samedi 19 janvier 2019

L'esprit scientifique, obstacle à la foi ?

L’esprit scientifique, obstacle à la foi ?

Nous vivons dans un monde très spécial; il faut le reconnaître. À toute époque de l’histoire, il a été difficile à certains êtres humains de croire en Dieu, et spécialement en un Dieu qui est bon et qui aime infiniment ses enfants. Le mystère du mal est probablement le plus grand obstacle à la foi. Mais de nos jours, des obstacles supplémentaires se sont ajoutés sur le chemin qui mène à la foi. Un de ces obstacles semble être les immenses progrès dans les domaines de la science. La science aujourd’hui explique tant de choses, qu’on en vient presque à penser qu’elle expliquera tout un jour. Pour plusieurs, la science semble avoir remplacé Dieu. Mais ceci est une illusion, bien sûr, car les grandes personnalités scientifiques se rendent compte que plus elles creusent le mystère de la création, plus les interrogations et les questions surgissent et plus elles découvrent leur ignorance. En fait, le problème ne concerne pas tant les grands scientifiques, mais les gens qui ont seulement un peu de notions scientifiques et qui à cause de cela jugent la religion de haut et pensent pouvoir s’en passer. D’où la pertinence de cette phrase de l’homme de science Louis Pasteur : « Un peu de science éloigne de Dieu, mais beaucoup de science y ramène ».  

Une amie m’a fait connaître des paroles très intéressantes du pape Paul VI. Je ne connaissais pas ces paroles. Il semble que ces paroles n’ont été conservées que dans la mémoire de son bon ami le philosophe Jean Guitton. Connaissant un peu la rigueur de la pensée de monsieur Guitton, je suis persuadé que ce qu’il écrit dans ses livres est vrai; il n’oserait certainement pas mettre dans la bouche d’un pape des paroles qui ne reflètent pas la réalité. Voici ce que raconte Jean Guitton :  

 " En 1975, cher abbé Binon, apprenant que les laïcs peuvent parler dans une église, par une sorte de sainte paresse vous m'avez fait une demande étrange: vous m'avez demandé de "prêcher" à votre place, dans la petite église de Saint-Sylvain, la retraite de première communion. J'avais refusé d'abord. Mais, ayant pris conseil auprès du pape Paul VI, il me fit un devoir de vous obéir.
     Dès la première leçon, l'orage éclata. Je fus précipité dans le drame de ce siècle.
     J'avais raconté aux enfants le miracle de la multiplication des pains. Alors, un des garçons eut l'audace de se lever, et il me dit: "L'instituteur nous a appris que la science rejette ce que vous nous racontez".
     Silence dans la vielle église moyenâgeuse.
     Cher abbé Binon, vous avez alors pris la parole à ma place et vous avez dit à l'enfant: "Lucien, est-ce que tu veux faire la première communion?" Et Lucien répondit: "Oui, monsieur le curé." Et vous avez dit: "Alors, il faut que tu croies."
     Et moi je pensais que, dans la petite église de Saint-Sylvain, le drame de la Raison et de la Foi venait de se jouer, une fois de plus.
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     Le mois suivant, je vis le pape Paul VI. Il me demanda comment s'était passée "la retraite de première communion" qu'il m'avait ordonnée.
     Une ombre de souffrance passa sur son visage; il me dit en substance ceci:
     "Le drame du monde actuel était présent dans votre tout petit pays. Et moi qui suis, quioque indigne, le pasteur responsable de l'immense troupeau, je ne cesse d'y penser avec souffrance."
     "Lorsque j'étais archevêque de Milan, on m'avait présenté dans un village l'enfant qui était premier en catéchisme. "C'est bien, lui ai-je dit, mais il faut aussi que tu sois premier en calcul." Car le problème de l'apostolat dans le siècle à venir est exprimé par ce devoir que nous aurons d'unir la culture scientifique à la culture religieuse."
     Il faudra réévangéliser. Et ce sera plus difficile qu'au temps des apôtres. Car les apôtres (et saint Paul dont j'ai choisi le nom) apportaient une nouvelle, une Bonne Nouvelle. Désormais, on nous dira: "Votre nouvelle, par la Science, par la Critique, nous l'avons réfutée."

    J'écris ces souvenirs après la mort de Paul VI, sous le pontificat de Jean-Paul II, qui prêche un nouveau départ, une nouvelle "évangélisation". (1) 

J’aime beaucoup ces phrases de Paul VI :

« Il faudra réévangéliser. Et ce sera plus difficile qu'au temps des apôtres. Car les apôtres (et saint Paul dont j'ai choisi le nom) apportaient une nouvelle, une Bonne Nouvelle. Désormais, on nous dira: "Votre nouvelle, par la Science, par la Critique, nous l'avons réfutée. »

Je remercie le Seigneur de m’avoir fait connaître le professeur John Lennox, cet éminent mathématicien. C’est cet homme de science, qui, en seulement quelques mots, m’a démontré qu’il n’y a aucune contradiction entre la science et la religion. La preuve en est, nous dit John Lennox, que de très grandes personnalités scientifiques étaient ou sont croyantes. S’il y avait vraiment contradiction entre la science et la religion, entre la science et la foi, on ne pourrait jamais retrouver dans une même personne humaine, et la science et la foi. Il est même prouvé que la majorité des hommes de science célèbres et mondialement connus, croyaient ou croient en Dieu. (2)


(1) Jean Guitton, Lettres ouvertes, Édition Payot &Rivages, Paris, p. 88.



 

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