jeudi 25 mars 2021

"Et le Verbe s'est fait chair" (Jn 1, 14)

"Et le Verbe s'est fait chair" (Jn 1, 14)


Aujourd'hui, c'est une solennité dans l'Église; c'est la solennité de L'Annonciation du Seigneur. Nous fêtons le jour grandiose où l'ange Gabriel, envoyé par Dieu, demanda à Marie de Nazareth si elle consentait à devenir la Mère du Messie, la Mère de Dieu. Et Marie a dit OUI à cette volonté divine. "Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous" (Jn 1, 14). Marie, ce jour-là, a fait l'acte de foi le plus grand de toute l'histoire de l'humanité. Il fallait bien, selon moi que la femme qui a prononcé ce "oui" soit immaculée et pleine de grâce, pour pouvoir dire oui à une telle demande divine et faire un tel acte de foi. 

Nous entendons aujourd'hui à la messe, l'évangile de l'Annonciation en saint Luc, chapitre 1, versets 26 à 38. Il y a un autre jour dans l'année liturgique où ce texte de l'Annonciation est proclamé de façon solennelle; il s'agit d'un des derniers jours de l'Avent, le 20 décembre. Or le 20 décembre dernier, j'ai mis un blogue très important à mes yeux. Pour lire ce blogue, veuillez cliquer sur les mots suivants: Les signes que Dieu nous donne . Dans ce blogue, je témoigne du fait que je crois que les murs de la maison où ont eu lieu l'Annonciation et l'Incarnation du Seigneur Jésus, se trouvent en ce moment à Loreto  (Lorette, en français) en Italie, grâce à une intervention miraculeuse de Dieu. J'avoue ne pas avoir toujours cru en ce miracle. Lors de mon séjour en Italie, séjour qui a duré neuf années, je suis allé visiter la maison de la Sainte Famille, ou plutôt les trois murs de cette maison. Pourquoi trois murs? Voir la réponse sur le lien ci-dessus. Mais alors que j'étais dans cette maison, je n'ai pas vraiment cru au récit miraculeux qu'on m'a raconté à propos de cette demeure. Mais j'aimerais bien y retourner un jour pour mieux y prier; pour y prier avec plus de foi. 

J'imagine que plusieurs d'entre vous ont de la difficulté à croire à ce récit. Si j'en parle à nouveau aujourd'hui, c'est en raison d'un courriel que j'ai reçu d'un de mes lecteurs. Voir à ce sujet, le blogue suivant: Étonnant.

Pourquoi parler de la vérité et de la réalité de cette "maison de la Sainte Famille" précisément en ce temps-ci: en décembre 2020 et en mars 2021 ? En réponse à cela, je donnerais deux raisons; je dirais que c'est en raison des deux années extraordinaires que nous vivons en ce moment en Église. Depuis le 8 décembre dernier, nous vivons "l'année Saint Joseph", en mémoire d'une des trois personnes qui ont vécu entre les fameux murs de cette maison. Et depuis le 19 mars dernier, jusqu'au 26 juin 2022, a lieu "l'Année de la Famille", qui a pour modèle la Famille de Nazareth qui a vécu entre les fameux murs dont je parle dans ce blogue. Voilà deux excellentes raisons, selon moi, de mettre en évidence ces jours-ci la maison de Loreto (Lorette). 

Pour expliquer pourquoi on croit à une réalité qui est assez extraordinaire, on use parfois de ce qu'on appelle des arguments d'autorité. Il existe à mes yeux des arguments d'autorité qui peuvent nous aider à croire que les murs de la maison située à Loreto sont vraiment les murs de la maison qui a abrité la Sainte Famille. Ces deux arguments d'autorité sont: 

1- Le pape Pie IX :

Le pape Pie IX, le pape qui a fait de l''Immaculée Conception un dogme pour l'Église catholique: 

Le Bienheureux Pie IX ... a écrit des paroles mémorables à propos de la Sainte Maison de Lorette. À ce propos, la bulle "Inter Omnia" du 26 août 1882, est célèbre. Dans cette bulle, il déclare solennellement: "Parmi tous les sanctuaires consacrés à la Mère de Dieu, la Vierge Immaculée, un occupe le premier rang et brille d'un éclat incomparable: la vénérée et très auguste Maison de Loreto ...  À Loreto en effet, on vénère cette Maison de Nazareth, si chère au Coeur de Dieu, qui fut fabriquée en Galilée, et qui fut plus tard arrachée de ses fondations et, par la puissance divine, fut transportée très loin, outre mer, d'abord en Dalmatie, puis en Italie.(1)

2- Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : 

Les personnes qui lisent régulièrement mon blogue, savent que ma sainte préférée est sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. J'ai appris ces jours-ci que cette chère sainte croyait en ce miracle des murs de la maison de la Sainte Famille conservés encore de nos jours en Italie, à Loreto. Cela est aussi un argument d'autorité pour moi. Car Thérèse avait vraiment les deux pieds sur terre. Elle disait que l'on devait éviter de dire des choses sur la Sainte Vierge qui ne sont pas dans les évangiles: 

« Que j’aurais donc bien voulu être prêtre pour prêcher sur la Sainte Vierge ! Une seule fois m’aurait suffi pour dire tout ce que je pense à ce sujet. J’aurais d’abord fait comprendre à quel point on connaît peu sa vie. Il ne faudrait pas dire des choses invraisemblables ou qu’on ne sait pas ; par exemple que, toute petite, à trois ans, la Sainte Vierge est allée au Temple s’offrir à Dieu avec des sentiments brûlants d’amour et tout à fait extraordinaires ; tandis qu’elle y est peut-être allée tout simplement pour obéir à ses parents. Pourquoi dire encore, à propos des paroles prophétiques du vieillard Siméon, que la Sainte Vierge, à partir de ce moment là a eu constamment devant les yeux la passion de Jésus ? »

L'abbé René Laurentin a dit de Thérèse qu'elle était en avant de son temps. Elle voulait baser sa foi sur les Écritures Saintes. Elle était toujours plongée dans la Bible, et surtout dans le Nouveau Testament. Et pourtant, c'est cette même sainte qui affirme dans le Manuscrit A qui raconte ses souvenirs d'enfance, qu'elle croit que les murs situés à Loreto sont les murs qui ont abrité la Sainte Famille. Thérèse avait une mémoire extraordinaire. Elle est allée à Loreto en compagnie de son père et de sa soeur Céline en 1887 alors que les membres de la famille Martin se rendait à Rome pour demander une dispense au pape afin que Thérèse puisse entrer au Carmel à l'âge de quinze ans. En 1895, Mère Agnès, soeur de Thérèse et prieure du couvent, demande à Thérèse de rédiger ses souvenirs. Thérèse accepte par obéissance. Voici quelques extraits du manuscrit A de Thérèse: 

6) Bologne, Padoue, Lorette

Après Venise, nous sommes allés à Padoue, où nous avons vénéré la langue de Saint Antoine puis à Bologne où nous avons vu Sainte Catherine qui garde l’empreinte du baiser de l’Enfant Jésus. Il est bien des détails intéressants que je pourrais donner sur chaque ville et sur les mille petites circonstances particulières de notre voyage mais je n’en finirais pas, aussi je ne vais écrire que les détails principaux.

Ce fut avec joie que je quittai Bologne, cette ville m’était devenue insupportable par les étudiants dont elle est remplie et qui formaient une haie quand nous avions le malheur de sortir à pied, et surtout à cause de la petite aventure qui m’est arrivée avec l’un d’eux, je fus heureuse de prendre la route de Lorette. Je ne suis pas surprise que la Ste Vierge ait choisi cet endroit pour y transporter sa maison bénie, la paix, la joie, la pauvreté y règnent en souveraines ; tout est simple et primitif, les femmes ont conservé leur gracieux costume italien et n’ont pas, comme celles des autres villes, adopté la mode de Paris ; enfin Lorette m’a charmée ! Que dirai-je de la sainte maison ? Ah ! mon émotion a été profonde en me trouvant sous le même toit que la Sainte Famille, en contemplant les murs sur lesquels Jésus avait fixé ses yeux divins, en foulant la terre que Saint Joseph avait arrosée de sueurs, où Marie avait porté Jésus entre ses bras, après l’avoir porté dans son sein virginal… J’ai vu la petite chambre où l’ange descendit auprès de la Sainte Vierge… J’ai déposé mon chapelet dans la petite écuelle de l’Enfant Jésus… Que ces souvenirs sont ravissants !…

[60r°] Mais notre plus grande consolation fut de recevoir Jésus Lui-même dans sa maison et d’être son temple vivant 1Co 3,16 au lieu même qu’il avait honoré de sa présence. Suivant un usage d’Italie, le Saint ciboire ne se conserve dans chaque église que sur un autel, et là seulement on peut recevoir la Sainte communion ; cet autel était dans la basilique même où se trouve la Sainte maison, renfermée comme un diamant précieux dans un écrin de marbre blanc. Cela ne fit pas notre bonheur ! C’était dans le diamant lui-même et non pas dans l’écrin que nous voulions faire la communion… Papa avec sa douceur ordinaire fit comme tout le monde, mais Céline et moi allâmes trouver un prêtre qui nous accompagnait partout et qui justement se préparait à célébrer sa messe dans la Santa Casa, par un privilège spécial. Il demanda deux petites hosties qu’il plaça sur sa patène avec sa grande hostie et vous comprenez, ma Mère chérie, quel fut notre ravissement de faire toutes les deux la Sainte communion dans cette maison bénie !… C’était un bonheur tout céleste que les paroles sont impuissantes à traduire. Que sera-ce donc quand nous recevrons la communion dans l’éternelle demeure du Roi des Cieux ? Alors nous ne verrons plus finir notre joie, il n’y aura plus la tristesse du départ et pour emporter un souvenir il ne nous sera pas nécessaire de gratter furtivement les murs sanctifiés par la présence Divine, puisque sa maison sera la nôtre pour l’éternité… Il ne veut pas nous donner celle de la terre, il se contente de nous la montrer pour nous faire aimer la pauvreté et la vie cachée ; celle qu’il nous réserve est son Palais de gloire où nous ne le verrons plus caché sous l’apparence d’un enfant ou d’une blanche hostie mais tel qu’Il est, dans l’éclat de sa splendeur infinie !… (1 Jn 3,2)  (2)

 «Joyeuse solennité à tous !»


(1)https://www.vaticano.com/miracolose-traslazioni-della-santa-casa-nazareth-loreto/

(2)https://www.carmel.asso.fr/Une-course-de-geant-44ro-68vo.html#sommaire_25

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire