Peur de Dieu ou peur de l’homme
Chers amis, j’ai 66 ans. J’ai
connu le Québec des années cinquante (1950) et soixante. J’ai connu la façon
dont on parlait de Dieu, un Dieu exigeant et contrôleur, qui surveille
nos moindres gestes pour nous corriger et même nous punir. La peur de Dieu a
été malheureusement semée dans plusieurs cœurs. Pas dans tous les cœurs,
heureusement. J’ai deux amis de mon âge qui m’ont dit n’avoir que de bons
souvenirs de la façon dont on leur a parlé de Dieu dans leur enfance, ce qui ne
les a pas empêchés cependant, de s’éloigner de Lui à l’adolescence.
Heureusement, la peur de Dieu,
semée dans mon cœur dès mon enfance, s’estompe peu à peu en moi. Mais elle fait place
désormais à la peur de l’homme. Dieu n’a pas besoin de punir l’homme pour ses
agissements pervers; l’homme se charge très bien de se punir lui-même en
faisant fi des lois de Dieu. Dieu nous dit dans le psaume 80:
11 « C'est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t'ai fait
monter de la terre d'Égypte ! Ouvre ta bouche, moi, je l'emplirai.
12 « Mais mon peuple n'a pas écouté ma voix, Israël n'a
pas voulu de moi.
13 Je l'ai livré
à son coeur endurci : qu'il aille et suive ses vues !
14 « Ah ! Si mon peuple m'écoutait, Israël, s'il allait
sur mes chemins !
15 Aussitôt j'humilierais ses ennemis, contre ses
oppresseurs je tournerais ma main.
16 « Mes adversaires s'abaisseraient devant lui ; tel
serait leur sort à jamais !
17 Je le nourrirais de la fleur du froment, je te
rassasierais avec le miel du rocher ! » (Ps
80, 11-17)
« Je l'ai livré à son coeur endurci : qu'il aille et suive
ses vues ! »
C’est cette phrase de la Bible qui désormais me fait
peur. Quand l’être humain endurcit son cœur au point de nier l’existence de
Dieu ou faire comme s’il n’existait pas, il se passe ce que nous voyons tous
les jours, malheureusement dans les journaux. Au Québec, nous vivons scandales
par-dessus scandales depuis des décennies. On me dira que c’était aussi pire
que cela dans les années cinquante et soixante. FOUTAISE ! JE N’EN CROIS PAS UN
MOT. On me dira que oui, c’était aussi pire que cela, mais c’était caché. Non,
ce n’est pas vrai.
J’irais même jusqu’à dire que si
la peur de l’enfer (qui n’est pas du tout la peur de Dieu) a fait en sorte que par
le passé des êtres humains ont refréné leurs appétits de jouissance, de
contrôle et de pouvoir, c’est bien tant mieux. Car la peur de l’enfer, qui
existe, soit dit en passant, c’est la peur pour l’homme de se diriger et
d’aller volontairement en ce lieu de perdition. Car ce n’est pas Dieu qui enverra
ses enfants en enfer; c’est la personne humaine elle-même qui décide en cette
vie de se diriger vers l’enfer et qui décidera à sa mort qu’elle ne veut
toujours pas de Dieu.
Aujourd’hui, dans la première
lecture de la messe dominicale, le prophète Malachie fustige les prêtres qui
n’ont pas de respect pour la grandeur de Dieu:
« Maintenant, prêtres, à
vous cet avertissement: Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de
glorifier mon nom – dit le Seigneur de l’univers –, j’enverrai sur
vous la malédiction, je maudirai les bénédictions que vous prononcerez. Oui, je
les maudis, car aucun de vous ne prend rien à cœur. Voici : je
vais menacer votre descendance. Je vous jetterai du fumier à la figure, le
fumier qui provient de vos fêtes ; on vous enlèvera avec lui. Vous saurez
alors que je vous ai adressé cet avertissement, pour que subsiste mon alliance
avec mon serviteur Lévi, – dit le Seigneur de l’univers. Mon alliance avec
lui était vie et paix, je les lui accordais, ainsi que la crainte, et il me
craignait. Devant mon nom, il restait saisi. La loi de vérité était dans
sa bouche, et rien de mal ne se trouvait sur ses lèvres. Dans la paix et la
droiture, il marchait avec moi ; nombreux furent ceux qu’il ramena de la
faute. En effet, les lèvres du prêtre gardent la connaissance de la Loi , et l’on recherche
l’instruction de sa bouche, car il est le messager du Seigneur de
l’univers. Mais vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour
la multitude, vous avez détruit mon alliance avec mon serviteur Lévi,
– dit le Seigneur de l’univers. À mon tour je vous ai méprisés,
abaissés devant tout le peuple, puisque vous n’avez pas gardé mes chemins, mais
agi avec partialité dans l’application de la Loi. »
(Malachie 2, 1-9)
La première lecture à la messe
d’aujourd’hui n’est pas aussi longue que cela, mais elle cite plusieurs versets
du texte biblique ci-dessus.
Il faut bien sûr lire ce texte
avec les yeux et le cœur qui nous viennent de Jésus et de la plénitude de la Révélation divine. Mais une chose est claire dans
ce texte: si le prêtre n’a pas assez d’amour pour Dieu pour prendre sa défense
(en quelque sorte) et avertir ses
frères et sœurs humains des dangers qui les guettent s’ils s’éloignent de Dieu,
de ses vues et de sa Loi très sainte, il trahit sa mission.
Exemple: Un exemple suffira à montrer que les choses sont pires au Québec qu'elles ne l'étaient en 1950. Regardez la vidéo ci-dessous. La description que fait monsieur Aubert Martin de la situation actuelle dans le domaine du non respect de la vie humaine, aurait été impensable lors des années 50. Jamais les Québécois n'auraient accepté à cette époque une telle dérive de la loi. Certains appellent cela un " progrès ". Personnellement, j'appelle cela de la " décadence ". Nous connaissons le "déclin de l'empire américain", nous vivons présentement le "déclin de l'empire canadien" (si empire nous avons connu).
Conférence sur l'euthanasie / Euthanasia Conference - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=GrrAhvVg7YY
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