mardi 29 septembre 2020

La prière consécratoire forme le disciple

La prière consécratoire 
forme le disciple


José Prado Flores est un des grand évangélisateurs de notre temps. Il a écrit un livre pour montrer que les paroles que l'évangéliste saint Marc utilisent pour raconter l'institution de l'eucharistie, constituent un véritable itinéraire pour former des disciples de Jésus.  

"Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna et dit: "Prenez, ceci est mon corps." (Mc 14, 22) 

 "Il prit du pain dans ses mains." Il faut d'abord se laisser prendre dans les mains du Seigneur pour être modelés comme l'argile dans les mains du potier.

"Il le bénit." Ensuite, le Seigneur nous bénit avec sa Parole puissante. C'est la Parole qui donne vie à l'oeuvre du Créateur en insufflant son Esprit en chacun de nous. 

"Il le rompit." C'est l'étape de la purification. Dans la vie du disciple, l'épreuve est la flamme qui vient purifier le coeur comme l'or au creuset. 

"Il le partagea." Vient ensuite la mission d'évangéliser. Après avoir reçu un trésor si merveilleux, le disciple a le grand désir de le partager à tous ceux qui croisent son chemin. 

"Et il dit: "Ceci est mon corps"." C'est la transformation radicale pour devenir le corps du Christ. Devenir un "autre Christ", comme nous y invite saint Paul, devient donc le grand objectif de la vie du disciple. (1)

(1) José H. Prado Flores, L'Eucharistie itinéraire du disciple, Éditions Le Renouveau, Québec, 2008, p. 11. 

dimanche 27 septembre 2020

Homélie 26ème dimanche du temps ordinaire

          Jésus: " Un homme avait deux fils ..."

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ, selon saint Matthieu (Mt 21, 28-32)

En ce temps-là, 
Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple :
    « Quel est votre avis ?
Un homme avait deux fils.
Il vint trouver le premier et lui dit :
‘Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne.’
    Celui-ci répondit : ‘Je ne veux pas.’
Mais ensuite, s’étant repenti, il y alla.
    Puis le père alla trouver le second et lui parla de la même manière.
Celui-ci répondit : ‘Oui, Seigneur !’
et il n’y alla pas.
    Lequel des deux a fait la volonté du père ? »
Ils lui répondent :
« Le premier. »

Jésus leur dit :
« Amen, je vous le déclare :
les publicains et les prostituées
vous précèdent dans le royaume de Dieu.
    Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice,
et vous n’avez pas cru à sa parole ;
mais les publicains et les prostituées y ont cru.
Tandis que vous, après avoir vu cela,
vous ne vous êtes même pas repentis plus tard
pour croire à sa parole. »

    – Acclamons la Parole de Dieu

Aujourd’hui le Seigneur Jésus adresse un grand reproche aux prêtres et aux anciens du peuple de son temps; autrement dit, aux personnes supposément les plus religieuses et les plus sages de son époque. Par les propos que Jésus leur adresse, on voit une fois de plus la grande liberté de Jésus. Jésus ne se laisse pas impressionner par les titres et les convenances. Il dénonce à temps et à contretemps les erreurs et les torts de tout le monde, surtout des grands. C’était d’ailleurs le rôle des prophètes de l’Ancien Testament, d’éclairer toutes les catégories de gens : les grands comme les petits. Or Jésus est LE PROPHÈTE PAR EXCELLENCE.

Quel est le grand reproche que Jésus adresse aux prêtres et aux anciens de son peuple. Je dirais qu’il leur reproche surtout leur IRRÉFLEXION : il leur reproche de ne pas réfléchir à ce qu’ils voient et à ce qu’ils entendent. Et pourquoi est-ce qu’ils ne réfléchissent-ils pas ? Parce que leurs idées sont toute faites d’avance. Ils ont leurs idées et ils ont décidé dans leur cœur, qu’ils avaient leur vérité et qu’ils ne changeraient plus d’avis. 

Jésus leur dit : « Jean Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice et vous n’avez pas cru à sa parole. »

Jésus nous dit que Jean Baptiste est venu pour tout le monde et tout le monde a entendu ses paroles. Les prêtres sont venus entendre ce que Jean le Baptiste disait. Mais ils sont venus surtout l’entendre pour le discréditer, pour avoir des arguments à donner contre ses propos. Ils n’avaient pas le cœur ouvert, le coeur libre. Donc, leur cœur ne pouvait pas être touché. Jésus dit à ces notables du peuple que les publicains et les prostituées eux, ont entendu les paroles de Jean le Baptiste et ils y ont cru. Et à cause de cela, ils ont changé leur manière de vivre. Donc, les publicains et les pécheurs avaient le cœur beaucoup plus libre que certains sages de l’époque. Quand quelqu’un a le cœur libre, la Parole de Dieu peut pénétrer dans son cœur et le transformer. Et Jésus, la Personne libre par excellence a osé dire aux prêtres et aux anciens : « Amen je vous le déclare : les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. »

L’évangile d’aujourd’hui donne une grande leçon aux gens d’aujourd’hui et aux gens de tous les temps. Dieu, en Jésus, est venu vers nous pour nous dire et nous donner les Paroles de vie. Très souvent, les personnes qui mènent une mauvaise vie et qui entendent les Paroles de Jésus, sont touchées, bouleversées et changent de vie. Mais les gens qui ne se considèrent pas mauvais, qui ne pensent pas commettre de mal, ne sont pas touchés par les Paroles de Jésus. Voilà le drame. Pour que la Parole de Dieu s’infiltre dans les cœurs, il faut commencer par admettre que notre vie n’est pas sans reproche. Les prêtres et les anciens au temps de Jésus, ne se considéraient pas pécheurs.

Il y a des choses qui m’attristent dans notre société. Voici une de ces choses : je me rends compte (et je ne suis pas le seul à me rendre compte de cela) que très souvent, vers l’âge de 20 ans, on décide dans notre cœur que Dieu existe ou qu’il n’existe pas. Et cette décision semble irrévocable. On a décidé une fois pour toutes. Comme c’est bizarre cette attitude et comme c’est néfaste! Comment se fait-il que pour une question aussi importante que l’existence de Dieu, on décide vers 20 ans dans notre cœur, que la question est résolue à jamais. Quelle aberration! Mais nous savons que la grâce de Dieu est toute puissante; elle peut briser toutes les résistances, elle peut ouvrir tous les cœurs. Demandons à Dieu durant cette messe, de toucher tous les cœurs, spécialement les cœurs les plus endurcis.

Aux parents qui sont ici aujourd'hui, je suggère ceci. Il y en a parmi vous qui ont des enfants de trente ans, de quarante ans ou de cinquante ans. Je suis certain qu'il y en a parmi vous dont les enfants ne sont plus chrétiens ou même qui se disent athées. Vous connaissez vos enfants mieux que moi. Et vous soupçonnez certainement certaines choses concernant leur vie spirituelle. Je suis sûr que vous n'abordez presque jamais, sinon jamais, les questions religieuses avec vos enfants. Mais il est bon parfois, une fois de temps en temps, de mettre cette question sur le tapis, en particulier si vous soupçonnez que vos enfants n'ont plus la foi chrétienne. Je vous invite, dans ce cas à leur demander la prochaine fois que vous les verrez: " Dis donc Andrée ou André, etc. est-ce que tu crois en Dieu?" Et si votre enfant répond: "Non, je ne crois pas en Dieu", vous pourrez lui demander: " À partir de quel âge as-tu cessé de croire en Dieu?" Et s'il vous répond: "Vers l'âge de vingt ans", vous pourriez lui demander: "Crois-tu qu'à cet âge-là, tu avais suffisamment d'expérience et de maturité pour juger d'une question aussi importante et fondamentale? As-tu essayer d'approfondir cette question depuis ce temps? Je ne comprends pas qu'on puisse baser toute sa vie sur une question aussi essentielle, à partir d'un jugement de valeur posé à vingt ans." Et vous laissez votre enfant avec ces questions en tête. Cela pourra peut-être susciter en lui une réflexion bénéfique. 

J’ai dit, au début de cette homélie, que le grand reproche que Jésus adresse aux prêtres et aux anciens du peuple, c’est leur IRRÉFLEXION, leur MANQUE DE RÉFLEXION. On peut déduire cela de la dernière phrase de l’évangile d’aujourd’hui : « Tandis que vous, les prêtres et les anciens, après avoir vu les publicains et les prostituées croire aux paroles de Jean-Baptiste et se repentir, vous ne vous êtes même pas repentis plus tard, pour croire en sa parole. » Voilà l’irréflexion. Non seulement les notables du peuple n’ont pas cru aux paroles de Jean-le-Baptiste, mais ils n’ont pas été touchés, interpellés par ce qu’ils ont vu, ce dont ils ont été témoins : la conversion des pécheurs et des prostituées. Voilà l’irréflexion. Cet évangile est aussi une réflexion sur le temps. Le temps nous est donné pour que nous réfléchissions sur notre vie à partir des paroles et des gestes de Jésus et à partir de ce que Dieu fait dans les coeurs.  

Une des plus belles caractéristiques de la vie et de la personnalité de la Vierge Marie que nous donne l’évangile selon saint Luc, c’est précisément la « réflexion ». À deux ou trois reprises saint Luc nous dit, dans les premiers chapitres de son évangile, que Marie retenait dans son cœur tous les événements de la vie de Jésus et les méditait. On ne nous parle pas ici des paroles de Jésus, mais des événements de sa vie; de ses gestes et de ses actions. Marie ne méditait pas seulement sur les paroles de son Fils, mais aussi sur ses faits et gestes. Les prêtres et les anciens du temps de Jésus, non seulement ont été imperméables aux paroles de Jean le Baptiste, mais ils ont aussi été insensibles aux événements qui se déroulaient sous leurs yeux, dont la conversion des pécheurs. 

Ô Marie, apprends-nous à réfléchir sur notre vie et surtout sur ce que Dieu fait dans notre quotidien. Amen.

 

samedi 26 septembre 2020

Pas d'accord avec la docteure Brousseau

Pas d'accord avec la docteure Brousseau

Il est très malheureux qu'une dame qui est docteure et laïque consacrée ait pris la défense de la position très drastique des autorités gouvernementales concernant le nombre très restreint de fidèles qui peuvent participer aux messes dans leur paroisse. Je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous et à lire au complet l'article du journaliste Philippe Vaillancourt dans lequel la docteure Valérie Julie Brousseau exprime son point de vue. Vous pourrez ainsi vérifier si ce que je dis des propos de madame Brousseau est exact.  

 
J'imagine que le fait que madame Brousseau soit docteure et par conséquent formée et dévouée à "sauver des vies" et qu'elle ait consacré beaucoup de temps et d'énergie à soigner et réconforter de nombreuses religieuses qui sont décédées de la covid-19 dans leurs couvents, peut être à l'origine de sa prise de position. Mais cela ne justifie pas à mes yeux les propos qu'elle tient. 

J'ai de bons amis Capucins qui ont un sanctuaire très fréquenté tout près de chez moi, ici à Montréal (plus précisément à la Pointe-aux-Trembles). Ces chers Frères ont perdu sept de leurs confrères à cause de la présente pandémie. Ces sept confrères étaient à l'infirmerie en un autre endroit à Montréal. Mais associer comme le fait la docteure Brousseau les décès qui ont lieu dans les couvents ou résidences de religieux et religieuses avec ce qui se passe dans les lieux de culte, notamment en paroisse, est une erreur de jugement . Il n'y a aucun rapport et aucun lien à établir entre ces deux réalités. Comment peut-on comparer un lieu aussi fermé qu'une infirmerie ou un couvent, où les personnes vivent la promiscuité à longueur de jour, avec une église paroissiale ou un sanctuaire catholique où les gens passent moins d'une heure et sont distancés les uns des autres? Et je n'aime vraiment pas que madame Brousseau viennent faire de la morale à ceux et celles qui voient de la mauvaise foi dans l'attitude des autorités gouvernementales. Je persiste et signe le blogue que j'ai écrit il y a quatre jours et que vous pouvez lire ou relire en cliquant sur le lien suivant: Le totalitarisme québécois.

J'invite madame Brousseau et tous ceux et celles qui ont lu l'article de Philippe Vaillancourt, à lire le témoignage ci-dessous:   


De :Chantal Roussety  
Envoyé :25 septembre 2020 18:10
À :ministre@mcccf.gouv.qc.ca <ministre@mcccf.gouv.qc.ca>
Objet :Eglise La covid 19 a-t-elle atteint notre cerveau??


Église: La covid 19 a-t-elle atteint notre cerveau??

 

Chers responsables des mesures sociales et de la santé publique.

Je viens de vivre une situation que je n'aurais jamais cru vivre ici au Québec à l'âge de 70 ans.Je me suis crue dans un pays communiste
Au nom de l'obéissance civile,un "gardien"m'a refusé d'entrer dans l'église pour assister à la messe car j'étais la 27ième personne et ce,dans l'immense sanctuaire Marie-Reine-des-Coeurs ,l'endroit où je me sens le plus en sécurité à cause des mesures sanitaires drastiques prises depuis la réouverture des églses,soit:lavage des mains,port du masque,distanciation de plus de 2 mètres,désinfection de chaque banc après chaque messe,interdiction de parler,même pour dire Amen à la communion,interdiction de chanter,sens uniques pour les déplacements(arrivées,sorties de l'Église et communion)Nulle part ailleurs,je n'ai vu autant de mesures sanitaires respectées à la lettre...Ah oui,désinfection du micro si une personne différente parle.Les prêtres ne nous accueillent plus ,mais entrent directement dans le choeur.Il y a aussi les nombreux (es)bénévoles qui nous dirigent si nécessaire.
Combien de cas de Covid 19 avez-vous enregistrés dans les églises?Aucun..Alors,pourquoi imposer 25 personnes dans un immense "vaisseau"et nous priver de l'Essentiel,soit l'Eucharistie pour le bien de nos âmes qui en ont tant besoin.Nous sommes là pour prier non seulement pour nous ,mais pour vous.
Sachez que la rencontre de Dieu ne se fait pas dans les livres,mais dans la prière et plus particulièrement dans l'Adoration en ce qui me concerne et bien d'autres.
Je ne veux plus aller au restaurant,endroit que je considère plus "dangereux"qu'à l'église,mais je veux ma nourriture spirituelle avant de rejoindre ce Dieu pour l'Éternité.
De grâce,revoyez vos décisions et,s'il le faut,venez dans les églises et vous en tirerez vos propres conclusions.Plus que jamais,nous avons besoin de prières seuls(es)et en communauté,car nous demeurons des êtres de relation.
Paix à vous
Chantal Roussety
 
Les personnes âgées telles que madame Roussety, se sentent en sécurité en allant à l'église. Il est sûr qu'en "zone orange" il y a toujours un risque de contracter la covid où que l'on soit. Les personnes âgées qui craignent pour leur vie, restent chez elles et elles font très bien d'agir ainsi. Mais les personnes âgées qui n'éprouvent pas cette crainte et qui ont un besoin viscéral de recevoir leur Maître et Seigneur dans l'eucharistie, devraient avoir le droit et la permission de le faire. Leur nier ce droit est une atteinte à leur liberté individuelle. Qu'on limite d'une certaine façon l'accès aux églises, je le conçois, Dans notre paroisse, nous avons deux églises. Il y a une semaine, nous respections toutes les règles sanitaires et de distanciation. Nous pouvions accueillir 88 personnes dans une église et 72 dans l'autre. Je puis vous assurer que toutes les personnes qui venaient à la messe le dimanche se sentaient vraiment en sécurité. Limiter l'accès à nos églises à 25 personnes est ridicule et ne peut être expliqué à mes yeux que par la mauvaise foi de nos dirigeants, n'en déplaise à madame Brousseau. 

 

jeudi 24 septembre 2020

L'envoi en mission à la messe

 L'envoi en mission à la messe

Pour connaître l'endroit d'où vient ce dessin, voir la note (1)

Les catholiques au Québec, tout au moins, semblent ne pas avoir encore réalisé qu'on ne va pas à la messe d'abord pour soi, mais d'abord pour les autres. S'il est vrai que "charité bien ordonnée commence par soi-même", il est tout aussi vrai et même plus vrai que la caractéristique de l'agir chrétien est "l'attention à l'autre", "vouloir le bien de l'autre". 

Lorsque le prêtre, à la fin de la messe, nous dit: "Allez dans la paix du Christ", il ne nous invite pas à sortir de l'église bâtiment, mais à aller rejoindre l'Église peuple de Dieu et même tout être humain créé à l'image de Dieu pour lui annoncer la Bonne Nouvelle de l'Amour de Dieu. Les dernières paroles du prêtre à la messe sont littéralement un ENVOI EN MISSION. Et si le prêtre nous dit "Allez dans la paix du Christ", c'est parce qu'il sait très bien qu'il nous envoie vraiment comme des brebis au milieu des loups et que la tâche ne sera pas facile. C'est pour cela qu'il nous assure que la paix, nous la trouverons toujours et seulement "DANS LE CHRIST". 

Si les gens comprenaient vraiment cela, ils ne se dépêcheraient peut-être pas autant pour sortir de l'église bâtiment où il viennent de célébrer et louer leur Seigneur. Ils éprouveraient peut-être une petite gêne ou même une peur à aller témoigner de Jésus là où ils seront durant la semaine. C'est pour cela que j'aime beaucoup le dessin mis au début du présent blogue. On y voit des gens qui n'ont pas hâte de sortir de l'église, qui sont plutôt bien entre les murs de l'église. Mais Jésus trouve un moyen drastique pour les faire sortir: il les catapulte littéralement hors de l'enceinte de l'église. 

Voilà ce que devrait être l'Église d'aujourd'hui, de demain, et de toujours: une ÉGLISE EN SORTIE, l'Église prônée par le pape François. 

(1)https://www.famillechretienne.fr/foi-chretienne/fondamentaux-de-la-foi/vivre-la-messe-11-l-envoi-attention-prets-pour-la-mission-partez-!-102051


mardi 22 septembre 2020

Michael Lonsdale le croyant n'est plus

 Michael Lonsdale le croyant n'est plus

(1931-2020)

J'aime beaucoup les acteurs croyants qui n'ont pas peur d'afficher leur foi en Dieu. Michael Lonsdale est un de ceux-là. Il est décédé hier, le 21 septembre 2020, en la fête de saint Matthieu. J'aimerais aussi mourir en la fête de saint Matthieu qui est une de mes fêtes préférées de l'année liturgique. 

À l'occasion du décès de l'acteur, le site internet Aleteia a publié une interview faite en 2003. Il y a de véritables petites perles dans cette interview. Voici quelques unes de ces perles: 

Le comédien Michael Lonsdale est décédé ce lundi 21 septembre 2020 à son domicile parisien à l’âge de 89 ans. Luc Ardian, journaliste, l’avait rencontré en 2003. Un échange lumineux.

Quel est, pour vous, le comble de la misère ?

Michael Lonsdale : Ne pas rencontrer Dieu. Ma Foi a connu plusieurs rebondissements. Je fus baptisé à l’âge de 22 ans ; j’étais croyant, mais la prière manquait à ma vie. Jusqu’aux jours de l’épreuve – des années 1984 à 87 – où je vécus une succession de deuils très douloureux. Je sombrai dans un désespoir profond. Du fond de mon abîme, j’ai crié vers le Seigneur : «Sauve-moi, je n’en peux plus !» Il m’a répondu aussitôt. Le lendemain, mon parrain montait à Paris et me tirait à l’église Saint-François-Xavier, toute proche. S’y tenait une assemblée de prière de la Communauté de l’Emmanuel. Ce fut une onction bienfaisante. Par la prière de ces frères et soeurs, la joie de la Foi me fut donnée. Je suis remonté à la surface comme un bouchon libéré de la vase. Depuis, ma vie est une Pentecôte, avec ses hauts et ses bas bien sûr.

Où aimeriez-vous vivre ?

Où je suis. Vivre, c’est être là où on est, dans l’instant, c’est-à-dire n’importe où.

Le personnage historique que vous admirez le plus ?

Gandhi. Il a désarmé une armée sans arme, il a chassé les Anglais sans faire la guerre. Mais pourquoi donc les grands faiseurs de paix sont-ils assassinés : Gandhi, Sadate, Rabin, Martin Luther King… ?

Votre idéal de bonheur terrestre ?

Rencontrer le Christ.

Votre saint préféré ?

François d’Assise. On dit qu’il y a eu seulement deux chrétiens depuis le Christ : le Christ… et François d’Assise. Je le crois. François est sans doute l’un de ceux qui ont le plus suivi le Christ dans son abaissement, son dépouillement, son anéantissement. Les fondateurs en bavent souvent, vous ne trouvez pas ? A François d’Assise, Dieu demande de reconstruire son Église, et Il lui enlève tout, comme s’Il voulait lui signifier : « Ma grâce te suffit » ! François d’Assise a connu une sacrée déprime. Il a fallu que l’un de ses frères aille chercher sainte Claire d’urgence pour l’en tirer. Alors surgit le Cantique du Soleil ! C’est la puissance de la louange. Bien souvent, on ne comprend la volonté de Dieu qu’après coup. Je n’ai jamais rencontré autant de difficultés que lorsque j’ai voulu monter Les Fioretti de saint François, Vous m’appellerez Thérèse – un spectacle sur sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus -, et Récit d’un pèlerin russe. J’ai expérimenté là ce qu’on appelle le combat spirituel.

Votre sainte préférée ?

Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face. Ma mère a fui la religion catholique à cause de prêtres qui l’ont vouée à la damnation et à l’enfer. C’est pourquoi je me sens aussi proche de Thérèse : cette petite religieuse, morte à 24 ans, a renversé le jansénisme, le moralisme, et a remis l’Amour à sa place, c’est-à-dire la première ! Et dire que l’Histoire d’une âme est rédigée sans rature, alors que Thérèse ne s’est jamais relue…

Votre peintre préféré ?

Rembrandt. Le seul qui a peint Dieu de façon acceptable, et qui a saisi l’essentiel de l’Évangile. Il est allé aussi profond que ce que la peinture peut exprimer de la lumière – pas seulement la lumière terrestre, mais la Lumière divine. Regardez Les Pèlerins d’Emmaüs !

Votre tableau préféré ?

« Le Retour de l’Enfant prodigue », de Rembrandt. À mes yeux, le plus beau tableau qui soit au monde. Voyez cette main masculine et cette main féminine posées sur les épaules de l’homme agenouillé : elles signifient que Dieu est un père avec des « entrailles de mère ».

Votre qualité préférée chez l’homme ?

La bonté. Je préfère l’homme bon à l’homme cultivé. La culture est une accumulation de trésors, mais à quoi sert-elle, dans le fond, si elle n’est pas partagée?

Et chez la femme ?

La tendresse.

Votre occupation préférée ?

Donner. Donner tout ce qu’on peut, donner le meilleur, donner… «Je ne possède que ce que j’ai donné», disait une princesse italienne.

Qui auriez-vous aimé être ?

Moi même… en mieux.

Votre rêve de bonheur ?

Le Paradis. D’ailleurs, c’est mon motif préféré : je peins des édens colorés, des jardins secrets, où il fait bon vivre dans l’harmonie des tons.

Que possédez-vous de plus cher ?

L’Amour du Christ.

Quel serait votre plus grand malheur ?

Ne plus aimer… Et la maladie d’Alzheimer. Ne plus rien reconnaître, ni des autres, ni de soi, ni du monde. Devenir l’Absent.

Votre passage d’Évangile préféré ?

Le lavement des pieds. Ce Dieu qui s’abaisse pour servir son humanité me fascine. Je suis très « zundelien » : le Christ Roi, son règne et son trône, me parlent beaucoup moins que le Serviteur souffrant. Un autre passage m’interroge : les pèlerins d’Emmaüs. Pourquoi est-il dit que Jésus « fit semblant de les quitter » ? Était-ce un jeu pédagogique ? Vous ne trouvez pas qu’un Dieu qui joue à faire semblant, c’est fascinant pour un acteur ?

Votre prière préférée ?

Celle de l’enfant : Jésus, Jésus, Jésus. Celle aussi que j’invente dans ce tête-à-tête, ce cœur-à-cœur – parfois très délirant ! -, cet échange où il faut parler, se taire, écouter… Oui, se taire. J’aspire de plus en plus au silence. Ceci dit, je me sens très à l’aise dans la prière communautaire.

Votre maxime, ou citation, préférée ?

« Dieu est amour » (saint Jean). Banal, n’est-ce pas, mais c’est la phrase capitale, le cœur de la Révélation, le cœur de ma vie, le cœur du monde.

Vos héros dans la vie réelle ?

Ces SDF qui parviennent à rester dignes alors que le monde s’est écroulé pour eux, et qu’ils subsistent dans la solitude, le non-sens, la misère.

Ce que vous détestez par dessus tout ?

La haine.

La vertu la plus nécessaire aujourd’hui ?

La pureté.

La réforme que vous admirez le plus ?

Vatican II.

Si vous pouviez faire un miracle… ?

Je guérirais quelqu’un.

S’il vous restait une heure à vivre ?

Je chanterais à tue-tête en glorifiant Dieu.

Comment aimeriez-vous mourir ?

En paix.

Que direz-vous à Dieu quand Il vous accueillera ?

« Tu es vraiment trop bon ! »

Le mot de la fin que vous préférez ?

« Je ne meurs pas, j’entre dans la vie » (sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus)

Et le vôtre ?

« Merci et pardon. » Trois fois chacun.

Luc Adrian (1)


(1) https://fr.aleteia.org/2020/09/21/portrait-michael-lonsdale-frere-pacifique/

Le totalitarisme québécois

Le totalitarisme québécois

Ces jours-ci, au Québec, nous vivons une situation très problématique. C'est la deuxième fois durant cette pandémie, que le gouvernement du Québec agit comme s'il était un régime totalitaire, du moins dans sa façon de considérer les lieux de culte. 

Le cardinal Lacroix, le 26 juillet dernier, en la fête de la patronne (au sens religieux, bien sûr) du Québec, cette chère Sainte Anne, mère de la Vierge Marie et grand-mère de Jésus, a fait une sortie en règle contre la façon dont le gouvernement a traité les groupes religieux lors de la pandémie. Vous pouvez voir et entendre ce plaidoyer très bien exprimé, très vrai et très clair en visionnant la vidéo suivante:  
À la fin de la célébration eucharistique qu'il présidait en la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré le 26 juillet 2020 ...
Il y a 2 jours - Téléversé par Webtélé ECDQ

J'ai ouï dire que le premier ministre du Québec, monsieur François Legault, a été fâché (dans le bon sens du terme) par les propos du cardinal Lacroix. Il a immédiatement demandé à ses hauts fonctionnaires de rencontrer au plus tôt le cardinal Lacroix pour rétablir la situation. Je ne comprends pas, toutefois pourquoi le premier ministre, dans un cas aussi grave, n'a pas daigné rencontrer lui-même le cardinal Lacroix. Il s'agit sûrement d'une décision "politique" et démagogique car le gouvernement, tout comme le fait souvent malheureusement l'Église catholique, craint beaucoup les médias et leur force de frappe. Il serait mal vu, dans un Québec laïc à mort, que le premier ministre rencontre en personne le cardinal Lacroix et lui dise qu'il va tout faire pour corriger des erreurs de parcours dans la façon de traiter les communautés religieuses. 

Mais je suis en droit de me demander quelle sorte de colère monsieur Legault a montré à ses hauts fonctionnaires car ceux-ci ne semblent pas avoir été tellement effrayés puisqu'ils viennent de récidiver en rendant public hier des mesures extrêmement contraignantes pour les lieux de culte alors qu'aucune éclosion de COVID-19 n'a été signalée dans un lieu de culte depuis le début de la pandémie. Les lieux de culte ont été mis dans la même catégorie que les bars du Québec alors que leur situation s'apparente beaucoup aux salles de spectacle et aux cinémas. Des mesures très strictes sont mises en oeuvre depuis des semaines dans chaque église du Québec et les gens une fois rendus à leur banc, ne bouge que pour aller recevoir la sainte communion en respectant à chaque fois la distanciation proposée par le gouvernement. 

Je vous invite à lire le paragraphe ci-dessous. Vous y verrez la façon dont Wikipédia décrit le totalitarisme. Vous me direz si tout comme il en est pour moi, vous considérez que l'on vient de faire un pas important au Québec vers ce régime politique. 

"Le totalitarisme est l'un des principaux types de systèmes politiques avec la démocratie et l'autoritarisme. C'est un régime à parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et dans lequel l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société. C'est un concept forgé au xxe siècle, durant l'entre-deux-guerres, avec une apparition concomitante de régimes totalitaires en Allemagne et en URSS. Le totalitarisme signifie étymologiquement « système tendant à la totalité »1 : issu de l'ouvrage de Hannah Arendt Les Origines du totalitarisme (1951 ; titre original : The Origins of Totalitarianism), le mot totalitarianism exprime l'idée que la dictature ne s'exerce pas seulement dans la sphère politique, mais dans toutes, y compris les sphères privée et intime, quadrillant toute la société et tout le territoire, en imposant à tous les citoyens l'adhésion à une idéologie obligatoire, hors de laquelle ils sont considérés comme ennemis de la communauté." (1)  

Je crois personnellement que de hauts fonctionnaires athées sont responsables de ce glissement sur la scène politique. Pour moi, nous assistons à une persécution religieuse même pas déguisée. Ce n'est pas nouveau que l'Église catholique et les autres religions soient maltraitées au Québec; mais nous venons de franchir un nouveau cap.  

Je ne suis pas évêque, Dieu merci ! Car être évêque en notre siècle n'est pas une sinécure. Mais si j'étais évêque, j'organiserais une manifestation devant le parlement. J'inviterais chaque paroisse de mon diocèse à organiser au moins un autobus et à marcher (ou plutôt à rouler) vers le parlement. Je suis sûr que nos fidèles répondraient en grand nombre à cette invitation. Après tout, les gens de l'âge d'or, qui forment la majorité de nos assemblées, aiment bien voyager en autobus. Si tous les diocèses envoyaient des autobus sur la colline parlementaire, nos bonzes athées et anti-religieux verraient qu'on n'aiment pas se laisser manger la laine sur le dos. Et nos dirigeants politiques verraient que les croyants catholiques et de toutes religions peuvent très bien faire pencher la balance d'un côté en période électorale. On nous traite volontiers de moutons, mais les moutons n'ont pas dit leur dernier mot. Rappelons-nous les Yvettes

Les catholiques de France sont pour moi un exemple de mobilisation. Ils ne craignent pas d'aller manifester dans la rue pour défendre leurs valeurs chrétiennes. 


(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Totalitarisme#:~:text=Le%20totalitarisme%20est%20l'un,des%20activit%C3%A9s%20de%20la%20soci%C3%A9t%C3%A9.


dimanche 20 septembre 2020

Homélie 25ème dimanche du temps ordinaire

 Homélie 25ème dimanche 

du temps ordinaire 
Homélie du dimanche à la Paroisse St-Paul l'Ermite, Québec, Canada Par: Stanley Okonkwo , PÈRE DE LA ...
Il y a 19 heures - Téléversé par Normand de Tilly

Pour comprendre la vidéo, il convient de lire l'évangile qui en est la source : 

ÉVANGILE

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 20, 1-16)

En ce temps-là,
Jésus disait cette parabole à ses disciples :
    « Le royaume des Cieux est comparable
au maître d’un domaine qui sortit dès le matin
afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne.
    Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée :
un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent,
et il les envoya à sa vigne.
    Sorti vers neuf heures,
il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire.
    Et à ceux-là, il dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi,
et je vous donnerai ce qui est juste.’
    Ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures,
et fit de même.
    Vers cinq heures, il sortit encore,
en trouva d’autres qui étaient là et leur dit :
‘Pourquoi êtes-vous restés là,
toute la journée, sans rien faire ?’
    Ils lui répondirent :
‘Parce que personne ne nous a embauchés.’
Il leur dit :
‘Allez à ma vigne, vous aussi.’

    Le soir venu,
le maître de la vigne dit à son intendant :
‘Appelle les ouvriers et distribue le salaire,
en commençant par les derniers
pour finir par les premiers.’
    Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent
et reçurent chacun une pièce d’un denier.
    Quand vint le tour des premiers,
ils pensaient recevoir davantage,
mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier.
    En la recevant,
ils récriminaient contre le maître du domaine :
    ‘Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure,
et tu les traites à l’égal de nous,
qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !’
    Mais le maître répondit à l’un d’entre eux :
‘Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi.
N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ?
    Prends ce qui te revient, et va-t’en.
Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi :
    n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ?
Ou alors ton regard est-il mauvais
parce que moi, je suis bon ?’

    C’est ainsi que les derniers seront premiers,
et les premiers seront derniers. »

    – Acclamons la Parole de Dieu.


Chers lecteurs, vous trouverez sur ce blogue l'homélie de mon confrère Stanley Okonkwo qui est lui aussi Oblat de la Vierge Marie et qui habite dans la même maison que moi ici à la Pointe-aux-Trembles. Stanley est Nigérian (originaire du Nigéria). Il a 31 ans; c'est extraordinaire d'avoir un jeune prêtre parmi nous. Il est venu nous aider pour la mission ici à Montréal sur demande du supérieur général de notre Congrégation religieuse. Le Nigéria a été colonisé par les Anglais. Stanley connaît l'anglais mais il s'est mis à l'étude du français depuis son arrivée au Canada le 9 novembre dernier. Cela fait donc environ dix mois que Stanley est au Québec. Je n'en reviens pas de voir les progrès qu'il fait dans l'apprentissage de notre langue. Il est depuis quelques mois sur le web pour prêcher la Parole de Dieu

Je remercie Stanley pour son zèle à apprendre une langue somme toute assez difficile et surtout pour son amour du Seigneur qui le pousse à annoncer l'Évangile à temps et à contretemps, comme nous y encourage l'apôtre Paul. En effet, saint Paul dit ceci à son disciple Timothée, qu'il a ordonné évêque: 

"Proclame la Parole, interviens à temps et à contretemps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, toujours avec patience et souci d’instruire." (Deuxième lettre à Timothée, chapitre 4, verset 2)

MERCI CHER STANLEY !