Pentecôte
2019
Chers amis,
Nous clôturons aujourd’hui le Temps Pascal par la très
grande Solennité de la Pentecôte. Cette
solennité est vraiment à prendre au sérieux. Personnellement, je l’appelle la Solennité
de la TRANSFORMATION RADICALE. La Résurrection de Jésus a réjoui les apôtres
et les disciples, mais n’a pas fait d’eux des ÊTRES NOUVEAUX, des PERSONNES
NOUVELLES. Chez Jésus la Résurrection a produit une transformation radicale
mais la transformation radicale des apôtres et des disciples a été l’œuvre de l’Esprit
Saint et cette œuvre a été accomplie le jour de la PENTECÔTE.
De personnes peureuses qu’étaient les apôtres et les disciples avant et après
la Résurrection, l’Esprit Saint a fait des gens courageux, n’ayant peur
de rien ni de personne, allant même jusqu’au martyre pour témoigner de leur foi
en Jésus. De personnes assez ignorantes et qui ne comprenaient pas vraiment les
paroles et la doctrine de Jésus, l’Esprit Saint a fait des évangélistes et des
docteurs des nations. De personnes affamées de gloire, de prestige et d’attention,
l’Esprit Saint a fait des serviteurs et des martyrs.
L’Esprit Saint est un très grand OPÉRATEUR DE CHANGEMENTS. C’est
pour cela, je pense, que nous avons un peu peur de l’Esprit Saint. De
fait, très souvent, nous ne voulons pas changer, nous avons peur du changement.
Si nous ne sommes pas ouverts au changement, l’Esprit Saint aura bien de la
misère à nous transformer. Il pourra le faire, bien sûr, mais avec plus de
difficulté.
Plusieurs personnes considèrent que depuis les années
70, nous sommes entrés en quelque sorte dans l’ère de l’Esprit. Grâce, en
particulier, au Renouveau charismatique, inauguré en 1967, les chrétiens
mettent davantage leur foi en l’Esprit Saint. Avant cette époque, l’Esprit
Saint était le grand oublié parmi les Personnes de la Trinité. Je ne suis pas
un grand défenseur du Renouveau charismatique mais j’admire beaucoup deux personnes
qui ont été transformées par ce renouveau ecclésial: le Père Raniero
Cantalamessa qui est le « prédicateur pontifical » depuis 1981
(il prêche entre autre au pape et à la Curie romaine) et madame
Georgette Blaquière, une laïque qui a été transformée par l’Esprit Saint et
qui a toujours encouragé le Renouveau charismatique.
Voici un témoignage qu’a donné le Père Raniero Cantalamessa
en 2007:
Père Raniero Cantalamessa: "N'ayez pas peur du Saint Esprit ! "
Vous êtes le «prédicateur du pape», mais aussi un ardent avocat du Renouveau Charismatique qui fête ses 40 ans cette année (NDLR: en 2007). Comment l’avez vous rencontré ?
Comme Paul avec les premiers chrétiens : j’ai d’abord été un persécuteur du Renouveau ! J’en ai entendu parler pour la première fois en 1975. Une dame que j’accompagnais spirituellement venait de participer à une retraite charismatique. Elle me parlait avec des larmes dans la voix de ces gens qui priaient en levant les mains et en chantant « Alléluia ! ». Je lui ai conseillé de ne jamais y retourner. Elle ne m’a pas écouté et a continué à m’inviter à son groupe de prière. J’ai fini par m’y rendre. Mon jugement a commencé à évoluer. En confessant des gens lors de rassemblements, j’ai été touché par une grâce de repentance d’une pureté et d’une profondeur que je n’avais jamais rencontrée auparavant. J’ai compris ce que voulais dire le Seigneur quand il promet à ses disciples que « quand il viendra, le Paraclet confondra le monde en matière de péché, en matière de justice et en matière de jugement ». ( Jn 16, 8)
Puis, en 1977, une donatrice anonyme, m’a offert des billets pour participer aux Etats-Unis, à Kansas-City, à une rencontre charismatique œcuménique. J’y allais pour apprendre l’anglais… mais ce voyage a marqué ma vie ! Après cette rencontre, j’ai séjourné dans une maison au New Jersey et là le Seigneur m’a convaincu qu’il fallait laisser les gens prier sur moi. (lire notre portrait). Cette effusion a renouvelé ma vie de foi. De retour dans ma communauté à Washington, je me sentais en permanence attiré à la chapelle. Ma prière est devenu trinitaire. J’ai découvert la seigneurie du Christ. Je m’étais spécialisé dans la christologie mais je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus que d’élaborer des idées sur le Christ… Il y avait le Christ ressuscité, bien vivant !
Votre «conversion» était visible ?
Je priais, je parlais d’une autre manière. Une joie nouvelle se dégageait de moi. Au moment de mon baptême dans l’Esprit, une personne m’a dit : « Tu éprouveras une joie nouvelle en proclamant ma Parole ». Je n’étais pas prédicateur à cette époque-là. Et je ne suis pas par nature un homme joyeux. Je suis au contraire naturellement plus porté à la mélancolie qu’à la louange. Mais lorsque je prêche, par exemple à la télévision italienne, les gens me disent qu’une joie émane de moi qui ne vient pas de moi. Cette joie est peut-être intrinsèque à la Parole de Dieu…
La rencontre avec le Renouveau a-t-elle changé quelque chose dans votre prière personnelle ?
Le Renouveau change indéniablement notre façon de prier. C’est l’effet le plus visible de cette nouvelle Pentecôte, de cette expérience de l’Esprit. D’ailleurs, Jean-Paul II a toujours défini le Renouveau comme une grâce de prière pour l’Eglise. Le premier effet de l’Esprit lorsqu’il nous visite, c’est de nous pousser à dire « Abba, Père » : il nous met dans le mouvement de la prière même du Christ. Mais le Renouveau ne démentit pas la sagesse traditionnelle des docteurs de la vie spirituelle : ces grâces ne sont pas des sommets mais des commencements. Souvent, les personnes qui persévèrent dans cette vie nouvelle passent à travers des purifications, une aridité spirituelle. Certains, à ce moment là, quittent tout, pensant que la grâce est finie. D’autres s’accrochent et entrent alors dans une vie spirituelle d’une grande profondeur. Peut-être ne prennent-ils plus part à des manifestations estampillés « Renouveau charismatique » mais c’est à lui qu’ils doivent leur conversion. Chez les contemplatives, par exemple, beaucoup de religieuses ont reçu un premier appel au sein du Renouveau.
Le Renouveau charismatique n’est pas un mouvement avec un fondateur, une règle ou une spiritualité. Comme son nom l’indique, il renouvelle les gens puis les renvoie à l’Eglise. De nombreuses personnes sont devenus actives dans les paroisses après être passées par le Renouveau.
Benoît XVI est-il sensible au Renouveau ?
Comme Jean-Paul II, que j’ai vu chanter en langue et lever les mains pendant la prière, Benoît XVI est bien disposé à l’égard du Renouveau. Evidemment, Benoît XVI donne aussi - et c’est son devoir- des directives, il indique les dangers à éviter et exhorte à vivre dans la communion avec les évêques locaux.
Jean-Paul II avait-il reçu le baptême dans l’Esprit ?
S’il l’a reçu, il n’a jamais rendu public ce fait. Il avait des traits charismatiques, comme a pu le révéler le préfet de la Maison pontificale, le cardinal Martin. Il a pratiqué l’exorcisme, il croyait aux charismes de guérison, de libération. Il avait une solide structure « traditionnelle » mais aussi un esprit ouvert et libre. L’esprit charismatique se caractérise comme un esprit de liberté. Saint Paul le dit : « Là où il y a l’esprit de Dieu, il y a la liberté ». Nous sommes beaucoup plus spontanés, plus libres sous l’influence de l’Esprit.
La grâce du Renouveau a-t-elle soufflé uniquement sur les laïcs ? On a du mal à imaginer un cardinal chanter en langue…
Le cardinal Suenens, le cardinal Martini ont reçu l’effusion de l’Esprit. Proportionnellement, je ne crois pas qu’il y ait plus de laïcs charismatiques que de clercs charismatiques. Il est vrai que certains membres de la hiérarchie catholique ont eu beaucoup de peine à accepter la grâce du Renouveau. Il y a une raison objective à cela : ils sont pasteurs de tous les mouvements et ne veulent pas s’identifier à un. Il y a une autre raison, plus subjective celle-là : la peur du changement, de la nouveauté. J’en parle d’autant plus librement que c’est une difficulté que j’ai dû moi-même surmonter.
Je considère mon petit service au sein de l’Eglise comme une manière d’aider mes confrères du clergé, les évêques, à ne pas avoir peur du Saint-Esprit et du Renouveau. Je ne les exhorte évidemment pas à devenir membre du Renouveau charismatique mais je leur présente ce magnifique cadeau du Seigneur pour l’Eglise d’aujourd’hui. Souvent ces retraites que je prêche partout dans le monde se termine par une messe, véritable effusion de l’Esprit, sans en avoir les signes extérieurs.
Le développement des évangéliques n’est-il pas une manière pour l’Esprit Saint de signifier aux catholiques que leur cœur est trop fermé à son action et qu’il est donc obligé de passer par d’autres frères chrétiens ?
J’ai été pendant treize ans membre de la délégation catholique pour le dialogue avec les églises pentecôtistes. Lorsque nous nous rencontrions, un climat spirituel incroyable régnait entre nous - et ce, en dépit de différences doctrinales très marquées. L’Esprit Saint nous unissait. Cela m’a permis de comprendre comment le Saint-Esprit a poussé la première Eglise à s’ouvrir au monde, aux païens. Dans la maison de Corneille, les païens ont reçu l’Esprit avec les mêmes manifestations que celles de la Pentecôte. Et saint Pierre de tirer cette conclusion : « Quelqu’un pourrait-il empêcher de baptiser par l’eau ces gens qui, tout comme nous, ont reçu l’Esprit Saint ? » (Actes des Apôtres, ch.10). Aujourd’hui, le Seigneur fait quelque chose de semblable. Il a donné son Esprit, souvent avec les mêmes manifestations dans différentes dénominations chrétiennes, pour nous obliger à reconnaître qu’il est à l’œuvre partout.
Comme Paul avec les premiers chrétiens : j’ai d’abord été un persécuteur du Renouveau ! J’en ai entendu parler pour la première fois en 1975. Une dame que j’accompagnais spirituellement venait de participer à une retraite charismatique. Elle me parlait avec des larmes dans la voix de ces gens qui priaient en levant les mains et en chantant « Alléluia ! ». Je lui ai conseillé de ne jamais y retourner. Elle ne m’a pas écouté et a continué à m’inviter à son groupe de prière. J’ai fini par m’y rendre. Mon jugement a commencé à évoluer. En confessant des gens lors de rassemblements, j’ai été touché par une grâce de repentance d’une pureté et d’une profondeur que je n’avais jamais rencontrée auparavant. J’ai compris ce que voulais dire le Seigneur quand il promet à ses disciples que « quand il viendra, le Paraclet confondra le monde en matière de péché, en matière de justice et en matière de jugement ». ( Jn 16, 8)
Puis, en 1977, une donatrice anonyme, m’a offert des billets pour participer aux Etats-Unis, à Kansas-City, à une rencontre charismatique œcuménique. J’y allais pour apprendre l’anglais… mais ce voyage a marqué ma vie ! Après cette rencontre, j’ai séjourné dans une maison au New Jersey et là le Seigneur m’a convaincu qu’il fallait laisser les gens prier sur moi. (lire notre portrait). Cette effusion a renouvelé ma vie de foi. De retour dans ma communauté à Washington, je me sentais en permanence attiré à la chapelle. Ma prière est devenu trinitaire. J’ai découvert la seigneurie du Christ. Je m’étais spécialisé dans la christologie mais je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup plus que d’élaborer des idées sur le Christ… Il y avait le Christ ressuscité, bien vivant !
Votre «conversion» était visible ?
Je priais, je parlais d’une autre manière. Une joie nouvelle se dégageait de moi. Au moment de mon baptême dans l’Esprit, une personne m’a dit : « Tu éprouveras une joie nouvelle en proclamant ma Parole ». Je n’étais pas prédicateur à cette époque-là. Et je ne suis pas par nature un homme joyeux. Je suis au contraire naturellement plus porté à la mélancolie qu’à la louange. Mais lorsque je prêche, par exemple à la télévision italienne, les gens me disent qu’une joie émane de moi qui ne vient pas de moi. Cette joie est peut-être intrinsèque à la Parole de Dieu…
La rencontre avec le Renouveau a-t-elle changé quelque chose dans votre prière personnelle ?
Le Renouveau change indéniablement notre façon de prier. C’est l’effet le plus visible de cette nouvelle Pentecôte, de cette expérience de l’Esprit. D’ailleurs, Jean-Paul II a toujours défini le Renouveau comme une grâce de prière pour l’Eglise. Le premier effet de l’Esprit lorsqu’il nous visite, c’est de nous pousser à dire « Abba, Père » : il nous met dans le mouvement de la prière même du Christ. Mais le Renouveau ne démentit pas la sagesse traditionnelle des docteurs de la vie spirituelle : ces grâces ne sont pas des sommets mais des commencements. Souvent, les personnes qui persévèrent dans cette vie nouvelle passent à travers des purifications, une aridité spirituelle. Certains, à ce moment là, quittent tout, pensant que la grâce est finie. D’autres s’accrochent et entrent alors dans une vie spirituelle d’une grande profondeur. Peut-être ne prennent-ils plus part à des manifestations estampillés « Renouveau charismatique » mais c’est à lui qu’ils doivent leur conversion. Chez les contemplatives, par exemple, beaucoup de religieuses ont reçu un premier appel au sein du Renouveau.
Le Renouveau charismatique n’est pas un mouvement avec un fondateur, une règle ou une spiritualité. Comme son nom l’indique, il renouvelle les gens puis les renvoie à l’Eglise. De nombreuses personnes sont devenus actives dans les paroisses après être passées par le Renouveau.
Benoît XVI est-il sensible au Renouveau ?
Comme Jean-Paul II, que j’ai vu chanter en langue et lever les mains pendant la prière, Benoît XVI est bien disposé à l’égard du Renouveau. Evidemment, Benoît XVI donne aussi - et c’est son devoir- des directives, il indique les dangers à éviter et exhorte à vivre dans la communion avec les évêques locaux.
Jean-Paul II avait-il reçu le baptême dans l’Esprit ?
S’il l’a reçu, il n’a jamais rendu public ce fait. Il avait des traits charismatiques, comme a pu le révéler le préfet de la Maison pontificale, le cardinal Martin. Il a pratiqué l’exorcisme, il croyait aux charismes de guérison, de libération. Il avait une solide structure « traditionnelle » mais aussi un esprit ouvert et libre. L’esprit charismatique se caractérise comme un esprit de liberté. Saint Paul le dit : « Là où il y a l’esprit de Dieu, il y a la liberté ». Nous sommes beaucoup plus spontanés, plus libres sous l’influence de l’Esprit.
La grâce du Renouveau a-t-elle soufflé uniquement sur les laïcs ? On a du mal à imaginer un cardinal chanter en langue…
Le cardinal Suenens, le cardinal Martini ont reçu l’effusion de l’Esprit. Proportionnellement, je ne crois pas qu’il y ait plus de laïcs charismatiques que de clercs charismatiques. Il est vrai que certains membres de la hiérarchie catholique ont eu beaucoup de peine à accepter la grâce du Renouveau. Il y a une raison objective à cela : ils sont pasteurs de tous les mouvements et ne veulent pas s’identifier à un. Il y a une autre raison, plus subjective celle-là : la peur du changement, de la nouveauté. J’en parle d’autant plus librement que c’est une difficulté que j’ai dû moi-même surmonter.
Je considère mon petit service au sein de l’Eglise comme une manière d’aider mes confrères du clergé, les évêques, à ne pas avoir peur du Saint-Esprit et du Renouveau. Je ne les exhorte évidemment pas à devenir membre du Renouveau charismatique mais je leur présente ce magnifique cadeau du Seigneur pour l’Eglise d’aujourd’hui. Souvent ces retraites que je prêche partout dans le monde se termine par une messe, véritable effusion de l’Esprit, sans en avoir les signes extérieurs.
Le développement des évangéliques n’est-il pas une manière pour l’Esprit Saint de signifier aux catholiques que leur cœur est trop fermé à son action et qu’il est donc obligé de passer par d’autres frères chrétiens ?
J’ai été pendant treize ans membre de la délégation catholique pour le dialogue avec les églises pentecôtistes. Lorsque nous nous rencontrions, un climat spirituel incroyable régnait entre nous - et ce, en dépit de différences doctrinales très marquées. L’Esprit Saint nous unissait. Cela m’a permis de comprendre comment le Saint-Esprit a poussé la première Eglise à s’ouvrir au monde, aux païens. Dans la maison de Corneille, les païens ont reçu l’Esprit avec les mêmes manifestations que celles de la Pentecôte. Et saint Pierre de tirer cette conclusion : « Quelqu’un pourrait-il empêcher de baptiser par l’eau ces gens qui, tout comme nous, ont reçu l’Esprit Saint ? » (Actes des Apôtres, ch.10). Aujourd’hui, le Seigneur fait quelque chose de semblable. Il a donné son Esprit, souvent avec les mêmes manifestations dans différentes dénominations chrétiennes, pour nous obliger à reconnaître qu’il est à l’œuvre partout.
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9 mai 2008 - Frères français, je vous le dis : n'ayez pas peur du saint Esprit ! » Vous êtes le « prédicateur du pape», mais aussi un ardent avocat du ...
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