Peureux ou Heureux
Tableau de Georges Delfosse dans la Basilique cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal, illustrant le martyre des missionnaires jésuites au pays des Hurons.
Note : "Au pays des Hurons" mais tués par les Iroquois.
Chers amis,
Quand nous nous retrouvons devant un groupe composé de personnes que nous soupçonnons être réfractaires à la foi chrétienne, quel est le sentiment qui nous anime ? Est-ce la peur ou la joie de pouvoir témoigner de notre amour pour Jésus notre Sauveur ?
En ce 26 septembre, alors que nous fêtons les SAINTS MARTYRS CANADIENS, patrons secondaires de notre pays, supplions notre Père du ciel de nous donner un peu de la force d'âme dont ont fait preuve les saints martyrs canadiens qui ont versé leur sang sur cette terre qui est la nôtre afin que nous puissions croire en ce Dieu qui nous a tant aimés et qui nous veut avec lui pour l'éternité.
Il faut connaître un peu la façon dont ces martyrs sont morts. C'est un devoir de mémoire. (1)
Voici la description, écrite en vieux français, du martyr de Jean de Brébeuf :
Note : Âmes sensibles, s'abstenir.
Le 16 mars 1649, le jésuite Jean de Brébeuf est martyrisé. Missionnaire au pays des Hurons-Wendats, le père Brébeuf est capturé par des guerriers iroquois durant une guerre qui aboutira par la destruction de la Huronie et la dispersion des survivants. Le supplice de Brébeuf est un des plus atroces des annales du christianisme.
Le donné Christophe Regnault, spectateur des restes du martyr, en donne une description saisissante : « Le Père de Brebœuf avoit les jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ; Jay veu et touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs endroits de son corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé en dérision du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute plaine de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché les bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit souffrir. Jay veu et touché tous les endroits de son corps, qui avoit receu plus de deux cents coups de baston. Jay veu et touché le dessus de sa teste ecorché. Jay veu et touché louverture que ces barbares luy firent pour luy arracher le cœur ».
Surnommé « le géant des missions huronnes » et « l’apôtre au coeur mangé », Jean de Brébeuf nous laisse dans ses écrits spirituels des traces de son désir d’être martyrisé dans son rôle de missionnaire. Il écrit : « Durant deux jours j’ai éprouvé sans discontinuer un grand désir du martyre et j’ai souhaité endurer tous les tourments qu’ont soufferts les martyrs. Que te rendrai-je, mon Seigneur Jésus, pour tous les biens que tu m’as faits ? Je prendrai ton calice et j’invoquerai ton nom. Je fais donc vœu, en présence de ton Père Éternel et du Saint-Esprit, en présence de ta très sainte Mère et de son très chaste époux Joseph ; devant les anges, les apôtres et les martyrs, et mes bienheureux Pères Ignace et François-Xavier ; je te fais vœu, dis-je, mon Seigneur Jésus, si tu m’offres miséricordieusement la grâce du martyre, à moi, ton indigne serviteur, de ne jamais me détourner de cette grâce ».
Après Brébeuf, c’est au tour de son compagnon, le père Gabriel Lalemant d’être martyrisé. Il décède le lendemain, 17 mars, après avoir vécu des supplices tout aussi atroces. La Relation des Jésuites pour 1649 a retenu qu’il a été brûlé sur tout le corps et même dans les yeux qui reçurent des charbons ardents. Les corps des deux missionnaires sont d’abord inhumés sous la chapelle de la résidence à Saint-Maire-au-pays-des-Hurons. Leurs dépouilles sont ensuite exhumées et transportées à Québec au printemps 1650. (1)
Représentation de la mise à mort de Jean de Brébeuf et de Gabriel Lalemant par les Iroquois.
Note : Pour mieux voir la représentation ci-dessus, cliquez sur l'image.
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