dimanche 11 mars 2018

4ème dimanche du Carême: la joie du don

4ème dimanche du Carême: la joie du don
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En plein milieu du Carême, l’Église a placé un dimanche sous le signe de la joie; c’est le dimanche appelé « Laetare » qui porte son nom des premiers mots de la messe (antienne d’ouverture), qui sont: « Réjouissez-vous ». En plein milieu de l’Avent, nous avons le dimanche Gaudete qui signifie lui aussi « Réjouissez-vous », et qui tire son nom lui aussi de l’antienne d’ouverture de la messe de ce dimanche. C’est comme si l’Église, durant les deux temps forts de l’année, voulait rappeler aux chrétiens que le but du Carême et de l’Avent, c’est la joie promise par Dieu.

Mais de quelle joie s’agit-il? Il s’agit de la joie chrétienne, celle que nous a méritée Jésus par sa Mort et sa Résurrection. Nous, les chrétiens, nous possédons en nous toute la joie du monde, cette joie dont le monde autour de nous a désespérément besoin. L’évangile d’aujourd’hui nous donne l’origine de cette joie et la façon de la conquérir et de la posséder.

L’évangile de ce dimanche nous présente la rencontre nocturne de Jésus avec un pharisien nommé Nicodème. Nicodème est aussi membre du Sanhédrin qui condamnera Jésus. Mais Nicodème, le jour où Jésus sera condamné, réclamera que l’on fasse justice à Jésus; il prendra sa défense. Dans l’évangile de saint Jean, Jésus dit quelques unes de ses plus belles phrases à des personnes qui ne gravitent pas du tout autour de lui, comme par exemple, Nicodème et la Samaritaine.  

Aujourd’hui, nous entendons Jésus dire à Nicodème cette phrase extraordinaire: « Car Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jn 3, 16).

Voilà une des plus belles phrases des évangiles: « Dieu le Père a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. »

Dans cette phrase est contenue toute la joie du monde. Car la joie vient du DON. Voilà le message que les chrétiens doivent donner à notre monde moderne qui se meurt de tristesse. LA JOIE VIENT DU DON.

Saint Paul, dans les Actes des Apôtres, nous dit qu’il a reçu du Seigneur lui-même la vérité suivante : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir » (Actes 20, 35)

Dans un monde fasciné par l’argent, Jésus nous rappelle la joie du don. Les gens fascinés par l’argent ne sont pas habituellement très altruistes. Ils veulent de l’argent pour leur gloire personnelle et pour satisfaire tous leurs désirs, légitimes ou non. Notre monde est fasciné par la gloire et la beauté. Mais pour qui est-elle cette gloire et cette beauté? Est-ce dans un but altruiste que l'être humain désire la gloire ou la beauté? La pornographie et le sexe à volonté ne sont-ils pas consommés pour satisfaire l'égoïsme des individus? Tous ces chemins pronés par notre société conduisent inévitablement, tôt ou tard, à la tristesse et même à la mort: le mort spirituelle avant tout. Or Jésus prône et annonce tout le contraire: "Vous serez joyeux et heureux si vous donnez votre vie pour les autres ". 

Nous les chrétiens, nous devons affirmer haut et fort que la joie vient du don, et si possible ou si nécessaire, du don total de la personne, comme l’a fait Jésus et comme doit le faire tout chrétien si l’occasion se présente.

Le pape Paul VI, dans son exhortation apostolique intitulée La joie chrétienne, écrite en 1975, constate que déjà à cette époque régnait la morosité et la tristesse dans les cœurs. Il a alors proposé des remèdes à cette morosité et à cette tristesse. Un des remèdes qu’il propose, est le suivant: faire du bien aux autres, aider les autres, sortir de soi pour aider les autres. Il parle de la joie du service, du partage et de la joie exigeante du sacrifice.

Un film est passé sur nos écrans de cinéma ces derniers temps, qui était propice à nous faire imaginer la joie que peut procurer le don total de la personne. Il est rare que les films hollywoodiens nous présentent des images et des propos chrétiens. Or c’est le cas du dernier film de Clint Eastwood, intitulé: 15 :17 to Paris. Ce film raconte un fait réel qui s’est passé dans un train reliant Amsterdam à Paris, le 21 août 2015. Trois Américains sont en voyage de plaisance en Europe. Ils prennent le Thalys, train qui relie Amsterdam à Paris en passant par Bruxelles. Lors de l’arrêt à Bruxelles, Ayoub El-Khazzani, un terroriste armé jusqu’au dents, monte à bord du train. Alors qu’il est sur le point d’exécuter son terrible méfait, les trois Américains, se jettent sur lui et l’immobilisent, sauvant ainsi des dizaines de vies.

Parmi les trois Américains, celui qui a agi de la façon la plus héroïque se nomme Spencer Stone. C’est le plus costaud des trois et c’est le premier des trois qui a couru se jeter sur le terroriste pour l’immobiliser. Les deux autres, Alek Skarlatos et Anthony Sadler, sont venus lui prêter main forte. Ce qu’il y a d’assez extraordinaire dans ce film, c’est que le réalisateur, monsieur Clint Eastwood, n’a pas choisi des acteurs professionnels pour jouer le rôle des trois héros (il y eut d'autres héros dans ce drame, mais le film ne met pas l'accent sur eux), mais il a eu plutôt recours aux héros eux-mêmes pour jouer dans le film. C’est Spencer, Alek et Anthony qui jouent leurs propres personnages dans le film. Nous pouvons donc être convaincus de la vérité des faits montrés dans le film.

Durant le film, nous suivons les trois protagonistes de leur adolescence à l’âge adulte. Spencer, Alek et Anthony étaient à l’école secondaire (au lycée) des enfants agités et un peu indisciplinés. La mère de Spencer et la mère d’Alek furent un jour convoquées par la professeure des deux jeunes. La professeure dit aux mamans que leurs enfants souffraient probablement d'un déficit d’attention et qu'ils devraient, selon elle, prendre des médicaments. Les deux mamans sortirent alors en colère de la pièce. Pendant qu’elles sortaient, la professeure leur dit que les statistiques prouvent que les mères monoparentales (ce que sont la mère de Spencer et la mère d’Alek) sont plus susceptibles d’avoir des enfants souffrant d'un déficit d’attention. Ce à quoi a rétorqué la mère de Spencer: « Mon Dieu est plus grand que vos statistiques ou vos médicaments. ». Voilà une première profession de foi de la part de la mère de Spencer.

Quelques minutes plus tard, on voit le jeune Spencer, âgé d’environ douze ans, agenouillé à côté de son lit, en train de réciter une partie de la prière suivante :

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à
être consolé qu’à consoler,
à être compris qu’à comprendre,
à être aimé qu’à aimer.
Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
c’est en pardonnant qu’on est pardonné,
c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Durant l’altercation avec le terroriste, Spencer a été blessé au cou par un couteau et il s’est aussi fait mal au bras. Lorsque les secours ambulanciers sont arrivés, ils ont installé Spencer dans une chaise roulante et nous l’avons entendu réciter à nouveau, intérieurement et non pas à haute voix:  

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi

J’avoue que cela fait du bien de voir des images aussi chrétiennes au cinéma. Essayez d’imaginer la joie qu’à expérimentée Spencer après avoir sauvé de nombreuses vies. Et imaginez la joie que Jésus a ressentie après avoir sauvé l’humanité entière. 

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Sur la photo ci-dessus: Spencer Stone et ses blessures. 
En bas, de gauche à droite: Spencer Stone, Anthony Sadler et Alek Skarlatos. 
En haut à droite, Chris Norman, héros britannique qui a aidé les trois Américains à immobiliser le terroriste.  


Quatrième dimanche du Carême 2018, dimanche de la joie (Laetare)



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