jeudi 16 mai 2019

Jeanne Le Ber et la Vierge Marie (2)

Jeanne Le Ber et la Vierge Marie (2)
Résultats de recherche d'images pour « Le Vierge Marie » Résultats de recherche d'images pour « Jeanne Le Ber cinquante ans recluse »
                                                                   Jeanne Le Ber (1662 - 1714)

(suite du blogue précédent)

« … À Montréal, le commandant des forces armées n’est autre que Charles Lemoyne de Longueuil, l’aîné des cousins germains et le fondé de pouvoir de Jeanne. Il fait confectionner par sa cousine Marguerite Lemoyne, c.n.d., un étendard avec lequel il attendra les Anglais à la frontière. Pierre Leber peint une image de la Vierge et Jeanne y écrit une prière:

« Nos ennemis mettent leur confiance dans leurs armes, mais nous mettons la nôtre au nom de la Reine des Anges, que nous invoquons. Elle est terrible, comme une armée rangée en bataille: sous sa protection, nous espérons vaincre nos ennemis. »

Et l’on attend fébrilement. Au début de l’été 1711, un brouillard plane de longues semaines sur l’estuaire du Saint-Laurent. Rien ne se passe, sinon qu’un très fort vent de nord-est s’élève.  

… à la mi-septembre 1711, Vaudreuil est averti par ses éclaireurs de l’estuaire que l’armée anglaise est à 80 lieues de Québec. L’alarme redouble. Vaudreuil envoie des hommes sur terre et sur mer. Arrivés à l’île aux Œufs, un spectacle de désolation les attend. Les rivages sont jonchés de cadavres d’hommes, de femmes, d’enfants, de vaches, cochons, moutons et chiens. Les épaves de plusieurs gros navires brisés gisent entre deux eaux. Que s’est-il passé?

L’explication parviendra plus tard. Le 18 août, la flotte de Walker se trouve bel et bien à l’entrée du Saint-Laurent. Des vents violents soufflent, d’abord du nord-ouest, puis du sud-est. La brume épaisse rend la navigation presque impossible. La flotte est entraînée du côté nord de la rive jusqu’à l’île aux Œufs où, la nuit du 22 août 1711, huit navires s’échouent. Près de 900 personnes périssent noyées. Deux jours plus tard, Walker décide de retourner à Boston. Il perd encore quatre bateaux à la hauteur du Cap-Breton. Comble de malchance pour lui: le vaisseau amiral explose avec plus de quatre cents hommes à bord, à son retour à Porthmouth.

Pendant ce temps, Charles Lemoyne de Longueuil marche avec sa modeste troupe de quelques centaines d’hommes, bannière de Jeanne en tête, à la rencontre des trois mille soldats et sept cents Iroquois commandés par Nicholson … qui se sont volatilisés, car ce général anglais a décidé à nouveau de rebrousser chemin en apprenant le désastre survenu à la flotte de son compatriote.

Le plupart des colons de Nouvelle-France, comme Marie Morin, attribuent cette déroute de l’envahisseur britannique à un bienfait de la Providence, ardemment priée par tous en cette circonstance. Mais monsieur de Belmont, le premier biographe de Jeanne Leber, qui ne doute pas de la sainteté de son héroïne, qu’il connaît bien, ne prête ce bienfait qu’aux prières de Jeanne. Il estime qu’il s’agit, ni plus ni moins, du « plus grand miracle qui soit arrivé depuis le temps de Moïse et où la Sainte Vierge renouvela celui qu’elle avait fait vingt ans auparavant ». Ce qui nous reporte à peu près en octobre 1690, lorsque l’amiral Phips et son immense armée avaient subi un échec lors de sa tentative pour prendre Québec.

Il n’en reste pas moins que la discrète personnalité de Jeanne a impressionné beaucoup de monde. Son silence, sa pauvreté, sa chasteté volontaires et ses pénitences diffusent mystérieusement une confiance collective inestimable, évoquant l’image de sainte Geneviève protégeant Paris contre les Huns. » (1)

Remarques personnelles: Tout comme pour l'éclatant miracle biblique raconté dans le blogue précédent (2 Ch 20, 20-24), aucune arme n'a été utilisée pour vaincre l'ennemi. Seules la puissance et la Miséricorde de Dieu ont décimé et dispersé l'adversaire, aussi nombreux soit-il. 

Nous ne saurons qu’au ciel qui, du peuple qui a vécu au temps de Jeanne ou de monsieur de Belmont, a raison quant à la véritable cause de cette victoire. Mais je tends à penser que c'est l'interprétation des événements faite par M. de Belmont qui est la bonne. Je pense aussi que ce sont le prières et les sacrifices que Jeanne a faits durant toute sa vie de recluse, qui ont obtenu ce miracle éclatant, digne du récit biblique mentionné ci-dessus.  

Un des éléments qui me font croire cela, c’est le fait que Jeanne, pour contrer les attaques de l’ennemi, a mis toute sa confiance en la Sainte Vierge Marie et a invité les colons de l’époque à faire de même. Or, si vous relisez le texte ci-dessus, vous remarquerez que la débandade de la flotte de l’amiral Walker a débuté le 22 août 1711. Or le 22 août est la fête liturgique de Marie Reine. Or dans la prière que Jeanne a composée à cette occasion, c’est le vocable de Reine qu’elle attribue à la Vierge Marie:

« Reine des anges, notre Souveraine et notre très chère mère, vos filles de la Congrégation confient à vos soins la garde de leurs métairies. Elles espèrent de votre bonté que vous ne souffrirez pas que vos ennemis touchent au partage de celles qui sont sous votre protection et qui mettent toute leur confiance en Vous Seule. »

« Nos ennemis mettent leur confiance dans leurs armes, mais nous mettons la nôtre au nom de la Reine des Anges, que nous invoquons. Elle est terrible, comme une armée rangée en bataille : sous sa protection, nous espérons vaincre nos ennemis. »

Selon moi, la vie de Jeanne, tout imprégnée d’union à Dieu, spécialement à Jésus dans le Saint-Sacrement et dédiée à la prière, au travail et à la mortification a été le paratonnerre qui a protégé Montréal et la Nouvelle-France pendant que cette grande dame vivait sur notre sol. De même, je crois personnellement que la vie des Recluses Missionnaires qui vivent tout près de chez nous, est le paratonnerre qui nous protège des fléaux et calamités ainsi que des attaques du démon.

Ajout fait le premier juin 2019: Nous vivions hier à Montréal, la fête patronale du diocèse. Normalement, la fête patronale du diocèse devrait avoir lieu le 22 août car la cathédrale de Montréal est dédiée à Marie Reine du Monde. Mais puique cette fête mariale a lieu en période estivale et que plusieurs personnes sont alors en vacance, on a un jour décidé de déplacer à une autre fête mariale le jour de la fête partronale du diocèse. Et c'est la date du 31 mai qui a été choisie, jour de la fête de la Visitation de Marie. C'est un choix judicieux et très en accord avec les signes des temps puisque le pape François ne cesse pas de nous inviter à vivre la spiritualité de la RENCONTRE. Mais suite aux deux blogues que je viens d'écrire sur l'amour de Jeanne Leber envers la Vierge Marie et le miracle qui a eu lieu le 22 août 1711 alors que Jeanne demandait l'intervention de la REINE DES CIEUX, je m'émerveille du fait que la cathédrale de Montréal soit dédiée à MARIE REINE DU MONDE.  


(1) Françoise Deroy-Pineau, Jeanne le Ber, La Recluse au coeur des combats, Éditions Bellarmin, 2000, pp. 144-146.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire