Le samedi 9 décembre 1531, très tôt le matin, Juan Diego, un indigène de 54 ans converti au christianisme depuis quelques années, marche au pied de la colline du Tepeyac au nord-ouest de Mexico. Il entend alors un chant merveilleux d’oiseaux.
Puis une voix féminine l’appelle: «Juanito, Juan Dieguito.» L’usage du diminutif fait penser à une mère qui appelle son petit enfant. Arrivé au sommet du mont, Juan aperçoit une très grande dame aux vêtements brillants comme le soleil. À ses pieds, la nature semble transfigurée en pierres précieuses.
— Juanito, le plus humble de mes fils, où vas-tu?
— Madame, je dois atteindre ton église à Mexico, afin de poursuivre les choses divines qui nous sont enseignées par nos prêtres.
— Comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du vrai Dieu pour qui nous existons, du Créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. J’aimerais qu’une église soit érigée ici, rapidement, afin que je puisse vous montrer et vous donner mon amour, ma compassion, mon aide et ma protection, parce que je suis votre mère miséricordieuse, à vous, à tous les habitants de cette terre et à tous ceux qui m’aiment, m’invoquent et ont confiance en moi. J’écoute leurs lamentations et je remédie à leurs misères, leurs détresses et leurs peines. Va au palais de l’évêque de Mexico et tu lui diras que je manifeste un grand désir qu’ici une église soit construite en mon honneur.
— Madame, je vais obéir à tes instructions; maintenant je dois te quitter, moi, ton humble serviteur.
«Je ne suis rien»
En toute hâte, Juan se rend au palais épiscopal raconter ce qu’il a vu à Mgr Zumarraga. Mais celui-ci a de la peine à le croire et le renvoie. Déçu, il retourne alors voir la dame et lui demande d’envoyer à sa place une personne importante qui inspire le respect, afin qu’on la croie, «car moi, je ne suis rien, je suis une petite ficelle, une minuscule échelle, une queue, une feuille», dit-il.
Mais la dame lui répond: «Écoute, ô le moindre de mes fils, tu dois comprendre que j’ai de nombreux serviteurs et messagers à qui je peux confier l’accomplissement de mon message et l’exécution de mon désir, mais c’est toi précisément que je sollicite et demande de m’aider afin que, par ta médiation, mon vœu soit accompli. Je t’implore ardemment, toi le moindre de mes fils, et avec fermeté je t’ordonne d’aller demain voir l’évêque.» Juan retrouve confiance et se décide à retourner voir son évêque le lendemain matin.
Comme à Lourdes et à Fatima, la Vierge choisit toujours les plus petits pour porter les plus grands messages. De cette manière, elle nous rappelle que le grand secret de l’Évangile réside dans l’humilité, unique réceptacle de la charité. «Il élève les humbles» (Lc 1,52); «Il faut qu’il grandisse, et moi, que je diminue» (Jn 3,30); «Qui s’abaisse sera élevé» (Lc 9,14). Car seul le pauvre de cœur peut accepter de tout recevoir de Dieu et de tout partager aux hommes.
«Ni doute ni soupçon»
Après avoir longuement attendu, Juan raconte de nouveau son histoire à l’évêque.
Cette fois, ce dernier prend le temps de l’interroger rigoureusement. Mgr Zumarraga est mieux disposé, mais il lui demande un signe qui confirmera ses paroles. Juan se rend donc de nouveau rencontrer la dame sur la colline, et celle-ci lui dit: «Très bien, mon petit, tu repartiras là-bas demain, afin de porter à l’évêque le signe qu’il a demandé. Avec cela, il te croira et dans son regard il n’y aura ni doute ni soupçon. Et sache, mon petit, que je te récompenserai pour ta sollicitude, tes efforts et ta fatigue à mon égard. Je t’attendrai ici demain.»
Mais le lendemain, l’oncle de Juan étant à l’article de la mort, il ne peut accomplir sa mission, prenant plutôt le temps de trouver un médecin et un prêtre pour son oncle.
«Que ton cœur ne soit pas troublé»
Le lendemain 12 décembre, passant près de la colline, Juan cherche à éviter la dame, car il a peur et honte de lui avoir désobéi.
Mais celle-ci le voit et le réconforte: «Écoute-moi et comprends bien, le moindre de mes fils, rien ne doit t’effrayer ou te peiner. Que ton cœur ne soit pas troublé. N’aie pas peur de cette maladie ni d’aucune autre maladie ou angoisse. Ne suis-je pas là, moi qui suis ta Mère? N’es-tu pas sous ma protection? Ne suis-je pas ta santé? Ne reposes-tu pas heureux en mon sein? Que désires-tu de plus? Ne sois pas malheureux ou troublé par quoi que ce soit. Ne sois pas affligé par la maladie de ton oncle, il n’en mourra pas. Sois assuré qu’il est maintenant guéri.»
Elle lui dit aussi de grimper sur la colline pour cueillir des roses en plein hiver. Ces fleurs seront le signe qu’a demandé l’évêque. Juan les garde précieusement dans son pauvre manteau fait en fibre de cactus. Il se précipite alors à l’évêché et déplie son manteau devant l’évêque. Les roses tombent à terre et laissent apparaitre sur le manteau une fabuleuse image de la Mère de Dieu.
L’évêque tombe à genoux, prie, demande pardon à la Vierge pour son incrédulité et place le manteau dans sa chapelle. Il demande à Juan l’emplacement exact où il doit faire construire une église. De retour à sa maison, Juan retrouve son oncle guéri miraculeusement par la Vierge qui lui est apparue et qui lui a révélé vouloir être appelée Notre-Dame de Guadalupe. (1)
Aujourd’hui, c’est fête en notre pays. Nous fêtons la Mère des Amériques et la patronne des Amériques: Notre-Dame de Guadalupe. Je suis fier d'habiter le Canada car avant même que la Vierge apparaisse en France (pensons à Lourdes) et au Portugal (pensons à Fatima), elle est apparue des siècles auparavant en Amérique.
(1) https://le-verbe.com/culture/lincroyable-histoire-de-la-vierge-de-guadalupe/
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