Obéir à Dieu plutôt qu’aux
hommes (Actes 5, 29)
Le Temps Pascal
que nous vivons en ce moment, est le temps le plus beau de l’année liturgique.
Profitons-en car il dure 50 jours. Durant ce temps de Pâques, tous les
chrétiens devraient demander deux grâces
à Dieu :
1- Demander la grâce de faire une expérience du Ressuscité. Demander à Dieu que la
présence de Jésus toujours à nos côtés, se rende en quelque sorte palpable; que
nous devenions plus conscients que Jésus est l’Emmanuel, le DIEU AVEC NOUS.
2- Demander à Dieu de vivre une nouvelle effusion de
l’Esprit Saint. N’attendons pas à la Pentecôte pour demander l’Esprit Saint. Demandons instamment à l’Esprit Saint de venir plusieurs fois en
notre cœur durant le Temps pascal y
raviver ses dons et ses fruits.
Depuis le lundi de Pâques, les premiers chrétiens nous
sont donnés en exemple. Il faut que l’on regarde les premiers chrétiens agir
pour connaître et comprendre comment tout chrétien doit agir.
Aujourd’hui, dans la première lecture à la messe, la
Parole de Dieu nous donne une phrase extraordinaire prononcée par Pierre et les
apôtres au lendemain de la Pentecôte. Alors que les autorités politiques et
religieuses de cette époque cherchaient à les empêcher d’annoncer Jésus
Ressuscité dans le Temple et les rues de Jérusalem, Pierre et les apôtres leur
firent cette réponse admirable : « IL
FAUT OBÉIR À DIEU PLUTÔT QU’AUX HOMMES » (Actes 5, 29)
Cette vérité, cette règle de vie est exprimée à deux
reprises dans les Actes des Apôtres, dans deux chapitres successifs: le chapitre
4 et le chapitre 5. C’est donc un grand signe de l’importance de cet
enseignement.
Au chapitre 4 :
« Ils disaient : « Qu’allons-nous faire de ces gens-là ? Il est notoire, en effet, qu’ils ont opéré un miracle ; cela fut manifeste pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons pas le nier. Mais pour en limiter la diffusion dans le peuple, nous allons les menacer afin qu’ils ne parlent plus à personne en ce nom-là. » Ayant rappelé Pierre et Jean, ils leur interdirent formellement de parler ou d’enseigner au nom de Jésus. Ceux-ci leur répliquèrent : « Est-il juste devant Dieu de vous écouter, plutôt que d’écouter Dieu ? À vous de juger. Quant à nous, il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. » Après de nouvelles menaces, ils les relâchèrent, faute d’avoir trouvé le moyen de les punir : c’était à cause du peuple, car tout le monde rendait gloire à Dieu pour ce qui était arrivé. » (Actes 4, 16-21)
Au chapitre 5 :
« La foule accourait aussi des
villes voisines de Jérusalem, en amenant des gens malades ou tourmentés par des
esprits impurs. Et tous étaient guéris. Alors intervint le grand prêtre,
ainsi que tout son entourage, c’est-à-dire le groupe des sadducéens, qui
étaient remplis d’une ardeur jalouse pour la Loi. Ils mirent la main sur
les Apôtres et les placèrent publiquement sous bonne garde. Mais, pendant
la nuit, l’ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison et les fit sortir.
Il leur dit : « Partez,
tenez-vous dans le Temple et là, dites au peuple toutes ces paroles de vie. » Ils
l’écoutèrent ; dès l’aurore, ils entrèrent dans le Temple, et là, ils
enseignaient.
Alors arriva le grand prêtre, ainsi
que son entourage. Ils convoquèrent le Conseil suprême, toute l’assemblée des
anciens d’Israël, et ils envoyèrent chercher les Apôtres dans leur
cachot. En arrivant, les gardes ne les trouvèrent pas à la prison. Ils
revinrent donc annoncer : « Nous
avons trouvé le cachot parfaitement verrouillé, et les gardes en faction devant
les portes ; mais, quand nous avons ouvert, nous n’avons trouvé personne à
l’intérieur. » Ayant entendu ce rapport, le commandant du Temple
et les grands prêtres, tout perplexes, demandaient ce qu’il adviendrait de
cette affaire. Là-dessus, quelqu’un vient leur annoncer: « Les hommes que vous aviez mis en prison,
voilà qu’ils se tiennent dans le Temple et enseignent le peuple ! » Alors,
le commandant partit avec son escorte pour les ramener, mais sans violence,
parce qu’ils avaient peur d’être lapidés par le peuple.
Ayant amené les Apôtres, ils les
présentèrent au Conseil suprême, et le grand prêtre les
interrogea: « Nous vous avions
formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous
remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur
nous le sang de cet homme ! » En réponse, Pierre et les
Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux
hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en
le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par
sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour
accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous,
nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à
ceux qui lui obéissent. » Ceux qui les avaient entendus
étaient exaspérés et projetaient de les supprimer. » (Actes 5, 16-33)
Dans mon homélie de dimanche dernier, j’ai invité nos
paroissiens à lire la lettre pastorale que les évêques du Canada ont écrite en
2012 sur « la liberté de conscience et de religion ».
Voici quelques extraits de
cette lettre pastorale :
Ce que comprend la liberté
religieuse
No. 5- Chacun « a le droit d’honorer Dieu selon la juste règle
de sa conscience (11). » Les autres, ainsi que la société civile, ont le devoir
correspondant de respecter le libre épanouissement spirituel des personnes (12).
En plus d’être libre de toute contrainte extérieure, chacun doit pouvoir
exercer librement le droit de choisir, de professer, de diffuser et de
pratiquer sa propre religion en privé et en public. Ce qui comprend la liberté
pour les parents d’éduquer leurs enfants selon leurs convictions religieuses et
de choisir des écoles qui offrent cette formation. En outre, l’État est tenu de
protéger ce droit en l’encadrant sur le plan juridique et administratif, mais
aussi de créer un environnement où il puisse s’exercer.
Les croyantes et les croyants doivent donc pouvoir
exprimer publiquement leur identité religieuse, sans subir quelque pression que
ce soit pour la cacher ou la masquer. Comme l’a déclaré le Pape Benoît XVI
devant l’Assemblée générale des Nations Unies, « il n’est pas imaginable que
des croyants doivent se priver d’une partie d’eux-mêmes – de leur foi – afin
d’être des citoyens actifs. Il ne devrait jamais être nécessaire de nier Dieu
pour jouir de ses droits (13). » Par ailleurs, les croyants doivent aussi
reconnaître que « les justes limites à l’exercice de la liberté religieuse
doivent être déterminées pour chaque situation sociale avec la prudence
politique, selon les exigences du bien commun (14). »
Notes:
11 Bienheureux Jean XXIII, Pacem in Terris, n°
14.
12 Cf. Bienheureux Jean-Paul II, Message aux
pays signataires de l’Acte final d’Helsinki sur la valeur et l’objet de la
liberté de conscience et de religion (le 1er septembre 1980), n° 2.
13 Benoît XVI, Discours devant l’Assemblée
générale des Nations Unies (18 avril 2008).
14 Conseil pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Église, n° 422.
Affirmer le rôle qui revient à
la religion dans l’arène publique
No.12- Moins flagrante que la persécution violente des
croyants, la « dérision culturelle systématique des croyances religieuses »,
pour reprendre l’expression du pape Benoît XVI25, sévit dans plusieurs régions
du monde. Pour les laïcistes radicaux, toute expression de croyance religieuse
doit être reléguée dans la sphère privée : ils cherchent donc à priver la
religion de la moindre influence sur la société.
Contraindre les croyants à garder pour eux leurs
convictions tandis que les athées et les agnostiques ne sont soumis à aucune
restriction de cette nature, c’est en fait une forme d’intolérance religieuse.
Ce n’est pas la façon de favoriser l’harmonie entre les citoyens d’une société
pluraliste libre et démocratique. Une approche qui cherche ainsi à imposer le «
caractère privé de la religion » est une manière à peine voilée de restreindre
ou de contrôler la liberté des croyants d’exprimer publiquement leurs
convictions. Les tentatives pour restreindre à la « sacristie » l’expression de
la foi religieuse et la limiter à certaines initiatives de justice sociale
doivent être regardées comme une grave restriction d’un droit garanti. Jamais
il n’aura été plus nécessaire pour les chrétiens engagés d’agir et d’intervenir
publiquement dans la sphère de leur vie professionnelle. À l’heure précisément
où plusieurs voudraient exclure les croyants d’une pleine participation aux
institutions fondamentales de la société, il faut réclamer le droit de
participer.
Protéger le droit à
l’objection de conscience
No.16- Les personnes qui entendent suivre leur conscience et
agir en conséquence doivent parfois résister, jusqu’à l’héroïsme même, aux
directives de l’État, d’un tribunal ou d’un employeur qui tente de se
substituer à leur conscience en les contraignant à agir contre leurs
convictions en matière de foi et de mœurs. En l’occurrence, la liberté de
conscience signifie que la personne a le droit de suivre, selon ce qu’elle
comprend de son devoir, la volonté de Dieu et sa loi.
Le Catéchisme de l’Église catholique formule
clairement ce principe. « Le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre
les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux
exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux
enseignements de l’Évangile. Le refus d’obéissance aux autorités civiles,
lorsque leurs exigences sont contraires à celles de la conscience droite,
trouve sa justification dans la distinction entre le service de Dieu et le
service de la communauté politique. “Rendez à César ce qui appartient à César,
et à Dieu ce qui appartient à Dieu” (Mt 22, 21). “Il faut obéir à Dieu plutôt
qu’aux hommes” (Ac 5, 29) (35). » Par exemple, il n’est jamais permis à un
catholique d’appuyer le droit à l’avortement ou à l’euthanasie. En fait, l’avortement
et l’euthanasie sont « des crimes qu’aucune loi humaine ne peut prétendre
légitimer. Des lois de cette nature, non seulement ne créent aucune obligation
pour la conscience, mais elles entraînent une obligation grave et précise de
s’y opposer par l’objection de conscience (36). » Comme il s’agit ici de
liberté de conscience, le droit à l’objection de conscience doit être protégé
par la loi pour toute profession où les principes essentiels du droit naturel
sont violés « gravement et de façon répétée (37). »
No.17- Il est souvent difficile de faire valoir son droit à
l’objection de conscience. Il s’agit de résister avec courage à ceux et celles
qui prônent ou exigent des actes contraires à la voix de sa conscience. Ceux
qui ne veulent pas se faire complices des exigences d’une loi immorale doivent
être prêts à faire les sacrifices nécessaires pour défendre la vérité et à
vivre avec la souffrance qui s’ensuivra. « En effet, face aux nombreuses
difficultés que la fidélité à l’ordre moral peut faire affronter même dans les
circonstances les plus ordinaires, le chrétien est appelé, avec la grâce de
Dieu implorée dans la prière, à un engagement parfois héroïque (38). »
35 Catéchisme de l’Église catholique, n° 2242;
voir n° 2256.
36 Bienheureux Jean-Paul II, Evangelium Vitae,
n° 73.
37 Conseil pontifical Justice et Paix,
Compendium de la doctrine sociale de l’Église, n° 400.
38 Bienheureux Jean-Paul II, Veritatis
Splendor, n° 93.
Questions pour un
partage:
Connaissez-vous ou avez-vous connu (personnellement
ou par personne interposée) des chrétiens qui n’ont jamais eu peur de
témoigner de leur foi?
Vous considérez-vous comme une personne qui a de l’audace pour témoigner de sa foi ?
Vous considérez-vous comme une personne qui a de l’audace pour témoigner de sa foi ?
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