dimanche 18 mars 2018

"Nous voudrions voir Jésus" (Jn 12, 21)


« Nous voudrions voir Jésus » (Jn 12, 21)
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Chers amis, nous nous approchons de la Semaine Sainte, la plus belle semaine de l’année. En ce cinquième dimanche du Carême, l’Église nous propose un texte de saint Jean qui est au chapitre 12 de son évangile, juste avant la fête de la Pâque, la troisième Pâque qu’a vécue Jésus selon l’évangile de Jean. Les gens se rendent à la Ville Sainte, Jérusalem, pour vivre la Pâque.

Le texte que nous entendons aujourd’hui suit immédiatement l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, cette entrée que nous allons vivre dimanche prochain, dimanche communément appelé le Dimanche des Rameaux. Parmi les pèlerins qui viennent à Jérusalem cette année-là, il y a des Grecs qui rencontrent Philippe et lui disent: « Nous voudrions voir Jésus ». Cette phrase, à première vue, elle est belle et légitime. J’ai entendu un jour la réponse qu’a donnée à la télévision un de nos « rocker » nationaux, Éric Lapointe, à la question suivante: « Si vous aviez la possibilité de rencontrer un personnage historique, de quelque époque que ce soit, qui aimeriez-vous rencontrer? ». À cette question, Éric Lapointe avait répondu: « Jésus car il a influencé tant de gens; j’aimerais le rencontrer pour me faire une idée sur lui. » J’ai toujours trouvé cette réponse belle, jusqu’à aujourd’hui. Car vouloir voir ou rencontrer Jésus peut être un désir ambigu.

Hérode a toujours été intrigué par la personne de Jésus et a désiré le voir. L’occasion s’est présentée durant la Passion de Jésus. On a conduit Jésus chez Hérode. Hérode a voulu interagir avec Jésus, mais Jésus ne lui a même pas adressé un mot. Car, comme le dit si bien saint Jean dans son évangile: « Jésus sait ce qu’il y a dans l’homme. » (Jn 2, 25). Jésus connaissait le cœur d’Hérode et que ses intentions et ses dispositions n’étaient pas bonnes. Il n’a donc pas perdu de temps avec lui. La situation de Zachée le publicain, qui voulu voir un jour Jésus qui passait par là, est très différente à mes yeux. On dit parfois que c’était la simple curiosité qui a poussé Zachée à monter dans un sicomore pour voir Jésus passer. Mais la réaction de Jésus à ce désir montre qu’il y avait beaucoup plus que de la curiosité dans la démarche de Zachée. Il est évident pour moi, par ce que l’on sait de cette journée qu’a vécue Zachée, journée la plus importante de sa vie, que ce publicain était en recherche et très probablement en crise face à sa façon de vivre. À lui Jésus a parlé; chez lui Jésus s’est attardé. Et le cœur de Zachée en fut totalement transformé.

Pour dire les choses un peu simplement, pour ne pas dire de façon simpliste, la religion chrétienne ICI-BAS, n’est pas une religion de la vue (« je veux voir Dieu »), mais une religion de l’écoute. Le grand commandement de Dieu dans l’ancien testament, qui nous commande d’aimer Dieu de tout notre cœur, de tout notre esprit, commence par les mots suivants : « Shema Israël », « ÉCOUTE ISRAËL ». Écouter, ce n’est pas entendre. On entend un bruit, mais on ne l’écoute pas; on ne veut surtout pas l’écouter, y prêter attention. Dans notre église à St-Marcel, il y a toujours un bruit de fond dû à la ventilation. Je l’entends, mais je ne veux surtout pas l’écouter. Pour écouter, selon la Bible, il faut entendre et prêter attention, beaucoup d’attention. Et une fois que le message est entré dans notre cœur, il faut obéir au message. Écouter implique l'action. Un peu comme un parent qui dit à son enfant: « Tu ne m’as pas écouté », ce qui est une autre façon de dire « Tu n’as pas obéi ». Ici-bas, notre religion est une religion de l’écoute, de l’obéissance. Si nous FAISONS ce que Jésus nous dit, nous pourrons aller au ciel où là ce sera le temps de la VISION, ce qu’on appelle communément la VISION BÉATIFIQUE. Pour le moment, c'est le temps de l'écoute active. 

Je suis en train de lire le deuxième livre, ou plutôt le deuxième tome qu’a consacré le pape Benoît XVI à la personne de Jésus. Ce deuxième tome couvre la période de l’entrée triomphale à Jérusalem jusqu’à la résurrection. Au début de ce deuxième livre, ce cher pape commente brièvement l’évangile du présent dimanche du Carême et il commence par dire que dans l’évangile de Jean, il arrive souvent que Jésus ne semble pas du tout répondre à la demande qu’on lui fait; mais que de fait, il répond à cette demande d’une façon mystérieuse et très profonde. De fait, Jésus répond à la demande des Grecs qui veulent le voir; il répond en leur donnant le moyen par excellence pour le voir et surtout pour le voir éternellement. Pour voir Jésus, il faut être glorifié. Pour être glorifié, il faut, comme le grain de blé, mourir afin de vivre. Il faut mourir à soi, à nos désirs peccamineux et même parfois à nos désirs légitimes, pour vivre plus pleinement, pour vivre en plénitude la vie d'enfant de Dieu:

« Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande: « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. » (Jn 12, 21-26)

Autrement dit, Jésus oriente la réponse des Grecs vers l'expérience: l'expérience d'une VIE NOUVELLE. La vie chrétienne, c'est essentiellement une EXPÉRIENCE. Pour prendre conscience du fait que ce que Jésus nous dit est vrai, il faut en faire l'expérience. C'est pour cela que je remercie le Seigneur pour la session VIE NOUVELLE que nous avons vécue en notre paroisse le mois dernier. Plusieurs personnes ont fait l'expérience d'une Vie Nouvelle qui coule désormais dans leur être car elles ont expérimenté qu'on mourant à elles-mêmes et en communiant à la vie de Jésus mort et ressuscité, la vie est complètement différente, la vie est complètement transformée et même TRANSFIGURÉE. Certaines personnes qui ont vécu la session, sont déjà devenues de grands témoins du Ressuscité. Elles ont ainsi atteint l'essence de la vie chrétienne: une EXPÉRIENCE DU DIVIN QUI NOUS POUSSE AU PARTAGE DE CE QUE NOUS AVONS VÉCU. 

Merci Seigneur pour ce que tu as fait dans les coeurs en notre paroisse le mois dernier. Cette expérience fut tellement grande et tellement belle, que j'ai demandé à l'École d'Évangélisation Saint André de Joliette de venir donner à nouveau chez nous au mois de juin la session Vie Nouvelle pour que les personnes qui n'ont pas pu la vivre au mois de février, puissent avoir la possibilité d'en faire l'expérience. Je vous annonce donc en primeur que la session Vie Nouvelle sera à nouveau donnée chez nous les 8, 9 et 10 juin prochains. La session commencera le jour de la solennité du Sacré-Coeur de Jésus.  

Bienvenue à tous!

Nous vous préviendrons quand viendra le temps de l'inscription à la session. 





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