« Ô Canada », hymne très chrétien
Nous vivons aujourd’hui la fête du
Canada. Je suis très Québécois, mais je suis aussi Canadien. Je souhaite à tous
les Canadiens une fête digne des gens qui ont fondé ce pays. Le Canada a des
racines chrétiennes profondes. On aura beau vouloir couper l’arbre de la foi
chrétienne en notre pays, ses racines seront toujours là et fleuriront en
quelque manière car la destinée de notre pays a été confiée dès l’origine à
la Vierge Marie et à Saint Joseph.
À la Vierge Marie :
« La Vierge est à l'origine même de
la Nouvelle-France. Avec une modification, Marie pourrait reprendre cette
parole du livre de la Sagesse: « La Nouvelle-France m'a possédée au
commencement de ses voies, avant ses œuvres les plus anciennes. »
D'abord parce que le nouveau pays est fils de France, ensuite parce que son
découvreur a apporté l'image de la Vierge et a parlé d'elle aux solitudes du
Nouveau Monde. A sa deuxième entrée dans le fleuve Saint-Laurent, Jacques
Cartier longe l'île d'Anticosti le 15 août et lui laisse le nom de
l'Assomption. C'est aussi mettre sous le patronage de Marie son exploration de
la vallée laurentienne. Cartier, de plus, signale dans ses relations que son
équipage assiste fidèlement à la messe les dimanches et les jours de fêtes de
la Sainte Vierge. Mais le fait saillant de la dévotion de Cartier envers Marie
se passe à Québec. Il s'agit de conjurer la maladie du scorbut qui ravage
l'équipage. Français à qui les routes mariales sont familières, Cartier et ses
gens vont en procession à une image de la Vierge attachée à un arbre, en
chantant les litanies de Notre-Dame. Ils y chantent la messe, au milieu d'un
décor aux couleurs mariales: le firmament et la neige. Le troisième acte est le
vœu d'un pèlerinage à Notre-Dame de Roc-Amadour. Beau nom aux résonances fortes
et douces comme la foi bretonne. Et la petite troupe est sauvée. « Si
Cartier et les siens avaient péri, la France aurait peut-être renoncé à ses
explorations américaines et alors jamais le XVIIe siècle canadien n'aurait
écrit la splendeur d'une épopée mariale » Qui soutient « l'effort
persévérant » d'un Champlain, si ce n'est sa foi et sa confiance en Marie ?
Après le fiasco de vingt années de courage, c'est à Notre-Dame que Champlain
redemande la Nouvelle-France. « Médiatrice de bienfaits », elle le sera aussi
de ses actions de grâces. Lorsque Champlain revoit le Canada, qu'il aime comme
une mère son enfant, il élève, à Celle qui perdit un jour son Fils, un temple
sous le titre de Notre-Dame de Recouvrance. Cette chapelle sera le premier
sanctuaire paroissial où l'on priera Marie en NouvelleFrance. A sa mort,
Champlain fera de Notre-Dame de Recouvrance « l'héritière de ses biens ». A «
l'habitation », l'Angélus se récite trois fois par jour au son de la cloche,
comme dans une maison religieuse. Les premiers messagers du royaume de Dieu en
NouvelleFrance, les Récollets et les Jésuites, dédient leurs résidences et
leurs chapelles à Notre-Dame des Anges. Les Jésuites — qui reviennent seuls en
1632 — mettent la divine Médiatrice au premier plan après Dieu dans leur vie et
celle de leurs ouailles. Leurs terres de Québec portent les noms de Notre-Dame
des Anges, de Bon Secours, des Neiges. Notre-Dame de Recouvrance, qu'ils
desservent, prend en 1636 le titre de l'Immaculée-Conception, privilège qui est
spécialement cher à la Compagnie de Jésus. » (1)
NDLR: Voilà pour la ville de Québec; or la ville de
Montréal aussi a été mise dès le début sous le patronage et la protection de la
Vierge Marie, puisqu'à l'origine, la ville portait le nom de Ville-Marie.
À Saint Joseph :
« La dévotion à la Sainte Famille a pris une nouvelle
ampleur en Nouvelle-France après l'arrivée des premiers colons, lance-t-il. Les
fondateurs de Montréal avaient désigné saint Joseph comme le protecteur de
cette nouvelle colonie française. Plus tard, les Pères récollets [NDLR : une
branche réformée des franciscains qui a vu le jour en France au XVIe siècle et
qui a débarqué en Nouvelle-France en 1615] le proclament saint patron de la
Nouvelle-France. » Cette dévotion du Canada français à saint Joseph explique
d'ailleurs que le prénom de Joseph soit encore aujourd'hui donné à un grand
nombre de nouveau-nés dans la Belle Province. Yasmine
BERTHOU, Montréal (2)
Notre hymne national est très chrétien
en langue française; ce qui n’est pas le cas en langue anglaise. Voilà une
« différence nationale » qui me plaît beaucoup.
Ô
Canada
Paroles
originales en français, écrites par Adolphe-Basile Routhier en 1880.
Ô Canada! Terre de nos
aïeux,
Ton front est ceint de fleurons glorieux!
Car ton bras sait porter l’épée,
Il sait porter la croix!
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protègera nos foyers et nos droits.
Protègera nos foyers et nos droits.
Ton front est ceint de fleurons glorieux!
Car ton bras sait porter l’épée,
Il sait porter la croix!
Ton histoire est une épopée
Des plus brillants exploits.
Et ta valeur, de foi trempée,
Protègera nos foyers et nos droits.
Protègera nos foyers et nos droits.
Versets additionnels :
Sous l’œil de Dieu, près du fleuve géant,
Le Canadien grandit en espérant.
Il est né d’une race fière,
Béni fut son berceau.
Le ciel a marqué sa carrière
Dans ce monde nouveau.
Toujours guidé par sa lumière,
Il gardera l’honneur de son drapeau,
Il gardera l’honneur de son drapeau.
De son patron, précurseur du vrai Dieu,
Il porte au front l’auréole de feu.
Ennemi de la tyrannie
Mais plein de loyauté.
Il veut garder dans l’harmonie,
Sa fière liberté;
Et par l’effort de son génie,
Sur notre sol asseoir la vérité.
Sur notre sol asseoir la vérité.
Il veut garder dans l’harmonie,
Sa fière liberté;
Et par l’effort de son génie,
Sur notre sol asseoir la vérité.
Sur notre sol asseoir la vérité.
Amour sacré du trône et de l’autel,
Remplis nos cœurs de ton souffle immortel!
Parmi les races étrangères,
Notre guide est la loi;
Sachons être un peuple de frères,
Sous le joug de la foi.
Et répétons, comme nos pères
Le cri vainqueur : Pour le Christ et le roi,
Le cri vainqueur : Pour le Christ et le roi.
(1) [PDF]
La Vierge en Nouvelle-France - Collections
collections.banq.qc.ca/bitstream/52327/2240992/1/74957.pdf
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Le ciel a marqué sa carrière et non sa carrure.
RépondreSupprimerIl est né d 'une race fière (il manque un mot)
Merci à vous pour ces deux corrections. Il est vrai que le mot "carrière" complète la rime avec les mots "fière" et "lumière". Je n'avais pas porté attention à cela.
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