jeudi 7 février 2019

Les sacrements à bon marché

Les sacrements à bon marché

Chers amis, j’ai plus d’une fois exprimé ma souffrance en tant que prêtre de constater que dans notre l’Église au Québec et à Montréal en particulier, nous offrons les sacrements « à rabais » ou à « bon marché ». Et en disant cela, je m’accuse moi-même car je fais souvent cela. Je le fais en souffrant, mais je le fais. Mais je crois que c’est une solution de facilité et que cela ne sert pas vraiment la cause de la chrétienté et la vérité de l'Évangile.

Dans une catéchèse que le pape François a donnée en octobre dernier sur le sixième commandement de Dieu (« Tu ne commettras pas d’adultère »), le pape a parlé du sacrement du mariage. Il a dit des choses très fortes et très vraies qui devraient, selon moi, gouverner toute notre pastorale sacramentelle. Le mariage doit être vu avec respect et célébré avec respect et vérité parce qu’il s’agit d’un SACREMENT. Les sacrements ne doivent pas être pris à la légère et on devrait toujours se souvenir du fait que ce sont les SACREMENTS DE LA FOI, de la foi chrétienne. Quelqu’un qui n’a pas la foi chrétienne, ne devrait pas recevoir un sacrement. Or nous donnons aujourd’hui à Montréal et au Québec, les sacrements à des gens qui n’ont pas la foi chrétienne. Le pape en octobre dernier, nous a clairement dit que telle n’est pas la volonté de Dieu. Si quelqu’un désire vivre un sacrement, il devrait être prêt à vivre un genre de catéchuménat, une démarche catéchuménale.

Voici quelques passages de la catéchèse que le pape a consacrée au sixième commandement de Dieu :

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 24 octobre 2018

L’appel à la vie conjugale demande donc un discernement approfondi sur la qualité de la relation et une période de fiançailles pour la vérifier. Pour accéder au sacrement du mariage, les fiancés doivent mûrir la certitude que dans leur lien, il y a la main de Dieu, qui les précède et les accompagne, et qui leur permettra de dire: « Avec la grâce du Christ, je promets de t’être toujours fidèle ». Ils ne peuvent pas se promettre fidélité « dans la joie et dans la douleur, dans la santé et dans la maladie », et de s’aimer et s’honorer tous les jours de leur vie, uniquement sur la base de la bonne volonté ou de l’espérance que « les choses fonctionnent ». Ils ont besoin de se fonder sur le terrain solide de l’Amour fidèle de Dieu. Et c’est pourquoi, avant de recevoir le sacrement du mariage, une préparation soignée est nécessaire, je dirais un catéchuménat, parce qu’on met en jeu toute sa vie dans l’amour, et avec l’amour on ne plaisante pas. On ne peut pas définir « préparation au mariage » trois ou quatre conférence données à la paroisse; non, cela n’est pas une préparation: cela est une fausse préparation. Et la responsabilité de celui qui le fait retombe sur lui: sur le curé, sur l’évêque qui permet ces choses. La préparation doit être mûrie et il faut du temps. Ce n’est pas un acte formel: c’est un sacrement. Mais il faut le préparer avec un vrai catéchuménat.

… Mais pour arriver à une vie aussi belle, notre nature humaine ne suffit pas, il faut que la fidélité de Dieu entre dans notre existence, qu’elle nous contamine. Cette sixième parole nous appelle à tourner le regard vers le Christ, qui avec sa fidélité peut éliminer en nous un cœur adultère et nous donner un cœur fidèle. En Lui, et seulement en Lui, se trouve l’amour sans réserve ni changement d’avis, le don complet sans parenthèses et la ténacité de l’accueil jusqu’au bout.

De sa mort et de sa résurrection dérive notre fidélité, de son amour sans condition dérive la constance dans les relations. De la communion avec Lui, avec le Père et avec l’Esprit Saint dérivent la communion entre nous et le fait de savoir vivre nos liens dans la fidélité. » (Pour lire l'enseignement en son entier, cliquez sur le mot suivant: Français  -) 

Ce que le pape dit est très clair : pas de fidélité chrétienne sans la foi au Christ, sans l’aide du Christ. Mais si quelqu’un ne croit pas que Dieu s’est fait chair, que Dieu s’est fait homme en Jésus et que Jésus est mort et ressuscité pour nous sauver et pour nous conduire au ciel, comment peut-il ou comment peut-elle se marier? Et de façon plus générale, comment une telle personne peut-elle recevoir un sacrement? Et pourtant c'est ce que nous faisons très souvent; c'est ce que nous permettons de faire. Cela n’a aucun sens et ne sert pas du tout le plan de Dieu sur l’humanité.

Tout cela, bien sûr impliquerait un grand changement de mentalité et un grand changement dans notre façon de faire de la pastorale. Or nous avons tous peur du changement, malheureusement. On préfère continuer sur l’air d’aller jusqu’à ce qu’on frappe un véritable mur et qu’on se rende compte que l’air d’aller ne mène nulle part. POUR VIVRE UNE VIE CHRÉTIENNE, LE STRICT MINIMUM, C’EST DE CROIRE AU CHRIST. Or nous offrons très souvent les sacrements à des personnes qui ne croient pas à la divinité de Jésus. Le mur que l’on frappe depuis des années ne semble pas encore assez épais pour qu’on se réveille et qu’on agisse autrement.

Dans la vidéo ci-dessous, vous pouvez entendre et voir le pape dire les phrases que j'ai citées ci-dessus. Il y a une traduction simultanée. Il est important de voir et d'entendre le pape dire certaines des phrases que j'ai citées (par exemple, celle qui regarde la responsabilité du curé et de l'évêque) car elles sont prononcées avec force et autorité. 

Ne vous fiez pas au fait que la vidéo dure plus d'une heure. L'enseignement du pape commence à la quatorzième minute (14: 38) et se termine à la vingt-deuxième minute (22:30). Cet enseignement ne dure donc que 8 minutes. Il est très facile de faire avancer la vidéo jusqu'à le 14ème minute. 

24 oct. 2018 - Téléversé par KTOTV
Poursuite du cycle de catéchèses sur les dix commandements, lors de l´audience générale ce matin, place Saint ...



1 commentaire:

  1. Parfaitement d'accord! Prendre le "tournant missionnaire" pour nos paroisses devrait commencer selon moi par offrir une catéchèse à long terme qui aurait pour but de faire participer les personnes à la vie de la communauté chrétienne et non pas seulement à une "cérémonie sacramentelle" qui est ponctuelle et éphémère.

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