samedi 29 septembre 2018

Quel est ton rêve ?


Quel est ton rêve ?

Dans la vidéo mise ci-dessous et dont le titre est : « Je n’ai pas de rêve », un des personnages dit que tout le monde a un rêve; que si on est en vie, on a un rêve. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, je crois que c'est vrai; ou du moins vrai en très grande partie. 

Je pense aussi que les personnes les plus actives dans la vie, sont les personnes qui sont conscientes d'avoir un rêve, et qui y croient au plus profond d'eux-mêmes. De telles personnes sont prêtes à tout pour réaliser leur rêve, même à mourir. 

J'AI UN RÊVE: 

Une des personnes qui a exprimé son rêve de façon très claire, est le pasteur noir Martin Luther King, dans un discours désormais fameux prononcé le 28 août 1963 au Lincoln Memorial de Washington D.C., devant 250,000 personnes. L'endroit était bien choisi car c'est le président Lincoln, cent ans auparavant (1865) qui est le grand responsable de l'abolition de l'esclavage aux États-Unis. Voici un court extrait de ce discours: 


Martin Luther King : « I Have a Dream”.   


« Je vous le dis ici et maintenant, mes amis: même si nous devons affronter des difficultés aujourd'hui et demain, je fais pourtant un rêve. C'est un rêve profondément ancré dans le rêve américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : « Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux. » Je rêve que, un jour, sur les rouges collines de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d'esclaves pourront s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. ... Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans un pays où on ne les jugera pas à la couleur de leur peau mais à la nature de leur caractère. Je fais aujourd'hui un rêve! ... Je rêve que, un jour, tout vallon sera relevé, toute montagne et toute colline seront rabaissés … Telle est mon espérance. » 

Voici ces phrases puissantes prononcées par Martin Luther King lui-même et sous-titrées en français: 


JE N'AI PAS DE RÊVE: 

J’ai visionné ces jours-ci une vidéo intitulée « Je n’ai pas de rêve » dont le réalisateur est un jeune homme dont le nom est: Émile Roy. J’ai trouvé cette vidéo très éclairante. Voici en gros quelle est l’histoire: 

Nous sommes au niveau collégial. La professeure de français dit à ses élèves : « Comme vous le savez, au retour des vacances d’hiver, c’est la période des exposés oraux. On commence les présentations dans deux semaines. Bien sûr, c’est individuel. Cette année, le thème que j’ai choisi sera votre rêve. Je vais vous demander de me décrire le plus grand rêve de votre vie. Vous pouvez commencer à prendre des notes. »

Déjà, certains élèves se mettent à écrire. Nicholas est là, embêté, à sa place, ne sachant quoi écrire et il nous raconte : « Un lundi après-midi, comme ça, j’ai su que je n’avais pas de rêve … mais maintenant, j’avais deux semaines pour en trouver un. »

À table, en famille (avec ses parents et sa sœur), Nicholas demande à sa mère : « Maman, c’est quoi mon rêve? » Elle lui répond : « J’sais pas moi. Tu voulais pas devenir astronaute? ». Ce à quoi Nicholas répond : « Maman, j’avais sept ans ». Son père intervient et lui dit : « Nico, tu sais, ton rêve là, y’a personne qui va le trouver pour toi. De toute façon, un rêve, ça se trouve pas, un rêve …   c’est juste là. »

Nicholas va sur l’internet pour trouver des idées de rêve. Il dit : « L’affaire, c’est que Google offrait seulement des choses exotiques : sauter en parachute ou en élastique, nager avec des dauphins, etc. Je ne voulais pas d’un rêve tout fait d’avance. »

Une des scènes du film nous montre Nicholas en face d’un de ses professeurs qui lui dit : « Pourquoi tu as écrit que ton plus grand défaut, c’est ton manque d’originalité? »

En plein milieu du film, il y a une scène essentielle. Nicholas entre chez lui et se regarde dans le miroir. Il se voit avec ses jeans et son t-shirt de la même couleur. Il descend dans la cave, cherche parmi ses vieux vêtements et choisit la chemise la plus psychédélique, aux couleurs variées.

Une de ses amies veut devenir danseuse, une autre veut devenir peintre.

Nicholas dit à une amie : « Comment vous faites pour être certain de votre rêve? » Son amie lui répond : « On a tous des rêves, si on n’avait pas de rêve, on ne serait pas humain. Tu en as un rêve, c’est juste que tu ne le sais pas. Tu vas le trouver. On est tous sur terre pour une raison. »
Nicholas répond : « J’ai juste l’impression que peu importe ce qu’on va faire, ça va jamais avoir d’importance, ça va jamais rien changer. »  
Son amie : « Tu sais ce que je pense? On est tous sur terre pour une raison. La tienne, tu vas la trouver, inquiète-toi pas. »

Le jour de l’exposé oral, Nicholas se rend à l’école. On le suit dans la rue et dans les corridors de l’école. On l’entend se parler à lui-même alors qu’il prépare dans sa tête ce qu’il prévoit dire devant la classe.   

« Je devrais vous parler de mon rêve. Mais l’affaire, c’est que je n’en n’ai pas de rêve. J’aurais pu faire comme tout le monde puis vous dire que je veux devenir médecin, avocat ou pompier, qui veut faire le tour du monde, que je veux devenir riche, connu pi toute. Mais pour une fois, je ne veux pas faire comme tout le monde. Parce que j’ai beau être le gars le plus ordinaire qui existe, MES RÊVES, EUX, JE NE VEUX PAS QU’ILS SOIENT ORDINAIRES.

Il arrive devant la classe, fait une pause, se sent un peu mal à l’aise et finalement exprime son rêve avec beaucoup d’assurance. Avant qu’il commence à parler, on entend un décompte, comme au Cap Canavéral : 6, 5, 4, 3, 2, 1 :

« Mon rêve, ce serait d’être différent. Mon rêve, ça serait que tout le monde soit différent et que tout le monde comprenne qu’on a le droit d’être différent. Mon rêve, ce serait que tout le monde arrête de penser qu’être comme tout le monde, c’est réussir, parce que la vérité c’est que la seule façon de réussir c’est de trouver ce qui fait qu’on est unique puis d’aller au bout de ça. Mon rêve, ça serait de changer quelque chose, même minime; mais changer quelque chose dans le monde. … Merci ! »

L’écran devient noir; en entend « Lift off; we have a lift off  » et on voit une fusée s’envoler dans le ciel. Nicholas aussi vient de s’envoler en découvrant son rêve. 

Cette vidéo m'a permis de voir les rêves d’une façon nouvelle. J’ai pris conscience qu’il existe deux sortes de rêves: des rêves très concrets, par exemple: vouloir être danseuse, être écrivain, être pompier, médecin, etc., et des rêves moins concrets comme ceux de Nicolas et de Martin Luther King. Les rêves de ces deux personnes visent un mieux être de toute la communauté humaine. Ils rêvent de rendre le monde meilleur autour d’eux. 

Cela m'a permis de mieux me comprendre. Quand j'avais une vingtaine d'années, je ne savais pas trop quoi faire dans la vie. J'étais un peu comme Nicolas: j'enviais en quelque sorte mes amis qui savaient exactement ce qu'ils voulaient faire. Quand est venu le temps de décider de ce que je désirais faire dans la vie, mon critère de discernement a été celui-ci: "Où est-ce que je pourrai être le plus heureux et faire le plus de bien autour de moi, pour les autres". Je pense maintenant, grâce à ce petit film, que les personnes qui n'ont pas de rêve précis dans la vie, sont celles qui sont susceptibles d'être appelés à des rêves plus vastes et universels. Or ce qui est universel, est souvent moins concret. Les personnes qui ont des rêves concrets rendent aussi, sûrement, le monde meilleur autour d'eux, mais de façon différente et moins universelle. Cependant, dans les deux cas, l’important est de s’impliquer dans la vie et de chercher à mettre à exécution son rêve.


JE N'AI PAS DE RÊVE / Court-Métrage - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=RHy8LUxvOnw

18 févr. 2017 - Téléversé par Émile Roy
Nicolas, 17 ans, se retrouve un jour forcé de trouver son plus grand rêve. En 2 semaines. Le MAKING-OF juste ...




29 septembre: saints Michel, Gabriel et Raphaël


29 septembre: saints Michel, Gabriel et Raphaël
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Ah quelle est bonne l’Église !!! Ah qu’elle est Mère l’Église, elle qui ne cesse de nous ramener à l’ESSENTIEL :

« L’essentiel est invisible pour les yeux » (Saint Exupéry, Le Petit Prince)

Le symbole de Nicée-Constantinople (ou Credo de Nicée-Constantinople), commence ainsi :

« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible ».

Et le dernier paragraphe de ce même symbole ou Credo, commence ainsi :

« Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique, … »

Aujourd’hui, l’Église nous invite à louer Dieu pour les archanges Michel, Gabriel et Raphaël. C’est une fête dans l’Église; ce qui montre l’importance que l’Église accorde aux anges. Et dans quelques jours, le 2 octobre, l’Église nous invitera à célébrer les « anges gardiens », nos fidèles compagnons de route sur le chemin du Royaume.

Voici, ci-dessous, l’hymne que l’on a prié ce matin aux laudes (office du matin dans le bréviaire) ainsi que la prière finale des laudes:
HYMNE : ANGES DU SEIGNEUR

Anges du Seigneur                  
et serviteurs de sa Parole,
votre désir guettait son mystère :
il vous est révélé.
Le Père vous a choisis
pour accompagner vers sa lumière
les héritiers du salut.

R/Envoyés de Dieu, conduisez-nous
à la rencontre de son Fils !

Dans le silence de la nuit,
vous annoncez aux bergers
le Sauveur couché dans une crèche.

À l'aube de la Pâque nouvelle,
vous rendez témoignage
au Premier-né d'entre les morts.

À l'heure où Jésus disparaît
aux yeux des Apôtres,
vous allumez dans leur cœur
l'espérance de son retour en gloire.
ORAISON
Dans ta sagesse admirable, Seigneur, tu assignes leurs fonctions aux anges et aux hommes ; fais que nous soyons protégés sur cette terre par ceux qui dans le ciel servent toujours devant ta face.

J’aime cette hymne car elle nous montre clairement que les anges sont présents dans toute la Bible, qui est la Parole de Dieu

La première strophe de l’hymne, je l’applique pour ma part à l’Ancien Testament, où l’on voit continuellement les anges interagir avec les croyants pour les conduire sur le chemin du salut :

Anges du Seigneur                  
et serviteurs de sa Parole,
votre désir guettait son mystère :
il vous est révélé.
Le Père vous a choisis
pour accompagner vers sa lumière
les héritiers du salut.

Ce fut le cas des trois anges qui sont apparus à notre Père Abraham (Genèse 18, -1-11), le cas de l’ange qui lutta avec Jacob (Genèse 32, 25-29), le cas de l’ange qui investit Gédéon de la mission de délivrer Israël du pouvoir de Madianites (Juges 6, 14), etc.

Après cette première strophe, je me serais attendu à ce que l’auteur de l’hymne fasse référence à l’archange Gabriel qui a annoncé à Marie qu’un Sauveur naîtrait d’elle, si elle acceptait. Mais la deuxième strophe nous plonge plutôt dans la nuit de Noël, où les anges ont annoncé la naissance du Messie:    

Dans le silence de la nuit,
vous annoncez aux bergers
le Sauveur couché dans une crèche.

La troisième strophe nous projette au jours de la résurrection, quand des anges ont annoncé aux saintes femmes, que Jésus était ressuscité :  

À l'aube de la Pâque nouvelle,
vous rendez témoignage
au Premier-né d'entre les morts.

Encore là l’auteur est allé au plus court, car il aurait pu aussi parler de l’ange qui a réconforté Jésus durant son agonie dans le Jardin des Oliviers.

L’hymne se termine avec l’Ascension de Jésus quand des anges disent aux disciples d’arrêter de regarder le ciel car Jésus reviendra un jour, comme Il l’a promis :

À l'heure où Jésus disparaît
aux yeux des Apôtres,
vous allumez dans leur cœur
l'espérance de son retour en gloire.

L’hymne aurait tout aussi bien pu finir en faisant allusion au dernier livre de la Bible, l’Apocalypse de saint Jean, qui se termine par la description qu’un ange fait à Jean, des événements qui arriveront à la fin des temps. 

Comme on le voit, les anges sont présents à tous les grands moments de la vie de Jésus. Ils sont aussi
très présents à toutes les étapes de notre vie.

MERCI SEIGNEUR POUR LES ANGES !!!


  

vendredi 28 septembre 2018

Prions pour les prêtres


Prions pour les prêtres

Chers amis, la journée d’hier du 27 septembre 2018, revêt pour moi une importance exceptionnelle. Le blogue que vous lisez présentement, je désirais le mettre en ligne hier, vu l’importance que j'accorde à la journée du 27 septembre 2018. Je me suis couché après minuit hier parce que j’ai cherché pendant des heures le moyen de vous faire entendre le magnifique chant de mon ami Richard Vidal, intitulé « Pourquoi Thérèse ? ». Jusqu’à maintenant, je réussissais assez facilement à transférer sur mon blogue un chant que j’ai dans mes dossiers, mais depuis que Google a changé des choses dans son site « Google sites », je ne suis plus capable de faire cette opération. Et c’est très dommage car le blogue que vous lisez en ce moment était écrit hier mais n’ayant pas pu trouver le moyen de vous faire entendre le chant, j’ai enlevé ce blogue de la toile (du web) à minuit moins cinq, déçu de ne pas avoir réussi à vous faire entendre « Pourquoi Thérèse ? ». Ce matin, je me reprends en quelque sorte, en reproduisant le blogue que j’avais écrit pour vous hier. Je le laisse tel que je l’avais écrit, en espérant que je trouverai bientôt le moyen de vous faire entendre le chant de Richard Vidal. Voici le blogue mis en ligne hier et enlevé de la toile (du web) à minuit moins cinq.    

Chers amis, ce 27 septembre 2018 revêt pour moi une importance exceptionnelle. Aujourd’hui en France, ont été célébrées et vécues les funérailles de l’abbé Jean-Baptiste Sèbe (âgé de 38 ans), qui s’est malheureusement enlevé la vie le 18 septembre dernier.

Aujourd’hui, 27 septembre 2018, l’Église universelle célèbre la mémoire de saint Vincent de Paul, un des grands saints de l’histoire de l’Église, un homme si plein de compassion pour la souffrance du pauvre. Et ne sommes-nous pas TOUS PAUVRES, chers amis. Saint Vincent de Paul a aussi été le fondateur des Prêtres de la Mission, tant était importante pour lui la formation des prêtres. La prière d’ouverture de la messe d’hier était la suivante:

« Seigneur, tu as donné à saint Vincent de Paul toutes les qualités d’un apôtre pour secourir les pauvres et former les prêtres; accorde-nous une pareille ardeur pour aimer ce qu’il a aimé et pratiquer ce qu’il a enseigné. »

Dans cette prière, nous demandons à Dieu d’aimer ce que Vincent de Paul a aimé. Il a aimé le sacerdoce, il a aimé les prêtres. Aimons nos prêtres et prions pour eux.

Aujourd’hui, en ce 27 septembre 2018, mon bon ami Richard Vidal, auteur-compositeur-interprète de chants religieux, chantait pour la première fois en public son chant intitulé « Pourquoi Thérèse? ». Ce chant, Richard l’a chanté aujourd’hui dans le Sanctuaire Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à Beauport, en banlieue de la ville de Québec pour la messe annuelle du Mouvement des Marguerites, mouvement qui a pour but de prier pour les prêtres.

Tout cela, pour moi, n’est pas le fruit du hasard. Tout cela, mystérieusement, est pour moi un appel pressant de Dieu et de sa Providence, qui nous demande de prier avec ardeur et amour pour les prêtres du monde entier. Nous insistons beaucoup depuis des années sur les scandales causés par les prêtres. Cela a eu pour effet d’endurcir le cœur de plusieurs personnes face au sacerdoce et aux représentants de Jésus. Mais l’endurcissement du cœur n’est jamais porteur de vie et de fécondité. Si la colère (toutefois légitime dans bien des cas) pouvait être remplacée par la prière et la prière pour les prêtres, sûrement que moins de drames se produiraient.

Je ne veux pas que le drame vécu en France ces jours-ci soit en vain. Pour moi, il est clair que le jeune abbé Jean-Baptiste Sèbe a joui de l’intercession de Thérèse de l’Enfant-Jésus et de saint Vincent de Paul avant de mourir. Tout ces jours-ci me fait croire cela. 

Voici, presque en primeur, le chant de Richard Vidal: " Pourquoi Thérèse ? " La première phrase du chant m'impressionne beaucoup: "Pourquoi Thérèse, as-tu tant désiré prier pour les prêtres? " À quinze ans, Thérèse est allée à Rome accompagnée par son cher papa, pour demander au pape une dispense pour entrer au Carmel à un si jeune âge. Durant ce voyage, Thérèse a été très déçue de l'attitude et des façons de faire des prêtres qu'elle a rencontrés durant ce voyage. Qu'a fait Thérèse de cette déception? Elle a converti sa déception en intercession. Elle a choisi la vie de Carmélite spécialement dans le but de prier pour les prêtres. Oui, Thérèse a vu les prêtres "dans leur faiblesse", comme le dit la première strophe du chant de Richard Vidal, mais elle les a vus aussi au cours de sa vie "dans leur tendresse " (deuxième strophe du chant). 

J'ai le chant de Richard Vidal dans mon ordinateur, en MP3. J'aurais bien aimé vous faire entendre ce merveilleux chant, mais je suis incapable de l'intégrer au présent blogue. 


Voici, ci-dessous, un texte intéressant qui montre pourquoi Thérèse a tant désiré prier pour les prêtres: toute jeune, elle les voyait de façon idéalisée, contemplant en eux la grandeur de leur fonction de représentants du Christ; avec les années, elle les verra faibles et pécheurs, contemplant en eux leur humanité et leur appartenance au peuple des pécheurs. 

« Le 2 septembre 1890, au carmel de Lisieux, sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte Face, dix-sept ans et demi, sort de clôture pour se présenter au supérieur du monastère, afin de passer l’examen canonique précédant sa profession solennelle. A la question du prêtre lui demandant sa motivation, elle répond : « Je suis venue [au Carmel] pour sauver les âmes et surtout afin de prier pour les prêtres » (Ms A, 69 v°).
     Ce « surtout » mérite attention. Pour en arriver là Thérèse Martin (1873-1897) a vécu toute une évolution.
     L’idée qu’on se faisait des prêtres dans sa famille était très élevée. L’enfant ne les avait vus qu’à l’autel, au confessionnal et au catéchisme dans son école tenue par des Bénédictines.
     Avait-elle jamais vu un prêtre invité à déjeuner aux Buissonnets ?
     Aussi, ces hommes séparés, signes du Sacré, elle les considérait comme des anges. Quant à son aînée, Céline, elle dira qu’elle les considérait « comme des dieux » ![1]
     D’où la réflexion de Thérèse (à sept ans), se préparant à sa première confession à l’abbé Ducellier, trente ans, vicaire à la Cathédrale Saint Pierre, sa paroisse : « Je lui dirai que je l’aime ! » Sa sœur Marie qui la préparait à cet acte important l’en dissuada.
   Mais la logique de la petite fille s’avérait rigoureuse : puisqu’on lui disait que l’abbé représentait Jésus lui pardonnant ses péchés, elle aimait Jésus et donc l’abbé Ducellier. Il fallait le lui dire !
  
« J’AI COMPRIS MA VOCATION EN ITALIE »
             
     Thérèse savait qu’une des raisons de la Réforme carmélitaine opérée par sa Mère Teresa de Jésus d’Avila au XVI° siècle espagnol, était de prier pour les prêtres, les missionnaires, les théologiens. La Madre avait expérimenté assez tôt combien les prêtres ont besoin de prières[5].
     Thérèse ne comprenait pas qu’il faille prier pour des « anges ». Mais la voilà partie en pèlerinage vers Rome. Sur les 197 pèlerins, on compte 75 prêtres des diocèses de Bayeux-Lisieux et de Coutances. Pendant presque un mois (7 novembre-2 décembre 1887), elle va vivre au quotidien avec eux.
     « N'ayant jamais vécu dans leur intimité, je ne pouvais comprendre le but principal de la réforme du Carmel. Prier pour les pécheurs me ravissait, mais prier pour les âmes des prêtres, que je croyais plus pures que le cristal, me semblait étonnant !...
     Ah ! j'ai compris ma vocation en Italie, ce n'était pas aller chercher trop loin une si utile connaissance...
     Pendant un mois j'ai vécu avec beaucoup de saints prêtres et j'ai vu que, si leur sublime dignité les élève au-dessus des anges, ils n'en sont pas moins des hommes faibles et fragiles... Si de saints prêtres que Jésus appelle dans son Evangile : « Le sel de la terre » montrent dans leur conduite qu'ils ont un extrême besoin de prières, que faut-il dire de ceux qui sont tièdes ? Jésus n'a-t-Il pas dit encore : « Si le sel vient à s'affadir, avec quoi l'assaisonnera-t-on ? »
     O ma Mère ! qu'elle est belle la vocation ayant pour but de conserver le sel destiné aux âmes ! Cette vocation est celle du Carmel, puisque l'unique fin de nos prières et de nos sacrifices est d'être l'apôtre des apôtres, priant pour eux pendant qu'ils évangélisent les âmes par leurs paroles et surtout par leurs exemples... » (Ms A, 56 r°)
     Texte fondamental à scruter de près.
     Ne cherchons pas ce qui a pu la choquer. Tout simplement elle a constaté que les prêtres sont des hommes ayant leurs défauts, leurs travers, leurs petites manies. Elle les avait idéalisés ; elle les voit maintenant tels qu’ils sont. Elle tombe de haut.
     Dès lors, tout au long des neuf années qu’elle vivra au carmel, sa prière pour les prêtres sera sa priorité. Sa correspondance reste ponctuée par de nombreuses exclamations de celle qui se veut « apôtre des apôtres. »[6]

PRIER POUR LES PRÊTRES

     On ne peut nier une certaine déception vis à vis des prêtres rencontrés. Aucune critique personnalisée mais cette jeune femme qui a donné sa vie à Jésus avec passion, son « Unique Amour », son « Bien-Aimé », son « Epoux », son « Ami »[7], etc. a du mal à concevoir que des prêtres soient « tièdes ».
     « Vivons pour les âmes… soyons apôtres… sauvons surtout [on retrouve le mot] les âmes des Prêtres, ces âmes devraient être plus transparentes que le cristal… Hélas ! Combien de mauvais prêtres, des prêtres qui ne sont pas assez saints… Prions, souffrons pour eux… » (LT 94, 14/7/1889). « Ah ! prions pour les prêtres. Chaque jour montre combien les amis de Jésus sont rares… » (LT 122, 14/10/1890).
     Sur son lit de mort, elle confiera à sœur Agnès de Jésus : « Oh ! que le bon Dieu est peu aimé sur la terre ! Même des prêtres et des religieuses ! » (CJ 7.8.2)


La Prière du Cardinal George William Mundelein « Dieu tout-puissant et éternel, ayez pitié de Vos prêtres » :

« Dieu tout-puissant et éternel, daignez regarder le Visage de votre Christ, l'éternel Souverain Prêtre et par amour pour Lui, ayez pitié de Vos prêtres. Souvenez-Vous, Ô Dieu miséricordieux, qu'ils ne sont que de faibles et fragiles créatures. Maintenez vivant en eux le feu de votre Amour. Gardez-les près de Vous pour que l'ennemi ne prévale pas contre eux et pour qu'ils ne soient jamais indignes de leur sublime vocation. Ô Jésus ! Je Vous prie pour vos prêtres fidèles et fervents ; pour vos prêtres tièdes et infidèles ; pour vos prêtres qui travaillent proches de nous ou dans les missions lointaines ; pour vos prêtres qui subissent la tentation ; pour vos prêtres qui souffrent de la solitude et du délaissement ; pour vos jeunes prêtres, pour vos prêtres âgés ; pour vos prêtres infirmes ; pour vos prêtres agonisants ; pour les âmes de vos prêtres qui souffrent dans le purgatoire. Mais surtout, je Vous recommande les prêtres qui me sont les plus chers ; le prêtre qui m'a baptisé, celui qui m'a absout de mes péchés ; les prêtres aux messes desquels j'ai assisté et qui m'ont donné votre Corps et votre Sang dans le Sainte Communion ; les prêtres qui m'ont enseigné et instruit, m'ont encouragé et conseillé ; tous les prêtres auxquels me lie une dette de gratitude. Ô Jésus ! Gardez-les près de votre Cœur et accordez-leur d'abondantes bénédictions pour le temps et pour l'éternité. Ainsi-soit-il » 

Cardinal George William Mundelein (1872-1939)


mercredi 26 septembre 2018

26 septembre: fête des saints martyrs canadiens

26 septembre: fête des saints martyrs canadiens

Aujourd’hui, c’est fête au Canada. Je m’en voudrais de terminer cette journée sans faire un blogue sur les saints Martyrs Canadiens dont on célèbre la mémoire aujourd’hui en Église.

Nous trouvons que nous vivons en des temps difficiles. Et c’est vrai. Mais aurions-nous eu le courage au dix-septième siècle, de quitter l’Europe et venir vivre dans un pays hostile pour plusieurs raisons : un pays où règne le froid, où on mène une vie rude et austère comme en témoigne la lettre du Père Isaac Jogues reproduite ci-dessous; un pays où vivent des tribus indiennes ayant leurs coutumes et leur langue, langue très difficile à apprendre, semble-t-il. Un pays où la menace iroquoise était toujours présente et pouvait faire craindre le pire: une mort violente et cruelle. Jean de Brébeuf et Gabriel Lalemant sont tous les deux morts de blessures dues à d'horribles tortures.

Quand nous considérons ce qu’il en a coûté à ces géants du christianisme pour planter la foi et la croix sur notre sol, nous ne pouvons qu’être reconnaissants à leur endroit et chercher non seulement à ne pas leur faire honte, mais à leur faire honneur en vivant en vrais et bons CHRÉTIENS.

Saint Jean de Brébeuf, priez pour nous. Saint Gabriel Lallemant, priez pour nous. Saint Noël Chabanel, priez pour nous. Saint Antoine Daniel, priez pour nous. Saint Charles Garnier, priez pour nous. Saint Isaac Jogues, priez pour nous. Saint René Goupil, priez pour nous. Saint Jean de Lalande, priez pour nous. 

martyrs canadiens
À genoux, de gauche à droite: 
René Goupil, Charles Garnier, Jean de Lalande
Debout, de gauche à droite: 
Noël Chabanel, Gabriel Lalemant, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues, Antoine Daniel  


Voici la description, écrite en vieux français, du martyr de Jean de Brébeuf : 


     Le 16 mars 1649, le jésuite Jean de Brébeuf est martyrisé. Missionnaire au pays des Hurons-Wendats, le père Brébeuf est capturé par des guerriers iroquois durant une guerre qui aboutira par la destruction de la Huronie et la dispersion des survivants. Le supplice de Brébeuf est un des plus atroces des annales du christianisme.

Le donné Christophe Regnault,  spectateur des restes du martyr, en donne une description saisissante : « Le Père de Brebœuf avoit les jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ; Jay veu et touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs endroits de son corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé en dérision du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute plaine de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché les bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit souffrir. Jay veu et touché tous les endroits de son corps, qui avoit receu plus de deux cents coups de baston. Jay veu et touché le dessus de sa teste ecorché. Jay veu et touché louverture que ces barbares luy firent pour luy arracher le cœur ».

     Surnommé « le géant des missions huronnes » et « l’apôtre au coeur mangé », Jean de Brébeuf nous laisse dans ses écrits spirituels des traces de son désir d’être martyrisé dans son rôle de missionnaire. Il écrit : « Durant deux jours j’ai éprouvé sans discontinuer un grand désir du martyre et j’ai souhaité endurer tous les tourments qu’ont soufferts les martyrs. Que te rendrai-je, mon Seigneur Jésus, pour tous les biens que tu m’as faits ? Je prendrai ton calice et j’invoquerai ton nom. Je fais donc vœu, en présence de ton Père Éternel et du Saint-Esprit, en présence de ta très sainte Mère et de son très chaste époux Joseph ; devant les anges, les apôtres et les martyrs, et mes bienheureux Pères Ignace et François-Xavier ; je te fais vœu, dis-je, mon Seigneur Jésus, si tu m’offres miséricordieusement la grâce du martyre, à moi, ton indigne serviteur, de ne jamais me détourner de cette grâce ».

     Après Brébeuf, c’est au tour de son compagnon, le père Gabriel Lalemant d’être martyrisé. Il décède le lendemain, 17 mars, après avoir vécu des supplices tout aussi atroces. La Relation des Jésuites pour 1649 a retenu qu’il a été brûlé sur tout le corps et même dans les yeux qui reçurent des charbons ardents. Les corps des deux missionnaires sont d’abord inhumés sous la chapelle de la résidence à Saint-Maire-au-pays-des-Hurons. Leurs dépouilles sont ensuite exhumées et transportées à Québec au printemps 1650. (1)

LETTRE DE S. ISAAC JOGUES
Après huit années passées au milieu des tribus huronnes et iroquoises, après avoir enduré de terribles tortures, Isaac Jogues écrit :
Si je suis barbare par les coutumes et le vêtement, bien plus si je suis presque sans Dieu dans une vie si agitée, cependant je veux mourir comme j’ai vécu en fils de la très sainte Église romaine et de la Compagnie. ~ Je mène une vie vraiment misérable dans laquelle toutes les vertus sont en danger. La foi, certes, dans de si épaisses ténèbres de l’infidélité ; l’espérance, dans de si longues et dures épreuves ; la charité dans une si grande corruption et l’absence de tout sacrement ; la chasteté, bien qu’elle ne soit pas ici beaucoup menacée par les plaisirs, est cependant menacée par la cohabitation.
Isaac Jogues rentre en France. Ses mains sont mutilées, tout son corps porte les marques de la torture. L’amour des Iroquois qui ne connaissent pas Dieu l’emporte sur l’appréhension à la pensée de nouvelles souffrances. Il sera martyrisé peu de temps après avoir écrit la lettre suivante:  

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 Sur cette image, nous voyons que ses doigts ont été mutilés
Quand commencerai-je à servir et à aimer celui qui n’a jamais commencé à nous aimer ; et quand commencerai-je à me donner totalement à celui qui s’est donné à moi sans réserve ? Quoique je sois extrêmement misérable et que j’aie fait un mauvais usage des grâces que Notre Seigneur m’a faites en ce pays, je ne perds pas courage, puisqu’il prend le soin de me rendre meilleur, me fournissant encore de nouvelles occasions de mourir à moi-même et de m’unir inséparablement à lui.
Mon espérance est en Dieu, qui n’a que faire de nous pour l’exécution de ses desseins. C’est à nous de tâcher de lui être fidèles et de ne pas gâter son ouvrage par nos lâchetés. J’espère que vous obtiendrez cette faveur de Notre Seigneur et qu’après avoir mené une vie si lâche jusques à maintenant, je commencerai à le mieux servir.
Le cœur me dit que, si j’ai le bien d’être employé en cette mission, j’irai et je ne reviendrai pas, mais je serais heureux si Notre Seigneur voulait achever le sacrifice où il l’a commencé, et que ce peu de sang que j’ai répandu en cette terre fût comme les arrhes de celui que je lui donnerais de toutes les veines de mon corps et de mon cœur.
Enfin, ce peuple-là est pour moi un époux de sang, je me suis fiancé à lui par mon sang. Notre bon Maître, qui se l’est acquis par son sang, lui ouvre, s’il lui plaît, la porte de son Évangile comme aussi à quatre nations, ses alliées, qui sont proches de lui. À Dieu, mon cher Père, priez-le qu’il m’unisse inséparablement à lui.
RÉPONS
R/ À toi seul, Fils du vrai Dieu,
la gloire et la louange.
Qui se déclarerai pour moi devant les hommes,
je me déclarerai pour lui devant mon Père.
Qui aura tenu bon jusqu’à la fin,
je lui donnerai la vie éternelle.
ORAISON
Tu as voulu, Seigneur Dieu, que la parole et le sang de tes saints martyrs, Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, sanctifient les débuts de l’Église en Amérique du Nord ; fais que se lève partout, à leur prière, une moisson de chrétiens chaque jour plus abondante. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.
(Tiré de: https://www.aelf.org/2018-09-26/canada/lectures) 


(1)  http://jemesouviens.biz/16-mars-1649-martyr-de-jean-de-brebeuf/