Jésus sauve la femme adultère
L’évangile d’aujourd’hui, en ce
cinquième dimanche du Carême, est très impressionnant. Avec la parabole de
dimanche dernier sur le Père Miséricordieux, c’est probablement le texte le
plus puissant pour nous faire comprendre la Miséricorde de Dieu et
la Miséricorde
que nous sommes appelés à vivre en tant que fils et filles d’un Père aussi
généreux en pardon.
Le chapitre 8 de saint Jean
commence par une allusion au Jardin des Oliviers. Ce jardin est normalement
mentionné dans le contexte de la
Passion de Jésus. Déjà, notre esprit est comme transporté
dans le jardin où Jésus sera arrêté. Le texte laisse entendre que Jésus ce jour-là est allé de nuit prier dans le jardin des Oliviers et qu'à l'aube ou très tôt, Il s'est rendu au Temple pour enseigner: « Jésus s’était rendu au mont des Oliviers; de bon matin, il
retourna au temple de Jérusalem. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit
et se mit à enseigner ».
Cette page importante des
évangiles, nous présente Jésus enseignant. La position assise de Jésus, est
souvent le signe de Jésus enseignant. De fait, ce jour-là, Jésus donnera un
enseignement d’une importance capitale pour chaque personne de bonne volonté.
Les scribes et les pharisiens
amènent à Jésus une femme qu’ils ont prise en flagrant délit d’adultère. Ils
ont eu le culot de prendre la femme sur le fait; mais c’est Jésus surtout qui
était visé. C’est Lui, surtout qu’on désirait ce jour-là accuser et mettre en
procès. Les experts de la Loi
que sont les scribes et les pharisiens, demandent à Jésus comment il faut se comporter envers cette femme. Ils insistent pour dire que la Loi
est très claire à ce sujet: il faut lapider les femmes qui ont commis l'adultère. C’était un piège énorme qu’on
tendait à Jésus ce jour-là. S’il disait: « Allez-y, lapidez cette femme », tout son enseignement sur la
bonté de Dieu, sur la
Miséricorde du Père, tombait, était battu en brèche. Si Jésus répondait qu'on ne doit pas la tuer pour cela, Il se mettait clairement en opposition avec la Loi de Moïse et on pourrait l'accuser de trahison envers Dieu. Or
Jésus se tait. La Parole
de Dieu incarnée, commence par se taire.
J’imagine Jésus, toujours assis
en position d’enseignant, qui ne se lève même pas en face de tout ce brouhaha. Tout
le monde regarde la femme avec mépris. Jésus, je pense, ne regarde pas la femme
à ce moment-là, car il ne veut surtout pas l’intimider. Elle est déjà assez
intimidée comme ça.
Jésus se tait, comme il se taira
durant son procès, quand Il sera, Lui, injustement accusé. Mais on veut qu’Il
parle. On le force quasiment à parler. Alors Jésus se redresse et ne dit qu’une
phrase : « Celui d’entre vous
qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter la pierre ».
J’imagine un grand silence quand
Jésus s’est redressé. Quand Dieu parle, on devrait se taire. Dieu aime parler
dans le silence. Le silence est la meilleure façon de se disposer pour entendre
Dieu nous parler. Dans le silence de ce jour naissant, la Parole toute puissante de
Dieu a touché les cœurs. Quand Dieu parle, il parle à notre cœur et pour notre
cœur. En une phrase, Jésus a détourné l’attention de ses auditeurs. Alors que
les yeux de la foule étaient sur la femme adultère, Jésus invite chaque témoin
de la scène, à se regarder, à regarder sa vie. Et Il n’invite pas les gens à
regarder leur vie de n’importe quelle façon. Il invite ses auditeurs à regarder
leur vie en rapport avec Dieu. Il invite les gens à considérer à quel point
Dieu a été Miséricordieux envers eux. Il invite les futurs assassins d’une
femme coupable, à considérer le fait qu’eux aussi ont transgressé la Loi à plusieurs reprises et
Dieu leur a conservé la vie; Dieu a été Miséricordieux envers eux. Combien Dieu
a été miséricordieux envers eux! La conclusion va de soi: voyant que Dieu a été
Miséricordieux envers nous, nous ressentons le besoin d’être miséricordieux à
notre tour, nous ressentons le besoin d’être miséricordieux comme le Père.
Comme Jésus est extraordinaire!
En une phrase, il retourne toute une situation. En une phrase il évangélise les
cœurs les plus endurcis; en une phrase, il sauve une condamnée à mort.
La fin du passage est très
impressionnante. Mon frère Luc est prêtre dans le diocèse de Québec. Arrivé à
la fin de ce texte évangélique, il fait un lien très fort et très puissant avec
le sacrement de la réconciliation. Le sacrement de la réconciliation se vit,
dans la pensée de l’Église catholique, seul à seul avec Dieu, représenté par le prêtre. Telle est la logique de l'Incarnation: il faut parfois rencontrer Dieu par l'intermédiaire d'un homme. Dieu s'est fait homme, et Il agit dans ses sacrements, par l'intermédiaire d'un homme. La femme adultère
croise le regard Miséricordieux de Jésus. Celui-ci lui dit qu’il n’est pas là
pour la condamner. Personne ne l’a condamnée? Lui non plus ne le fera pas; car Il
est venu non pour condamner, mais pour sauver. Mais Il lui dit quelque chose
d’extraordinaire: « Va, et désormais
ne pèche plus. » Jésus aime le pécheur, mais déteste le péché. Le
sacrement de la réconciliation non seulement enlève le péché, mais il donne
aussi une force et une aide pour ne plus pécher.
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