Ennio Morricone le croyant en
Dieu,
deuxième partie
Le présent blogue est la suite immédiate du précédent. Il commence par la suite de la traduction de l’interview rapportée par le journal italien « L’Avvenire » :
Comment
avez-vous travaillé pour mettre en musique l’Ordinaire de la Messe, un texte auxquel se sont confrontés les plus
grands?
« J’ai cherché à déployer toute mon expérience
musicale, à faire émerger clairement mon style. Je ne me suis pas déguisé en
Palestrina ou Bach, mais j’ai voulu que ma signature soit facilement
reconnaissable. Il s’agit d’un agencement instrumental typique de mes
partitions, avec trompettes et trombones, beaucoup de percussion, violoncelles
et contrebasses, mais aucun violon. J’ai ensuite voulu un double chœur pour me
rattacher à l’enseignement du Concile de Trente…
Est-ce qu’on
retrouve aussi dans cette messe le Morricone qui écrit pour le cinéma ?
Il y a une double citation, au début et à la fin du
morceau, qui est confiée au chœur : on entend des échos de la bande sonore
du film Mission. Dans le film de
Roland Joffé, on raconte le massacre des indiens par des Espagnols et des
Portugais, et l’œuvre des Jésuites en terre de mission. Un film qui se passe en
1750, peu de temps avant que l’on décide en 1773 de supprimer la Compagnie de Jésus. Je suis heureux qu’avec
cette Messe se referme le cercle parce que je célèbre les deux cents ans depuis
la restauration de la Compagnie qui a
eu lieu en 1814.
Le célèbre
thème de Gabriel’s Oboe de Mission, résonne souvent dans nos églises.
« Mais toute ma musique a toujours eu en elle-même
quelque chose de sacrée. Pour expliquer pourquoi, je dois me reporter en esprit
aux années soixante, quand je composais mes premières bandes sonores. Je
travaillais avec Luciano Salce pour qui j’ai signé les musiques pour « Il federale ». Après quelques années
de collaboration, Luciano me dit : « Je me suis aperçu que tu as un langage sacré et mystique, qui s’adapte
mal à des intrigues comme les miennes. Notre collaboration finit ici ».
Nous sommes demeurés de bons amis, mais je n’ai plus jamais écrit de bande
sonore pour lui. Sa réflexion m’a fait penser. C’est tellement vrai que dans ma
poétique, j’ai toujours fait appel à quelque chose de sacrée et de mystique, même
dans les bandes sonores que j’ai écrites pour les westerns de Sergio Leone. J’ai
écrit aussi des pages proprement sacrées : en 1966, un Requiem, dans le début des années
quatre-vingt-dix, j’ai écrit un Chemin de
Croix; en 1995, un « Ave Regina
Caelorum » et en 2008, « Vuoto d’anima piena » pour la
cathédrale de Sarsina. » (1)
Je suis heureux d'apprendre que la pièce de musique intitulée Gabriel's Oboe est souvent jouée dans les églises en Italie. Dans le blogue intitulé "Ma pièce de musique préférée", je dis qu'un de mes désirs est que l'on joue Gabriel's Oboe au moment de l'absoute à mes funérailles (voir: Ma pièce de musique préférée).
Voici d'autres considérations de Morricone sur le même thème:
Si le film ne traite pas de religion, il reconnaît
qu’il ne pense alors ni à Dieu ni l’Eglise. « Je pense à la musique que je
dois écrire – la musique est un art abstrait », explique-t-il. « Mais
bien sûr, si je dois écrire une pièce de musique religieuse, ma foi m’aide
indiscutablement ».
Il ajoute
qu’il a au-dedans de lui une « spiritualité toujours présente quand (il)
compose », mais ce n’est pas par un effet de sa volonté ; il la ressent,
tout simplement.
« En
tant que croyant, cette foi est probablement toujours là, mais c’est à d’autres
de s’en rendre compte, explique-t-il, aux musicologues et à ceux qui ne se
contentent pas d’analyser les morceaux de musique, mais qui ont aussi une
compréhension de ma nature, comme aussi du sacré et du mystique ».
Il ajoute,
toutefois, qu’il croit que Dieu l’aide à « écrire une bonne composition,
mais c’est une autre histoire ». (2)
Personnellement, je crois que la mélodie de Gabriel's Oboe est vraiment d'origine divine. Je sais bien que tout bien, toute bonté et toute beauté viennent de Dieu. Mais il y a des occasions et des moments où on ressent cela davantage.
Je termine ce blogue en citant des personnes qui elles aussi voient de façon évidente la main de Dieu dans l'écriture musicale d'Ennio Morricone. Vous pouvez voir ces témoignages au bas de la vidéo mise ci-dessous. (3)
This man's music is further proof of
God's divine existence.
I’m a 44 year old truck driver
working 16 hour days , 6 days a week , for 25 years, listening to this every
night is what keeps me going , his music is a gift from God.
Only God can inspire humans to compose music
like this.
caterina stazzoneil y a 7 mois
E' come una preghiera: ascoltare e' come pregare insieme....grazie Maestro,
E' come una preghiera: ascoltare e' come pregare insieme....grazie Maestro,
I think this is the
closest we shall get to hearing God’s voice on this side of heaven.
This composition brings
me to tears every time I hear it. Seeing God's glory illuminated by such
brilliance in music and unity in the orchestra reminds me of why we are here,
and how precious every unique person is -- to whom He has given breath.
Cosa
si può dire ascoltando questa magnifica musica???.. Dio esiste....Grazie Maestro Morricone !
https://www.avvenire.it/.../morricone-la-mia-messa-per-francesco
(2) Morricone voit la main de Dieu dans sa vie de compositeur ...
https://fr.zenit.org/.../ennio-morricone-voit-la-main-de-dieu-dans-sa-vie-de-composite...
19 avr. 2010 - Téléversé par 조항태
Ennio Morricone - The Mission Main Theme (Morricone Conducts Morricone)
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