Michel-Ange et le mystère chrétien
LA PIETÀ
En ce JEUDI SAINT 2018,
j’offre à votre méditation quelques réflexions concernant
un des plus grands artistes de tous les temps: Michel-Ange. C’est à l’âge de 21 ans que le jeune Michel-Ange a sculpté une des œuvres artistiques les plus
connues et les plus célèbres: la PIETÀ. Cette sculpture nous aide à voir
de façon chrétienne le mystère central de notre foi qui consiste en la MORT et la
RÉSURRECTION de Jésus. Le jeune Michel-Ange a dépeint le moment
particulièrement dramatique de la mort de Jésus, mais dans une perspective de Résurrection. Alors
que la Vierge Marie tient dans ses bras le corps en lambeaux de son Fils,
aucune douleur ni aucune tristesse ne paraît sur son visage. Au contraire, tout
dans les traits de Marie, manifeste la paix, la confiance et l’abandon serein à
la Providence de Dieu. Il en est de même pour le visage de Jésus. Il me semble assez clair que le jeune Michel-Ange a voulu ainsi dépeindre le mystère pascal en son entier, qui est un mystère de MORT et de Résurrection. Le plus important étant en quelque sorte la RÉSURRECTION. Qu'un jeune homme de la Renaissance ait ainsi conçu, compris et illustré le mystère central de notre foi, est selon moi exceptionnel.
Le visage de Jésus révèle la même sérénité que nous retrouvons sur le Saint-Suaire de Turin, alors que les découvertes sur le Saint Suaire n'étaient pas encore connues.
«Dans son Esthétique (1818-1829), le philosophe Hegel note
que, dans l’art chrétien, la représentation de la douleur doit être
transcendée. Ainsi, la beauté de ce chef-d’œuvre de la Renaissance réside dans
la représentation sublime d’un amour qui dépasse la mort. » (1)
« La Pietà représente le thème biblique de
la « Vierge douloureuse » tenant sur ses genoux le
corps de Jésus descendu de la croix, avant d’être déposé dans son tombeau.
Cette intensité dramatique s’efface devant la douceur, la sérénité et
l’humanité de cette représentation, une œuvre d’une grande virtuosité.
Le Vierge Marie est représentée comme étant particulièrement
jeune. Certains ont critiqué cette représentation et ont jugé irréaliste le
fait que Jésus, âgé de 33 ans, paraisse plus vieux que sa mère. L’auteur a donc
défendu cette vision de Marie comme étant la conséquence de sa
virginité lui permettant de conserver sa délicate pureté d’une manière
plus prolongée: « La mère devait
être jeune, plus jeune que son fils pour paraître éternellement vierge, tandis
que son fils, qui a pris notre nature humaine, doit-être, dans le dépouillement
de la mort, un homme comme les autres ».
Les détails majestueux et symboliques à
prendre en compte
–
L’image du Christ n’exprime aucun signe de souffrance et celui
de la Vierge aucune tristesse. Car Michel-Ange ne voulait pas représenter la
mort mais plutôt la sérénité et l’abandon du défunt.
–
L’un des éléments les plus remarquables de la sculpture est le travail réalisé
dans la pierre pour représenter le manteau et l’habit qui couvre la
Vierge. La maîtrise majestueuse de la sculpture en marbre efface
minutieusement la matière pierreuse qui nous donne l’impression d’être une soie
naturelle.
–
Il s’agit de l’unique sculpture où se trouve la signature gravée par
Michel-Ange lui-même. Un jour l’artiste surprend une conversation de
certains visiteurs qui admiraient son œuvre mais qui l’attribuaient à autre
artiste. Alors le jeune et orgueilleux Michel-Ange, profondément blessé par
cette absence de reconnaissance, sculpte un ruban sur la poitrine de la
Vierge avec l’inscription de son nom en latin: MICHAL ANGELUS BONAROTUS FLORENT
FACIEBAT. L’auteur s’est repenti de cette action et il décida de ne plus jamais
signer aucune de ses sculptures.
–
Les images sont idéalisées, parfaites et presque divines, en
offrant un immense contraste avec l’effet dramatique de la scène. L’auteur a
voulu mettre en avant les idéaux platoniques de la divinité et souligner ce
caractère dans l’image du Christ, dont le corps n’entre pas en contact direct
avec la Vierge mais seulement au moyen de tissus.
–
Michel-Ange avait commenté que le bloc de marbre de Carrare utilisé pour cet
ouvrage était le meilleur avec lequel il avait travaillé durant
sa carrière artistique. Et c’est sans doute la raison pour laquelle « La
Pietà » est la sculpture la mieux polie, ayant une finition parfaite.
Curiosités
La
sculpture a été détériorée durant son histoire à deux reprises : l’une par un
déplacement réalisé au XVIIIème siècle et l’autre beaucoup plus grave par un
acte de vandalisme au XXème siècle précisément dans les années 70, dans lequel
un homme déséquilibré avait attaqué l’œuvre à coups de marteau en abimant
complètement le visage de la Vierge et les mains.
La
sculpture a été déplacée à New-York pour l’exposition universelle de
1964-1965, en devenant une grande annonce publicitaire pour visiter le
Pavillon du Vatican. » (2)
Je me suis permis de corriger les fautes de français contenues dans le texte ci-dessus et de rephraser certains passages qui n'étaient pas grammaticalement corrects.
DIEU, SCULPTE-MOI
Je termine ce blogue par une réflexion personnelle. Il semble que les deux
citations ci-dessous, soient de Michel-Ange:
« Ogni
blocco di pietra ha una statua dentro di se ed è compito dello scultore
scoprirla.»
« Tout bloc de pierre a une statue à l’intérieur de lui et la tâche du
sculpteur consiste à la découvrir. »
« The
sculpture is already complete within the marble block, before I start my work.
It is already there, I just have to chisel away the superfluous material. »
« La sculpture est déjà complète à l’intérieur du bloc de marbre, avant même
que je commence mon travail; elle est déjà là; j’ai juste à enlever la matière
superflue. »
Ces phrases magnifiques, qu’elles
soient ou non de Michel-Ange, nous font comprendre un
autre aspect du mystère chrétien. Dieu est le seul et grand sculpteur de nos
vies. Or la façon dont Il nous sculpte ressemble à la façon dont Michel-Ange sculptait, en ceci que dès le début de notre vie
chrétienne, au jour de notre baptême, nous avons joui d’une ressemblance
parfaite avec notre Père céleste. Mais, avec les années, nous avons malheureusement
ajouté des éléments peccamineux à notre âme, qui ont terni ou même enseveli l’image
de Dieu en nous. Le divin sculpteur doit alors continuellement enlever ce
superflu pour recréer sans cesse sa parfaite image en nous, jusqu’à ce que nous
parvenions à « l’état de l’Homme
parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude », comme le dit si
bien saint Paul dans sa Lettre aux Éphésiens (Ep 4, 13).
C’est la grâce que je nous
souhaite en ce début de Triduum pascal 2018.
HEUREUX ET FRUCTUEUX TRIDUUM
PASCAL À VOUS TOUS !!!
(1) Michel-Ange règne sur la sculpture de la Renaissance - L'éléphant ...
https://lelephant-larevue.fr/thematiques/michel-ange-regne-renaissance/
(2) La Pietà de Michel-Ange au Vatican, Rome | Visiter le Vatican
https://www.visiterlevatican.com/...vatican/...vatican/les-chefs-doeuvre-du-vatican-la-p...
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