vendredi 16 octobre 2020

16 octobre: sainte Marguerite d'Youville

16 octobre: sainte Marguerite d'Youville

Sainte Marguerite d'Youville 1701-1771

Sainte Marguerite d'Youville est la première femme canadienne (née au Québec) à avoir été canonisée.  

"Marie-Marguerite Dufrost de la Jemmerais naît à Varennes, le 15 octobre 1701. Aînée d’une famille de six enfants, elle est orpheline de son père à l’âge de 7 ans. En 1719, après le remariage de sa mère, la famille déménage à Montréal. En 1722, elle épouse François d’Youville et cohabite avec sa belle-mère. Son époux tient un commerce de fourrure et d’eau-de-vie aux pratiques douteuses. À la mort de sa mère, il dilapide son héritage. Lorsqu’il décède, il laisse des dettes énormes et une mauvaise réputation à sa femme, alors âgée de 28 ans. 

Marguerite ouvre un petit commerce non seulement pour pourvoir aux besoins de ses enfants, mais aussi pour aider les pauvres qu’elle croise sur son chemin. Inspirées par son œuvre, trois dames se joignent à elle. C’est ainsi que le 31 décembre 1737, elles se consacrent au service des pauvres en qui elles voient Jésus Christ. Ce moment décisif est considéré comme la fondation des Sœurs de la Charité de Montréal. 

Leur entreprise n’est pas aussitôt établie que le public les persécute, croyant qu’elles poursuivent le trafic d’eau-de-vie de François d’Youville, d’où le nom de Sœurs « Grises » – c’est-à-dire ivres – qu’on leur affuble pour les tourner en dérision. Au cours des années suivantes, les épreuves se succèdent : incendie, maladie, pauvreté extrême… 

Marguerite d’Youville s’installe avec ses compagnes à l’Hôpital général des Frères Charon. Elle devient l’administratrice de ce refuge pour « filles perdues », vieillards, malades et miséreux, hommes et femmes. Quand les autorités veulent supprimer cette œuvre pour l’unir à l’Hôpital général de Québec, le peuple reconnaît et défend l’œuvre de Mère d’Youville. L’Hôpital général reste à Montréal. 

Marguerite d’Youville meurt le 23 décembre 1771. Elle laisse le souvenir d’une femme exceptionnelle par son courage, son audace, sa foi, son amour de Jésus Christ et des pauvres. La cause de sa canonisation est introduite à Rome en 1890. Le 3 mai 1959, le pape Jean XXIII la déclare bienheureuse et lui donne le titre de Mère à la charité universelle. Le 9 décembre 1990, le pape Jean-Paul II procède à la canonisation de la première sainte née au Canada. 

Ses restes reposent à Varennes, lieu de sa naissance, dans la basilique Sainte-Anne, à côté du sanctuaire dédié à sainte Marguerite d’Youville.  

Sources : Capsules « Si Marguerite d’Youville nous était racontée », rédigées par Sœur Nicole Fournier, SGM; le site web :  www.sgm.qc.ca. (1)   

Ce que j'aime particulièrement de Marguerite: 

1- Sa dévotion à notre Père des cieux. 
Marguerite est la seule sainte, à ma connaissance, qui ait eu une dévotion aussi forte et confiante en notre Père éternel. Plusieurs saints et saintes ont eu une grande dévotion envers Jésus, mais rares, selon moi, sont les personnes qui ont un rapport intime avec notre Père du ciel. Selon ses biographes, c'est en 1727 (donc à 26 ans) que Marguerite a vécu une rencontre mystique avec Dieu, le Père éternel :

"Cette grâce lui fut accordée un certain jour de 1727 alors qu'elle vivait un amour blessé par son mari François d'Youville. Une lumière spéciale lui fit alors comprendre, avec le coeur, combien Dieu est Père et Providence. Cette grâce devient maintenant mission pour Marguerite. À chaque pauvre rencontré, elle veut dire la tendresse maternelle et paternelle de Dieu." (2)

Cette expérience mystique a déposé en elle une confiance inébranlable en la Providence divine. En 1766 (donc à l'âge de 65 ans), elle écrit ceci: "Le Divin Père fait l'objet de toute ma confiance depuis près de quarante ans." 

Suite à une promesse qu'elle a faite pour obtenir la guérison de son conseiller spirituel, Louis Normant de Faradon, p.s.s. (guérison qu'elle a d'ailleurs obtenue), et à la demande d'une de ses compagnes qui souhaite voir une représentation du Père éternel, Marguerite commande en France, un tableau représentant le Père éternel. 

Tableau du Père éternel que Marguerite a fait venir de la France.

2- Les noms que porte sa Congrégation religieuse:
J'aime beaucoup les Congrégations religieuses dont le nom comporte le mot "charité". J'ai toujours aimé le nom des Soeurs Missionnaires de la Charité, fondées par Mère Teresa. J'aime aussi le nom qu'a choisi Marguerite d'Youville pour sa Congrégation: Les Soeurs de la Charité. 

J'aime aussi le nom de Soeur Grises qui fut donné aux Soeurs de la Charité au début de leur existence comme communauté. On les appelait ainsi pour les ridiculiser et les calomnier, comme si elles faisaient le trafic de l'alcool et comme si elles étaient ivres. J'aime ces femmes qui ne craignent pas d'être ridiculisées et persécutées. On leur a même un jour jeter des pierres. 

J'aime ce qualificatif de "ivres" ou "grises (ou "grisées")" dont on qualifiait Marguerite et ses premières compagnes de vie. On a dit la même chose des apôtres après qu'ils aient été remplis de l'Esprit Saint au jour de la Pentecôte: "Certains se moquaient et disaient: "Ils sont pleins de vin doux !" (Actes des Apôtres, chapitre 2, versets 12 et 13). Autrement dit, ces chères femmes passaient pour folles. J'aime cette folie dont on accuse les chrétiens. Saint Paul nous invite à être "fous pour le christ" (1 Co, 4, 10) et il affirme que "la folie de Dieu est plus sage que les hommes" et que "Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour couvrir de confusion les sages" (première lettre aux Corinthiens, chapitre 1, versets 25 et 27). Ne craignons donc pas de passer pour fous. Au contraire, soyons-en fiers. 

3- La confiance de Marguerite dans l'épreuve. 
Marguerite a été marquée par l'épreuve tout au long de sa vie : orpheline de père à sept ans, épouse d'un mari absent et négligent qui lui laissa de terribles dettes lors de son décès, décès en bas âge de quatre de ses six enfants. Les deux garçons qui ont survécu, sont devenus prêtres. 

En 1765, un incendie a ravagé l'Hôpital Général de Montréal. qui était l'oeuvre maîtresse de Marguerite. En apprenant cela, Marguerite chante le Te Deum qui est un chant de louange, de remerciement et de confiance. Un des seuls objets épargnés par le feu, est le tableau représentant le Père éternel. Marguerite grâce à sa confiance en la Providence et aux dons des personnes qui avaient foi en elle, réussit à reconstruire l'hôpital. 

4- Sa charité immense et universelle: 
Marguerite soulagea toutes les souffrances: les malades, les "filles perdues" (filles débauchées), les enfants abandonnés, les vieillards, les indiens, les soldats (Anglais ou Français), les prisonniers de guerre, etc

Voici une belle façon de décrire Marguerite d'Youville: 

"Dans un ouvrage récent, soeur Estelle Tardif, s.g.m., interprète de la façon suivante la pensée de Marguerite: "Le cri des pauvres ne lui arrive pas seulement de l'extérieur. Il surgit d'elle-même, pauvre parmi les pauvres. Femme de silence, elle vit en profonde communication avec la paternité de Dieu et entend le pauvre sans qu'il crie. Pour elle, le plus pauvre est celui qui a le plus besoin de Dieu, pour devenir un homme ou une femme. Son rêve: "libérer le plus pauvre dans une rencontre de pauvre à pauvre. Le libérer en lui apprenant, par le service, qu'il est aimé." (3)  
 
       
(1) https://diocesemontreal.org/fr/archidiocese/histoire/sainte-marguerite-dyouville
 
(2) https://www.diocese-edmundston.ca/fr/docs/saint_sainte_marie-marguerite_d_youville.pdf

(3) https://sgm.qc.ca/sainte-marguerite-dyouville/

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