jeudi 18 avril 2019

Fruits de la Messe Chrismale

Fruits de la Messe Chrismale

J’ai participé hier soir à la messe chrismale à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde, mère église de notre diocèse de Montréal. Permettez-moi de vous partager quelques fruits de cette messe.

Notre archevêque, Mgr Christian Lépine, a commencé la messe par ces mots : « C’est une Église blessée qui se réunit ce soir pour célébrer la Messe Chrismale 2019 ». Tous, dans l’assemblée, ont compris la justesse de ces paroles d’introduction. Monseigneur a alors mentionné une des dernières blessures vécues par l’Église universelle: l’incendie ravageur à la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.

Au début de son homélie, Mgr Lépine a cité le pape François qui nous dit que très souvent, les blessures de Jésus sont des chemins qui conduisent à la foi. Immédiatement, je me suis mis à penser à Saint Thomas qui a été conduit à la foi par les blessures de Jésus qu’il a vues et contemplées le huitième jour après la résurrection du Seigneur.

J’ai alors fait une courte recherche pour savoir où et quand le pape François a dit cela. Il l’a dû dire cela plus d'une fois. En tout cas, il l’a dit à la messe du matin du 3 juillet 2013. Le 3 juillet est la fête de saint Thomas apôtre dans l’Église. Voici ce qu'a dit le pape: 

« Toucher les plaies pour professer Jésus

Il faut sortir de nous-mêmes et aller sur les routes de l’homme pour découvrir que les plaies de Jésus sont visibles aujourd’hui encore sur le corps de tous nos frères qui ont faim, soif, qui sont nus, humiliés, esclaves, qui se trouvent en prison et à l’hôpital. Et c’est précisément en touchant ces plaies, en les caressant, qu’il est possible d’« adorer le Dieu vivant parmi nous ».  … Et Thomas, a dit le Pape, adore le Fils de Dieu. Mais pour adorer, pour trouver Dieu, le Fils de Dieu, il a dû mettre le doigt dans ses plaies, mettre la main sur son côté. Tel est le chemin. Il n’en existe pas d’autre. »  (Maison Sainte Marthe, 3 juillet 2013)

Mgr Lépine a aussi mentionné que les blessures que les autres nous infligent, celles que nous causons aux autres et celles que nous nous infligeons à nous-mêmes, peuvent aussi être des chemins de vie, si nous les vivons avec Jésus Ressuscité. Grâce à la foi en Jésus ressuscité, toutes les blessures peuvent être guéries. L’Esprit Saint peut mettre un baume, une onction sur toutes nos blessures. C’est le mystère que nous célébrons en cette Messe Chrismale. L’onction de l’Esprit Saint vient rendre sains et saints notre corps, notre âme et notre esprit.

Selon Mgr Lépine, la pire des blessures, c’est lorsqu’une personne vit seule ses blessures. Une personne qui ne s’ouvre pas à la transcendance et à la prière dans ses blessures, est la plus malheureuse des personnes. Elle ajoute une blessure pire que la première.

Enfin, Mgr Lépine a mentionné que le fait d’expérimenter la paix quand nous vivons nos blessures avec le Christ et dans le Christ, nous rend aptes à aider les gens qui vivent des difficultés. Nous pouvons porter de la lumière, la lumière du Christ ressuscité dans la vie des personnes qui souffrent et sont blessées. N’est-ce pas d'ailleurs ce que ce que nous dit saint Paul :

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte ; ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu. » (2 Co 1, 3-4)

L’incendie de la Cathédrale de Paris et nous :

Monseigneur Lépine a mentionné deux choses que j’ignorais en rapport avec l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Il a d'abord mentionné qu'il y a un lien spirituel entre la cathédrale Notre-Dame de Paris et notre cathédrale de Montréal. Il a alors dirigé sa main vers la gauche un peu derrière lui en disant: " Sur une peinture qui se trouve ici dans la cathédrale, nous voyons Mr Olier qui, en l'église Notre-Dame de Paris, consacre à la Vierge Marie les Associés de Montréal

Peinture de Georges Delfosse
Mr Olier consacre à la Sainte Vierge les Associés de Montréal 
en l’église Notre-Dame de Paris le 3 février 1641. 

Puisque je n'avais jamais vu cette peinture, ou plutôt que je ne l'avais jamais vraiment remarquée et analysée, j'ai demandé dans la procession de sortie à la fin de la messe à un confrère prêtre, l'abbé Dominic Richer, s'il avait son téléphone intelligent sur lui. Il m'a répondu que oui. Je lui ai demandé de photographier pour moi la fameuse peinture; ce qu'il a fait avec gentillesse. 

Autre fait que j'ignorais: Mgr Lépine a reçu des témoignages ou a entendu plusieurs confidences de personnes qui pensaient ne plus avoir la foi. En voyant la grande tristesse que produisait en elles le fait que la cathédrale de Paris était en feu, ces personnes ont réalisé que de fait la foi les habite plus qu'elles ne le croyaient. Ce qui a fait dire à Mgr Lépine que nous ne devrions jamais désespérer de la foi des gens. Ce qui ne se voit pas à nos yeux peut quand même être là présent dans le coeur des gens. C'est sur cette parole d'espérance que je vous souhaite un MERVEILLEUX ET FRUCTUEUX TRIDUUM PASCAL.

Post scriptum: Une amie nommée Colette a écrit un commentaire ci-dessous à propos de ce blogue. Grâce à elle, je me suis rappelé la belle phrase par laquelle Mgr Lépine a terminé son homélie. Il a dit à peu près ceci: " Maintenant que le feu de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été éteint, allumons le feu de l'Amour de Dieu dans les coeurs."

24 avril 2019: Le site web de l'Église de Montréal a mis en ligne l'homélie de Mgr Christian Lépine: 



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2 commentaires:

  1. C'était effectivement une très belle célébration. Les derniers mots de l'homélie de Mgr Lépine, en parlant des flammes de Notre-Dame-de-Paris m'ont fort impressionnés, et il a dit cela tellement si simplement et tout doucement.. J'ai regardé la personne amie avec qui j'étais et nous avons été bouche bée. d'accord toutes deux, que c'était une pensée magnifique, impressionnante, ce symbolisme des mots que Mgr Lépine utilisait et voulait nous faire comprendre, partager. entendre
    Cependant, je ne peux me souvenir exactement les termes. Il aurait mentionné quelque chose dans ce genre, que les flammes de l'incendie d'une cathédrale auront servi ou pu servir à rallumer la flamme dans le coeur, des croyant-e-s ou se disant non-croyant-e-s, comme en latence, mais je ne peux l'écrire textuellement. Pouvez-vous me dire si c'était à peu près cela ? Merci beaucoup, cher p. Guy

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  2. Merci beaucoup, père Guy pour votre P.-S., je m'en souviendrai longtemps, croyez-moi. Bonnes célébrations pour les prochains jours Saints et le beau Dimanche de Pâques.

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