4ème dimanche du Carême: la joie du don
En plein milieu
du Carême, l’Église a placé un dimanche sous le signe de la joie; c’est le
dimanche appelé « Laetare »
qui porte son nom des premiers mots de la messe (antienne d’ouverture), qui
sont: « Réjouissez-vous ».
En plein milieu de l’Avent, nous avons le dimanche Gaudete qui signifie lui aussi « Réjouissez-vous »,
et qui tire son nom lui aussi de l’antienne d’ouverture de la messe de ce
dimanche. C’est comme si l’Église, durant les deux temps forts de l’année, voulait
rappeler aux chrétiens que le but du Carême et de l’Avent, c’est la joie
promise par Dieu.
Mais de quelle
joie s’agit-il? Il s’agit de la joie chrétienne, celle que nous a méritée Jésus
par sa Mort et sa Résurrection. Nous, les chrétiens, nous
possédons en nous toute la joie du monde, cette joie dont le monde
autour de nous a désespérément besoin. L’évangile d’aujourd’hui nous donne
l’origine de cette joie et la façon de la conquérir et de la posséder.
L’évangile de ce
dimanche nous présente la rencontre nocturne de Jésus avec un pharisien nommé
Nicodème. Nicodème est aussi membre du Sanhédrin qui condamnera Jésus. Mais
Nicodème, le jour où Jésus sera condamné, réclamera que l’on fasse justice à Jésus; il prendra sa défense. Dans l’évangile de saint Jean, Jésus dit quelques unes de ses
plus belles phrases à des personnes qui ne gravitent pas du tout autour de lui,
comme par exemple, Nicodème et la Samaritaine.
Aujourd’hui, nous entendons Jésus dire à Nicodème cette phrase extraordinaire:
« Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin
que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. »
(Jn 3, 16).
Voilà une des
plus belles phrases des évangiles: « Dieu
le Père a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. »
Dans cette
phrase est contenue toute la joie du monde. Car la joie vient du DON. Voilà le
message que les chrétiens doivent donner à notre monde moderne qui se meurt de
tristesse. LA JOIE VIENT DU DON.
Saint Paul, dans
les Actes des Apôtres, nous dit qu’il a reçu du Seigneur lui-même la vérité
suivante : « Il y a plus de
joie à donner qu’à recevoir » (Actes 20, 35)
Dans un monde
fasciné par l’argent, Jésus nous rappelle la joie du don. Les gens fascinés par
l’argent ne sont pas habituellement très altruistes. Ils veulent de l’argent
pour leur gloire personnelle et pour satisfaire tous leurs désirs, légitimes ou
non. Notre monde est fasciné par la gloire et la beauté. Mais pour qui est-elle
cette gloire et cette beauté? Est-ce dans un but altruiste que l'être humain désire la gloire ou la beauté? La pornographie et le sexe à volonté ne sont-ils pas consommés pour satisfaire l'égoïsme des individus? Tous ces chemins pronés par notre société conduisent inévitablement, tôt ou tard, à la tristesse et même à la mort: le mort spirituelle avant tout. Or Jésus prône et annonce tout le contraire: "Vous serez joyeux et heureux si vous donnez votre vie pour les autres ".
Nous les
chrétiens, nous devons affirmer haut et fort que la joie vient du don, et si
possible ou si nécessaire, du don total de la personne, comme l’a fait Jésus et
comme doit le faire tout chrétien si l’occasion se présente.
Le pape Paul VI,
dans son exhortation apostolique intitulée La joie chrétienne, écrite en 1975,
constate que déjà à cette époque régnait la morosité et la tristesse dans les
cœurs. Il a alors proposé des remèdes à cette morosité et à cette tristesse. Un
des remèdes qu’il propose, est le suivant: faire du bien aux autres,
aider les autres, sortir de soi pour aider les autres. Il parle de la joie du
service, du partage et de la joie exigeante du sacrifice.
Un film est
passé sur nos écrans de cinéma ces derniers temps, qui était propice à nous
faire imaginer la joie que peut procurer le don total de la personne. Il est
rare que les films hollywoodiens nous présentent des images et des propos
chrétiens. Or c’est le cas du dernier film de Clint Eastwood, intitulé:
15 :17 to Paris. Ce film raconte un fait réel qui s’est passé dans un
train reliant Amsterdam à Paris, le 21 août 2015. Trois Américains sont en
voyage de plaisance en Europe. Ils prennent le Thalys, train qui relie Amsterdam à Paris en passant par Bruxelles.
Lors de l’arrêt à Bruxelles, Ayoub El-Khazzani, un terroriste armé jusqu’au
dents, monte à bord du train. Alors qu’il est sur le point d’exécuter son
terrible méfait, les trois Américains, se jettent sur lui et l’immobilisent,
sauvant ainsi des dizaines de vies.
Parmi les trois
Américains, celui qui a agi de la façon la plus héroïque se nomme Spencer
Stone. C’est le plus costaud des trois et c’est le premier des trois qui a couru se jeter sur le terroriste pour l’immobiliser. Les deux autres, Alek Skarlatos et
Anthony Sadler, sont venus lui prêter main forte. Ce qu’il y a d’assez
extraordinaire dans ce film, c’est que le réalisateur, monsieur Clint Eastwood,
n’a pas choisi des acteurs professionnels pour jouer le rôle des trois héros (il y eut d'autres héros dans ce drame, mais le film ne met pas l'accent sur eux), mais il a eu plutôt
recours aux héros eux-mêmes pour jouer dans le film. C’est Spencer, Alek et Anthony
qui jouent leurs propres personnages dans le film. Nous pouvons donc être convaincus
de la vérité des faits montrés dans le film.
Durant le film,
nous suivons les trois protagonistes de leur adolescence à l’âge adulte.
Spencer, Alek et Anthony étaient à l’école secondaire (au lycée) des enfants agités et un peu indisciplinés. La mère de
Spencer et la mère d’Alek furent un jour convoquées par la professeure des deux
jeunes. La professeure dit aux mamans que leurs enfants souffraient probablement
d'un déficit d’attention et qu'ils devraient, selon elle, prendre des médicaments. Les
deux mamans sortirent alors en colère de la pièce. Pendant qu’elles sortaient, la professeure
leur dit que les statistiques prouvent que les mères monoparentales (ce que sont la mère de Spencer et la mère d’Alek)
sont plus susceptibles d’avoir des enfants souffrant d'un déficit d’attention. Ce
à quoi a rétorqué la mère de Spencer: « Mon Dieu est plus grand que vos statistiques
ou vos médicaments. ». Voilà une première profession de foi de la
part de la mère de Spencer.
Quelques minutes
plus tard, on voit le jeune Spencer, âgé d’environ douze ans, agenouillé à côté
de son lit, en train de réciter une partie de la prière suivante :
« Seigneur,
fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l'espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.
O Seigneur, que je ne
cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant
qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »
Durant l’altercation
avec le terroriste, Spencer a été blessé au cou par un couteau et il s’est aussi
fait mal au bras. Lorsque les secours ambulanciers sont arrivés, ils ont installé
Spencer dans une chaise roulante et nous l’avons entendu réciter à nouveau,
intérieurement et non pas à haute voix:
« Seigneur, fais
de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi
J’avoue que cela
fait du bien de voir des images aussi chrétiennes au cinéma. Essayez d’imaginer
la joie qu’à expérimentée Spencer après avoir sauvé de nombreuses vies. Et
imaginez la joie que Jésus a ressentie après avoir sauvé l’humanité entière.
Sur la photo ci-dessus: Spencer Stone et ses blessures.
En bas, de gauche à droite: Spencer Stone, Anthony Sadler et Alek Skarlatos.
En haut à droite, Chris Norman, héros britannique qui a aidé les trois Américains à immobiliser le terroriste.
Quatrième dimanche du Carême 2018, dimanche de la joie (Laetare)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire