« Spotlight » vu par
l’Église catholique
Le film « Spotlight » a gagné l’oscar du
meilleur film dimanche dernier à la soirée des Oscars. Comme le titre du film
le suggère, le but visé par les producteurs du film, a été de mettre en lumière le scandale causé par des prêtres pédophiles du diocèse de Boston. Ce scandale a été révélé au grand jour en 2002.
L’enquête menée durant douze mois par des journalistes du Boston Globe a contribué à lever le voile sur ce fléau qui a sévi
non seulement aux États-Unis, mais
aussi dans plusieurs autres pays. Il est certain qu’un tel film constitue une
bombe et un coup très dur pour l’Église
catholique. Mais les révélations faites dans le Boston Globe ont permis de jeter des balises et de prendre des
positions énergiques pour que de tels abus, autant que possible, ne se
reproduisent plus. En ce sens, l’enquête journalistique relatée par Spotlight, a été selon moi et selon
plusieurs, un bien pour l’humanité.
C’est ce qui semble ressortir des médias catholiques ces jours-ci. À preuve, l’article ci-dessous paru à Radio Vatican. Comme le souligne Lucetta Scaraffia dans l'article qui suit, le film n'est pas anticatholique. D'ailleurs, le producteur du film, Michael Sugar, s'est adressé au pape François en recevant l'Oscar, et a manifesté son désir que la foi soit "restaurée". Il s'est exprimé ainsi: " Ce film donne une voix aux survivants et ce prix amplifie cette voix, en espérant qu'elle devienne un choeur qui résonnera jusqu'aux portes du Vatican. Pape François, il est temps de protéger les enfants et de restaurer la foi." Je pense qu'il faut entendre ici le mot "foi" dans le sens de confiance; il faut que la confiance des gens envers l'institution qu'est l'Église, soit restaurée. Et Michael Sugar a dit cela sans aucune animosité dans la voix et sans vouloir manquer de respect envers le pape. C'est du moins ainsi que j'ai interprété ses propos, en les entendant.
C’est ce qui semble ressortir des médias catholiques ces jours-ci. À preuve, l’article ci-dessous paru à Radio Vatican. Comme le souligne Lucetta Scaraffia dans l'article qui suit, le film n'est pas anticatholique. D'ailleurs, le producteur du film, Michael Sugar, s'est adressé au pape François en recevant l'Oscar, et a manifesté son désir que la foi soit "restaurée". Il s'est exprimé ainsi: " Ce film donne une voix aux survivants et ce prix amplifie cette voix, en espérant qu'elle devienne un choeur qui résonnera jusqu'aux portes du Vatican. Pape François, il est temps de protéger les enfants et de restaurer la foi." Je pense qu'il faut entendre ici le mot "foi" dans le sens de confiance; il faut que la confiance des gens envers l'institution qu'est l'Église, soit restaurée. Et Michael Sugar a dit cela sans aucune animosité dans la voix et sans vouloir manquer de respect envers le pape. C'est du moins ainsi que j'ai interprété ses propos, en les entendant.
Message to Pope Francis by Spotlight Oscar ... - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=f4QgpCQrFIg
Il y a 2 jours - Ajouté par Viral News Vidz
Pope Francis, it's time to protect the children and restore the faith” Spotlight producer Michael Sugar had a ...Le film « Spotlight » bouleverse de nombreux catholiques
Le film Spotlight a obtenu l’Oscar du meilleur film, dimanche 28 février à
Los Angeles. Depuis plusieurs semaines, il suscite de nombreuses réactions dans
l’Eglise.
Ce film américain
retrace l’enquête du Boston Globe qui a mis au jour le
scandale sans précédent ayant éclaboussé et bouleversé le diocèse de Boston en
2002. Une équipe de journalistes d’investigation a enquêté pendant 12 mois sur
des allégations d’abus sexuels au sein de l’Eglise catholique.
Obstinés, ils sont parvenus, non sans mal, à faire parler les victimes des
prêtres agresseurs et à découvrir que l’institution avait protégé
volontairement pendant des décennies les membres du clergé. Cette enquête a
déclenché par la suite une vague de révélations dans le monde entier.
Parmi les réactions
élogieuses remarquées cette semaine, celle de Lucetta Scaraffia, éditorialiste
de L’Osservatore Romano, dans l’édition datée du lundi 29 février 2016. « Les prédateurs ne
portent pas forcément l’habit ecclésiastique et la pédophilie ne dérive pas
nécessairement du vœu de chasteté. Mais il est désormais clair que, dans
l’Eglise, trop de gens se sont plus préoccupés de l’image de l’institution que
de la gravité de l’acte », écrit Lucetta Scaraffia. « Tout cela ne peut justifier
la faute gravissime de celui qui, représentant de Dieu, se sert de cette
autorité pour abuser d’innocents: c’est bien raconté dans le film », estime la journaliste, qui ajoute:
« Le film convainc par sa trame. Et n’est pas un film
anticatholique ». Pour
Lucetta Scaraffia, l’appel au pape François lancé pendant la cérémonie des
Oscars « doit être vu
comme un signal positif: il y a encore de la confiance dans l’institution et
dans un pape qui poursuit le nettoyage entamé par son prédécesseur ».
Une religieuse
américano-canadienne, sœur Helena Burns, membre des Filles de Saint-Paul,
critique de cinéma bien connue au Canada, a appelé à voir ce film. « Pourquoi voir ce film?
Pour, en premier lieu, honorer les victimes, et deuxièmement pour comprendre
comment la corruption – quelle que soit sa forme – fonctionne, pour
être vigilant et s’y opposer. PLUS JAMAIS », a-t-elle écrit. (1)
Réaction
bienveillante du Vatican
De nombreux
responsables du Saint-Siège ont aussi exprimé leur intérêt. « Ce film, tous les évêques
et les cardinaux, surtout les responsables des âmes, devraient le voir, parce
qu’ils doivent comprendre que c’est la dénonciation qui sauvera l’Eglise, et
pas l’omerta », a
affirmé Mgr Charles Scicluna, archevêque de La Valette (Malte) et
président du collège spécial visant à traiter, au sein de la Congrégation pour la
doctrine de la foi (CDF), les recours de prêtres accusés de délits graves, à
propos du film Spotlight. « Le
film montre combien l’instinct, qui était malheureusement présent dans
l’Eglise, de protéger la bonne réputation, était une grave erreur »,
a ajouté celui qui fut promoteur de justice de la Congrégation pour la
doctrine de la foi de 2002 à 2012, avant de rappeler: « il n’y a pas de
miséricorde sans justice ».
Mgr Giovanni Angelo
Becciu, substitut pour les affaires générales de la Secrétairerie
d’Etat, s’est exprimé ce 1ermars 2016 dans les colonnes du Corriere della Sera,
expliquant que la gestion calamiteuse de ces affaires par le diocèse de Boston
jusqu’en 2002 n’a plus cours aujourd’hui. « La
première réaction, plutôt que de regarder l’horreur de ce qui venait d’arriver,
était de ‘sauver’ l’institution du scandale. Le transfert d’une paroisse à une
autre était d’usage quand un prêtre tombait amoureux d’une femme. Mais là, il
s’agissait de pervers, de prêtres à chasser! », a insisté
l’archevêque, déplorant un aveuglement. Depuis, « nous avons retenu la leçon »,
a estimé le substitut de la
Secrétairerie d’Etat. « Je
ne crois pas qu’il existe au monde une institution sociale et politique comme
l’Eglise qui s’est engagée partout à faire un grand nettoyage et à mettre en
pratique toutes les méthodes pour prévenir d’autres abus ».
Interrogé par le
service italien de Radio Vatican, le père jésuite Hans Zollner, membre de la Commission pontificale
pour la protection des mineurs et président du Centre pour la protection des
mineurs de l’Université pontificale Grégorienne, a rappelé que le cardinal
Ratzinger, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, puis en
tant que pape, « a fait
de grands pas pour faire de l’Eglise une institution transparente et engagée
dans la lutte contre les abus. Ensuite, le pape François a continué sur la
ligne de Benoît XVI, en renforçant encore la législation de l’Eglise,
instituant la Commission
pontificale pour la protection des mineurs». Une démarche qui montre que «l’Eglise catholique, dans
son leadership, se rend compte de la gravité de la situation et veut et doit
continuer la lutte pour la justice et pour qu’il n’y ait plus de victimes des
abus ».
Certains épiscopats
nationaux ont aussi réagi. Ainsi, le mois dernier, dans une note diffusée à
l’occasion de la sortie du film Spotlight, la conférence
épiscopale sud-africaine a salué le rôle joué par les journalistes et les
victimes pour démasquer la pédophilie dans l’Eglise. Les évêques d’Afrique du
Sud ont créé une Commission d’experts qui a élaboré des normes rigoureuses pour
s’assurer que les dénonciations soient traitées de manière responsable,
transparente et dans le plein respect de la loi civile. Elle invite le clergé à
évaluer attentivement les vocations au sacerdoce et à rester vigilant.
Cyprien Viet
– Radio Vatican (avec
agence I.MEDIA)
(1) Le service de communication de l'Église catholique de Québec propose sur son site internet un important dossier consacré à ce film (pour accéder au dossier, cliquez sur les mots écrits en bleu qui précèdent la présente parenthèse) et aux nombreuses réactions qu'il suscite, notamment en Amérique du Nord.
Cet article est tiré du site internet suivant:
(1) Le service de communication de l'Église catholique de Québec propose sur son site internet un important dossier consacré à ce film (pour accéder au dossier, cliquez sur les mots écrits en bleu qui précèdent la présente parenthèse) et aux nombreuses réactions qu'il suscite, notamment en Amérique du Nord.
Cet article est tiré du site internet suivant:
Radio Vatican
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