Préparation au baptême, 3
avril 2018
« Le baptême ne purifie
pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une
conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus Christ. » (1 Pi, 3, 21)
Chers lecteurs et lectrices de ce blogue intitulé Dieu ma joie,
Si vous lisez régulièrement ce blogue, vous savez que
j’aime à vous partager, de temps à autre, mes impressions et mes interrogations
concernant l’évangélisation que nous devons vivre au Québec, de nos jours. Le
présent blogue est tout à fait dans cette ligne.
Ce soir, je vais animer une préparation au baptême.
Deux couples ont demandé que leurs enfants reçoivent le baptême. Je suis
chargé, en notre paroisse, d’animer dans de tels cas la première rencontre.
Comment est-ce que je me sens ce matin? Je dois avouer
que je ne me sens pas très bien. Je ne suis pas en paix ou à l’aise avec la
rencontre que je dois vivre ce soir. Cela peut paraître étrange à certains
d’entre vous, mais c’est la réalité. C’est ainsi que je me sens. Et surtout, ne
pensez pas que cette souffrance en moi soit nouvelle. Non; elle date depuis
quelques années déjà. Vous avez certainement remarqué qu’une des plus grandes
souffrances que l’être humain puisse vivre, c’est de faire des choses qui n’ont
pas de sens. C’est le sens qui donne de la saveur et du goût à ce qu’on fait.
Malheureux sommes-nous si nous posons des gestes ou des actions uniquement
parce qu’on a toujours fait ainsi, alors que cela n’a plus de sens pour nous.
Un prêtre qui ne croirait plus en la présence réelle du corps et du sang de
Jésus dans l’eucharistie et qui continuerait de célébrer la messe parce qu’il
s’y sent obligé pour diverses raisons, risquerait de faire à plus ou moins
grande échéance, une dépression sévère. Quand des actes que nous posons ne font
plus de sens, il vaut mieux ne plus les poser, pour notre bien-être
psychologique et spirituel.
Dans le Québec d’aujourd’hui, et particulièrement dans
la ville de Montréal où j’habite,
rencontrer de jeunes chrétiens est pratiquement un miracle. Je sais qu’il y a
deux façons de comprendre l’expression: jeunes
chrétiens. On peut dire, en un sens, qu’une personne est chrétienne, si
elle est baptisée. Mais on peut dire aussi, et on doit dire selon moi, qu’une
personne est chrétienne si elle vit sa vie en disciple de Jésus, si elle VIT
son BAPTÊME. En cette octave de Pâques, nous lisons dans le bréviaire, la première lettre de Pierre, qui se trouve
dans le Nouveau Testament, après les
épitres de saint Paul. J’aime beaucoup l’introduction que l’on a mise dans le
bréviaire au début des passages de la lettre de Pierre que nous lirons cette
semaine. Voici quelques extraits de cette introduction:
« L’intérêt que présente cette
lettre pour nous tient avant tout à ce qu’elle fonde entièrement le comportement
chrétien sur le baptême, à tel point qu’on a vu en elle l’abrégé d’une
catéchèse ou d’une homélie baptismale. C’est, nous dit Pierre, en gardant en
mémoire la grâce de son baptême, que le chrétien trouvera la force de
persévérer dans la foi, de supporter courageusement les épreuves, avec le
Christ pour modèle, de se réjouir même de ses tribulations. Mais Pierre
n’exhorte pas seulement les chrétiens à la patience et à la sainteté de vie, il
les invite aussi, et avec non moins de force, à annoncer l’Évangile: c’est pour
cela, assure-t-il, qu’ils sont devenus une race élue, un sacerdoce royal. À
cause de sa richesse doctrinale, de son équilibre parfait, cette lettre, plus
que toute autre, mériterait d’être assidûment méditée par les chrétiens
d’aujourd’hui. » (Bréviaire, volume 2, pp. 417- 418)
Ce texte parle de l’équilibre de la lettre. Et il
emploie le mot « équilibre » après avoir insisté
sur deux attitudes essentielles du chrétien:
1- L’appel
à la sainteté de vie.
Dès le début de la lettre, Pierre nous dit : « Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux
convoitises d’autrefois, du temps de votre ignorance; mais de même que celui
qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre
conduite, parce qu’il est écrit : Soyez
saints, car je suis saint. »
(1 Pi 1, 14-16)
2- Le devoir d’annoncer l’Évangile. Au chapitre 2 de sa lettre, Paul rappelle aux baptisés leur immense
dignité et leur devoir d’annoncer Jésus : « Vous, vous êtes une
descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné
au salut, pour que vous annonciez les merveilles de celui qui vous a appelés
des ténèbres à son admirable lumière. (1 Pi 2, 9)
Le baptême est
donc un engagement à devenir saint et à annoncer les merveilles de Dieu qui
nous a sortis des ténèbres pour nous faire entrer dans la lumière.
Le mot « engagement »
est ici très important. Ce mot engagement, on le retrouve dans cette même lettre de Pierre, au chapitre 3, alors
qu’il est question précisément du baptême. Voir
la citation mise au début de ce blogue.
Pour se faire
baptiser ou pour demander le baptême pour un enfant, il faut s’engager à
devenir saint et à annoncer Jésus Christ. Pour cela, il faut connaître Jésus,
l’aimer et l’aimer tellement qu’on veuille parler de Lui aux autres. Est-ce que
c’est votre cas chers parents? Le jour du baptême, le ministre du sacrement va
vous demander explicitement devant tout le monde si vous croyiez que Dieu le
Père a créé le monde visible et invisible. Il va vous demander explicitement si
vous croyez que Jésus Christ notre Seigneur a été conçu dans le sein de la
Vierge Marie par Dieu lui-même, par la troisième Personne de la Trinité qui est
l’Esprit Saint; c’est pourquoi Jésus
est Dieu et non seulement homme. Le ministre du sacrement va vous demander
explicitement si vous croyez que Jésus a été crucifié sous Ponce Pilate et qu’Il est ressuscité d’entre les morts. Votre
réponse doit être vraie. C’est cela qu’on appelle dans la Bible avoir la
« conscience droite ». Si jamais vous ne croyez pas à TOUT cela, seriez-vous prêts à mentir
devant Dieu et devant les autres ce jour-là? C’est cela la vraie question. Pour
moi, la religion c’est sérieux et ce devrait l’être aussi pour vous. La
religion, ce n’est pas une mascarade. C’est très sérieux. Comme chrétiens, nous devrions être prêts à donner notre vie pour affirmer qu’on croit à tout cela.
Si la religion
catholique au Québec se porte aussi mal, c’est parce qu’on baptise depuis des
années des personnes qui ne devraient pas être baptisées. L’Église enseigne que
si le prêtre ou le diacre n’a pas la conviction que l’enfant qui sera baptisé
va être éduqué dans la foi chrétienne, il ne doit pas baptiser cet enfant.
Question: « Pouvons-nous faire baptiser notre enfant si nous n’avons pas
l’intention de l’éduquer chrétiennement? »
Que veut dire cette question, selon vous?
Et quelle est la
réponse de l’Église?
Réponse: NON. Des parents qui
n’auraient pas l’intention d’éduquer l’enfant dans la foi catholique, devraient
être amenés à différer le baptême. L’Église accepte de baptiser des petits
enfants dans l’espérance que ce sacrement porte des fruits un jour. (1)
On parle beaucoup de « nouvelle évangélisation » dans l’Église. On nous dit que cette
évangélisation doit être nouvelle dans ses méthodes. Je réfléchis beaucoup
là-dessus depuis des années. Et selon moi, certaines méthodes que nous avons
adoptées depuis des années dans l’Église, sont néfastes pour le salut du monde.
On administre souvent les sacrements avec désinvolture et sans aucun sérieux
concernant ce qui se vit et ce qui se dit lors des célébrations. Et cela est
vrai en particulier du baptême. Je veux seulement qu’on soit vrai ce soir. Dieu
mérite bien cela.
Un jour deux des apôtres de Jésus, Jacques et Jean, se
sont approchés de Jésus pour lui faire une demande. Voici comment on raconte
cela dans les évangiles:
« Jacques
et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent:
« Maître, ce que nous allons te demander, nous voudrions que tu le fasses
pour nous. Jésus leur dit: « Que voulez-vous que je fasse pour vous? »
Ils lui répondirent: « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à
ta gauche, dans ta gloire. » Jésus leur dit: « Vous ne savez pas ce
que vous demandez. Il ne m’appartient pas d’accorder de siéger à ma droite ou à
ma gauche; il y a ceux pour qui cela est préparé. »
(Mc 10, 35-40)
Parfois, on
demande une chose, mais on ne sait pas exactement ce qu’on demande. Ce soir,
j’ai voulu vous éclairer sur votre demande du baptême pour votre enfant. Je
vous demande de réfléchir à ce que j’ai dit et à vous demander s’il convient
toujours de faire baptiser votre enfant. Quant à moi, je vais prier l’Esprit Saint (qui est une des trois Personnes divines) pour vous, afin qu’Il vous
éclaire et qu’Il vous conduise à la foi chrétienne. Car on peut être baptisé et
ne pas avoir la foi chrétienne. Si une personne ne vit pas selon les exigences
de son baptême, il aurait mieux valu pour elle qu’elle ne soit pas baptisée.
Mais, heureusement, en cela comme en beaucoup d’autres choses, on peut se
reprendre et faire mieux.
BONNE RÉFLEXION !
(1) 25 questions et réponses - Accueil - Église catholique à Montréal
www.diocesemontreal.org/la-foi-au-quotidien/.../id-25-questions-et-reponses.html
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