jeudi 24 janvier 2019

24 janvier: saint François de Sales

24 janvier: saint François de Sales
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Saint François de Sales

À Montréal aujourd’hui, les écoles sont fermées. La ville, après avoir été ensevelie sous la neige depuis dimanche, connaît un redoux et la pluie est venue s’ajouter à cela. La circulation automobile est au plus lent en ville et les rues et trottoirs sont convertis soit en piscine, soit en patinoire. La rencontre qui devait avoir lieu ce soir en notre paroisse pour les adorateurs et adoratrices qui sont inscrits à l’adoration continue de jour en notre chapelle d’adoration, a été annulée à cause du mauvais temps. Je reste donc chez moi cet après-midi et cela me donne l’occasion d’écrire un blogue sur le saint du jour: saint François de Sales. Ce saint, je ne le connais pas tellement, mais il me fascine. 

Commençons donc par montrer à quel point ce saint avait confiance dans le pouvoir de l’adoration eucharistique. Comme vous le savez probablement, nous vivons en ce moment la grande semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens. Cette semaine se terminera demain avec la fête de la conversion de saint Paul. Mais le fait qu’on célèbre liturgiquement la mémoire de saint François de Sales à chaque année durant cette semaine de prière, est très providentiel. Car l’évêque saint François de Sales a travaillé toute sa vie à unir les chrétiens de dénominations différentes. Dans les lignes qui vont suivre, vous constaterez que de très nombreux calvinistes (un des courants du protestantisme) sont devenus catholiques grâce à l’adoration eucharistique. 

Saint François de Sales avait fait de l'exposition du Saint Sacrement une occasion pour ramener les personnes à la foi de l'Église des Pères. Quand il arriva à Thonon, il n'y avait qu'une quinzaine de catholiques. En quatre ans, il y avait bien eu quelques personnes qui étaient revenues dans la barque de Pierre, mais fort peu. En octobre 1598, il décida d'organiser les Quarante Heures (*). Avec une audace folle, il passa tout l'été à préparer cette acclamation de l'unique Roi dans la Sainte Hostie. Le temps arriva enfin où Jésus fut exposé solennellement dans l'église de Saint Augustin : des draps d'or, des cierges, l'évêque, les prélats, un cardinal délégué du pape, tous devant le Seigneur de l'univers dans l'ostensoir. Des personnes vinrent de tout le Chablais. Des centaines de calvinistes venaient s'agenouiller devant le Saint Sacrement. En onze jours, les archives retiennent qu'il y a eu 2.300 personnes qui revinrent à l'Église de toujours, comme mûries au soleil du Saint Sacrement.
Tiré de: Maurice Henry-CoüannierSaint François de Sales et ses amitiés, Monastère de la Visitation, Paris, 1993.  

Ce qui m’impressionne le plus chez ce saint, c’est qu’il ait réussi avec l’aide de Dieu à convertir son cœur colérique en un cœur rempli de douceur. À tel point qu’on considère saint François de Sales comme le saint de la douceur dans l’Église catholique. La prière d’ouverture à la messe d’aujourd’hui, fait référence à cette douceur légendaire chez ce saint évêque. Voici la prière d’ouverture de la messe d’aujourd’hui : Toujt par

« Pour le salut des âmes, Seigneur, tu as voulu que l'évêque saint François de Sales devienne le serviteur de tous en toutes choses ; fais que, soutenus par son exemple, nous donnions une preuve de ta douce charité en nous dévouant pour nos frères. Par Jésus Christ, ton Fils …

Ce saint est la preuve vivante que l’on peut et que l’on doit prendre la conversion au sérieux. Même notre péché dominant peut complètement disparaître de notre vie et faire place à la vertu opposée. C’est la grande leçon que je retiens de notre saint du jour. Mais il ne faut pas penser que la colère ait complètement disparu du cœur de François de Sales. La perfection chrétienne ne consiste pas à faire disparaître les passions de notre cœur, mais à ne pas leur donner libre cours. Voici le témoignage recueilli dans un livre intitulé : Saint François de Sales peint par les dames de la Visitation, ses contemporaines :

« La charité de notre saint fondateur lui avait appris non seulement à étouffer les longs ressentiments, mais encore à réprimer les premiers mouvements de la colère. 

Un commandeur de Malte l’avait vivement sollicité d’accorder un bénéfice à un ecclésiastique de ses amis. Il apprit que le saint Évêque avait jugé son protégé indigne de remplir les fonctions de curé, et l’avait définitivement refusé. Alors, plein de colère, il entra brusquement et insolemment dans la chambre du Prélat, s’emporta en reproches, en menaces et en injures. Notre Saint l’écouta, bonnet à la main, quoique le commandeur eût son chapeau sur la tête. Lorsque celui-ci eut fini son injurieux discours, il sortit brusquement sans donner au Saint le loisir de dire une seule parole. Les témoins de cette scène en furent indignés, et dirent qu’il fallait demander raison d’un semblable procédé. Le Saint leur imposa le silence : Je dois au contraire, leur dit-il, savoir bon gré à cet homme de m’avoir ôté la parole et la peine d’opposer les raisons de la justice aux comportements de ses désirs. M. son frère lui demanda en confidence s’il était bien possible que la colère ne l’eût point saisi en cette rencontre. Le saint Évêque qui ne savait ni feindre ni mentir, lui avoua qu’alors, comme en beaucoup d’autres circonstances, la colère bouillait dans son cerveau comme l’eau dans un vase mis sur le feu; mais qu’avec la grâce de Dieu il résisterait toujours à cette passion, dût-il mourir de la violence de sa résistance; que son naturel sanguin et colérique allumait souvent la colère dans la partie inférieure de son âme; mais qu’Il tâchait de ne jamais rien dire sous son influence; que c’était l’ouvrage particulier de la perfection intérieure de suffoquer les passions et de les étrangler à leur premier abord, comme le jeune David égorgeait les lions et les ours qui venaient dévorer son troupeau. » (1) 

Docteur de l’amour:  Tout par amour, rien par force. " (François de Sales) 

« Canonisé en 1665, et nommé Docteur de l’Église en 1877, Saint François de Sales est considéré comme le “Docteur de l’amour”. Ce titre que l’Église lui a attribué le définit parfaitement. En effet, sa vie mouvementée fut constamment illuminée par une charité débordante qui transparaît dans cet extrait d’une lettre adressée à Jeanne de Chantal :“Quand sera-ce que nous serons tous détrempés en douceur et charité envers notre prochain ? Quand verrons-nous les âmes de nos prochains dans la sacrée poitrine du Sauveur ? Hélas! qui regarde le prochain hors de là, il court fortune de ne l’aimer ni purement, ni constamment, ni également; mais là, mais en ce lieu-là qui ne l’aimerait? Qui ne  supporterait ses imperfections ? Qui le trouverait de mauvaise grâce ? Qui le trouverait ennuyeux ? Or, il y est ce prochain, ma très chère fille, il est dans le sein et la poitrine du divin Sauveur; il y est comme très aimé et tant aimable, que l’Amant meurt d’amour pour lui. Amant duquel l’amour est en sa mort et la mort en son amour. » [1] (2)


[1] “Petite vie de François de Sales”  de Bernard Sesé. Éditions Desclée de Brouwer. 


(1) Saint François de Sales peint par les dames de la Visitation ses ...




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