« Ne laissez pas les nouvelles générations
désemparées par l’ignorance
religieuse »
(Jean-Paul II)
Chers amis, je me suis réveillé
ce matin avec cette phrase de Jean-Paul II dans la tête et dans le cœur:
« Ne laissez pas les nouvelles
générations désemparées par l’ignorance religieuse ». Je connaissais déjà cette
phrase car je l’entends souvent. Dès que j’entre dans mon automobile, c’est un chapelet animé par Jean-Paul II qui résonne à mes oreilles. Au lieu d’écouter la
radio lors de mes déplacements en automobile, je préfère être dans une
atmosphère de prière. J’écoute donc le chapelet médité par Jean-Paul II. Je le fais d'autant plus volontiers du fait que j’ai été ordonné prêtre par ce saint pape, dimanche le 12
juin 1983, en la basilique Saint-Pierre de Rome. Prier le chapelet ou même la
plupart du temps écouter le chapelet prié par celui qui m’a ordonné prêtre, est une grâce en elle-même.
Je sais pourquoi la phase de
Jean-Paul II citée ci-dessus est apparue dans mon cœur ce matin. Depuis quelque
temps, une paroissienne et moi préparons onze jeunes adultes à vivre certains
sacrements: baptême, eucharistie, confirmation. Pour cela, nous montons notre
propre programme, que nous voulons le plus intéressant et interactif possible, fidèles en cela à ce que le pape Jean-Paul II a appelée la « nouvelle évangélisation »: nouvelle
en ses méthodes et en son ardeur. Nous prenons vraiment à cœur cette tâche
d’évangélisation et je ne suis pas surpris de constater que même la nuit mon
cœur est tourné vers ces jeunes.
Ce matin, surpris par le fait que
j’avais en moi cette phrase de Jean-Paul II, j’ai allumé mon ordinateur pour
chercher à quel endroit et en quelles circonstances, le pape avait prononcé ces
paroles. J’ai trouvé facilement la réponse. Le pape a prononcé ces paroles à
Lourdes, le 15 août 1983, en la solennité de l’Assomption de la Vierge Marie
au ciel. Ce fut une joie supplémentaire pour moi d'apprendre que ces paroles du pape ont été prononcées deux mois seulement après qu’il m’ait ordonné prêtre, en l’année
sainte appelée: « Jubilé de la Rédemption ». En
lisant le discours qu’a fait Jean-Paul II ce jour-là, j’ai été ébloui par ses
paroles et j’ai décidé de vous les partager en grande partie. Les voici donc :
DISCOURS DU PAPE JEAN-PAUL
II
AUX CATHOLIQUES DE FRANCE
AUX CATHOLIQUES DE FRANCE
Lourdes (France)
Lundi, 15 août 1983
Lundi, 15 août 1983
I. Ce n’est pas sans regret, ce n’est pas
sans nostalgie, que tout pèlerin doit quitter un tel lieu de
grâces; à plus forte raison le Successeur de Pierre, qui a pu s’approcher comme
Bernadette de l’endroit où l’Immaculée Conception a montré son visage et dit
son nom, qui a pu y déposer les lourdes intentions de sa charge universelle et
prier avec tout un peuple de croyants. J’en ai éprouvé une joie inexprimable.
Oui, je garderai le souvenir de cette fête de l’Assomption comme de l’une des
plus belles de mon existence.
“Quid retribuam Domino”:
Que rendrai-je au Seigneur pour m’avoir ainsi
comblé! Que rendrai-je à Notre-Dame de Lourdes, qui nous obtient,
qui m’a obtenu tant de grâces du Seigneur! A Rome, dans les jardins du Vatican,
j’aime à prier devant la reproduction de cette grotte de Massabielle, et chaque
année, le 11 février, je célèbre à St Pierre une messe pour les malades de mon
diocèse. C’est dire que Lourdes demeure très présent à Rome, et spécialement au
cœur du Pape.
III. Et maintenant, avant de les quitter, je me tourne
spécialement vers tous les catholiques de France, pour les
encourager encore dans leur foi, dans la qualité morale de leur vie, dans leur
unité, dans leur témoignage.
1. Chers Frères et Sœurs, vous avez reçu avec le Baptême
la marque du Christ et la capacité de croire. “L’œuvre de Dieu,
c’est de croire en celui qu’il a envoyé” (Io. 2, 69). Alimentez votre
foi à ses véritables sources, en vous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu, sans
séparer la Bible ,
la Tradition
et le Magistère de l’Eglise auquel ce dépôt a été confie. Ne laissez pas les
certitudes de la foi se dissoudre ou s’éteindre au vent d’idéologies athées ou
simplement de remises en question systématiques et inconsidérées. Ne laissez
pas l’indifférence religieuse se substituer à la foi au Fils du Dieu vivant, ni
le matérialisme pratique étouffer l’aspiration vers Dieu dont vous êtes marqués.
Sachez démasquer les tentations insidieuses, qui, comme à l’origine de
l’histoire humaine, jettent le soupçon sur Dieu, pour vous faire douter de sa
Vérité, de son Amour, ou présenter ses exigences comme un obstacle à votre
liberté. Jésus lui-même avait averti Pierre et ses frères: “Satan vous a
réclamés pour vous cribler comme le froment, mais j’ai prié pour toi, afin que
ta foi ne défaille pas” (Luc. 22, 31-32), Priez, vous
aussi, priez davantage, pour ne pas entrer dans cette tentation, et prenez soin,
jeunes et adultes, de nourrir votre foi. L’épreuve de la foi est une épreuve
normale; elle est l’épreuve de la fidélité à faire confiance au Christ, à le
suivre.
2. Et j’ajoute avec Jésus: Prenez la route resserrée et
montante qui mène à la vie (Cfr. Matth. 7,
14). Elle comporte des exigences certaines d’esprit de pauvreté, de
fidélité et de chasteté dans l’amour, de justice, de miséricorde, de partage
fraternel, de pardon, de paix de participation régulière aux sacrements et à la
prière de l’Eglise, d’obéissance aux commandements. “Vous demeurez dans mon
amour, dit Jésus, si vous gardez mes commandements” (Io. 15, 9).
Lourdes vous redit l’appel à la sainteté et
le besoin de conversion. L’année sainte vous invite à ouvrir vos portes au
Rédempteur. Ne vous modelez pas sur les mœurs du monde. Et surtout ne vous
découragez pas. La vie selon le Christ est possible, parce que l’Esprit Saint
nous est donné.
3. Aux catholiques de France, je dis encore: consolidez
votre unité autour de vos évêques, ces Pasteurs que l’Esprit Saint a
choisis et sanctifiés spécialement pour assurer cette unité et favoriser votre
vitalité ecclésiale. Il y a une diversité légitime de sensibilités et de
méthodes; mais ce doit être à l’intérieur de la même foi et des orientations
tracées par l’Eglise; les efforts doivent converger et la charité doit vous
rendre accueillants et confiants les uns aux autres. Depuis le début de
l’Eglise, l’unité avec l’Evêque a été le signe des disciples du Christ et la
garantie du progrès spirituel.
4. Enfin ne craignez pas de rendre un témoignage,
humble mais visible et ardent, à l’Évangile. Ne laissez pas les nouvelles générations désemparées par l’ignorance
religieuse, mais que votre famille, votre entourage, reconnaissent la
fermeté de vos convictions en cohérence avec votre vie. Rendez compte de
l’espérance qui est en vous.
Catholiques de France, en tant que Pasteur universel mais
solidaire de mes chers Frères dans l’épiscopat, vos Evêques; je vous encourage
à vous maintenir en mission. Toute nation a son histoire humaine
originale. Mais les peuples qui ont reçu un très riche héritage spirituel
doivent le préserver comme la prunelle de leurs yeux. Et concrètement, ces
nations ne préservent un tel héritage qu’en le vivant intégralement et en le
transmettant courageusement. O terre de France! Terre de saint Pothin et de
sainte Blandine, de saint Denis et de sainte Geneviève, de saint Bernard et de
saint Louis, de saint Yves de Tréguier et de saint Bertrand de Comminges, de
sainte Jeanne d’Arc, de saint François de Sales et de sainte Jeanne de Chantal,
de saint Vincent de Paul et de sainte Louise de Marillac, de saint Jean Eudes
et de sainte Marguerite Marie, de sainte Marguerite Bourgeoys et de la
bienheureuse Marie de l’Incarnation, de saint François Régis et de saint Louis
Marie Grignion de Montfort, de sainte Jeanne Delanoue et de la bienheureuse
Jeanne Jugan, de saint Jean Baptiste de la Salle et de saint Benoît Labre, des nombreux
missionnaires comme saint Isaac Jogues, le bienheureux Théophane Vénard et saint
Pierre Chanel, du saint Curé d’Ars, de sainte Thérèse de Lisieux, de Frédéric
Ozanam et de Charles de Foucauld, de saint Michel Garricoïts de cette région,
de sainte Bernadette, canonisée voilà juste cinquante ans, au cours de la
précédente Année de la
Rédemption !
Catholiques de France, vous avez hérité d’un patrimoine
considérable de foi et de tradition chrétiennes. C’est ce trésor pour lequel
les saints de votre pays ont tout sacrifié, afin de “s’en emparer”, comme le
demande l’Évangile, et de le partager avec leurs frères, tellement ils étaient
persuadés que l’homme intégral est fait d’ouverture à l’Absolu et de brûlante
charité!
…
Dans ce même esprit de respect et d’amitié, je n’hésite
pas à m’adresser à tous les habitants de ce pays qui sont incroyants,
ou sont habités par le doute devant la foi. Avec eux, nous avons souvent en
commun le dévouement loyal aux mêmes causes humanitaires, le souci de la
justice, de la fraternité, de la paix, du respect de la dignité humaine, et de
l’entraide aux plus défavorisés. Pour eux, pour leurs familles, je forme aussi
des souhaits cordiaux.
Et pour eux, comme pour les croyants eux-mêmes, je désire
ajouter ceci. Lorsque, partout dans le monde, l’Eglise s’attache aujourd’hui,
avec la ténacité que l’on sait, à agir pour le respect de la liberté
religieuse, elle a clairement conscience de prendre la tête d’un combat
nécessaire pour l’homme, pour sa liberté la plus intime, pour la défense de
toutes les autres libertés fondamentales. Et je sais que cette terre de France est
singulièrement attachée à une telle lutte pour la liberté, pour la dignité
humaine. L’Église est convaincue - et l’exemple des saints que j’évoquais tout
à l’heure le montre - que l’étincelle de la foi et de la sainteté ne peut
jaillir que d’un cœur libre. Elle est donc, plus que d’autres, attentive au
respect que mérite toute démarche loyale.
Il s’agit donc de soustraire l’homme à toute contrainte
de la part d’individus, de groupes sociaux ou de quelque pouvoir humain que ce
soit, de façon à ce qu’il ne soit jamais empêché d’agir selon sa conscience
(Cfr. Dignitatis Humanae, 2). Mais cela
n’empêche pas que les hommes sont pressés, par leur nature même, et tenus par
obligation morale - c’est-à-dire à l’intime d’eux-mêmes - à chercher la vérité,
la vérité tout entière, celle tout d’abord où la religion ouvre un sens plénier
à la vie et propose de régler sa conduite selon les exigences de la vérité
découverte (Cfr. ibid.). La recherche de la liberté et de la vérité
se rejoignent en Dieu.
Quelques uns des saints mentionnés par le pape Jean-Paul
II, sont venus également vivre ici au Canada et au Québec pour annoncer
l’Évangile. Le Québec a été une terre bénie par Dieu. Un grand nombre de
saints, de saintes, de Bienheureux et Bienheureuse ont vécu sur notre sol. Nous
aussi, nous sommes une terre bénie et choyée du Seigneur. Notre zèle
missionnaire est la meilleure façon de manifester à Dieu notre reconnaissance.
Si vous désirez connaître nos saints, saintes, Bienheureux et Bienheureuses, cliquez sur le lien suivant:
Diocèse d'Edmundston - Les saints de chez nous
www.diocese-edmundston.ca/fr/histoire_saints.html
En bonus: vidéo du pape avec les jeunes à Lourdes en 1983
Journée pape - Vidéo Ina.fr
www.ina.fr/video/CAB8301124201
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