Deux amours
Ma mère, Carmen Mon confesseur, Frère Jacques Bélanger
Aujourd’hui, en ce premier jour
de novembre, je veux célébrer deux amours qui ont marqué ma vie et qui sont,
mystérieusement, liés à mon destin. Ces deux amours sont ma mère, Carmen Guévremont Simard et celui qui, jusqu'à assez
récemment était mon confesseur, celui qui très charitablement me donnait le pardon
sacramentel de Dieu, le Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap.
Ma mère
est décédée le 29 octobre 2005. Nous avons célébré ses funérailles le 1er
novembre 2005, en la solennité de la Toussaint.
Au terme de l’homélie des funérailles, j’ai récité « par cœur » devant
mes parents et amis réunis pour prier pour ma chère maman, le poème suivant que
ma mère m’avait appris quand j’étais adolescent et que nous avons souvent
récité ensemble:
Les Yeux,
(de René-François SULLY PRUDHOMME
(1839-1907)
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d'ombre.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n'est pas vrai qu'elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Aujour’hui, c’est aussi l’anniversaire de
naissance de mon bon ami, le Frère Jacques Bélanger. Ce cher ami a fait un ACV
sévère alors qu’il prêchait la retraite dans notre paroisse lors du Carême de
cette année (1). Quelques jours plus tard, ce cher ami faisait une hémorragie cérébrale.
Il ne s’est jamais complètement remis de ces deux incidents. Il demeure dans sa
communauté, tout près de chez nous, mais ne peut plus, pour le moment du moins,
exercer de ministère presbytéral (sacerdotal).
Je n’aurais pas su que c’était sa fête aujourd'hui si une bonne amie paroissienne ne l’avait
pas rencontré hier et ne m’avait pas envoyé les messages suivants:
Message reçu hier:
De
: Christiane
Envoyé
: 31
octobre 2017 21:39
À : Guy Simard
Objet : Une belle rencontre...
À : Guy Simard
Objet : Une belle rencontre...
Cher Père Guy,
J'ai rencontré le Père Bélanger.
C'est son anniversaire demain. En arrivant à la
méditation, j'ai demandé à la réceptionniste d'appeler le Père Bélanger. Il a
accepté de me voir 5 minutes. J'ai pu constater toute sa finesse malgré la
fragilité de son être.
Il m'a récité par coeur une grande strophe
d'un poème de saint Jean de la Croix. Dommage que je ne m'en souvienne pas. Il
m'a dit qu'il chantait souvent des hymnes par coeur.
Christiane
Message
lu par moi aujourd’hui mais reçu en fin de soirée hier:
De : Christiane
Envoyé : 31 octobre 2017 22:51
À : Guy Simard
Objet : Re: Une belle rencontre...
À : Guy Simard
Objet : Re: Une belle rencontre...
La
chercheuse a fait aller son coeur
sur Google et j'ai trouvé la strophe du poème de Jean de la Croix que le Père Bélanger
m'a récité, ce soir.
Voici cette strophe:
Sachez
qu’au cellier secret de l’âme,
Dont le prix est bien plus grand,
Joie et liesse ne naissent plus
Des saveurs de cette terre.
Mais au-dessus de toute beauté,
De ce qui est ou sera ou fut,
D’en haut il goûte un je ne sais quoi
Que l’on vient d’aventure à trouver.
Dont le prix est bien plus grand,
Joie et liesse ne naissent plus
Des saveurs de cette terre.
Mais au-dessus de toute beauté,
De ce qui est ou sera ou fut,
D’en haut il goûte un je ne sais quoi
Que l’on vient d’aventure à trouver.
Comme je suis chanceuse d'avoir entendu le Père Bélanger me
réciter ce poème qui explique ce qu'il vit.
Je prie avec vous pour TOUSSAINT B. (c'est le prénom du
Père Bélanger reçu au baptême).
Christiane
Le message que je conserve des deux poésies ci-dessus,
est que les « beautés de ce monde »
ne sont rien en comparaison des BEAUTÉS qui nous sont réservées et promises
pour l’ AUTRE MONDE, le CIEL. Au fond, c’est
le même message qui est contenu dans le poème de Sully Prudhomme et dans le
poème de saint Jean de la Croix. Et ce message m’est tout spécialement destiné,
à moi qui suit beaucoup trop attiré par les « beautés de ce monde ».
Je vois grâce à cela, que le destin du Frère Jacques
TOUSSAINT Bélanger est à jamais lié au mien, spécialement depuis le jour où il
a été gravement atteint par la maladie et la souffrance en prêchant dans ma
paroisse.
Seigneur Jésus, pose ta MAIN pleine de MISÉRICORDE sur la tête de mon ami,
frère et père, Jacques Bélanger et guéris-le de tout mal. Attire-le de plus en
plus à Toi et accueille ma chère maman en ton paradis, si elle n’y est pas
déjà. Amen.
Voici en terminant, quelques lignes du même poème de
saint Jean de la Croix que je viens de lire grâce à l’internet:
Non jamais, pour toute la beauté,
Jamais je ne me perdrai,
Mais pour un je ne sais quoi
Que l’on vient d’aventure à gagner.
Jamais je ne me perdrai,
Mais pour un je ne sais quoi
Que l’on vient d’aventure à gagner.
Post scriptum: En fin d’après-midi, je suis allé rencontrer le Frère Jacques Bélanger. Il m’a confirmé que son prénom de baptême est bel et bien Toussaint. Ses frères et sœurs l’ont toujours appelé ainsi. Quand je lui ai cité le poème de saint Jean de la Croix, il m’a dit que ce n’était pas cette poésie-là qu’il avait partagée à Christiane, mais plutôt celle-ci :
Dans le cellier intérieur
De mon Bien-Aimé j'ai bu ; et quand j'en sortis,
Dans toute cette plaine
Je ne connaissais plus rien, …
De mon Bien-Aimé j'ai bu ; et quand j'en sortis,
Dans toute cette plaine
Je ne connaissais plus rien, …
Car désormais ma seule
occupation c’est d'AIMER.
(1) Dieu ma joie: Prions pour le Frère Jacques Bélanger, o.f.m. cap.
dieumajoie.blogspot.com/2017/03/prions-pour-le-frere-jacques-belanger.html
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