« Laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20)
Hier à la messe
dominicale, dans la deuxième lecture qui a été proclamée, nous avons entendu
saint Paul nous exhorter ainsi: « Nous sommes donc les ambassadeurs du
Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui lance un appel: nous le demandons
au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. » Allons-nous entendre cet appel venant
de notre Père Miséricordieux? Et comme pour nous encourager à faire cette
démarche, la liturgie d’hier nous présentait le Père Miséricordieux qui accueille, pardonne et embrasse son plus
jeune fils qui a été si ingrat envers lui. Quand comprendrons-nous que Dieu met
sa plus grande joie dans le fait de nous pardonner?
Une des
grandes souffrances des prêtres québécois de langue française, c’est de voir
que les catholiques qui fréquentent nos églises, ne se présentent plus au
prêtre pour se reconnaître pécheurs et pour recevoir le pardon sacramentel. Et
pourtant à chaque messe dominicale, toute la foule dit haut et fort qu’elle
croit à la « rémission des péchés ». Je me demande souvent en quoi
consiste cette croyance de nos catholiques en la rémission des péchés. Il est
sûr que Dieu remet les péchés. Seul Dieu remet les péchés. Mais il a voulu pour
cela se servir du ministre qu’Il a choisi et oint dans ce but. Le prêtre est
prêtre avant tout pour prêcher la
Parole de Dieu, pour rendre présent Jésus en ce monde dans
l’Eucharistie, pain de Vie pour la vie du monde, et pour remettre les péchés au
nom de Dieu. Notre fondateur, le Vénérable Bruno Lantéri, a dit que l’Oblat de la Vierge Marie devrait mourir
en prêchant la Parole
de Dieu ou dans le confessionnal, en train de remettre les péchés au nom de
Dieu.
J’espère que
vous avez appris qu’il existe deux sortes de péchés; certains sont véniels et
d’autres mortels. Le fils de la parabole du Père miséricordieux avait
manifestement commis des péchés « mortels »,
qui ont été suffisamment graves pour tuer la vie de Dieu en lui. Le Père dit à
son fils aîné pourquoi il faut être dans la joie et l’allégresse: « Ton
frère que voici était mort, et il est revenu à la vie » (Lc 15,
32). Que veut dire « était mort »?
Cela ne veut sûrement pas dire qu’il était mort physiquement car il était
toujours en vie physiquement. Mais il était mort « en dedans »; il avait tué la vie de Dieu en lui par ses graves
péchés. Or, durant notre vie terrestre, le moyen normal de retrouver la vie
divine après avoir commis des fautes graves, c’est de vivre le sacrement de la
réconciliation. Il faut la parole et le geste du prêtre pour pardonner de tels
péchés. Cela, l’Église l’a toujours enseigné. Normalement, on sait qu’un péché
est grave. Tout le monde devrait savoir instinctivement que commettre
l’adultère est une faute grave; que commettre un avortement ou inciter quelqu’un
à avorter, est une faute grave. Ne pas aller à la messe dominicale par paresse
ou négligence est aussi une faute grave. Vous allez me dire: « Voyons, il ne faut pas charrier ».
Non, je ne charrie pas. L’Église catholique a toujours enseigné cela. Dans le Catéchisme de l’Église catholique publié
en 1997 et que vous pouvez trouver facilement sur l’internet (1), il est dit, au
numéro 2181, que les personnes qui manquent délibérément à l’obligation de
participer à l’eucharistie les jours de précepte (cela comprend surtout le dimanche), « commettent un péché grave ». Le croyez-vous? Moi je le crois. Et si je
manquais la messe par ma faute le dimanche, j’irais me confesser avant d’aller
communier.
(1)
(1)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire