jeudi 12 juillet 2018

L'orgueil: grand obstacle à l'amour


L’orgueil: grand obstacle à l’amour   
 Résultats de recherche d'images pour « Orgueil »

« Être charitable, c’est avoir été blessé de la blessure de l’autre. » (Abbé Pierre, Les pensées)  

Notre pape François nous a écrit dernièrement une exhortation sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel (1). J’aime beaucoup les mots « dans le monde actuel ». Le pape a vraiment les deux pieds ancrés dans la réalité. Dans son exhortation, François (comme il aime lui-même se présenter), nous dit d’ailleurs que « le christianisme est principalement fait pour être pratiqué, et s’il est objet de réflexion, ceci n’est valable que quand il nous aide à incarner l’Évangile dans la vie quotidienne » (Gaudete et exultate, no. 109).  

Dans le quatrième chapitre de son exhortation, le pape donne cinq caractéristiques de la sainteté dans le monde actuel. La première caractéristique que le pape mentionne et développe montre de façon assez extraordinaire à mes yeux que L’ORGUEIL EST LE GRAND OBSTACLE À L’AMOUR ET À LA VIE FRATERNELLE. Il est très facile pour moi de constater que dans ma vie personnelle, il en est ainsi et je crois sincèrement que cet énoncé est universel. Voici quelques extraits de l’exhortation du pape :

112. La première de ces grandes caractéristiques, c’est d’être centré, solidement axé sur Dieu qui aime et qui soutient. Grâce à cette force intérieure, il est possible d’endurer, de supporter les contrariétés, les vicissitudes de la vie, et aussi les agressions de la part des autres, leurs infidélités et leurs défauts : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rm 8, 31). Voilà la source de la paix qui s’exprime dans les attitudes d’un saint. Grâce à cette force intérieure, le témoignage de sainteté, dans notre monde pressé, changeant et agressif, est fait de patience et de constance dans le bien. C’est la fidélité de l’amour, car celui qui s’appuie sur Dieu (pistis) peut également être fidèle aux frères (pistós) ; il ne les abandonne pas dans les moments difficiles, il ne se laisse pas mener par l’anxiété et reste aux côtés des autres même lorsque cela ne lui donne pas de satisfactions immédiates.

113. Saint Paul invitait les Romains à ne « rendre à personne le mal pour le mal » (Rm 12, 17), à ne pas vouloir se « faire justice à [eux]-mêmes » (v. 19), et à ne pas se laisser vaincre par le mal, mais à être vainqueurs « du mal par le bien » (v. 21). Cette attitude n’est pas un signe de faiblesse mais de la vraie force, car Dieu lui-même « est lent à la colère, mais grand par sa puissance » (Na 1, 3). La Parole de Dieu nous met en garde : « Aigreur, emportement, colère, clameurs, outrages, tout cela doit être extirpé de chez vous, avec la malice sous toutes ses formes » (Ep 4, 31).

114. Il nous faut lutter et être attentifs face à nos propres penchants agressifs et égocentriques pour ne pas permettre qu’ils s’enracinent : « Emportez-vous, mais ne commettez pas le péché : que le soleil ne se couche pas sur votre colère » (Ep 4, 26). Quand des circonstances nous accablent, nous pouvons toujours recourir à l’ancre de la supplication qui nous conduit à demeurer encore dans les mains de Dieu et près de la source de la paix : « N’entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez à l’oraison et à la prière, pénétrées d’action de grâces, pour présenter vos requêtes à Dieu. Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde vos cœurs et vos pensées » (Ph 4, 6-7).

116. La force intérieure qui est l’œuvre de la grâce nous préserve de la contagion de la violence qui envahit la vie sociale, car la grâce apaise la vanité et rend possible la douceur du cœur. Le saint ne consacre pas ses énergies à déplorer les erreurs d’autrui ; il est capable de faire silence devant les défauts de ses frères et il évite la violence verbale qui dévaste et maltraite, parce qu’il ne se juge pas digne d’être dur envers les autres, mais il les estime supérieurs à lui-même (cf. Ph 2, 3).

117. Il n’est pas bon pour nous de regarder de haut, d’adopter la posture de juges impitoyables, d’estimer les autres indignes et de prétendre donner des leçons constamment. C’est là une forme subtile de violence[95]. Saint Jean de la Croix proposait autre chose : « Préfère être enseigné de tout le monde que d’instruire le moindre de tous »[96]. Et il ajoutait un conseil pour tenir éloigné le démon : « [...| Te réjouir du bien d’autrui comme du tien propre, [...] désirer que les autres te soient préférés en toutes choses, le désirer, dis-je, très sincèrement. De cette façon, tu surmonteras le mal par le bien, tu repousseras le démon loin de toi, tu auras le cœur dans la joie. Et tout cela, tu chercheras à l’exercer envers les personnes qui te reviendront le moins. Sache que si tu n’en viens là, tu n’arriveras pas à la parfaite charité, et que même tu n’en approcheras point »[97].

118. L’humilité ne peut s’enraciner dans le cœur qu’à travers les humiliations. Sans elles, il n’y a ni humilité ni sainteté. Si tu n’es pas capable de supporter et de souffrir quelques humiliations, tu n’es pas humble et tu n’es pas sur le chemin de la sainteté. La sainteté que Dieu offre à son Église vient à travers l’humiliation de son Fils. Voilà le chemin ! L’humiliation te conduit à ressembler à Jésus, c’est une partie inéluctable de l’imitation de Jésus-Christ : « Le Christ […] a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces » (1 P 2, 21). Pour sa part, il exprime l’humilité du Père qui s’humilie pour marcher avec son peuple, qui supporte ses infidélités et ses murmures (cf. Ex 34, 6-9 ; Sg 11, 23-12, 2 ; Lc 6, 36). C’est pourquoi les Apôtres, après l’humiliation, étaient « tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le Nom de Jésus » (Ac 5, 41).



3 commentaires:

  1. Excellent, Guy. Pourrais-je mettre ton article dans evangeliser.net?

    RépondreSupprimer
  2. Cher Gérald, tu peux mettre mes blogues sur https://evangeliser.net/ sans me demander la permission.

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour ce très beau texte, riche d'enseignement.
    Que toute la gloire te revienne mon Dieu.

    RépondreSupprimer