lundi 29 septembre 2025

Mr. Bean déguisé en Indien

 Mr. Bean déguisé en Indien

"Tatonka" signifie "Buffalo" (bison en français)

Je viens de voir une des scènes du merveilleux film de Kevin Costner intitulé : "Il danse avec les loups". 

Dans la vidéo ci-dessous, que vous pourrez regarder même si vous ne connaissez pas l'anglais, Kevin Costner reçoit la visite de deux Indiens. Il les invite à s'asseoir et il mime un animal qu'un des deux Indiens reconnaît comme étant le bison. Dans la dernière scène de la vidéo, l'acteur qui joue l'Indien fait des mimiques semblables à celles de Mr. Bean. Cela m'a fait sourire.  
 
Dances with Wolves movie clips: http://j.mp/18ylHj1 BUY THE MOVIE ... Dances with Wolves (7/11) Movie CLIP - The Buffalo Hunt (1990


L'acteur qui joue l'Indien est Graham Green. Il vient de mourir. J'aimais bien cet acteur. 

  Graham Greene est un acteur canadien, né le 22 juin 1952 à Ohsweken, 
dans la réserve des Six Nations, en Ontario,
Date de décès : 1 septembre 2025, Stratford en Ontario

Donne-lui, Seigneur, le repos éternel. 


dimanche 28 septembre 2025

Dimanche de la catéchèse 2025

 Dimanche de la catéchèse 2025


Tel est le thème du Dimanche de la Catéchèse de cette année


Nous avons vécu aujourd'hui le Dimanche de la catéchèse. À la fin de la messe, les catéchètes, debout devant l'assemblée, ont récité la prière des catéchètes proposée par l'Office de catéchèse du Québec et le diocèse de Montréal : 
 


J'ai ensuite demandé aux catéchètes de se tourner vers moi pour que je les bénisse et les envoie en mission. 


J'ai alors prononcé ces paroles : 

Bénédiction des catéchètes 

Chers catéchètes, aujourd’hui toute la communauté chrétienne vous envoie en mission. Merci d’avoir répondu à l’appel du Seigneur Jésus qui vous invitait à parler de lui et à le faire connaître et aimer par nos jeunes.

Vous êtes les catéchètes du Jubilé de l’espérance. Ce n’est pas rien. C’est cette espérance chrétienne que je demande à Dieu de déposer dans vos cœurs. Une espérance à toute épreuve, comme celle qui habitait Jésus sur les routes de Galilée. Saint Paul dans sa Lettre aux Romains, nous dit que « l’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5). C’est une parole mystérieuse mais je pense qu’elle s’applique en particulier et peut-être même surtout aux personnes qui annoncent l’évangile et donc à vous chers catéchètes. « L’espérance ne déçoit pas ». Cela veut dire que si vous annoncez la Parole de Dieu avec foi et amour, rien ne pourra vous décevoir. Même si les personnes auxquelles vous vous adresserez sembleront indifférentes ou même hostiles, votre parole sera le plus grand cadeau que vous puissiez leur offrir. Pensez toujours à cela afin que la joie vous habite toujours et devienne même contagieuse. Avec une telle foi dans le cœur, vous serez toujours prêts à « prendre le risque » d’annoncer l’évangile.

Et moi, avec amour, foi et espérance, je vous bénis au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen. 

 



  

Plantation du "Chêne de l'Espérance"

 Plantation du "Chêne de l'Espérance" 


En ce 28 septembre 2025, à la paroisse Notre-Dame-des-Champs à Repentigny nous avons planté un chêne sur le terrain de l'église pour commémorer le Jubilé de l'espérance que vivent en ce moment les catholiques du monde entier. Voici les quelques mots que le Père Guy Simard, omv, a adressés aux fidèles à cette occasion : (pour voir la vidéo, veuillez cliquer sur le lien situé au dessous de la photo)



Prière lors de la plantation du chêne

Dieu notre Père, nous te remercions d’avoir inspiré au pape François de donner au Jubilé de cette année le thème de l’Espérance. Tu nous invite à devenir dans le monde des témoins de l’espérance chrétienne. L’espérance chrétienne est la plus grande qui soit, la plus belle qui soit et la plus vraie qui soit.  Grâce à ton Fils Jésus, nous savons que les épreuves que nous vivons et même la mort, n’auront jamais le dernier mot. Le dernier mot, c’est la vie en abondance dès ici-bas et la vie éternelle qui nous est promise dans l’au-delà. Voilà notre ESPÉRANCE.

Aujourd’hui, pour te remercier, nous posons un geste symbolique. Nous plantons ce chêne sur le terrain de notre église. Nous le bénissons pour qu’il soit à jamais le rappel du Jubilé de l’Espérance 2025. Fais Seigneur que cet arbre que nous aurons souvent devant les yeux, soit une occasion de nous arrêter devant lui pour te demander de fortifier notre espérance. Le chêne est un des arbres les plus robustes qui soient. Qu’il soit le signe de la foi et de l’espérance robustes que nous te demandons de nous accorder. Et moi, en ton nom, je bénis ce cèdre  "au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit". Amen











Note : Ce fut vraiment providentiel que notre ami Denis Côté ait choisi d'acheter un chêne pour l'occasion car, il y deux jours, j'ai appris que l'arbre le plus ancien de notre diocèse est un chêne ; des experts on évalué qu'il datait de l'année 1645, soit trois ans après la fondation de Montréal. À 20 minutes de chez  moi, il y a un chêne de 380 ans. Le chêne est donc vraiment un symbole d'ESPÉRANCE. 

Pour voir ce chêne presque quatre fois centenaire, veuillez cliquer sur le lien suivant :   
   

samedi 27 septembre 2025

Concert : "Grace For God" au Vatican

 Concert : "Grace For God" au Vatican

Le 13 septembre 2025, il y a eu un concert grandiose sur la Place Saint-Pierre à Rome. Des images produites par des drones sont apparues au-dessus de la Basilique. La Pietà de Michel-Ange a nécessité l'usage de 3,000 drones. 

Même si vous ne comprenez pas la langue anglaise, il vaut la peine de voir les images reproduites par la vidéo ci-dessous. 

Ne vous fiez pas aux minutes que vous voyez en ce moment au bas de l'image de la vidéo. En fait, la vidéo dure moins d'une minute et demie. 

Megastars like Jennifer Hudson and Andrea Bocelli came together for the concert in St. Peter's Square while a drone show wowed the crowd ...
ABC News · Il y a 2 semaines

vendredi 26 septembre 2025

Le plus vieil arbre de Montréal

 Le plus vieil arbre de Montréal

Le Chêne rouge âgé de 380 ans est l'organisme vivant le plus vieux de Montréal
Photo prise aujourd'hui, vendredi le 26 septembre 2025

Voici, ci-dessous, la plaque commémorative que nous voyons à gauche de l'arbre sur la photo ci-dessus. 


Alors que nous nous apprêtons dans deux jours à planter un chêne sur le terrain de chacune de nos deux églises pour qu'il soit le rappel du Jubilé de l'Espérance que nous sommes en train de vivre, voici que j'apprends aujourd'hui que le plus vieil arbre sur l'île de Montréal, se trouve à 20 minutes de chez moi, dans le bocage du Sanctuaire du Sacré-Coeur et de saint Padre Pio, situé à Pointe-aux-Trembles et qu'il s'agit d'un chêne. 



Montréal a été fondé en 1642 et l'arbre daterait de 1645 ; trois ans donc après la fondation de Montréal. Selon ce calcul, il aurait 380 ans.

Ci-dessous, le chêne dans toute sa plendeur avant qu'une branche importante soit cassée



Ci-dessous, le balado où Serge Bouchard, anthropologue québécois et animateur de radio, parle avec éloge de cet arbre extraordinaire.  

18 juin 2017 — Serge Bouchard et Jean-Philippe Pleau méditent devant l'un des plus vieux arbres de Montréal, à Pointe-aux-Trembles.


Serge Bouchard et Jean-Philippe Pleau méditent devant l’un des plus vieux arbres de Montréal, à Pointe-aux-Trembles.PHOTO: Radio-Canada / Mathieu Fournier
Voici le chêne que nous planterons sur le terrain de l'église dans deux jours : 





Peureux ou Heureux

 Peureux ou Heureux 

Tableau de Georges Delfosse dans la Basilique cathédrale Marie-Reine-du-Monde de Montréal, illustrant le martyre des missionnaires jésuites au pays des Hurons.  

Note : "Au pays des Hurons" mais tués par les Iroquois. 

Chers amis, 

Quand nous nous retrouvons devant un groupe composé de personnes que nous soupçonnons être réfractaires à la foi chrétienne, quel est le sentiment qui nous anime ? Est-ce la peur ou la joie de pouvoir témoigner de notre amour pour Jésus notre Sauveur ?

En ce 26 septembre, alors que nous fêtons les SAINTS MARTYRS CANADIENS, patrons secondaires de notre pays, supplions notre Père du ciel de nous donner un peu de la force d'âme dont ont fait preuve les saints martyrs canadiens qui ont versé leur sang sur cette terre qui est la nôtre afin que nous puissions croire en ce Dieu qui nous a tant aimés et qui nous veut avec lui pour l'éternité. 

Il faut connaître un peu la façon dont ces martyrs sont morts. C'est un devoir de mémoire. (1)

Voici la description, écrite en vieux français, du martyr de Jean de Brébeuf : 

Note : Âmes sensibles, s'abstenir. 


     Le 16 mars 1649, le jésuite Jean de Brébeuf est martyrisé. Missionnaire au pays des Hurons-Wendats, le père Brébeuf est capturé par des guerriers iroquois durant une guerre qui aboutira par la destruction de la Huronie et la dispersion des survivants. Le supplice de Brébeuf est un des plus atroces des annales du christianisme.

Le donné Christophe Regnault,  spectateur des restes du martyr, en donne une description saisissante : « Le Père de Brebœuf avoit les jambes, les cuisses et les bras tous decharnez jusqu’aux os ; Jay veu et touché quantité de grosses ampoules qu’il avoit en plusieurs endroits de son corps ; de l’eau boüillante que ces barbares lui avoient versé en dérision du St Baptesme. Jay veu et touché la plaie d’une ceinture d’écorce toute plaine de poix et de raisine qui grilla tout son corps. Jay veu et touché les bruleures du Collier des haches quon luy mist sur les épaulles et sur l’estomach ; Jay veu et touché ses deux levres quon luy avoit couppées à cause qu’il parloit tousjours de Dieu pendant qu’on le faisoit souffrir. Jay veu et touché tous les endroits de son corps, qui avoit receu plus de deux cents coups de baston. Jay veu et touché le dessus de sa teste ecorché. Jay veu et touché louverture que ces barbares luy firent pour luy arracher le cœur ».

     Surnommé « le géant des missions huronnes » et « l’apôtre au coeur mangé », Jean de Brébeuf nous laisse dans ses écrits spirituels des traces de son désir d’être martyrisé dans son rôle de missionnaire. Il écrit : « Durant deux jours j’ai éprouvé sans discontinuer un grand désir du martyre et j’ai souhaité endurer tous les tourments qu’ont soufferts les martyrs. Que te rendrai-je, mon Seigneur Jésus, pour tous les biens que tu m’as faits ? Je prendrai ton calice et j’invoquerai ton nom. Je fais donc vœu, en présence de ton Père Éternel et du Saint-Esprit, en présence de ta très sainte Mère et de son très chaste époux Joseph ; devant les anges, les apôtres et les martyrs, et mes bienheureux Pères Ignace et François-Xavier ; je te fais vœu, dis-je, mon Seigneur Jésus, si tu m’offres miséricordieusement la grâce du martyre, à moi, ton indigne serviteur, de ne jamais me détourner de cette grâce ».

     Après Brébeuf, c’est au tour de son compagnon, le père Gabriel Lalemant d’être martyrisé. Il décède le lendemain, 17 mars, après avoir vécu des supplices tout aussi atroces. La Relation des Jésuites pour 1649 a retenu qu’il a été brûlé sur tout le corps et même dans les yeux qui reçurent des charbons ardents. Les corps des deux missionnaires sont d’abord inhumés sous la chapelle de la résidence à Saint-Maire-au-pays-des-Hurons. Leurs dépouilles sont ensuite exhumées et transportées à Québec au printemps 1650. (1)

Représentation de la mise à mort de Jean de Brébeuf et de Gabriel Lalemant par les Iroquois.

Note : Pour mieux voir la représentation ci-dessus, cliquez sur l'image. 




mercredi 24 septembre 2025

24 septembre : Émilie Tavernier-Gamelin

 24 septembre : Émilie Tavernier-Gamelin

Bienheureuse Émilie Tavernier-Gamelin

Note : À part les réflexions vraiment personnelles et la citation regardant Les Patriotes, les paragraphes de ce blogue sont tirés du fascicule mentionné à la note 1.

Oh que j'aime cette femme, cette bienheureuse de chez nous ! Sa vie est tout simplement EXTRAORDINAIRE. Tout comme sainte Marie de l'Incarnation et sainte Marguerite d'Youville, elle a connu la vie de couple dans le mariage et la vie de famille avant de devenir religieuse. 

Elle est née à Montréal le 19 février 1800 sur une terre nommée "Terre Providence". C'est vraiment un clin d'oeil de la Providence car Émilie fondera les Soeurs de la Providence et on la surnommera " La Providence des pauvres".   

"Elle est la dernière des quinze enfants d’Antoine Tavernier et de Marie-Josephte Maurice. À quatre ans, Émilie perd sa mère et est confiée à sa tante paternelle Marie-Anne. Elle a quinze ans à la mort de son père, et elle est confiée à la tutelle de son frère François. Lorsque ce dernier devient veuf, trois ans plus tard, elle se porte à son secours." (1)

Elle est donc orpheline de mère et de père à l'âge de 15 ans. 
 
"En 1823, Émilie épouse Jean-Baptiste Gamelin, un pomiculteur dont elle partage les travaux, les aspirations et l’amour des pauvres. Trois enfants naissent, mais ce bonheur est vite assombri par le décès de deux enfants, de son époux et de son dernier enfant. Sur son lit de mort, Jean-Baptiste lui lègue, en souvenir de leur amour, le soin d’un déficient mental dont il s’était occupé depuis qu’il lui avait sauvé la vie." (1)

C'est vraiment incroyable d'avoir vécu autant de deuils avant d'avoir atteint ses trente ans. Comment cette femme a-t-elle pu traverser tout cela sans être découragée ? Le secret de sa force nous est connu : "La confiance en la Providence marque la vie spirituelle de cette époque. Lorsqu'elle est accablée par la souffrance et le deuil, Émilie trouve dans la Vierge des Douleurs le modèle qui orientera toute sa vie. Sa prière et sa contemplation de la Vierge au pied de la Croix - une image que lui avait donnée son directeur spirituel après ses deuils successifs - lui inspire une charité compatissante pour toutes les souffrance." (1)

Image de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, remise à Emilie Tavernier-Gamelin par Jean-Baptiste Bréguier dit St-Pierre, p.s.s., en 1828.

Tombeau de la Bienheureuse Émilie Gamelin, 
Maison mère des Soeurs de la Providence à Montréal, rue de Salaberry  
À remarquer : Une représentation de La Pietà au-dessus du tombeau : 
La Vierge Marie tenant entre ses bras le corps inanimé de son fils   

"Seule, à vingt-huit ans, loin de se replier sur sa souffrance, Émilie se met à accueillir les pauvres sans ressources qu’elle rencontre ou qui viennent à elle. Sa maison devient la leur,  et elle multiplie les refuges pour abriter leur indigence. Femmes âgées, orphelins, prisonniers, immigrés, sans-travail, sourds-muets, aveugles, jeunes ou couples en difficultés, handicapés physiques ou intellectuels connaissent bien sa résidence. Partout dans la ville, on la nomme spontanément « La Providence des pauvres ». (1)   

La liste ci-dessus de toutes les catégories de gens que Mère Léonie a secourues est impressioonnante ; j'en ai compté onze. Je suis sûr que notre Bienheureuse a secouru tous ces gens. Je connais en particulier l'assistance des Soeurs de la Providence aux personnes sourdes.  "Seule, à vingt-huit ans, loin de se replier sur sa souffrance, Émilie se met à accueillir les pauvres sans ressources qu’elle rencontre ou qui viennent à elle. Sa maison devient la leur,     et elle multiplie les refuges pour abriter leur indigence. Femmes âgées, orphelins, prisonniers, immigrés, sans-travail, sourds-muets, aveugles, jeunes ou couples en difficultés, handicapés physiques ou intellectuels connaissent bien sa résidence. Partout dans la ville, on la nomme spontanément « La Providence des pauvres ». (1)   

"Durant les troubles de 1837-1838, elle sera la seule autorisée à visiter chaque semaine les prisonniers incarcérés au Pied-du-Courant. Elle prie avec eux, leur apporte des vivres, du tabac et la correspondance qu’on lui a confiée. Cette activité lui vaut d’être appelée « l’ange des prisonniers politiques »." (1)

Auprès des patriotes emprisonnés

Le contexte politique des années 1830, particulièrement tendu, mène à la rébellion des patriotes de 1837-1838. Déjà sensible au sort des prisonniers et prisonnières de la ville, Émilie obtient l'autorisation de rendre visite aux patriotes incarcérés à la prison Au Pied du Courant, auxquels toute visite est normalement interdite[13]. Elle les écoute, leur lit des textes à caractère spirituel et leur apporte « de la soupe et autres soulagemens »[13]. Elle introduit clandestinement dans la prison le courrier adressé à ces prisonniers ainsi que diverses marchandises, et même des enfants des prisonniers en les faisant passer pour ses assistants. Elle prie aussi avec eux[14].(2)

Des patriotes exécutés à Montréal en 1839, d'après un croquis d'Henri Julien.  


On comprend maintenant pourquoi l’évangile qui a été choisi pour honorer la mémoire de Mère Gamelin, soit le suivant :

«  Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : « Venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli; j’étais nu, et vous m’avez habillé; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi. » (Mt 25, 34-36)

"Elle fondera les Sœurs de la Providence et succombera en vingt-quatre heures au choléra, le 23 septembre 1851. »  

De toutes ses années comme religieuse, je veux surtout souligner les épreuves extérieures et intérieures qu'elle a connues à la fin de sa vie. Elle écrit ceci, en avril 1851, cinq mois avant sa mort : "J'écrase sous le joug et je sens mon incapacité. Il faut recommencer une nouvelle vie, il faut que j'aie plus de générosité à correspondre aux desseins de la Providence sur moi." 

C'est toujours sur la bonté et la miséricorde du "bon Dieu" qu'elle compte pour assumer les souffrances morales que lui causent ses compagnes, l'attitude de son évêque et le caractère du supérieur ecclésiastique, monsieur Prince. Femme forte, loin de cultiver du ressentiment, elle répond à la souffrance par une charité active.  

La force a été une vertu éminente d'Émilie. Son esprit de mortification s'exprime non seulement dans les pratiques de son époque, mais peut-être surtout par la patience avec laquelle elle supporte celles que l'autorité impose à cette femme d'âge mûr, lorsque, par exemple, on lui demande de se détacher du sachet contenant les cheveux de ses enfants qu'elle porte sur elle. Cette femme habituée à gérer sa maison et à mener sa vie en toute indépendance, a trouvé la force et l'humilité nécessaires pour s'astreindre aux exigences souvent tatillonnes de la vie religieuse à cette époque. 

Et voici, en terminant, les deux paragraphes qui m'impressionnent le plus. Ils me font penser aux cinquante années que sainte Mère Teresa a vécues dans la noirceur totale de l'âme, dans la nuit de la foi. Cette persévérance à continuer à aimer leur Seigneur et les autres malgré l'absence totale de la jouissance de la foi, est pour moi un signe de sainteté encore plus grand que tous les gestes de bonté et de miséricorde que les deux religieuses dont je parle en ce moment ont pu dispenser autour d'elles durant leur vie.   

"Lorsqu'Émilie vit une période d'abandon intérieur total, aux prises avec une profonde désolation spirituelle, - "peu de ferveur, découragement, tentations de toutes sortes, surtout d'antipathie contre quelques soeurs, jugement peu favorable sur leur compte, peine à me supporter moi-même, pensant qu'il était inutile de tant se donner de peine à travailler à sa perfection, découragement complet dans toutes mes actions, faisant absolument que par obéissance mes exercices, et pour ne pas malédifier la communauté..." - pour se donner du courage, sans doute, elle envoie un billet à sa belle-soeur et l'invite avec son frère François à venir faire avec elle le chemin de la croix et la prière du soir. 

Au coeur de cette détresse psychologique et intérieure, elle ne cède pas à l'impatience et accepte la dureté des autres à son égard." (1)

Voilà ce qui m'impressionne le plus chez cette femme qui est désormais une Bienheureuse dans l'Église.  


(1)  
 

Recueil de célébrations des saints et saintes, bienheureux et bienheureuses du Canada, Concacan inc, 2002, approuvé par la Conférence des évêques catholiques du Canada).