se réfère à la psychiatrie ou à la psychanalyse, on trouve deux définitions un peu différentes de l'inhibition. Dans la première, l'inhibition est le blocage, involontaire et souvent douloureux, de l'activation émotionnelle, avec perte de réactions ou d'initiatives. 

(4) Luciana Frassati, Ibid, Premessa, pp. V à VII.






lundi 27 juin 2016

Alfredo Frassati ou " les regrets d'un père "

Alfredo Frassati ou « les regrets d’un père »
Alfredo Frassati 

Nous vivons en ce moment la neuvaine de préparation à la mort du Bienheureux Pier Giogio Frassati qui eut lieu à Turin, le 4 juillet 1925. Les parents de Pier Giorgio n’ont jamais eu la moindre idée de ce que fut leur fils. La vraie nature de Pier Giorgio leur est apparue de façon fulgurante et foudroyante le jour de ses funérailles quand deux milliers de personnes, pour la plupart des pauvres et des défavorisés, sont apparues comme par enchantement et ont suivi la dépouille mortelle jusqu’à l’église, pour son dernier repos.

Alfredo, le père de Pier Giorgio, était un homme prestigieux à Turin. Fondateur de La Stampa, le principal journal de l’époque à Turin et je dirais encore aujourd’hui, il fut aussi ambassadeur d’Italie en Allemagne. Alfredo a été déçu toute sa vie par la personnalité de son fils Giorgio. Puisque Pier Giorgio avait beaucoup de difficulté dans ses études et semblait toujours prendre la vie en riant ou à la légère, Alfredo le jugeait inapte à faire de grandes choses. Comment peut-on vivre à côté d’un saint pendant vingt-cinq ans et se méprendre à ce point? Quel mystère! Et combien d’entre nous ne connaissent pas bien les personnes de leur propre famille? Juger est si facile; percevoir la beauté intrinsèque de chaque personne est parfois si difficile.

Le jour où Alfredo Frassati a compris qui était son fils, tout s’est écroulé pour lui, comme en témoigne le passage ci-dessous tiré d’une lettre qu’il a écrite à sa mère quatre jours après la mort de son fils. Demandons à Dieu de nous ouvrir les yeux sur les gens qui nous entourent, et de pouvoir les regarder et les connaître un peu comme Lui les regarde et les connaît.

Le 8 juillet 1925, de Turin, le père, frappé comme rarement une créature humaine peut l’être, écrivait de Cossila (Pollone) à sa mère qui ne pouvait plus voir son neveu:

«  Georges était un saint, tout le monde aujourd’hui le reconnaît.
Gardons courage, même si cela ne sert à rien.
À peine arriverai-je à Biella, que je te quitterai. 
L’impression laissée à Turin par sa mort, est égale à sa bonté.
On n’avait jamais vu une foule unanime, chanter les louanges d’un mort. Mais le pauvre Pier Giorgio n’est plus là, et ma vie est finie.
J’avais trop reçu dans le monde: jusqu’à mes 57 ans, j’ai tout eu. Maintenant je suis le plus pauvre des pauvres. Je mendie dans le monde, et personne ne peut me donner la moindre part de ce qui m’a été enlevé.
Je t’embrasse chère maman, en nous souhaitant de le rejoindre bientôt.

                                                                                                Ton Alfred »

 

Luciana Frassati, (Un uomo, un giornale: Alfredo Frassati, vol.III Parte Secondapp. 190 et 191)

Pier Giorgio Frassati. Des parents découvrent que leur fils est un saint le jour de ses funérailles


La porte grince comme une âme en peine, et livre passage au chef de famille. Un détail insolite saute immédiatement aux yeux de son épouse : Tommaso tient en main un journal. Depuis quand a-t-il la prétention de lire des pages et des pages d’articles écrits en minuscules caractères, lui qui pourrait à peine déchiffrer les gros titres ? « Que se passe-t-il, Tommaso? » demande Giovanna envoyant son air atterré. En guise de réponse, son mari lui tend La Stampa. « Ça date d’aujourd’hui, tu vois : 5 juillet 1925 », articule péniblement l’ouvrier turinois. L’exclamation consternée de leur mère attire alors les enfants, qui viennent se presser autour d’elle. Sur la première page, une grande photographie est encadrée de noir. Un beau jeune homme souriant pose sur eux un regard franc et vif. C’est Pier Giorgio, « la bonté incarnée », le précieux ami de la famille.
Au sortir de la guerre, alors que Tommaso et Giovanna se battaient contre la pauvreté, ce garçon plein d’entrain était arrivé chez eux, on ne sait comment, un panier de provision sous le bras. Giovanna est fière, elle n’aurait jamais accepté qu’une dame de bonne famille vienne lui « faire la charité ». Mais le sourire enchanteur de Pier Giorgio avait été désarmant de simplicité, sa joie de vivre contagieuse, et Giovanna avait très vite considéré comme l’un de ses fils ce garçon de dix-huit ans, qui avait presque l’air d’un gamin. Les visites de Pier Giorgio étaient l’occasion de grandes réjouissances. Quand les enfants l’entendaient gravir quatre à quatre leur escalier pourtant périlleux, ils se précipitaient vers la porte, ne lui laissant même pas le temps de reprendre son souffle. Ce garçon, dont ils ne savaient pas d’où il venait, mais dont ils soupçonnaient qu’il habitait les quartiers les plus riches de Turin, avait l’art de leur faire oublier qu’il n’était pas un voisin de palier.
– À ce qu’il paraît, Pier Giorgio était le fils de Frassati, le directeur de La Stampa, prononce Tomaso d’une voix enrouée.
– Mais comment ? Pourquoi? balbutie sa femme.
– J’ai pas réussi à lire, mais j’ai demandé au marchand de journaux. Il est mort hier d’une sale maladie, la polio quelque chose, en quelques jours.

Le lendemain, Giovanna et ses enfants se mêlent à la foule immense qui assiste à l’enterrement de Pier Giorgio Frassati. On leur désigne, à l’autre bout du parvis, un couple en grand deuil: ce sont les parents du jeune homme. Giovanna les regarde avec une profonde compassion. Avoir eu un fils qui semblait réunir toutes les qualités du monde, et le perdre si brutalement ! Comment pourrait-elle se douter que les Frassati, en vérité, ont dû attendre cette journée tragique pour connaître Pier Giorgio? En sortant de l’automobile qui les a amenés au pied de la cathédrale, ils ont été stupéfiés de découvrir un parvis noir de monde. Pour eux, Turin était une petite ville qu’habitait un nombre restreint de familles « fréquentables ». Ils ignoraient qu’aux yeux de leur fils, Turin était aussi et surtout peuplée par une multitude de pauvres. Alors qu’ils s’attendaient à voir assister à l’enterrement quelques centaines de membres respectables de la bourgeoisie, les voilà devant une foule venue des quatre coins de la ville, et même –constate le père du défunt en fronçant le sourcil,- de ses bas quartiers. C’est donc au fil des condoléances qu’ils reçoivent et des témoignages émus qu’ils entendent qu’ils apprennent enfin qui était vraiment ce garçon mystérieux. (1)

Cortège funèbre de Pier Giorgio, lundi le 6 juillet 1925 
 (1) 

Pier Giorgio Frassati. Des parents découvrent que leur fils est un saint ...

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dimanche 26 juin 2016

" Toi, va annoncer le règne de Dieu "

« Toi, va annoncer le règne de Dieu »  (Lc 9, 60)
 

Nous arrivons au début de l’été et nos deux cellules paroissiales d’évangélisation qui ont vu le jour ces derniers mois, se réuniront demain soir pour une dernière rencontre avant la pause de l’été. Voici donc mon dernier enseignement avant la pause estivale.

Je suis émerveillé de voir à quel point l’Esprit Saint guide notre cheminement personnel et communautaire depuis un an et demi, c’est-à-dire depuis que nous avons résolument pris le virage de la revitalisation, en janvier 2015. Les cinq premiers mois de 2015, nous ont permis de créer de nouveaux liens entre nous, paroissiens de Saint-Enfant-Jésus (PAT). Plusieurs personnes qui fréquentaient régulièrement l’église paroissiale, ont exprimé le désir de servir leurs frères et sœurs. J’ai été ébloui par cette réponse de la communauté. C’est comme si le temps était mûr pour inviter les gens à s’impliquer. Et quand le temps est mûr, nous n’avons qu’à cueillir les fruits.  

Depuis le début de l’été 2015, il s’est produit quelque chose de nouveau, de très nouveau en notre paroisse. Le Seigneur a mis dans mon cœur et dans le cœur de d’autres membres de la paroisse, un grand désir missionnaire. Nous nous sommes rendus compte que Jésus ne nous appelait pas seulement à rendre forte notre appartenance à la paroisse, en créant de nouveaux liens entre nous, mais qu’Il nous appelait à nous préoccuper de ceux et celles qui ne Le connaissent pas ou qui Le connaissent mal. Nous avons compris que Jésus nous invitait à prier pour eux, à nous intéresser à eux et à créer des liens avec eux: « J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos: celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix: il y aura un seul troupeau et un seul pasteur. (Jn 10, 16)

Nous nous sommes alors tournés vers l’évangélisation. Pour cela, nous avons opté pour une forme d’évangélisation qui a fait ses preuves ici et à l’étranger: les cellules paroissiales d’évangélisation ». Il existe maintenant deux cellules en notre paroisse, depuis quelques mois. Nous sommes en pleine nouveauté. Cette tellement nouveau pour chacun d’entre nous de prendre conscience de notre devoir missionnaire. Ce n’est rien de moins qu’une révolution copernicienne. Copernic a mis en lumière que ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la terre, mais que c’est la terre qui tourne autour du soleil, malgré les apparences. Nous nous rendons compte en paroisse depuis un an, que le focus ne doit pas être donné sur les gens qui fréquentent l’église, mais sur les gens qui ne fréquentent pas l’église. Le message de Jésus est pour TOUS. C’est la grande révélation qu’a eue Don Pigi (le prêtre italien qui a fait le plus connaître les cellules paroissiales d’évangélisation) lorsqu’il est allé rendre visite à la paroisse Saint-Boniface à Pembroke Pines, dans l’archidiocèse de Miami. Il est devenu alors très clair pour lui que la paroisse doit être la « PAROISSE POUR TOUS ». Personne ne doit être exclu; tout le monde doit être invité à y participer.

Depuis quelques mois, on se rend bien compte qu’il n’est pas facile d’évangéliser. C’est loin d’être facile. Et pourtant c’est ce qu’il faut faire. Et aujourd’hui, en ce 13ème dimanche du temps ordinaire, la Parole de Dieu veut encore plus nous réveiller et nous envoyer en mission. Les textes d’aujourd’hui, dans la liturgie de la Parole, sont d’une force et d’une clarté inouïes. C’est comme si Dieu mettait non pas le dernier clou dans le cercueil, mais le dernier clou dans le navire de l’évangélisation que nous nous efforçons de construire depuis des mois. En prêchant en paroisse aujourd’hui sur la Parole de Dieu, j’ai senti qu’il s’est passé quelque chose au sein de notre communauté. J’ai senti que le fruit était mûr et qu’enfin, nous pouvions tous ensemble entendre l’appel URGENT à ÉVANGÉLISER. La façon dont le prophète Élie a traité Élisée qui n’a pas répondu immédiatement à l’appel qui lui était fait de se mettre à la suite du prophète (Livre des Rois, 19, 16b. 19 –21), et la façon dont Jésus a traité l’homme qu’Il venait d’inviter à sa suite, sont d’une fermeté et d’une clarté déconcertantes. Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus se met en route vers Jérusalem où Il donnera sa vie pour nous. Chemin faisant il rencontre un homme et l’invite à sa suite :

« Il dit à un autre: « Suis-moi. » L’homme répondit: « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »Mais Jésus répliqua: « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » (Lc 9, 59-60).

Je pense vraiment que depuis un an, l’Esprit Saint préparait mon cœur et le cœur de nos paroissiens à recevoir cette parole prophétique, qui, il faut l’avouer, est d’une force inouïe. Y a-t-il quelque chose de plus sacré, humainement parlant, que le respect dû à ses parents? Et surtout lorsque notre père ou notre mère, meurt, nous devons alors lui rendre l’hommage qui lui est dû. Eh bien Jésus nous dit qu’annoncer le règne de Dieu est plus important et plus urgent que cela. Seul un homme qui est aussi Dieu, pouvait nous inviter à faire cela. Or Jésus est cet HOMME-DIEU. Allons-nous croire qu’Il dit vrai, qu’Il dit ce qu’il y a de plus important à entendre en ce monde et de plus URGENT à faire ???


Question pour le partage: Depuis janvier 2015, quelles sont les prises de conscience que j’ai faites ou les changements qui se sont opérés en moi? Comment est-ce que je me prépare à évangéliser durant l’été?





samedi 25 juin 2016

Premier fruit de notre " coin Pier Giorgio "

Premier fruit de notre « coin Pier Giorgio »

Comme je l’ai mentionné dans mon dernier blogue, nous avons inauguré hier ce que nous appellerons désormais « notre coin Pier Giorgio », en l’honneur du jeune Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Déjà, une personne qui ne connaissait presque pas Pier Giorgio, a été profondément touchée par lui. C’est un signe évident pour moi que le jeune Bienheureux fera des merveilles dans les cœurs de ceux et celles qui s’approcheront de lui. Nous commençons d’ailleurs aujourd’hui la neuvaine de préparation à l’entrée au ciel de Pier Giorgio, puisqu’il est décédé le 4 juillet 1925.

Laissez-moi vous raconter l’histoire de ce premier fruit recueilli hier. Un jeune Camerounais de 35 ans (je dis jeune parce qu'il a l'air tellement jeune), du nom de Ferdinand, a été profondément touché par Pier Giorgio. J’ai rencontré pour la première fois Ferdinand le 15 juin dernier vers 22h 15. Je revenais en métro de l’ordination épiscopale de Mgr Alain Faubert, évêque auxiliaire à Montréal. Comme il n’y avait plus de siège disponible dans le métro, je me tenais debout, appuyé à un pôle. Soudain arrive devant moi un jeune noir, le sourire aux lèvres qui me dit: « Mon Père, vous voulez prendre mon siège? ». Je n’en croyais pas mes yeux et mes oreilles. Un jeune homme, dans un métro de Montréal, m’offre sa place en raison du fait que je suis prêtre. Surpris et abasourdi, je lui réponds: « Non merci, cela me fait du bien d’être debout car j’ai été assis toute la soirée ».  Une place se libère près de ce jeune homme et je vais m’asseoir à ses côtés. Je lui demande immédiatement: « Es-tu chrétien ». La question pour moi allait de soi. Il était évident qu’il était chrétien. Le jeune me répond: « Bien sûr. ».  Nous faisons connaissance. Il s’appelle Ferdinand, il vient du Cameroun, il est au Canada depuis un an et deux mois. Il n’a pas de famille ici. Quand nous nous quittons, je l’invite à venir faire un tour en notre paroisse et je lui laisse mon adresse électronique (courriel).

Deux jours avant la Saint-Jean-Baptiste, l’idée me vient à plusieurs reprises, d’inviter Ferdinand à venir prendre un repas chez nous, dans ma communauté religieuse. Ferdinand accepte volontiers et il est venu en quelque sorte fêter la Saint-Jean-Baptiste chez nous hier. Nous l’avons reçu chez nous pour le dîner. En après-midi, il a participé à la messe en notre paroisse et à l’inauguration de notre « coin Pier Giorgio ». Après la bénédiction et l’inauguration du coin Pier Giorgio, Ferdinand me dit qu’il a été ému aux larmes durant le moment de prière et de louange que nous avons faits en l’honneur de Pier Giorgio. Je lui ai dit de m’attendre quelques minutes dehors car j’irais le reconduire chez lui en automobile. Lorsque nous entrons dans l’auto, il me dit que Christiane (celle qui a monté le « coin Pier Giorgio ») lui a remis une image de Pier Giorgio et qu’il y a la prière suivante à l’endos de l’image. Et Ferdinand se met à lire tout haut la prière dans l’auto, à côté de moi :

    « Seigneur Jésus, donne-nous le courage de nous élever vers les hauteurs, et de fuir les tentations de la médiocrité. Rends-nous capables comme Pier Giorgio d’aspirer aux choses plus grandes, avec sa ténacité et sa constance, et d’accueillir joyeusement Ton appel à la sainteté.
    Libère-nous de la peur de ne pas réussir. Nous voulons être Tes disciples, nous Te demandons, par son intercession, la force de persévérer avec fidélité sur la voie qui conduit vers Toi. Amen. »

Ferdinand me dit alors: « Comme elle est belle cette prière! Je vais la réciter dorénavant à chaque jour, avant d’aller au travail. »

Hier soir, j’ai envoyé un courriel à Ferdinand pour lui dire la joie que j’ai eue de passer quelques moments avec lui et pour lui envoyer en souvenir mon dernier blogue où je parle de l’inauguration de notre « coin Pier Giorgio ». Sur la photo que j’ai mise ci-dessus, on peut deviner la présence de Ferdinand. C’est lui qui est à l’extrême gauche de la photo et dont on peut apercevoir le gilet de couleur rouge; la petite ligne rouge que vous voyez, c'est une partie de son gilet. .

Et voici le message que j’ai reçu ce matin de la part de Ferdinand:

Mon Père,
 
J'ai passé des moments mémorables avec vous. J'ai emporte avec moi un présent, un cadeau que je vais chérir de tout mon cœur: Pier Giorgio…

Je pense que l'objectif de Dieu a été atteint. A travers votre rencontre dans le métro, il m'a fait découvrir ce personnage mythique et profond. Vous ne savez a quel point je suis comblé...

Merci infiniment et de tout mon coeur mon Père. J'ai lu le souvenir dans votre blogue, c'est tout simplement magnifique! (1)

Soyez beni et eleve. Et puisse Notre Seigneur continuer de vous donner la force de toucher les coeurs. Vous avez touche mon coeur, et je crois que c'est l'une de vos missions...

Avec tout mon amour,
 
Ferdinand.


Comment douter, après un tel témoignage, que Pier Giorgio fera des merveilles en notre paroisse et en notre monde, si nous l’invoquons, l’aimons et lui confions notre vie. En somme, si nous faisons de lui notre ami.

Post scriptum: Dimanche prochain, le 3 juillet, veille de la mort de Pier Giorgio et de son entrée au ciel, il y aura une messe en son honneur au couvent des Dominicains, situé au 2715 rue de la Côte Sainte-Catherine à Montréal, à 16h. J'y serai. Voir le site web suivant: 

Annie Gilbert – Vers le haut avec Pier Giorgio!

piergiorgio.ca/author/anniegilbert/ 


(1) Ferdinand fait ici allusion à l’événement extraordinaire que j’ai vécu le mois dernier dans la maison de campagne à Pollone, où Pier Giorgio passait deux mois durant l’été. Je raconte ce fait dans les deux blogues suivants:

Dieu ma joie: Clins d'oeil de Pier Giorgio Frassati

dieumajoie.blogspot.com/2016/06/clins-doeil-de-pier-giorgio-frassati.html

Dieu ma joie: Beau cadeau d'anniversaires

dieumajoie.blogspot.com/2016/06/beau-cadeau-danniversaire.html


vendredi 24 juin 2016

Notre endroit dédié à Pier Giorgio

Notre endroit dédié à Pier Giorgio  

Inauguration et bénédiction du "coin Pier Giorgio "  


Montréal, le 24 juin 2016.

J’avais depuis quelque temps décidé de consacrer un endroit dans une de nos églises, à la mémoire du Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Hier j’ai décidé que la préparation de cet endroit, se ferait aujourd’hui, le 24 juin 2016 et que je bénirais ce coin de notre église après la messe de 16 heures . Je trouvais que la solennité de la Nativité de Saint-Jean Baptiste était une belle occasion pour poser un tel geste, étant donné que saint Jean-Baptiste est le patron des Canadiens français. Quelques minutes avant la messe de 16 heures, j’ai reçu un courriel de madame Germana Moro, la responsable de l’Association Pier Giorgio Frassati à Turin,  qui me souhaitait une joyeuse fête de la Saint-Jean, et qui me rappelait que Saint Jean-Baptiste est aussi le patron de la ville de Turin où a vécu Pier Giorgio. La cathédrale de Turin, où se trouve le corps du Bienheureux Pier Giorgio Frassati, est dédiée à Saint-Jean-Baptiste. Nous croyons souvent que nous menons notre vie par nous-mêmes et nous oublions trop facilement que nous sommes guidés, que nous sommes souvent inspirés à notre insu.  


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Cathédrale Saint-Jean-Baptiste à Turin 

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Tombeau de Pier Giorgio Frassati, en la cathédrale de Turin

Voici la prière que j’ai prononcée à la fin de la messe, devant notre « coin Pier Giorgio »:    

Cher Pier Giorgio,

Tu nous a laissé comme testament spirituel, un mois avant ta mort et ton entrée au ciel, ces simples mots: « Verso l’alto ». Voilà tout un programme de vie.

Aide-nous à monter « toujours plus haut » dans notre amour pour Jésus et pour le prochain.

Mets-en nous le désir de rencontrer Jésus dans le Sacrement de l’Eucharistie, en particulier au moyen de l’adoration eucharistique.

Aide-nous à voir cette lumière que tu voyais briller autour des pauvres afin que nous soyons attirés vers eux et que nous puissions les aider et les secourir.

Apprends-nous à respecter notre corps et à le rendre fort.

Obtiens-nous le don de la joie spirituelle, cette joie que nous demandons dans la prière d’ouverture de la messe de la présente solennité (1); cette joie dont tu as su si bien témoigner durant toute ta vie.

Nous te confions tous les jeunes qui résident sur le territoire de notre paroisse. Fais qu’ils apprennent à te connaître et à t’aimer. Approche-toi d’eux et deviens leur ami. Sois leur protecteur et conduis-les à Jésus.

Mets en nos cœurs ton amour pour la Vierge Marie.

Nous te confions tous les habitants de notre paroisse. Nous t’en supplions, conduis-nous « toujours plus haut ».     CHANT DE RICHARD VIDAL : « TOUJOURS PLUS HAUT ». (2) 

Pour voir et entendre un extrait du chant tel que nous l'avons chanté lors de l'inauguration, veuillez cliquer sur le lien suivant: 
https://www.facebook.com/532405026839626/videos/1055341347879322/


(1) Prière d’ouverture de la messe de la Nativité de Saint Jean Baptiste: «  Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix. »

(2) 

Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!

piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2/

Toujours plus haut Paroles et musique: Richard Vidal, Québec Regarder le diaporama Retour à la page d'accueil...

Dieu ma joie: Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"

dieumajoie.blogspot.com/2015/11/pier-giorgio-chant-toujours-plus-haut_25.html

25 nov. 2015 - Pier Giorgio, chant: « TOUJOURS PLUS HAUT ». La photo ci-dessus est assez exceptionnelle: on y voit Pier Giorgio escaladant une montagne ...